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34ème VENTE GARDEN PARTY - I

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Lot 3
École espagnole vers 1440
atelier de Blasco de Grañen (Saragosse, vers 1400-1459)
L'Arrestation du Christ
La Résurrection

Paire de panneaux de résineux, renforcés. Deux éléments de retable.
Peinture à l'oeuf et fond d'or sur panneaux de bois rectangulaires, doublés, sans cadres.

Haut. 84,5 Larg. 68,8 Épaisseur 2,5 cm pour chaque panneau.
(Restaurations anciennes, manques et soulèvements).

A ca. 1440 Spanish school pair of paintings by the studio of Blasco de Grañen depicting the Arrest of Jesus Christ and the Resurrection. Tempera paint and gold foil on wooden panels.

Les deux scènes, dont le Christ occupe le centre, se déroulent à l'extérieur, sur un fond d'or et de végétation boisée entourant un mur de clôture dans la scène de l'Arrestation et dominée, dans celle de la Résurrection, par un ensemble architectural figurant la ville de Jérusalem.

Blasco de Grañen (ex Maître de Lanaja) documenté de 1422 à 1459 est l'un des représentants du « gothique international » en Aragon au début du XVe siècle. Connu d'abord sous le nom de Maître de Lanaja, d'après un retable dédié à la Vierge daté de 1437-1438, conservé jusqu'à sa disparition en 1936 dans l'église de Lanaja (Huesca) et dont il reste l'Annonce à Sainte Anne et l'Adoration des Mages, conservés au musée de Saragosse. On doit à C. R Post, (A History of Spanish Painting, vol. VII,2, Cambridge (Mass) 1938, p. 802-812) d'avoir dressé un premier catalogue de son oeuvre, augmenté par les différents articles recensés dans la récente monographie de M.C. Lacarra Ducay qui a rendu à cet artiste sa véritable identité.

Dans le retable de la Vierge entourée d'anges musiciens et Mosen Sperandeu daté de 1439 (Madrid, Museo Lazaro Galdiano) et dans celui du même thème, à Saragosse (Museo de Bellas Artes), Blasco de Grañen adopte un style raffiné et orné dans la description des fonds d'or gravés et des draperies des personnages sacrés. Dans les panneaux de Lanaja, la tendance réaliste alliée à une ardente gamme chromatique est plus accentuée, et les regards des personnages rustiques, plébéiens, aux yeux globuleux surmontés de lourdes paupières, accentuent cet aspect.

Tout en conservant un coloris intense ainsi que le côté ornemental des auréoles, des armures et de la végétation, mais schématisant la ligne des drapés et accentuant l'âpreté des expressions grimaçantes, l'auteur anonyme des deux panneaux, présentés ici pour la première fois, s'inscrit dans la mouvance du style de Blasco de Grañen appris, sans doute, au sein de l'atelier de ce maître vers le milieu du XVe siècle.

ÉTAT
Revers : Chaque panneau est constitué de quatre planches dont l'assemblage est maintenu par une traverse horizontale et deux écharpes croisées, d'origine, fixées par des clous. Présence de galeries d'insectes xylophages. La partie supérieure des panneaux a été renforcée par des planches modernes contrecollées, sur une hauteur respective de 23,7 cm pour l'Arrestation et de 24 cm pour la Résurrection. Surface picturale et fond d'or : restaurations. Auréoles gravées et poinçonnées : d'origine.
Adjugé : 42 000 €
École espagnole vers 1440atelier de Blasco de Grañen (Saragosse, vers...
Lot 3
Lot 4
Attribué à Alessandro Allori (Florence, 1535-1607).
Ange hissant par les bras et les jambes deux ressuscités,
d’après la fresque du Jugement Dernier de Michel-Ange

Pierre noire.

Le dessin est détouré et collé en plein sur une feuille.
Annoté « Michel-Ange Buonarotti» sur le montage en bas à gauche.

Dessin : Haut. 26 Larg. 9,5 cm.
Feuille : Haut. 27 Larg. 13 cm

Provenance :
- collection Etienne Desperet (1804-1865), son cachet en bas à gauche (Lugt n°721),
- marque de collection non identifiée en bas à droite (Lugt n°3578),
- d'après la tradition familiale, ancienne collection Alfred Lamouroux (1840-1900), vice-président de la commission du Vieux Paris (1897-1900),
- par héritage, collection particulière, Berry.

A black stone drawing attributed to Alessandro Allori inspired by The Last Judgment, a fresco by Michelangelo.

Après une formation très jeune dans l’atelier de Bronzino, Alessandro Allori part en 1554 à Rome pour compléter sa formation par l’étude de l’Antique et de Michel-Ange. Il reste six ans à Rome et réalise pendant son séjour de très nombreuses copies, notamment d’après Michel-Ange.

Notre dessin est très proche techniquement, en taille et en sujet, d’un ensemble de dessins d'Alessandro Allori conservé au Musée du Louvre : Homme nu penché en avant (INV 819), Homme nu de dos appuyé sur les mains (INV 803), Homme nu suspendu par une main (INV 830). Toutes ces copies, mesurant la même taille et détourées, ont été exécutées d’après des personnages de la fresque du Jugement Dernier réalisée par Michel-Ange entre 1536 et 1541.
Adjugé : 35 000 €
Attribué à Alessandro Allori (Florence, 1535-1607).
Ange hissant par les bras...
Lot 4
Lot 9
Johann Melchior Wyrsch (Buochs, 1732-1798)
Portrait de Hippolyte, Chevalier de Fraisans

Toile ovale et châssis d'origine.
Inscription au revers : "Hyppolite Chevalier / de Fraisans Offic.r / d'artillerie. / agé de 20 ans en 1784 . / peint par Wyrsch".

Haut. 45 Larg. 37 cm.
(petits soulèvements, petits éclats au cadre).

Provenance : acquis à la galerie Joseph Han, Paris, en 1973 par les actuels propriétaires.

A 18th century portrait of Hippolyte, Chevalier de Fraisans, by Johann Melchior Wyrsch. Oil on canvas.

Marie Joseph Hippolyte Pourcheresse de Fraisans, dit le chevalier de Fraisans, issu d’une famille propriétaire des forges du Jura, officier au corps royal d’artillerie à Besançon, émigre en 1793, chef de bataillon et sous-directeur de l’école d’artillerie royale de Besançon sous la Restauration.

Peintre suisse, Johann Melchior Wyrsch fonde à Besançon en 1773, avec le sculpteur Luc Breton, une école de peinture et de sculpture. Portraitiste en vogue dans la société de Franche-Comté qui peint de nombreux portraits d’officiers en garnison à Besançon, ou encore le portrait de la famille de Mollans dans le salon de leur hôtel Pourcheresse d'Etrabonne de Besançon (1773), vendu lors de la 21e vente Garden-Party du 7 juin 2009, château de Cheverny, n°73.
L'artiste est déclaré en 1784 citoyen d'honneur de la ville de Besançon en raison de services rendus. Il part cette même année pour Lucerne, où il crée une autre école de peinture.
Adjugé : 7 000 €
Johann Melchior Wyrsch (Buochs, 1732-1798)Portrait de Hippolyte, Chevalier de FraisansToile...
Lot 9
Lot 13
École française vers 1820
suiveur d'Andrea I Appiani (Milan, 1754-1817)
Portrait du général Jean-Jacques, baron d'Azémar

Toile d'origine.

Haut. 73 Larg. 60 cm.
Cadre de Souty.

A ca. 1820 French school portrait of General Jean-Jacques, Baron of Azémar.

Engagé volontaire le 18 mars 1778, l'Ardéchois Jean Jacques d'Azemar (1757-1816) devient caporal le 1er octobre 1779, sergent, puis sergent-major le 1er avril 1785. Nommé sous-lieutenant le 12 janvier 1792, il est appelé à servir dans l'armée du Nord, où il gagne les galons de lieutenant. Après sept mois dans ce grade, il est attaché à l'état-major le 4 juin 1793 et remplit auprès du général Béru les fonctions d'aide-de-camp jusqu'au 20 octobre, date de sa promotion au grade d'adjudant-général chef de bataillon. Sa bonne tenue aux avant-postes de l'armée du Nord lui vaut, dès le 20 mai 1794, sa nomination au grade d'adjudant-général chef de brigade. Pendant les années 1795 et suivantes il assiste à toutes les affaires auxquelles prit part la 1ère division et sa conduite est telle qu'il reçoit les éloges du maréchal d'Empire Étienne Macdonald. Envoyé en Batavie en 1797-1798, il est promu au grade de général de brigade le 18 octobre 1799, et commandant de la Légion d'honneur (dont il porte la croix sur ce portrait), avec félicitations du général en chef Brune. Commandant du département de l’Ardèche en 1803, il sert en Italie de 1806 à 1809 et quitte le service actif en 1811. Fait baron d'Empire en 1812 et général de brigade, il sera père, puis grand-père, de généraux.
Adjugé : 1 900 €
École française vers 1820suiveur d'Andrea I Appiani (Milan, 1754-1817)Portrait du...
Lot 13
Lot 14
Victor Amédée Faure (Paris, 1801-1878)
Portrait de S.A.R. Louis Charles d'Orléans, Comte de Beaujolais.

Toile signée en bas à droite, et datée 1835.
Monogramme du roi Louis-Philippe au dos avec le numéro 1580.

Haut. 230 Larg. 117 cm.
(accident).

Provenance :
- commande personnelle du roi Louis-Philippe Ier, 1835, pour le château d'Eu, sa résidence d'été où fut reçue la reine Victoria en 1843, puis de nouveau en 1845.
- par descendance, vente de la succession de S.A.R. Monseigneur le Duc de Nemours, Mes Ader et Picard, Paris, 10 mars 1971, n°10.
- collection du Président et de Madame Giscard d'Estaing, château de l'Étoile.

A 1835 portrait of HRH Louis Charles d'Orléans, Earl of Beaujolais. Oil on canvas. Signed and dated. Ordered by King Louis-Philippe for his summer residence of château d'Eu.

oeuvres en rapport : Victor Amédée Faure, "Antoine Philippe d’Orléans, duc de Montpensier" et "Louis Charles d'Orléans, comte de Beaujolais", une paire de portraits (219 x 117 cm), commandée en 1839 pour le musée de l'Histoire de France du château de Versailles et exposée au Salon de 1840 (n°555) ; depuis le 14 juin 1933 exposée dans les appartements historiques du château de Compiègne (n°INV. 4370 et INV. 4372).

Devenu Roi en 1830 sous le nom de Louis-Philippe Ier, le duc d'Orléans initie une vaste campagne de commandes artistiques visant à réconcilier les Français avec leur Histoire et à inscrire son règne dans le récit national. En juin 1837 sont inaugurées au château de Versailles les Galeries Historiques dédiées « à toutes les gloires de la France ». Victor Amédée Faure bénéficie largement du mécénat royal, devenant l'un des peintres attitrés de la famille d'Orléans. Il réalise en 1835 pour le château d'Eu deux grands portraits du frère puiné et du dernier frère du monarque, Louis-Charles, dont les répliques sont conservées à Compiègne. Il représente en pied les deux frères du souverain, décédés prématurément, soulignant leurs présences sur les champs de batailles révolutionnaires. De mai à juillet 1792, le comte de Beaujolais, âgé de douze ans, accompagne en effet son père le duc d'Orléans sur le front où servent ses frères les ducs de Montpensier et de Chartres, futur Louis-Philippe. Ces portraits sont ensuite passés dans la descendance du Duc de Nemours, fils ainé de Louis-Philippe.

Le comte de Beaujolais (Paris, 1779-1808, Malte), en l'honneur duquel une rue est nommée à Paris, porte l'épée au côté et une cocarde tricolore à son chapeau. Sur fond de paysage romantique, les cheveux mi-longs et les yeux clairs, il pose en tenue de voyage, les éperons au pied. Le plus jeune frère de Louis-Philippe, arrêté au Palais Royal, a été incarcéré enfant pendant la Terreur jusqu'en 1796, avant de retrouver son ainé à Philadelphie en 1797, et de voyager à travers les jeunes États-Unis d'Amérique. Installé en Angleterre en 1800, il meurt d'une maladie de la poitrine à Malte, où il est enterré, alors que le Duc d'Orléans l'accompagnait afin de solliciter la main d'une des filles du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles. Une réplique de son gisant, par James Pradier, a quitté le musée de Versailles en 1986 et est installée dans la chapelle royale à Dreux.
Adjugé : 34 000 €
Victor Amédée Faure (Paris, 1801-1878)Portrait de S.A.R. Louis Charles d'Orléans,...
Lot 14
Lot 19
Il Semolei (Venise av. 1510-1561), Giovanni Battista Franco, dit
Le Christ devant Caïphe

Toile.
Au dos sur le châssis une étiquette : "P.&D. Colnaghi & Co. Ltd 14 Old Bond Street Londres".
Un numéro sur le châssis à la craie : "E5862".

Haut. 121,5 Larg. 150 cm.

Provenance :
- vente à Londres, Sotheby's, 19 avril 1972, n°119,
- galerie Colnaghi à Londres en 1982,
- acquis auprès de cette galerie par David Ogilvy, château de Touffou, Poitou.

A 16th century portrait of Jesus Christ before Caiaphas by Giovanni Battista Franco, aka Il Semolei. Oil on canvas.

Bibliographie :
- catalogue de l'exposition "Discoveries from the Cinquecento", Londres, galerie Colnaghi &Co., 17 juin - 7 août 1982, p. 36-37 (repr.), n°17 (notice par Clovis Whitfield),
- Gert Jan van der Sman, "Battista Franco : studi di figura per dipinti e incisioni", Prospettiva, Janvier 2000, no. 97, pp. 69-70, fig. 12,
- Luciano Bellosi, "Per Battista Franco", Prospettiva, avril ? juillet 2002, no. 106/107, pp. 180-181, fig. 8.

Bien que né à Venise, Battista Franco passe l'essentiel de sa carrière à Rome et Urbino. Arrivé dans la ville des papes en 1530, il y découvre les œuvres de Michel-Ange, qui auront une influence durable sur son travail. Il contribue aux décors accompagnant l'entrée triomphale de Charles-Quint en 1536. La même année à Florence, il collabore avec Vasari pour les préparatifs du mariage d'Alexandre de Médicis et de Marguerite d'Autriche, puis trois ans plus tard à celui de Cosme Ier avec Eléonore de Tolède. Il se rend de nouveau à Rome, où il peint des fresques pour l'oratoire de San Giovanni Decollato. Il séjourne brièvement à Urbino, retourne à Venise, où la réputation acquise hors de sa ville natale lui attire de prestigieuses commandes, à la fois publiques, pour le palais des Doges et la Bibliothèque Saint-Marc (Libreria Vecchia) et de la part d'importants mécènes, au nombre desquels la famille Grimani. Il meurt en 1561 avant d'avoir pu achever la décoration de la villa Foscari, construite par Andrea Palladio. Il est aussi un important graveur à l'eau-forte ; ses estampes "La flagellation du Christ" et de "La Résurrection de Lazare" comportent des groupes compacts de figures très proches de notre toile.

Vasari, qui lui consacre l'une de ses Vies, mentionne plusieurs sujets illustrant la Vie du Christ ainsi que des contrats de la part de clients germaniques pour le Fondaco dei Tedeschi. Selon lui, le goût de ces derniers explique les accents nordiques de certaines peintures tardives du Semolei.

Notre toile témoigne d'un moment important de l'évolution de la peinture vénitienne, alors que Venise est confrontée à l'influence de la "maniera" de l'Italie centrale qu’elle intègre à sa propre tradition. Dans notre tableau, peint vers 1552-1553, Franco combine avec brio un sens de la composition monumentale romaine et un maniérisme typiquement vénitien, proche de celui d'un Andrea Schiavone ou de Giuseppe Salviati Porta. Par exemple, le coloris très vif, le luminisme vibrant, l'éclairage théâtral sont subtilement mêlés. "Et dans un tableau comme le "Christ devant Caïphe", passé chez Sotheby's en 1972 avec l'attribution correcte à notre peintre, le montre prêt à recevoir des impulsions même du jeune Paolo Véronèse, avec lequel, d'ailleurs, il présente aussi quelques affinités dans la gamme des couleurs claires et argentées" (Luciano Bellosi, op. cit.).
Adjugé : 80 000 €
Il Semolei (Venise av. 1510-1561), Giovanni Battista Franco, ditLe Christ...
Lot 19
Lot 20
École Flamande vers 1630
entourage d'Antoine Van Dyck (Anvers, 1599-1641, Blackfriars)
Portrait d'un artilleur

Toile.
Au dos une étiquette " Thos, Agnew & Sons B 7931".

Haut. 116 Larg. 93 cm.

Provenance :
- galerie Agnews, Londres en 1958, présenté comme Bernardo Giovanni Carboni (1614-1683) (publicité dans International Studio, New York, août 1958),
- acquis auprès de cette galerie par David Ogilvy, château de Touffou, Poitou.

Portrait of an artillery officer by the entourage of Van Dyck around 1630. Oil on canvas.

Le col de cet artilleur au motif typique de rosette confirme un portrait peint à Gênes, très probablement dans la seconde moitié des années 1620, alors que van Dyck y résidait. Rentré d’Angleterre en mars 1621, l’artiste repart en effet pour l’Italie le 3 octobre de la même année et arrive à Gênes le 20 novembre. Il y séjourne d’une manière plus ou moins continue jusqu’en 1627 et y réalise des décors pour les églises ainsi que de nombreux portraits pour l’aristocratie. Marquant profondément les artistes locaux, il fait évoluer la peinture de portrait, encore très hiératique, froide et conventionnelle, vers des œuvres plus « habitées », peintes avec plus de naturel.

Certaines familles ayant commandé des portraits à van Dyck vont demander quelques années plus tard de nouveaux portraits à des artistes locaux. Ceux-ci vont réinterpréter les modèles du maître en reprenant ses poses élégantes, utilisant comme lui une lumière latérale pour éclairer les carnations et jouant avec les drapés et les contrastes de couleurs. Les armes familiales représentées sur cette toile n’appartiennent toutefois pas à celles de la ville de Gène.

Dans notre tableau, le modèle est un officier d'artillerie ; il porte l'épée, sa main droite est posée sur son casque, le feu d'un canon est visible en bas à droite tandis que des plans de futs de canon sont représentés en bas à gauche. Cet aspect militaire est tempéré par une très belle pendule astronomique d'Augsbourg vers 1600, semblable à celle conservée au Germanische Nationalmuseum de Nuremberg par Hans Gruber, qui évoque une personnalité de collectionneur. La haute qualité de ce portrait peut être comparée au "Portrait d'un magistrat" par Carbone (Gênes, Galerie du Palazzo Rosso), notamment dans le traitement des vêtements et dans le cadrage à mi-corps, ou encore du "Portrait d'un sénateur" du même artiste au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Si Giovanni Bernardo Carbone (Gênes, 1616-1684), véritable émule de van Dyck, fait une carrière de portraitiste nous pouvons citer d’autres artistes génois qui reprennent dans les années 1630/1650 ces principes quand ils ont l’occasion de réaliser des portraits: Anton Maria Vassalo, actif dans ces années-là, Jan Roos (1591- 1638), Domenico Fiasella (1589 – 1669), Gioacchino Assereto (1600-1650) ou Luciano Borzone (1590-1645).
Estimation : 60 000 € ~ 80 000 €
École Flamande vers 1630entourage d'Antoine Van Dyck (Anvers, 1599-1641, Blackfriars)Portrait...
Lot 20
Lot 31
France, époque Louis XIV
Cartel à la dispute d'Héraclès et Apollon

en écaille, laiton et bronze doré. La partie haute en forme de dôme est surmontée d'une figure de La Renommée sur l'aigle de Zeus. Le boitier d'horloge, de forme rectangulaire en laiton gravé sur fond d'écaille rouge, est orné de galeries, d'enroulements feuillagés, d'oiseaux et de pots-à-feux en bronze doré et ciselé. Il présente quatre consoles feuillagées. La porte vitrée en façade est ornée d'un bas-relief figurant Apollon et Héraclès se disputant le trépied de Delphes. Le cadran à chiffres romains est orné de quatorze pièces émaillées sur cuivre et signé "Noel Mornand à Paris". L'ensemble repose sur quatre pieds griffus.
Le cartel repose sur un cul de lampe d'applique centrée d'un cône feuillagé.

Mouvement signé : "Noel Mornand à Paris".
Noël Mornand est un horloger actif à Paris jusque dans les années 1730.

Haut. 87 Larg. 41 Prof. 19 cm.
Haut. totale 115 Larg. 84,5 Prof. 37,5 cm.
(Manques et accidents).

Provenance : château du Blésois.

A Louis XIV brass wall clock depicting Heracles and Apollo's fight. Bronze ornaments, enameled face, four clawed feet.

Pris de folie, Héraclès menace de détruire Delphes. Apollon tente de le raisonner et met à l'abri le plus célèbre trépied sacrificiel de l'antiquité, au sommet duquel se tenait la pythie. Leur père Zeus intervient en les séparant par la foudre. Cette lutte fratricide sur fond de tension religieuse est une scène récurrente des céramiques attiques à figures noires, qui inspire ici l'horlogerie parisienne, rendant également hommage au célèbre Dôme des Invalides érigé par le Roi Soleil.
Adjugé : 3 000 €
France, époque Louis XIVCartel à la dispute d'Héraclès et Apollon...
Lot 31
Lot 32
Attribué à Jean-Baptiste Claude Sené (Paris, 1748-1803)
Exceptionnel siège de commande pour Charles-Alexandre de Calonne

en hêtre, à dossier cabriolet, richement décoré de frises végétales et de perles sur les montants. La ceinture d’assise est sculptée de nombreux motifs de feuilles et ornée de piastres en médaillons sur chacune de ses faces. Les supports d’accotoirs sont ornés de feuilles d’acanthes. Il repose sur quatre pieds cannelés rudentés.

Époque Louis XVI.

Le dossier, l’assise et les garnitures d’accotoirs sont recouverts de soieries de la maison Prelle, représentent sur le dossier deux nymphes à la fontaine et, sur l'assise, deux petits tritons ailés et des tigres.

Haut. 95 Larg. 64 cm.
(Manque la traverse d’assise, quelques éclats à l'arrière).

A spectacular carved beechwood seat ordered by Charles-Alexandre de Calonne, Count of Hannonville. Covered in silk manufactured by Maison Prelle. Attributed to Jean-Baptiste Claude Sené. Louis XVI period.

Provenance :
- Charles Alexandre de Calonne, contrôleur général des finances de Louis XVI et ministre d'État. Château d'Hannonville en Lorraine.
- puis Marie-Madeleine de Calonne, comtesse de Valicourt, château Mesnil dans la Somme.
- puis par descendance.

Bibliographie : Jean-Jacques Gautier, "Meubles et objets d’art des collections du Mobilier national d’origine royale", in Revue de la Société des Amis de Versailles, 2012 pp. 142-143

En 1786, Charles-Alexandre de Calonne, alors Contrôleur général des finances, se fait livrer de nombreux meubles à Versailles, dont une douzaine de sièges meublants signés par Jean-Baptiste Sené (1748-1803), reçu maître en 1769. A partir de 1785, il fournit le Garde-meuble royal et ses ouvrages rencontrent un grand succès auprès de la famille royale, comme en atteste la réalisation du lit de Marie-Antoinette, conservé au château de Fontainebleau.
Adjugé : 2 300 €
Attribué à Jean-Baptiste Claude Sené (Paris, 1748-1803)Exceptionnel siège de commande...
Lot 32
Lot 36
Attribué à Jean-Baptiste I Tilliard (Paris, 1685-1766)
Deux exceptionnels grands fauteuils à dossier plat

en noyer mouluré, abondamment sculptés de rocailles, pouvant former pendant. Décor exubérant de fleurs, feuillages, rinceaux, cartels, cœur évidé au centre de la ceinture, ailes de chauve-souris. Les dossiers sinueux sont ornés "d'oreilles" à l'épaulement. Les accoudoirs en retrait ont un coup de fouet au dessin vigoureux. Le piétement galbé se termine par un enroulement.

Début de l'époque Louis XV, Rocaille.

Garniture en tapisserie fine d'Aubusson à décor polychrome de fleurs. XVIIIe siècle.
Très légères variantes dans la sculpture et différences dans les tapisseries.

Haut. 106 Long. 72 Prof. 61 cm.

Provenance :
- vente à Paris, Mes Couturier et Nicolay, 22 mars 1983, n°84 et 85.
- collection orléanaise.

Two large 18th century walnut armchairs with flat backs attributed to Jean-Baptiste I Tilliard. Slightly different carvings and Aubusson upholstery. Early Louis XV rocaille style.

À rapprocher de modèles d'après des dessins de Jules Aurèle Meissonnier (1695-1750), l'un des créateurs du style Rocaille, notamment pour Nicolas Heurtaut (1720-1771) et les grands ébénistes du règne de Louis XV. Jean-Baptiste I Tilliard, reçu maître en 1717 et qui exerçait rue de Neuve-Cléry, est celui qui fait le plus évoluer le goût vers la rocaille à la fin de la Régence. Menuisier ordinaire du Garde Meuble de la Couronne, il fournit en effet des sièges "nouveaux" pour le Roi et la Reine en 1737 puis 1739 à Versailles. Secondé par son fils Jean-Baptiste II Tilliard (1723-1797), qui est reçu maître en 1752, il compte parmi ses clients la marquise de Pompadour, le prince de Soubise et des fermiers généraux. Le cœur magistralement ajouré au centre de la traverse de nos sièges est un trait caractéristique de son travail, presque une signature, de même que l'accolade à l'arrière de la traverse des dossiers, ainsi que le relève Pierre Kjellberg (in "Le mobilier français du XVIIIe", édition de l'Amateur, 2002, p. 873). La sculpture de ces sièges pouvait être confiée, suivant les règlements corporatistes, à Nicolas Heurtaut ou à Roumier.
Adjugé : 10 000 €
Attribué à Jean-Baptiste I Tilliard (Paris, 1685-1766)Deux exceptionnels grands fauteuils...
Lot 36
Lot 41
Meissen, vers 1735
Boite couverte en forme de tonneau

en porcelaine reposant sur une base carrée, la monture du couvercle en argent et un plateau ovale à bord contourné en porcelaine ; le tonneau à décor polychrome et or dans le style Kakiemon de branches fleuries et cerceaux en rouge, la prise du couvercle en forme de lion à fond brun, le plateau à décor en rouge de fer et or dit au dragon rouge d’après un modèle japonais de dragons, phœnix, rubans, rouleaux et piastres.

Marqués : épées croisées en bleu.
Marque incisée sous le plateau : ?+
Poinçon de décharge sur la monture en argent : Paris, 1732-1738.

Ils sont contenus dans un étui en maroquin rouge patiné, doré aux fers, fines frises sur les bords et semis de fleurs de lys sur le couvercle, l’intérieur garni de velours cramoisi et de galons à fils d’or et d’argent d’époque Louis XV.

Tonneau : Haut. 11 Long. 8,5 cm.
Plateau : Long. 21 cm Larg. 13 cm.
Étui : Haut. 14 Long. 23 cm Larg. 15 cm.
(La prise du couvercle du tonneau recollée).

A ca. 1735 porcelain barrel-shaped box and oval tray by Meissen. Both decorated with Japan inspired patterns, the rims of the box lined with silver, its lid topped with a lion. Comes in a red morocco leather case with gold markings. Louis XV period.

Le plateau
La décoration du plateau est basée sur un original japonais et a été produit pour la première fois à Meissen, peut-être dès l’été 1729, pour le marchand Rodolphe Lemaire qui projette de faire passer les copies de porcelaine asiatique, qu’il a commandées à Meissen à Paris, pour des originaux et les vendre ainsi plus cher. Après que l’escroquerie de Lemaire a été découverte et que la porcelaine qu’il a commandée a été confisquée et envoyée au Palais japonais, il semble que la porcelaine avec cette décoration ait d’abord été autorisée à être vendue au public. Il est probable qu’Auguste le Fort en ait réservé le modèle à l’usage exclusif de la Cour peu avant sa mort, le 1er février 1733. Au début du mois de novembre 1734, son successeur, Auguste III, choisit le motif « Dragon Rouge » pour décorer le premier service de la cour de Dresde en porcelaine de Meissen. La première livraison a suivi en 1735. (Julia Weber, Meissener Porzellane mit Dekoren nach ostasiatischen Vorbildern, 2013, vol. 2, pp. 246-254).

Le tonneau
La forme du tonneau dont le tiers supérieur forme couvercle ne semble pas être répertoriée et sa fonction demeure inconnue. Plusieurs formes de tonneau en porcelaine de Meissen servant de fontaine à café et de fontaine à alcool pour accompagner le café sont connues. L’un des plus anciens, conservé au Bayerisches Nationalmuseum de Munich, est daté vers 1728 (voir R. Rüchert, Meissener Porzellan 1710-1810, Munich, 1966, planche couleur X, n° 277). Le sculpteur Johann Joachim Kaendler réalise en 1735 une base pour ces tonneaux et revoit le modèle en 1738. A la différence de notre tonneau, il est en une seule pièce, c’est-à-dire sans couvercle, fermé au-dessus par un bouchon surmonté d’une figure enfant bacchique.

Un présent royal ?

En mars 1737, l’Electeur de Saxe et roi de Pologne Auguste III fait un présent de porcelaine de Meissen à Marie Leszczynska, Reine de France. Il s’agit d’un service à thé, café et chocolat décoré de paysages et des armes de France et de Pologne. Le service placé dans un coffret en cuir rouge décoré en or ciselé se composait de douze bols à thé, douze soucoupes, douze gobelets à chocolat avec leur support, une jatte à rincer, une chocolatière, un pot à lait, deux théières et un support de théière, une boite à sucre et une boite à thé. Il fut confié à Maurice de Saxe, demi-frère d’Auguste III, pour être emporté en France.
Le marchand-mercier Jean Charles Huet, agent de la manufacture de Meissen à Paris, fut payé en septembre 1737 pour son rôle dans la livraison du service.

Auguste II de Saxe avait déjà envoyé en 1728 au cardinal de Fleury, précepteur de Louis XV dans ses jeunes années, un extraordinaire et très important cadeau de porcelaine de Meissen, très certainement pour faciliter la future succession au trône de Pologne, auquel prétendait Stanislas Ier Leszczynski, père de la Reine de France. En 1737, le présent d’Auguste III à la fille de l’ex-roi de Pologne est sans doute également motivé par le souhait de faire un geste de bonne volonté et le désir de rétablir des relations plus sereines avec la Cour de France. À ce même moment, Auguste III écrit au cardinal de Fleury qu’il rétablit son ambassadeur en France.

La chocolatière, le pot à lait, une verseuse couverte, cinq bols à thé, trois tasses à chocolat de ce présent diplomatique de porcelaine sont récemment réapparus en vente publique et entrés dans les collections du château de Versailles. Le château de Versailles a également fait l’acquisition de la jatte à rincer du même service. La théière est conservée dans la collection Gilbert présentée au Victoria and Albert Museum d
Estimation : 8 000 € ~ 12 000 €
Meissen, vers 1735
Boite couverte en forme de tonneau

en porcelaine reposant...
Lot 41
Lot 42
Travail de la Nouvelle-Espagne du XVIIIe siècle
Coffre, dit "Petaca", aux lions héraldiques

en bandes de cuirs ajourées, assemblées en différents motifs ornementaux brodés de fils d'agave, suivant la technique hispano-mexicaine du piteado. Le décor des quatre faces et du couvercle du coffre présente des lions couronnés entre des rinceaux, fleurs de lys et fleurs de pavot. Cette décoration dense, parfaitement maîtrisée, suggère que le décor reprend un modèle textile, probablement inspiré des couvre-lits indo-portugais.
L'ossature en lamelles de bois est protégée par une armature en fer forgé et le couvercle est renforcé de trois barres de fers décorées de lion, lièvre, chien et animaux exotiques.
La serrure à moraillon, richement ouvragée, est ornée de deux médaillons avec lion et phénix, gravée de chiens courant. Serrure et clé en état de fonctionnement. Poignée sur un côté.

Haut. 41 Larg. 70 Prof. 44 cm.
(Manque une poignée, petits arrachements et enfoncements, clé tordue, reste de velours sous les ferrures, baguettes de socle rapportées en partie basse).

Provenance : ancienne collection de l'Isère.

A 17th century New-Spain "Petaca" leather chest decorated with heraldic lions.

Bibliographie :
- Mary Caroline Montano, "Tradiciones Nuevomexicanas : Hispano Arts and Culture of New Mexico", University of New Mexico Press, 2001, p. 103.
- Bernal Díaz del Castillo, "Historia verdadera de la conquista de la Nueva España", édition Guillermo Serés, Madrid, Real Academia Española, 2011, p. 963.
- Luis Torres de Mendoza, "Información hecha en México sobre averiguar si los indios de Nueva España regalaron al Marqués del Valle joyas u otras alhajas cuando volvió allí de España", "Colección de documentos inéditos relativos al descubrimiento, conquista y organización de las antiguas posesiones españolas de América y Oceanía", tome XII, Madrid, 1869, p. 532.
- Marion Oettinger, "San Antonio 1718. Art from Mexico", éditions Marion Oettinger Jr, Texas : Trinity University Press, San Antonio Museum of Art, p. 113.
- María Paz Aguiló Alonso, "El mueble en España. Siglos XVI-XVII", Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Ediciones Antiqvaria, 1993, p. 84-85.

Les petacas sont parfaitement référencées dans les codex et chroniques du Nouveau Monde, qui décrivent ces malles que les peuples indigènes méso-américains utilisaient pour conserver et transporter des marchandises. L'association de ce meuble de rangement et de transport avec un contenu précieux se reflète clairement dans un dessin du codex de Mendoza, daté vers 1541, qui représente un voleur ouvrant furtivement une petaca. On le voit soulever le couvercle, élément fonctionnel qui protégeait ce qui était conservé et symbolisait la sphère privée.

Les objets de valeur conservés dans les petacas pouvaient être des couvertures en coton, des plumes rares, des vêtements, des objets religieux ou encore des friandises, comme le cacao. Bernal Díaz del Castillo témoigne d'une autre utilisation des petacas, déplorant l'idolâtrie indigène : "ils gardaient dans des coffres en bois et d'autres qu'ils appellent petacas ce qu'ils avaient dans leurs autels domestiques : des idoles de différentes tailles, mais également des cailloux, des silex ou des livrets dans lesquels ils écrivaient leurs faits et leurs histoires."

Les conquistadors font un usage particulier des petites petacas : ils y transportent le chocolat et les ustensiles nécessaires pour en boire hors de la sphère domestique. Une petaca adaptée au transport du chocolat est relevée dans l'inventaire d'un certain Don Antonio Sedano y Mendoza. La division tripartite permettait de garder dans ses compartiments les verseuses et les tasses pour servir le chocolat lors des voyages. Cet exemplaire est aujourd’hui conservé au musée Archéologique de Mexico.

Tout laisse à penser que cette petaca s'inscrit dans la même production que celles conservées au musée de Cluny et au Metropolitan Museum of Art de New York. Elles sont issues de la création de bagages pour l'élite espagnole de la Nouvelle-Espagne, qui se réservait l'utilisation des chevaux comme moyen de transport. Un document conservé aux Archives des Indes à Séville, daté de 1532, raconte d'ailleurs le transfert, sur les épaules d'indigènes au service d'Hernán Cortés, d’une petaca chargée de bijoux en or, que le marquis del Valle avait tenté d'envoyer clandestinement en Espagne depuis le port de Veracruz....

Malles luxueuses au cœur des échanges transatlantiques, ces petacas, parfois mal identifiées, réunissent les plus habiles techniques des artisans précolombiens aux savantes iconographies des grands aristocrates du Vieux Continent. Chaque apparition de ces meubles d'exception est un évènement, participant à l'affirmation d'une économie mondialisée.
Adjugé : 29 000 €
Travail de la Nouvelle-Espagne du XVIIIe siècleCoffre, dit "Petaca", aux...
Lot 42
Lot 43
Travail de la Vice-royauté du Pérou, fin XVIIIe - début XIXe siècle
Deux malles, dites « Petaca », de style mudéjar

en bandes de cuirs et de peaux assemblées en différents motifs ornementaux et ornées de lanières de cuir suivant des formes géométriques. Les décors des quatre faces et des couvercles des malles reprennent le style « mudéjar » espagnol. Les ossatures en cuir sont renforcées par des lamelles de bois et les couvercles sont fermés par des serrures de métal. Poignées de cuir sur les côtés.

Haut. 34,5 Larg. 42,5 Long. 72 cm.
Haut. 34 Larg. 44 Long. 74 cm.
(Manques et accidents).

Provenance : ancienne collection du château de Saint-Chartier, Indre.

Œuvres en rapport :
- Coffre dit "petaca", c. 1800, Art Museum de Denver, États-Unis (Donation John C. Freyer - n° 1974.348).
- Mallette dite "ibérique", XVIIIe, Musée des Arts Décoratifs, Paris, (Donation Gaston Vuitton - n° 987.43)

« VOGUEZ, VOLEZ, VOYAGEZ » par Gaston Vuitton

Ce type de malle est caractéristique des méthodes de transport des biens personnel des colons partis à la conquête du Nouveau Monde. Compte tenu de l’environnement accidenté de l’Altiplano et de la Cordillère des Andes, ces petacas ont été construites pour résister à de pénibles voyages à dos d’alpaga et bœufs attelés.

Malheureusement, peu d’exemplaires ont survécu. Néanmoins, tout laisse à croire que l’équipement traditionnel des premiers conquistadors envoyé par Charles Quint ait été adapté au cours du XVIIIe siècle aux contraintes locales. Ces malles de cuirs sont ainsi le fruit d’un artisanat espagnol et de techniques vernaculaires.

En France, c’est la collection des malles, passionnément rassemblée par Gaston Vuitton, qui ressuscite la mémoire de ce type de petaca. Si, « par rapport à son père et à son grand-père, l’originalité de Gaston est d’avoir ressuscité la mémoire des bagages et, à travers eux, des voyages », sa réputation de généreux collectionneur n’est pas galvaudée. En 1989, il lègue au Musée des Arts-Décoratifs de Paris une malle très proche, rare témoignage de cet esprit de conquête qui anima les hommes de la Vice-royauté du Pérou.
Estimation : 500 € ~ 1 500 €
Travail de la Vice-royauté du Pérou, fin XVIIIe - début...
Lot 43
Lot 44
Rare malle dite de flibustiers et boucaniers français, XVIIe - XVIIIe siècle
parfois donnée à la Vice-royauté du Pérou

en bandes de cuirs sur un cadre composé de lamelles de bois. Fermée par de simples liens de cuir, ses garnitures sont faites de bandes de cuir tendues formant des lames, des croix, des étoiles et diverses combinaisons des mêmes motifs géométriques. Cette technique semble dériver des sacs, valises et reliures de style espagnol, cousus sur la base de cuir lisse, de figures découpées ou de bandes de cuir ajourées avec différents motifs ornementaux.

Marqué au dos "CA".

Haut. 34,5 Larg. 55 Long. 104 cm.
(Manques et accidents).

Provenance : anciennes collections du château de Saint-Chartier, Indre.

Œuvres en rapport :
- Quatre malles assemblées et réunies par des bandes de cuirs, XVIIIe, Museo del Branco Central de la Reserva del Perú.
- Malle dite "coloniale", vendue par la galerie "Colonial Arts", San Francisco, États-Unis.
- Malle dite de "boucanier", XVIIe, château des duc de Bretagne (Musée d'histoire de Nantes).

UNE MALLE TAILLÉE POUR L'AVENTURE

Ce type de malle extrêmement rare était certainement fabriqué par un atelier espagnol de la Vice-Royauté du Pérou. D'une très grande solidité, leurs garnitures en cuir s’adaptent aux voyages les plus périlleux. Aujourd'hui, les rares exemplaires connus ressuscitent le souvenir de voyages épiques.

Ces malles sont utilisées tant par une élite espagnole à la conquête des Andes, que par les flibustiers et boucaniers français. Avec le développement de la piraterie aux Antilles, certains marins acceptent en 1664 l'autorité du roi Louis XIV. L'équipement se fait alors plus luxueux et doit s'adapter aux dangers de la flibuste en mer des Caraïbes. À mi-chemin entre le corsaire et le pirate, le flibustier mène une vie scabreuse. Les objets qui l'accompagnaient ont pour la plupart disparus. Les collections publiques françaises conservent toutefois une unique et exceptionnelle malle du XVIIe siècle, dite de "boucanier". Cet exemplaire similaire à notre malle est conservé au château des ducs de Bretagne à Nantes.
Adjugé : 2 400 €
Rare malle dite de flibustiers et boucaniers français, XVIIe -...
Lot 44
Lot 50
Attribué aux ateliers de broderies liturgiques du monastère San Lorenzo d’El Escorial, vers 1579-1584
Saint Jean-Baptiste

en broderie d’or nué, fils d’or, de soie et d’argent. Les carnations, exécutées avec le point bouture croisant de soies au point satin les brins de filés or, après les avoir « dénudés » de la lame métal. La broderie des cheveux et barbes au point fendu, en suivant la direction des boucles ou des ondulations.

Espagne, fin du XVIe siècle.

Haut. 24,2 Larg. 16,8 cm.

Provenance : collection Josiane et Daniel Fruman.

A late 16th century Spanish embroidered chasuble by the royal monastery of El Escorial depicting Saint John the Baptist.

Une présentation exhaustive avec sources bibliographiques et documentation est disponible sur le site rouillac.com.

La qualité du dessin et la précieuse exécution de notre panneau font de lui un chef-d’œuvre qui ne peut être issu que d’un grand atelier. Le seul élément « exotique » qui pourrait nous permettre d’identifier son atelier de production est le palmier très particulier à la droite de saint Jean-Baptiste. Il apparait dans une gravure représentant la Fuite en Égypte exécuté par Dürer vers 1503-1504, et interprété dans deux panneaux brodés presque identiques, avec le même sujet, issus de l’atelier de broderies liturgiques d’El Escorial. On retrouve dans ces trois œuvres et notre panneau la même représentation de l’écorce et des palmes.

Un ensemble de vêtements liturgiques décorés avec des broderies en or nué représentant des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste est référencé au monastère d’El Escorial. Il fut exécuté entre 1579 et 1584. En 1586, le brodeur Juan de Grijalba demandait d’ailleurs une récompense financière pour le travail de quelques figures et mascarons qu’il avait réalisés pour cet ensemble, disparu en totalité aujourd’hui.

Adjugé : 12 000 €
Attribué aux ateliers de broderies liturgiques du monastère San Lorenzo...
Lot 50
Lot 51
Atelier de broderies liturgiques du monastère San Lorenzo d'El Escorial, vers 1580-1586
Le Mariage de la Vierge

en broderie d’or nué, fils d’or, de soie et d’argent. Les carnations, exécutées avec le point bouture obtenu croissant de soies au point satin les brins de filés or, après les avoir « dénudés » de la lame métal. La broderie des cheveux et barbes au point fendu, en suivant la direction des boucles ou des ondulations.
La bordure est ornée de canetille, de brins de bouillon et d'un galon brodé de deux lignes parallèles de cordonnet enserrant une grosse corde faite de quatre brins de filé or, sur lit de brins de sorbec de soie bleue et lame argent.

Espagne, fin du XVIe siècle.

Haut. 28,5 Larg. 19,6 cm.
Scène sans la bordure : Haut. 25,8 Larg. 18,5 cm.

Provenance :
- commande du roi Philippe II d’Espagne (1527-1598).
- monastère royal San Lorenzo de El Escorial, probablement jusqu’au début du XIXe siècle.
- collection Josiane et Daniel Fruman, depuis la fin du XXe siècle.

A late 16th century Spanish embroidered fabric by the royal monastery of El Escorial depicting the wedding of the Blessed Virgin Mary.

Une présentation exhaustive, avec sources bibliographiques et documentation, est disponible sur le site rouillac.com

Installé par Philippe II d’Espagne dans le monastère San Lorenzo d’El Escorial qu’il vient de fonder, l’atelier des broderies liturgiques de l’Escorial réunit entre 1571 et 1598 les plus habiles artistes, brodeurs, artisans et passementiers, notamment des Flandres, d’un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. L’Espagne vit son "Siècle d’or", dont l’Escorial est la principale réalisation. Pesant de tout son poids dans la Contre-Réforme Tridentine, Philippe II met les richesses puisées en Amérique au service du culte catholique, dépensant sans compter pour la plus grande gloire de Dieu. L’atelier de broderies liturgiques emploie à lui seul cent-neuf brodeurs et vingt-six passementiers travaillant sans relâche pour un monarque dont l’ambition était d’enlever à Atlas le poids du monde pour qu’il puisse se reposer. Un inventaire de 1605 comptabilise ainsi plus de 1200 chasubles différentes ! Ces ateliers ont transformé en fils de soie, d’or et d’argent les dessins des plus célèbres artistes de leurs temps, dont les feuilles sont conservées à la bibliothèque Royale de Madrid ainsi que dans quelques-uns des plus grands musées du monde. Car avec la conquête napoléonienne, l’Escorial est vidé de ses trésors en vue de créer un musée à Madrid, provoquant des disparitions et dispersions mal documentées. Pourtant, hors d’Espagne, seule une poignée de broderies issues de ces ateliers légendaires sont conservées : deux dans le trésor de la cathédrale du Puy-en-Velay, deux en Allemagne, au Kunstgewerbemuseum de Berlin et au musée de Krefeld, et une dans une collection privée publiée par de Farcy en 1890 actuellement non localisée. C’est dire la rareté insigne de ce Mariage de la vierge !

Probablement inspirée d’une gravure par Israhel van Meckenem (autour de 1445-1503) sur la base d’un dessin disparu de Hans Holbein le Vieux (autour de 1460-1524), notre scène reprend également certains détails d’une gravure d’Adriaen Collaert (1560-1618) d’après Jan van der Straet (1523-1605). Colporté par la Légende dorée, le mariage de la Vierge n’apparait pas dans les Évangiles. La vierge Marie, auréolée à gauche, est unie par le grand prêtre au centre à saint Joseph à droite, que l’on reconnait à son bâton fleuri, dans un décor d’architecture baroque. C’est toutefois le galon de la bordure qui permet de dater avec précision cette broderie. Il reprend en effet les mêmes techniques et dimensions que des bordures parfaitement documentées conservées au monastère de l’Escorial, au Puy-en-Velay, au musée de Krefeld et dans la collection publiée par de Farcy.

C’est entre 1584 et 1587 que culminent dans la documentation de l’Escorial les « ensembles en or nué ». Toute la surface de l’œuvre est couverte de brins de filés or, lancés et arrêtés seulement aux deux extrémités, croisés deux à deux de soies de différentes nuances pour former le dessin. Dans les endroits sombres, les points de soie se touchent pour recouvrir l’or, tandis que les points de soie croisés sont plus ou moins éloignés pour laisser l’or apparaitre dans les endroits clairs et lumineux. Un ensemble blanc, commencé en 1580 et terminé six années plus tard, est ainsi signalé comme étant brodé avec « des portraits entiers de vierges ». La spécialiste Maria Barrigón Montañés suggère que cet ensemble était en réalité décoré avec des scènes de la vie de la Vierge et utilisé pour la célébration du jour de Notre Dame. Aucun fragment de cet ornement n’étant conservé à El Escorial ou nulle part ailleurs, nous pouvons simplement avancer l’hypothèse que notre broderie soit l’une des rares reliques de cet ensemble disparu.
Adjugé : 30 000 €
Atelier de broderies liturgiques du monastère San Lorenzo d'El Escorial,...
Lot 51
Lot 71
Lot 73
Hermann Winterhalter (Menzenschwand 1808-1891, Karlsruhe)
Portrait de Madame de Boigne, mère

Crayon noir, aquarelle. Signé en bas à droite.

Haut. 37,5 Larg. 28,2 cm.
(Petites taches, légèrement insolé).

Provenance :
- grand salon d'un château de la Sarthe construit et décoré pour François Adolphe Akermann, régent de la Banque de France de 1859 à 1890,
- conservé dans la même famille depuis l'origine.

A portrait of Adèle d'Osmond, Countess of Boigne, by Hermann Winterhalter. Black pencil and watercolor. Signed.

Notre portrait illustre Adèle d’Osmond, comtesse de Boigne, connue pour son travail de mémorialiste. Revenue en France en 1804 par suite à un mariage qui ne durera pas, elle s'introduit rapidement dans les cercles royalistes que l’Empire tolérait. Le retour du régime des Bourbons lui offre ainsi une position mondaine de premier plan, grâce à son amitié avec Marie-Amélie de Bourbon-Sicile, épouse de Louis-Philippe, reine des Français. Elle ne tarde pas à ouvrir son salon afin d’y accueillir la haute aristocratie de toutes cultures : politiques, diplomatiques ou littéraires. Célèbre pour la publication de ses Mémoires, la comtesse eut pour fervent lecteur Marcel Proust, qui ira jusqu’à s’inspirer d’elle pour créer le personnage de Madame de Villeparisis dansson très célèbre roman "À la recherche du temps perdu".

De cette même provenance nous avons vendu à Cheverny en 2011 le grand portrait, déjà par Winterhalter, de Louise Marie Boquet de Saint Simon, épouse d'Adolphe Akermann.
Adjugé : 2 000 €
Hermann Winterhalter (Menzenschwand 1808-1891, Karlsruhe)Portrait de Madame de Boigne, mèreCrayon...
Lot 73
Lot 76
Travail du XIXe dans le style de la Renaissance
Olifant dit "des chasses des derniers Valois"

en ivoire à décor gravé de portraits et de scènes cynégétiques.
L'extrémité évasée est ornée de portraits des rois François II (1544-1559) et Henri III (1574-1589) d'après François Clouet et d'un cartouche aux Armes de France. Les portraits sont inscrits dans des couronnes de lauriers enrubannées. L'espace entre chaque cartouche est comblé de motifs de rinceaux.
La partie centrale figure d'une part un hallali au sanglier, inspirée de la Tenture des Chasses de Maximilien (le mois de décembre) avec une chasse à clôt, deux cavaliers et trois chiens et d'autre part un combat entre des lions, des canidés, des cerfs, un cheval et un éléphant.
L'embouchoir est orné d'une tête de loup.
Les décors sont séparés par un anneau à motif de feuilles, de cordages ou de godrons. Deux anneaux en ivoire disposés à chaque extrémité permettent d'accrocher un cordon en soie tressée bleue.

Diam. 8 cm.
Long. courbe extérieure 86 cm.
Poids 1788 g.

A late 19th century so-called "Hunts of the last of the Valois Kings" olifant. Carved with portraits of French Kings Francis II and Henry III, hunting scenes, and the French royal coat of arms. Renaissance style.

Rares sont les olifants en bon état de conservation, tels ceux du Met Museum de New York, du Louvre, du musée d'Écouen, ou du musée de Cluny. Le nôtre est à rapprocher d'un olifant dieppois du XIXe siècle, aux armes du roi George Ier d'Angleterre (vente Sotheby's, Paris, 26 mars 2014, n° 69). Ces olifants s'inspirent de celui d'Écouen, avec ses scènes cynégétique, plus que de celui du Louvre, qui présente un décor de médaillon. L'olifant du musée d'Écouen (n° d'inv. ECL1859) est un olifant sapi-portugais produit au XVIe siècle en Sierra Leone et mesurant 49 cm de long. Il est décoré d'une scène de chasse dans le goût de la Renaissance. L'olifant du musée du Louvre (n° d'inv. MRR 430) a été réalisé en Italie du Sud vers 1085-1100. Il mesure 51,3 cm de long dans sa courbe extérieure et est décoré de médaillons influencés par les arts islamiques.
Adjugé : 3 000 €
Travail du XIXe dans le style de la RenaissanceOlifant dit...
Lot 76
Lot 77
Exceptionnel travail français du XIXe siècle, probable commande du duc d’Orléans
Coupe aux divinités marines

en bronze richement ciselé et doré en or deux tons, lisse et amati, avec des incrustations de pierres dures en cabochon : lapis-lazuli, jaspe dalmatien, turquoise, pierre de dragon, séraphinite, obsidienne, malachite, quartz hématoïde et piétersite.

Le sommet de la coupe, orné de pampres de vigne et de cuirs enroulés, est flanqué de six mascarons féminins et masculins alternés dans des enroulements de cuir avec cabochons de pierres dures. Les têtes des mascarons peuvent correspondre à celles de Gaïa, déesse mère de la mythologie grecque, et de Pontos, dieu flot, son fils avec qui elle s’unit. Ils sont en effet représentés depuis l’Antiquité en compagnie de trois de leurs cinq enfants, Nérée dit le « Vieillard de la mer », leurs fils Thaumas et Phorcys, ou leurs filles Céto et Eurybie, devenus des divinités marines.

Le fût central est entouré par deux tritons et une néréide aux visages individualisés d’enfants enlaçant leurs doubles queues squameuses. Se tenant par les mains, ils s’appuient sur trois coquilles Saint-Jacques. Le fût est orné de trois cabochons de pierre dure surmontés d'un chapiteau corinthien.

La base, de forme circulaire, présente un décor ajouré de frises d’acanthes et d’entrelacs, orné de six mufles de lion.

Les bronzes sont marqués à plusieurs reprises de la lettre D.

Haut. 48 Diam. 41,5 cm.
(Quatre cabochons accidentés, anses probablement manquantes).

A sumptuous mid-19th century gilded bronze cup with sculpted faces and figures of sea gods, decorated with semi-precious gemstone cabochons. Presumably part of a dessert service having belonged to the French royal family.

Présentation exhaustive sur le site www.rouillac.com
Adjugé : 18 500 €
Exceptionnel travail français du XIXe siècle, probable commande du duc...
Lot 77
Lot 78
Attribué à Charles-Guillaume Winckelsen (Düsseldorf, 1812-1871, Paris)
et, pour les bronzes, à Joseph Nicolas Langlois (marié à Paris en 1838)
Somptueux secrétaire en cabinet

en placage d'ébène, laque du Japon, vernis européen, avec une exceptionnelle ornementation en bronze ciselé et doré.
En partie haute, un marbre posé sur une doucine recouvre un rang de tiroirs, dont deux secrets ornés de médaillons en laque sur fond d'aventurine. Le tiroir central est ceint d'une frise en bronze doré d'arabesques et d'enfants satyres jouant du cor, d'après le modèle des meubles livrés par Weisweiller au roi de France Louis XVI (collection al Thani) et à celui d'Espagne Charles V (Metropolitan Museum, 1977.1.12).
En partie centrale, le cabinet ouvre par un abattant orné d'un large médaillon en laque figurant un coq et deux poules, semblable au secrétaire de la collection de la baronne Seillière (vente Simeoni, Paris, 2021, n° 52), dans un entourage de guirlande enrubannée en bronze doré. Séparées par des colonnes détachées, richement vernies à la façon des laques du Japon et à chapiteau ionique, deux portes sont ornées de figurines en bronze doré : philosophes, anges et allégories féminines surmontant des bas-reliefs à l'antique. Les côtés sont ornés de panneaux de laque avec des personnages du théâtre japonais dans un entourage géométrique de môns, sous des panneaux à décor de volatiles.
L'intérieur de l'abattant, foncé d'un velours turquoise, dévoile un théâtre de quatre colonnes délicatement cannelées en ivoire, surmontées d'un bas-relief aux amours à ailes de papillons en bronze ciselé et doré. Des tiroirs en parties hautes et basses enrichissent de laque ce décor avec des scènes de chasse, de temples ou bateaux en mer.
En partie basse, la ceinture comporte trois tiroirs, dont deux secrets, richement décorés en laque ou vernis. Le piétement est composé de huit pieds en toupie réunis par une entretoise à entrelacs, richement rehaussé de bronzes dorés.

Haut. 145 Larg. 122,5 Prof. 45 cm.

Provenance :
- Maison J. Galtier, "À l'étoile du Nord", facture jointe : "1 Bahut laque de Chine et bronzes dorés-7 500", Paris, 17 septembre 1919,
- collection Mory, boulevard Henri IV, Paris,
- par descendance familiale, Achicourt, Pas de Calais.

A spectacular 19th century ebony wood veneer, Japanese lacquer cabinet-secrétaire attributed to Charles-Guillaume Winckelsen, with gilded bronze ornamentations attributed to Joseph Nicolas Langlois.

L'héritier de Weisweiller et de ses laques du Japon

"Le mobilier de ce brillant ébéniste, comparativement rare, obéit toujours aux plus hauts critères du savoir-faire des ébénistes parisiens et ses bronzes sont parmi les plus beaux jamais produits à Paris au XIXe siècle." Ainsi ouvre Christopher Payne ses pages consacrées à Charles Guillaume Winckelsen dans son ouvrage "Paris, la quintessence du meuble au XIXe siècle" (éditions Monelle Hayot, Saint Rémy en l'Eau, 2018, pp. 549-554). Winckelsen est un ébéniste d'origine allemande installé à Paris au début du XIXe siècle, rue du Val Sainte Catherine, puis rue Saint-Louis et enfin au 49 rue de Turenne. Les montants des tiroirs de ce meuble sont tenus par des queues d'arondes "d'une qualité exquise", dont la technique de fixation inhabituelle est presque une signature de Winckelsen (Paynes, 2018, p. 549). Il expose en 1865 une grande armoire prêtée par le Mobilier de la Couronne au musée rétrospectif de Paris, puis en 1867 à l'Exposition Universelle. Sa clientèle appartient aux familles les plus riches et les plus illustres de France : les Radziwill, les Béhague, les Lafitte ou le marquis de Lillers.

Avec Bellangé, il est l'un des rares ébénistes parisiens à maitriser à la perfection l'usage des précieuses laques du Japon. Comme sur le secrétaire d'Adam Weisweiller (1746-1820) livré en 1784 pour le cabinet du Roi à Versailles, ou sur la commode de Weisweiller encore pour Charles V à la cour d'Espagne, avec ses panneaux de laque datés de 1640, Winckelsen a accès à certaines des plus belles laques arrivées en France depuis le règne du roi Soleil. Il les met en scène dans le style précieux et virtuose de son illustre compatriote, prédécesseur à la Cour de France. Colonnes détachées, entretoises à entrelacs et autres frises de bronzes sont des citations directes des plus beaux meubles du règne de Louis XVI. Winckelsen obtient d'ailleurs l'autorisation de copier les meubles royaux, telle la paire de commodes du Trianon par Boulle pour la chambre de Louis XIV à Versailles.

Le prédécesseur de Dasson et de ses bronzes virtuoses

Son bronzier favori, Joseph Nicolas Langlois, est quant à lui le fils d'une dynastie de ciseleurs parisiens, dont le père décède en 1826, qui se marie en 1838 et dont le propre fils né en 1841 sera lui-même ciseleur. Ensemble, ils portent à la perfection la copie et l'interprétation des plus beaux meubles d'époque Louis XVI. Langlois semble
Adjugé : 68 000 €
Attribué à Charles-Guillaume Winckelsen (Düsseldorf, 1812-1871, Paris)et, pour les bronzes,...
Lot 78
Lot 81
Joseph Michel-Ange Pollet (Palerme, 1814-1871, Paris)
Une heure de la nuit, modèle créé en 1848

Ronde-bosse en marbre de Carrare, signée à la base.

Haut. 110 cm.
(Éclats aux doigts).

Sur sa colonne en marbre avec un dispositif rotatif.
Haut. totale 228 cm.

A 19th century Carrara marble sculpture by Joseph Michel-Ange Pollet entitled "An hour at night". On a marble column equipped with a rotating mechanism. Signed on the base. After a plaster sculpture presented at the 1848 Salon.

Œuvre en rapport : le marbre, commandé par l'État lors de la présentation du plâtre au Salon de 1848, est lui-même exposé au Salon de 1850. Il est aujourd'hui déposé par le musée du Louvre (RF 425) au château de Compiègne.

« Une heure de la nuit, par M. Pollet, surprend tout d'abord pour la singularité hardie de la pose. Cette Heure, chose peu croyable pour une heure sculptée, vole comme une allégorie de plafond. Ses pieds ne portent sur rien, elle est littéralement suspendue en l'air. La légèreté inouïe de cette pose s'harmonise bien avec les formes gracieuses et frêles de ce corps juvénilement maigre ; M. Pollet a employé autant d'habileté à faire tenir sa statue dans cette attitude improbable que les jongleurs indiens qui s'assoient sur le vide et restent dans cette posture sans que rien paraisse les soutenir.

L'Heure tord ses bras au-dessus de sa tête et se cambre avec un mouvement de volupté paresseuse et endormie comme si le sommeil lui jetait déjà sa poudre d'or dans les yeux, et ses pieds mignons, rejetés en arrière comme des pieds d'oiseau, nagent dans l'air bleu de la nuit ; un bout de draperie diaphane qui voltige autour de l'aérienne figure et laisse traîner à terre l'extrémité de la frange, explique à la raison ce vol que l'œil ne saurait comprendre. »

Théophile Gauthier, "Le feuilleton du Salon" in La Presse, 25 avril 1848.
Adjugé : 50 000 €
Joseph Michel-Ange Pollet (Palerme, 1814-1871, Paris)Une heure de la nuit,...
Lot 81
Lot 82
Japon, début de l'époque Édo (1600-1868), XVIIe siècle
Coffre rectangulaire

en bois laqué noir, le couvercle bombé à décor en takamaki-e, hiramaki-e de laque or et kirigane de pavillons au bord de l'eau et couple de faisans perchés parmi les pins et les bambous, évoquant les huit vues d'Omi (Omi Hakkei) dans un cartouche formé par quatre papillons aux ailes en laque nashiji, sur fond de motifs de nuages kumo.

Les faces ornées en hiramaki-e et takamaki-e de laque or de pavillon dans un paysage lacustre, d'un portique torii marquant l'entrée d'un sanctuaire, d'un pavillon près d'un rocher et de vrilles fleuries, dans des cartouches polylobés sur fond de nuées en hiramaki-e de laque or et hirame.

Les rebords ornés d'une frise de motifs shippo et hanabishi en hiramaki-e de laque or et brun, les ferrures en cuivre mouvementé ciselées de motifs végétaux et rinceaux, celles des poignées figurant des fleurs stylisées.

L'intérieur laqué noir à décor en hiramaki-e de laque or et brun d'un bouquet de fleurs d'automne près d'une pierre.

Haut. 55 Larg. 114 Prof. 49,5 cm.
(Sauts de laque, griffures).

Piétement en bois postérieur, sculpté de triglyphes et rinceaux.
Haut. 30 Larg. 120 Prof. 55 cm.
(Renfort à l'arrière).

Provenance : collection d'un château de la Sarthe.

A Japanese lacquer chest decorated with scenes reminiscent of the Eight Views of Omi. Early Edo period. Atop a more recent black wooden base.

Références : un coffre similaire conservé dans les collections du Victoria & Albert Museum, Londres, accession n° FE.65-2009.
Adjugé : 20 000 €
Japon, début de l'époque Édo (1600-1868), XVIIe siècleCoffre rectangulaire en...
Lot 82
Lot 95
Cantagalli et dans l'esprit de William De Morgan (Londres, 1839-1917, Chelsea)
Vase aux chimères, c. 1872-1907

en faïence de forme balustre, à décor peint d'émaux à lustre métallique. Anses à double enroulement de serpent avec des mufles de lion à amortissement. Frises de chimères et d'instruments de musique en partie haute et de feuillages et têtes d'angelot en partie basse. Foisonnant décor mythologique dans des rinceaux, tels que sphinges, faunes, amours, divinité et chimères.

Marque au coq bleu de Cantagalli et numéro 26, autre marque bleu effacée.

Travail Florentin vers 1900.

Haut. 37 cm.
(Accidents et manques aux anses, éclat à la base).

A late 19th-early 20th century faience vase decorated with chimeras attributed to British potter William De Morgan and Italian pottery producer Cantagalli.

Associé à William Morris, Edward Burne-Jones et Dante Gabriel Rossetti, le céramiste William De Morgan participe au mouvement Arts and Crafts qui secoue les carcans du bon goût victorien. Puisant son inspiration dans les lustres métalliques des faïences hispano-mauresques ou perses pour créer des carreaux, De Morgan se lie d'amitié avec le potier Ulisse Cantagalli (1839-1901) et s'installe à Florence plusieurs mois par an avec son épouse à partir de 1890. Bénéficiant de la maîtrise de l'atelier Cantagalli dans la production de vases, il se lance dans ses projets en ronde bosse plus ambitieux, créant un bestiaire fantastique, avec des décorations et des moulages inédits, donnant une nouvelle vie aux personnages mythologiques. Le musée De Morgan conserve un Vase au chérubin (C_WDM_0193) aux anses dans l'esprit du nôtre et aux émaux lustrés qui tranchent, comme ceux de ce vase, avec les productions traditionnelles de l'atelier florentin. Ses marques indiquent qu'il a été moulé et décoré dans les ateliers Cantagalli.
Adjugé : 4 400 €
Cantagalli et dans l'esprit de William De Morgan (Londres, 1839-1917,...
Lot 95
Lot 96
Augustine Ricard (Neuilly-sur-Seine, 1860-1922, Paris)
"Après la chasse", 1885

Toile signée en bas "Augustine Ricard" et daté "1885".

Haut. 300,5 Larg. 443,5 cm.

A 1885 painting by Augustine Ricard entitled "After the Hunt". Signed and dated.

Exposition : Salon de 1885, n°2084.

Bibliographie : L'Univers illustré, 21 novembre 1885, œuvre reproduite en pleine page, p. 741.

Femme de lettres, chevalière de la Légion d’honneur, Augustine Ricard, née Augustine Bulteau, est l’une des rares peintres femme à exposer au Salon au XIXème siècle. Des recherches récentes révèlent une artiste complexe, qui multiplie expositions et romans, sous les pseudonymes de Jacque Vontades ou de Foemina.

Bousculant les codes, ce très grand tableau exposé au Salon de 1885 reprend les dimensions habituellement réservées à la peinture d’Histoire. Élève de Louis Mettling (1847–1904) puis d’Henri Gervex (1852–1929), Augustine Ricard représente le moment de l’après-chasse à courre. Dans un vieux chenil, au sol couvert de paille éparse, se réunissent des chiens aux différents pelages. Plusieurs d’entre eux sont blessés et tous semblent exténués par leur course. On retrouve une trompe suspendue et l’habit d’un veneur. Le sujet n'est pas étranger à l'artiste, dont le mari, l’écrivain Jules Ricard, pratique la vénerie, comme nous l'indique le Baron de Vaux dans un article paru dans le Gil Blas du samedi 28 mai 1892 : « Les chiens sont merveilleux, on voit que Madame Ricard connaît la chasse et qu'elle est femme d'un veneur ». Le même journal évoque une nouvelle fois la toile lors de l'exposition canine dans son édition du samedi 28 mai 1892 : « Au fond de la salle encore une très belle œuvre de madame Augustine Ricard enlevée d’une brosse très sûre et d’un bon dessin. »

Séparée pendant plusieurs années avant de divorcer en 1896, on lui prête des amitiés féminines. Avec la comtesse Isabelle de La Baume-Pluvinel, elle achète et restaure le palais Dario à Venise, où elle reçoit Pierre Loüys et les Regnier. Elle expose à nouveau aux Salons de 1887, 1888, 1890 et reçoit au 149 avenue Wagram, où se côtoient Léon Daudet, Maurice Barrès, Utrillo, journalistes, académiciens et gens du monde.
Estimation : 25 000 € ~ 30 000 €
Augustine Ricard (Neuilly-sur-Seine, 1860-1922, Paris)
"Après la chasse", 1885

Toile signée en...
Lot 96
Lot 102
Paul Cézanne (Aix-en-Provence, 1839-1906)
Bord du lac d’Annecy, 1896

Aquarelle.

Haut. 23,7 Larg. 47,5 cm.

Provenance :
- Ambroise Vollard, Paris.
- Martin Fabiani, Paris.
- Mouradian et Valloton, Paris.
- collection de M. et Mme K., Touraine.

Exposition :
- "Cézanne, Renoir, Rouault", 1963, Musée d'Isetan, Tokyo, n°14 du catalogue.
- "Cézanne", 1971, Musée d'Art Moderne Hyogo (Kobé, Japon), n°21 du catalogue.

A 1896 watercolor by Paul Cézanne depicting the Annecy lakeshore. Painted at the same time as the picture held in the Courtauld Institute of Art collections.

Bibliographie :
-John Reald, "Catalogue raisonné des aquarelles de Paul Cézanne", New York, 1984, œuvre décrite p. 202 et reproduite sous le n°474.
- Antoine Terrasse, "Les aquarelles de Cézanne", Flammarion, 1995, Paris, p. 21 et suivantes.

Le reflet de la montagne Sainte-Victoire dans les eaux du lac d’Annecy

Personne avant Cézanne n'avait rejeté avec une telle insistance la tradition occidentale. Ses propositions de tableaux pour le Salon sont toutes refusées et son violent désaccord avec la culture officielle le pousse à se tourner vers les futurs peintres impressionnistes. Il participe à leur première exposition en 1874 et, onze ans plus tard, peint son chef d'œuvre : La Montagne Sainte-Victoire vue de Bellevue (Fondation Barnes, Philadelphie, 1885). À partir de 1877, Cézanne explore une nouvelle phase constructive et synthétique marquée par le dépassement de l'influence impressionniste. Le sujet s’efface au profit de la couleur. L’abstraction et la recherche d'un espace pictural totalement autonome animent sa création.

Dans cette quête, l’aquarelle joue le rôle de vecteur. Il se sert de cette technique pour s’approcher au plus près de la représentation de l’espace et de la lumière. Rompu à cette technique, l’artiste voyageur, parfois insatisfait, n’hésite pas à déchirer ses aquarelles. Les précieuses œuvres conservées prouvent qu’elles se rapportent rarement à ses peintures. Elles ne constituent pas ce qu’on pourrait appeler des « études préparatoires ». Ce sont des œuvres à part entière, où son immense habileté technique dans l’art de brosser des lavis transparents offre une manifestation essentielle pour comprendre le génie de l’artiste. Paul Signac écrit à son sujet : « l’aquarelle est une expérience de laboratoire où il décompose les rapports et les passages des éléments pour reconstituer la modulation picturale de ses volumes ».

Quand il peint Le lac d'Annecy en 1896, avec sa composition écrasante, c’est toujours à la Provence qu’il songe (Londres, Courtauld Institute of Art, P.1932.SC.60). Il exprime sa nostalgie à son ami Philippe Solari : « le lac est très bien, avec de grandes collines tout autour… Mais quand on est né là-bas, c’est foutu, rien ne vous dit plus… ». À la demande de sa femme Hortense, le peintre se rend alors à Talloires, au bord du lac d’Annecy et y réalise une quinzaine d’aquarelles. D’une pureté rare, ces œuvres non reprises en atelier distillent avec force le rêve de montagnes et de lumières qui frappe l'œil du maître de la modernité. Il écrit à son jeune ami Joachim Gasque : « C'est une zone tempérée. L'altitude des collines environnantes est assez grande. Le lac, en cet endroit resserré par deux goulets, semble se prêter aux exercices linéaires des jeunes miss… »

Les quelques taches et, surtout, les lignes liquides et colorées de notre aquarelle témoignent de la puissance silencieuse de la nature grandiose, comme si le lac d'Annecy s'inscrivait en miroir de sa chère montagne Sainte-Victoire.
Estimation : 80 000 € ~ 120 000 €
Paul Cézanne (Aix-en-Provence, 1839-1906)
Bord du lac d’Annecy, 1896

Aquarelle.

Haut. 23,7 Larg....
Lot 102
Lot 103
Pierre-Auguste Renoir (Limoges, 1841-1919, Cagnes-sur-Mer)
et Richard Guino (Gérone, 1890-1973 Antony)
"Maternité", modèle créé en 1916

Plâtre patiné.

Haut. 55 cm environ.
(Petites restaurations).

Provenance : succession Renoir, par descendance directe de l'artiste.

A foundry plaster by Renoir and Guino entitled "Maternity", depicting Renoir's wife nursing their son. A Renoir family heirloom.

Bibliographie :
- Paul Haessaerts, "Renoir Sculpteur", éditions Hermès. Plâtre reproduit planche XXXII, n°17 : "Madame Renoir assise allaite son fils aîné, Pierre".
- Emmanuelle Héran, "Renoir sculpteur ?", in "Renoir au XXe siècle", Paris, Galeries nationales du Grand Palais, Cat. Ed. Paris RMN, 2009, pp. 70 à 81.
-
Vue à 360°, 2022

Lors de la vente aux enchères d'un autre plâtre "Maternité" en 2005, le conseil de la Succession Richard Guino nous a précisé que l'éventuelle édition de ce plâtre est limitée aux ayants droit des artistes. Ainsi, cette œuvre est protégée et sa reproduction interdite.

RENOIR ET GUINO SCULPTEURS

Au décès de son épouse Aline en 1915, Renoir imagine un monument funéraire destiné à sa tombe dans le cimetière de Nice. Avec le sculpteur Richard Guino, il réinterprète son chef-d'œuvre de 1885 la représentant allaitant leur fils ainé Pierre (Musée d'Orsay, RF 1998 35). Les deux hommes travaillent à deux sculptures, cette "Maternité" et son "Buste", pendant l'été 1916 à Essoyes puis à Paris. C’est un agrandissement du buste qui sera finalement coulé dans le bronze.

Entre 1913 et 1918, le marchand Ambroise Vollard "trouve des mains" pour Renoir en la personne du jeune sculpteur catalan Richard Guino, qui a auparavant assisté Maillol pour la création des nus monumentaux du Cycle des Saisons. Il n'existe pas de contrat entre Renoir et Guino, mais un accord arrangé par Vollard : le marchand rémunère le sculpteur à la tâche et achète au peintre les œuvres ainsi que le droit de les reproduire. Renoir, gagné par la paralysie, signe avec le manche de son pinceau une plaquette de cire ou d’argile insérée dans la sculpture avant son moulage. Guino tire les plâtres, qui sont transportés à Paris et fondus sous sa supervision pour le compte de Vollard, principalement chez Florentin Godard.

Les deux artistes s’attachent d’abord à la création d’un cycle de sculptures d’inspiration mythologique, qui aboutit à la monumentale Venus Victrix, au haut-relief Jugement de Pâris et au Buste de Pâris. Une pendule, Hymne à la vie, symbolise le passage du temps à travers la figure d’un enfant porté aux nues. Les portraits en médaillon de Cézanne, Monet, Rodin, Delacroix, Ingres et Corot représentent les artistes compagnons de Renoir ou admirés par le peintre. Enfin, des allégories de l’Eau et du Feu, incarnés à travers Laveuses et Forgerons, magnifient la noblesse des gestes du quotidien, telle la Grande Laveuse (ou Eau), dernière œuvre de cette collaboration.

Notre sculpture, réalisée entre juillet et septembre 1916, n'est pas une commande de Vollard, mais une initiative du peintre, avec le concours du sculpteur, en hommage à son épouse décédée. Après la mort de Renoir, les galeries Flechtheim à Berlin et Barbazanges-Hodebert à Paris éditent, en accord avec sa famille, cette Maternité (Haut. 54 cm). Des tirages en bronze, fondus par Valsuani pour ces marchands, sont notamment conservés à la Tate de Londres (n° inv. N04435, n°10/20) et au musée des Beaux-Arts de Lyon (n° inv. 1974-62). C’est également avec Valsuani que travaille la galerie Bignou, éditrice de bronzes de Renoir à partir du milieu des années 1930. D’autres épreuves seront réalisées par Rudier (Haut. 53,7 cm), ainsi qu’au moins deux en terre cuite ou terre de Saline par d’autres éditeurs (Haut. 50 et 52 cm). La dernière édition originale de l’œuvre Maternité et de son Étude est réalisée par la succession de Richard Guino dans les années 1980 (Haut. 54 cm et 31 cm).

Ce plâtre, qui était demeuré dans la descendance de Renoir, est une découverte de notre vente. Quatre plâtres étaient jusqu'à présent référencés pour cette sculpture : l'un au musée de Perpignan (ancienne collection Bignou, acquis lors de la 33e vente Garden Party, Me Rouillac, château d’Artigny, 6 juin 2021, n°72, Haut. 54,5 cm), deux au musée Renoir à Cagnes-sur-Mer (provenant de la fonderie Susse et antérieurement de la fonderie Valsuani, déposés par les successions Renoir et Guino, Haut. 56 cm) et le dernier présenté aux enchères aux États-Unis (vente Heritage, « The Unknown Renoir: The Man, The Husband, The Father, The Artist Signature », New York, 19 septembre 2013, Lot 89113, Haut. 55,9 cm).

Nous remercions la famille Guino, Madame Anne Demeurisse, ainsi que Mesdames Isabelle Gaétan et Nadège Horner, de la Documentation du musée d'Orsay, pour leurs précisions.

Pour prolonger sur rouillac.com : vue à 360°
Estimation : 40 000 € ~ 60 000 €
Pierre-Auguste Renoir (Limoges, 1841-1919, Cagnes-sur-Mer)
et Richard Guino (Gérone, 1890-1973 Antony)
"Maternité",...
Lot 103
Lot 106
Boleslas Biegas (Koziczyn, 1877-1954, Paris)
Félia-Litvinne-Brünnhilde, modèle créé en 1911

Bronze signé, titré, numéroté 2/8 et marqué "Fonte T Ross 2010".

Haut. 48,5 Larg. 57 Prof. 17 cm.

Provenance :
- Société Historique et Littéraire Polonaise, Paris,
- collection Robert Vallois, Paris,
- collection M. et Mme K., Touraine.

A bronze sculpture by Boleslas Biegas representing opera singer Félia Litvinne as Brünnhilde. Designed in 1911. Signed and numbered 2/8.

Avis d'inclusion dans le catalogue raisonné des sculptures de Boleslas Biegas publié sous l'égide de la Société Historique et Littéraire Polonaise, légataire universel de l'artiste.

Bibliographie : Xavier Deryng, "Boleslas Biegas, Sculptures-peintures", catalogue de l'exposition au Trianon de Bagatelle, édition Reynes, Paris, 1992, plâtre original reproduit p. 322 sur le carton d'invitation pour l'exposition dans l'atelier de l'artiste au 3 bis, rue de Bagneux, du 7 au 25 mai 1911.

Révélation de la scène polonaise à la fin du XIXe siècle, Boleslas Biegas expose avec La Sécession à Vienne. Il s'installe à Paris à la fin de l'année 1901, protégé par un couple de mécènes. Il attire l'attention des critiques de l'Avant-Garde internationale, puisant dans le primitivisme slave les sources d'un renouveau de la sculpture. Ses formes géométriques et ses compositions frontales lui valent dès son arrivée un numéro spécial de la revue La Plume, deux ans après celui consacré à Rodin. En 1907, il provoque un scandale en peinture au Salon des indépendants, avant de pratiquer la ronde bosse, en proposant Adam, Ève et une Naissance de la Pensée fondus par Rudier en 1910.

En juin 1911, est montée à Paris pour la première fois la Tétralogie wagnérienne sur la scène de l'Opéra. Félia Litvine (1860-1936) y interprète la Walkyrie Brünnhilde de sa voix puissante, étendue et émouvante. Biegas fait sensation en faisant de ce groupe la pièce maitresse de l'exposition qu'il organise au même moment dans son atelier parisien. Brünnhilde, la plus célèbre Walkyrie de Richard Wagner, nous dévisage frontalement, casquée, au pied de son cheval, portant sa ceinture d'invincibilité. Les bras en croix, la célèbre soprano franco-russe Félia Litvine a rencontré Biegas grâce à Edouard de Reske et Teodor de Wyzewa, cofondateurs de La revue wagnérienne.
Adjugé : 8 000 €
Boleslas Biegas (Koziczyn, 1877-1954, Paris)Félia-Litvinne-Brünnhilde, modèle créé en 1911Bronze signé,...
Lot 106
Lot 108
Albert Marquet (Bordeaux, 1875-1947, Paris)
Samois, été, 1917

Toile signée en bas à droite.

Haut. 65,3 Larg. 81,5 cm.

Provenance : collection de M. et Mme K., Touraine.

A 1917 painting by Albert Marquet entitled "Samois, Summer of 1917". Oil on canvas. Signed.

Avis d'inclusion dans le catalogue raisonné digital en préparation par Wildenstein Plattner Institute Inc.

Bibliographie :
- Collectif, "Albert Marquet, Peintre du temps suspendu", Paris Musée, 2016, œuvre à mettre en
rapport : L’Île aux Cygnes, l’été, Herblay, 1919, reproduite p. 117.
- Collectif, "Marquet, Vues de Paris et de l’Île-de-France", Paris Musée, 2004, œuvre à mettre en
rapport : Samois, l’île, 1917, reproduite p. 66.

Peintre de la marine, Marquet ne cesse de voyager au cours de sa vie, parcourant la France, les rives de la Méditerranée, l’Europe et le reste du monde. Mais c’est avant tout Paris et les rives de la Seine qui remportent son affection. Il a ici posé son chevalet en amont de la capitale française, à Samois-sur-Seine, en bordure de la forêt de Fontainebleau. Élève de Gustave Moreau et grand ami d’Henri Matisse, l’artiste développe un art unique, aux compositions élégantes et poétiques.

Marquet s’affranchit de toute convention théorique, livrant des paysages qui synthétisent la nature. Le peintre se démarque des grands courants artistiques, bien qu'il leur doive tout. En 1875, date de sa naissance, la peinture de paysage jouit d’un engouement sans précédent. Comme pour tant d’autres à cette époque, l’eau est un sujet obsessionnel. Le reflet des arbres, comme pour Monet, inspire à Marquet de puissantes compositions doublement inversées.

Suivant une sensibilité différente des impressionnistes, il ne s’intéresse pas à la diffraction de la lumière sous l’effet du clapotis de l’eau et préfère atténuer les altérations de la lumière pour que la couleur envahisse la toile, créant ainsi une vision énigmatique, parfois à la limite de l’abstraction.
Estimation : 120 000 € ~ 150 000 €
Albert Marquet (Bordeaux, 1875-1947, Paris) 
Samois, été, 1917
 
Toile signée...
Lot 108
Lot 109
Maurice Utrillo (Paris, 1883-1955, Dax)
Église de banlieue, c. 1925

Huile sur carton marouflé sur toile, signé en bas à droite.

Haut. 55,5 Larg. 66,5 cm.

Provenance :
- collection Jean Fabris (1931-2015), Pierrefitte-sur-Seine.
- collection M. et Mme K., Touraine.

A ca. 1925 painting by Maurice Utrillo entitled "Suburban church". Oil on cardboard on canvas. Signed.

Un avis d'inclusion au catalogue raisonné a été délivré par monsieur Jean Fabris, sous le numéro 4906 en date du 8 octobre 2014.

Œuvre à rapprocher : Maurice Utrillo, Église de banlieue, 1920, 73,5 x 54,5 cm, Centre Pompidou, Paris, n°d'inv. AM4394P.

LA PURETÉ D'UN VOYAGE IMMOBILE

La puissante sincérité de l'œuvre de Maurice Utrillo tranche avec l’intellectualisme moderne du XIXe siècle. Son trouble mental, sa naissance illégitime et l’éducation de sa mère Suzanne Valadon font de cet artiste l’un des fauves les plus sensibles. Voyageur immobile, Utrillo ne rêve pas de forêts et d’animaux exotiques comme le Douanier Rousseau, mais de villes… Il puise son inspiration dans des cartes postales, composant et recomposant à l’infini de petites églises, devantures de magasins, bourgs et faux-bourgs… Ses rues tantôt droites, parfois infléchies, souvent maladroites, rendent à merveille l’expression de la pierre, du plâtre, du bois, des volets usés parfois comme des visages. Ces lieux modestes, pour la plupart difficilement identifiables, sont d’une pureté qui rend justice à la sensibilité personnelle de l'artiste.
Adjugé : 30 000 €
Maurice Utrillo (Paris, 1883-1955, Dax)Église de banlieue, c. 1925Huile sur...
Lot 109
Lot 110
Raoul Dufy (Le Havre, 1877-1953, Forcalquier)
Enceinte des propriétaires, c. 1930-1935

Huile sur sa toile d'origine.
Signée Raoul Dufy en bas à gauche.

Haut. 37,5 Larg. 46 cm.

Provenance : collection de M. et Mme K., Touraine.

A ca. 1930-1935 painting by Raoul Dufy depicting racehorse owners at a racetrack. Signed oil on canevas.

Cette oeuvre sera incluse dans le supplément du "Catalogue Raisonné des Aquarelles, Gouaches et Pastels" actuellement en préparation par Madame Fanny Guillon-Laffaille.

Un certificat de Madame Fanny Guillon-Laffaille sera remis à l'acquéreur.

LES COURSES LIBÈRENT LA LUMIÈRE ET LA COULEUR

À partir de 1923-1925, Dufy est préoccupé par la lumière et la couleur, au détriment de la structure et l’agencement des formes. Poiret l'initie alors aux courses hippiques. L'hippodrome devient pour
lui le sujet idéal pour mettre en pratique sa théorie de la « lumière-couleur ». Les ombrelles, costumes, robes et autres chapeaux des riches propriétaires venus admirer leurs chevaux au pesage offrent à l'artiste une foule bariolée idéale.

D'Ascot en Angleterre, à Longchamp en passant par Deauville, Dufy constate la même chose : lorsque la lumière s’étend parallèlement au sol, elle ne frappe l'objet présenté dans le sens vertical que d'un seul côté, laissant l’autre dans l'ombre. Dufy choisit alors de faire venir la lumière des deux côtés, car il considère que « chaque objet possède son centre de lumière". Il ajoute qu'il le "modèle vers ses bords où il atteint l'ombre pure ou reflétée avant d'aller atteindre le centre l'objet voisin. » C'est pour cela qu'on ne trouve jamais deux couleurs pures en contact dans toute oeuvre de l'artiste.

Comme une démonstration de sa théorie de la « lumière-couleur », Dufy établit une distinction
entre le ton local et le ton ambiant. C'est-à-dire entre la couleur particulière d'un objet et la tonalité baignant l'ensemble. Il note dans ses carnets : « La couleur ambiante d'un tableau est déterminée par la couleur de l'objet qui est le principal motif du tableau. En répandant le ton local sur la toile, je neutralise la couleur de l'objet et cette couleur ne personnifie plus tel ou tel objet, ainsi, pour les autres éléments du tableau, je me libère de la contrainte de l'imitation et le champ devient libre pour l'imagination de la couleur. ».

Dans cette toile qui est un véritable petit bijou, Dufy choisit précisément le moment électrisant de l'avant-course, où les foules s'entremêlent le plus, et où les ombres et couleurs se chevauchent.
Adjugé : 170 000 €
Raoul Dufy (Le Havre, 1877-1953, Forcalquier)Enceinte des propriétaires, c. 1930-1935Huile...
Lot 110
Lot 120
Henri Michel Lévy (Passy, 1844-1914, Paris)
Souvenirs du groupe des Batignolles

Quatre études au crayon tirées de deux carnets figurant :
- Portrait présumé de Manet ; au dos, deux études de visages et un croquis.
- Portraits présumés de Théo et Vincent van Gogh au café Guerbois ; au dos, deux études de visages.
- La partie de cartes ; au dos une étude de femme.
- Quai de Seine ; au dos un paysage à la rivière.

Signées H. Lévy au crayon sur une page et à l'encre bleue au recto et verso d'une même page.
Annotations au crayon sur deux pages : "gris foncé, charbon, lumière électrique du dehors, vert chaud".

Haut. 9 Larg. 15 cm.
Portrait présumé de Manet : Haut. 8 Larg. 14 cm.
(Jaunissement et micros déchirures).

A set of four pencil sketches attributed to Henri Michel Lévy representing the "Groupe des Batignolles": presumed portraits of Manet, Theo and Vincent Van Gogh, card players, and a Seine river quay. Signed H. Lévy.

Bibliographie :
- Claude Jeancolas, "Le Groupe des Batignolles 1865-1874", Paris, éditions Van Wilder, 2014, p. 200.
- Sophie Monneret, "L’impressionnisme et son époque", vol. 2, t. 1, Paris, éditions Robert Laffont, 1987, au sujet de Lévy et des artistes du café Guerbois p. 33 et 315.
- Georges Rivières, "Cézanne, le peintre solitaire", Paris, éditions Impression française de l’Édition, 1933, au sujet des artistes du café Guerbois p. 71-72.

Henri Michel Lévy fréquente le cercle impressionniste au café Guerbois, 9-11, grande rue des Batignolles. Les artistes emblématiques du mouvement s'y retrouvent, notamment Pissaro, Sisley, Renoir, Van Gogh et Manet, qui est la figure tutélaire du quartier jusqu'à son déménagement en 1875. Lévy se lie également d’amitié avec Auguste Guerbois, fondateur du café, dont il réalise le portrait en 1885 (musée d'Orsay n°21111).

Ces études inédites tirées de deux carnets nous plongent au cœur de la Nouvelle Athènes et du Groupe des Batignolles. L'étude présumée de Manet est à rapprocher du portrait de l'artiste réalisé par Carolus-Duran en 1880 (musée d'Orsay n°25657) : on retrouve en effet son chapeau melon, sa barbe fournie et son air grave.

Le dessin de Vincent van Gogh et de son frère Théodorus réalisé par Lucien Pissaro en 1887 (Ashmolean Museum, Oxford), offre une vision rare des deux frères réunis. Leurs visages émaciés, barbu ou portant une moustache, peuvent être rapprochés de leur étude présumée alors qu'ils sont accoudés au café Guerbois.
Adjugé : 1 000 €
Henri Michel Lévy (Passy, 1844-1914, Paris) Souvenirs du groupe des...
Lot 120
Lot 121
Auguste Rodin (Paris, 1840-1917, Meudon) et
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (Anizy-le-Château, 1824-1887, Sèvres)
par la Manufacture de Choisy-le-Roi.
Jardinière des Titans, c. 1890

en céramique émaillée.

La vasque aux lézards en faïence émaillée chocolat irisé à décor en applique de quatre reptiles jouant dans des branches, feuilles et glands de chêne.
Haut. 37 cm.
(Manque la tête d'un lézard).

Le piétement composé de quatre Titans en relief en faïence émaillée. Signé " A. CARRIER-BELLEUSE ".
Marque au revers au tampon : "HB & Cie Choisy-le-Roy", en vigueur à partir de 1878.
Haut. 34 cm.
(Un orteil de Titan égrené).

Haut. totale 71 cm.

Provenance :
- manufacture de Choisy-le-Roi.
- collection particulière, Caen.

Joint : Sellette japonisante en bois à tablettes reposant sur quatre pieds en griffe, dans le goût de Gabriel Viardot. Haut. 120 Larg. 46 Prof. 46 cm.

One of only six known versions of the "Vase of the Titans" by Auguste Rodin and Albert-Ernest Carrier-Belleuse depicting four Titans supporting an urn decorated with reptiles playing in oak branches. Glazed polychrome terracotta.

Le sixième vase des Titans par Rodin

Signée de Carrier-Belleuse, la Jardinière aux Titans s’est longtemps faite discrète dans l’histoire des arts décoratifs. Trois exemplaires complets seulement étaient répertoriés jusqu’en 2018, tous dans des collections muséales : au Museo Lazaro Galdiano de Madrid (n°inv.08158), au Petit Palais à Paris (n°inv ODUT 1924) et au Detroit Institute of Arts (n°inv. 2003.32). Un quatrième exemplaire non émaillé est quant à lui conservé au musée Rodin à Paris (n°inv. S.02682.RF.). Les quatre atlantes qui forment le piétement de la vasque ont en effet été modelés par Auguste Rodin. Leurs maquettes en terre cuite sont d’ailleurs conservées au Museum of Fine Arts de Houston (n°inv 58.20.1 et 2). C’est en 1877 que Rodin renoue avec Albert Carrier-Belleuse, le directeur de la manufacture de Sèvres, dont il avait quitté l’atelier. Il crée alors ce support complètement inédit au retour d’un voyage en Italie. Celui qui n’est pas encore le maître incontestable de la sculpture française rend ainsi hommage au travail de Michel-Ange, qu’il vient de découvrir. Toutefois, ce n’est pas à Sèvres, mais à Choisy-le-Roi que la Jardinière des Titans est commercialisée à partir de 1884 sous le seul nom de Carrier-Belleuse. Son fils Louis-Robert y officie en effet comme directeur artistique entre 1890 et 1895. D’ailleurs, plus qu’aux Titans du piétement, c’est d’abord aux lézards de la vasque que le catalogue de vente de la manufacture rend hommage en 1895… Cent-vingt-cinq ans plus tard, c’est bien le génie de Rodin que l’on reconnaît sur cette œuvre !

Les choses s’accélèrent lorsque je découvre début 2018, en Vendée, une quatrième jardinière complète, ornée de grenouilles. Sa vente aux enchères est organisée au château d’Artigny pendant notre 30e vente Garden Party (10 juin 2018, n°41). Remarquablement documentée, la jardinière est acquise pour le compte du Museum of Fine Arts de Houston, qui complète ainsi les petites maquettes qu’il conservait (n°inv. 2018.285.A,.B.) Un téléspectateur bruxellois de France 2, qui a suivi cette découverte extraordinaire, nous contacte alors pour nous confier une cinquième jardinière complète, ornée de lézards. Nous la vendons dans la foulée, toujours au château d’Artigny (16 juin 2019, n°80). En 2022, c’est à l’occasion d’un inventaire de succession à Caen, en Normandie, qu’est découverte une sixième Jardinière des Titans complète et en bon état. L’exploit mérite d’être noté, tant cette production est confidentielle par rapport aux bronzes de Rodin. Son célébrissime Baiser a ainsi été fondu dans différentes tailles à plus de cent exemplaires, quand seulement une poignée de Jardinière des Titans est connue.

Que dire donc de cette ultime découverte, sans renvoyer aux très complets articles publiés lors de nos ventes en 2018 et 2019, ou à la notice récente d’une vente consacrée à un piétement isolé (Sotheby’s, Paris, 10 novembre 2021, n°141) ? D’abord que la vasque arbore la même belle parure chocolat que celle conservée au Petit Palais, dans les collections du musée des Beaux-Arts de la ville de Paris. Ensuite qu’elle est dans le même merveilleux état de conservation que la dernière que nous avons vendue, chérie par la même famille depuis plusieurs générations et transmise avec un socle japonisant, contemporain de sa création. Enfin, que le collectionneur qui en fera l’acquisition s’inscrira dans une liste très courte incluant certains des plus prestigieux musées de la planète, pour une œuvre qui est un véritable trait d’union entre deux génies, Michel Ange et Rodin : une passerelle entre deux des périodes les plus importantes de l’histoire de l’art, la Renaissance italienne et les prémices de l’Art moderne à Paris. Un véritable trophée !

Aymeric Rouillac
Adjugé : 70 000 €
Auguste Rodin (Paris, 1840-1917, Meudon) et Albert-Ernest Carrier-Belleuse (Anizy-le-Château, 1824-1887,...
Lot 121
Lot 122
Henri de Toulouse-Lautrec (Albi, 1864-1901, Saint-André-du-Bois)
La Loïe Fuller sur la piste, c. 1893

Huile sur papier marouflé sur carton.
Étiquette d'écolier au dos du carton numérotée 34.

Haut. 49 Larg. 56 cm.
Carton : Haut. 55,5 Larg. 65 cm.
(Accidents et déchirures).

Provenance :
- collection Emmanuel Bénézit,
- collection Marcel Guiot,
- collection Georgette Brisset, épouse Bessou, 1946,
- par descendance familiale, Touraine.

A picture of American dancer Loïe Fuller performing at the "Folies Bergères" music hall, c. 1893. By Henri de Toulouse-Lautrec. Oil on paper on cardboard.

Bibliographie :
- Brame et de Haucke, "Toulouse Lautrec et son œuvre", Collectors Editions, New York, 1971, n° P515, reproduit dans le volume 2, p. 315.
- Foucart et Sugana, "Tout œuvre peint de Toulouse Lautrec", Flammarion, Paris, 1986, n° 475, reproduit p. 117.

Certificat :
- Marcel Guiot, 4 rue Volney Paris IIe, en date du 4 février 1946,
- André Schoeller, 33 av du général Sanal Paris XVIe, en date du 6 février 1946,
- Art Loss Register, Londres, en date du 18 janvier 2022.

LAUTREC ET FÜLLER : LE SYMBOLISME D'UN ART NOUVEAU

Lorsqu'une jeune américaine de l’Illinois, Loïe Fuller, récemment divorcée d’un colonel polygame, arrive en France en 1892, l’artiste aristocrate albigeois de deux ans son cadet, Toulouse Lautrec, n’est déjà plus la simple coqueluche des salons parisiens mais est aussi devenu une figure de la bohème montmartroise.

Marie-Louise Fuller (1862-1928), dite Loïe Fuller, triomphe aux Folies Bergères, où elle est accompagnée par une équipe d'électriciens éclairagistes dirigée par son frère. Faisant tournoyer de longs voiles qu’elle tient à bout de bras prolongés par de fines tiges, elle se métamorphose en danseuse serpentine ou en orchidée… insaisissable. Elle incarne l’esprit même de la danse « symboliste ». Jean Lorrain décrit lyriquement ce phénomène : « Était-ce une danse ? Était-ce une projection de lumière ou une évocation de quelque spirite ? Mystère. Les teintes et les nuances s’éclairaient tour à tour développées tantôt en spirales, puis soudain agitées comme des ailes, puis écoulées en capricieuses volutes, et au milieu de ce flot de vapeur et de voiles mobiles, un buste de femme émergeait. »

Henri de Toulouse Lautrec est fasciné par cette femme qui danse sur un plancher de verre rétro éclairé, et dont l’image se reflète à l’infini par un subtil jeu de miroirs. Il voit en elle une moderne Victoire de Samothrace et lui consacre la plus symboliste et novatrice de ses affiches. La Loïe y devient une flamme incandescente, un mouvement vertical, fulgurant, dont le peintre parsème de poudre d’or la soixantaine d’impressions réalisées. Las, les attentes de Toulouse Lautrec sont contrariées et la Loïe, qui deviendra l’agent de Rodin aux États-Unis, confie à d’autres affichistes le soin de sa promotion. Loïe Fuller poursuivra sa carrière accompagnée de Chéret, de Steinlen ou de Raoul Larche avant de mourir dans l’oubli.

Il ne reste que trois œuvres sur papier évoquant ce travail : une première étude au musée d’Albi (MTL 152), une deuxième anciennement dans les collections Wildenstein et la nôtre, que l’on peut considérer comme une œuvre aboutie. Elle est passée par les collections d’Emmanuel Bénezit puis du galeriste Marcel Guiot, avant d’être acquise en 1946 par Georgette Brisset, commerçante issue d’une famille de mandataires aux Halles, le ventre de Paris. Elle a été conservée dans sa descendance, en Touraine, jusqu’à sa redécouverte à l’occasion de cette vente.

On y reconnaît la danseuse de dos avec son flamboyant chignon relevé à l’arrière de la tête, on devine les reflets des miroirs à gauche et à droite, on est pris dans un tourbillon de couleurs changeantes. Comme sur la célèbre toile du "Cirque Fernando" conservée à l'Art Institute of Chicago (1925.523), on se retrouve aux côtés de l’artiste, assis derrière l'arc de cercle rouge du rebord de l'ancienne piste de cirque qu'étaient les Folies Bergères. Avec lui, on se prend à rêver d’une petite américaine qui électrise la Ville Lumière et incarnera comme aucune autre le tourbillon symboliste d’un Art Nouveau.
Adjugé : 80 000 €
Henri de Toulouse-Lautrec (Albi, 1864-1901, Saint-André-du-Bois)La Loïe Fuller sur la...
Lot 122
Lot 124
Auguste Rodin (Paris, 1840-1917, Meudon)
L'Ecclésiaste, modèle créé en 1898

Bronze à patine médaille, signé et numéroté : "N°3/8" de l'édition originale.
Marqué : "E. Godard Fondr" et "@ By musée Rodin 1996".

Haut. 24,9 Long. 25,8 Prof. 28 cm.

Provenance : collection parisienne, depuis l'origine.

A bronze sculpture by Auguste Rodin entitled "Ecclesiastes". Designed in 1898, signed and numbered N°3/8.

Certificat d'origine du musée Rodin à Paris, par Jacques Vilain, directeur du musée, conservateur général du patrimoine, en date du 9 janvier 1997.

Bibliographie :
- Anne-Marie Bonnet, "Rodin Aquarelles érotiques", éditions Albin Michel, Paris, 1998.
- Catalogue d’exposition, "Rodin en 1900 : l'exposition de l'Alma", éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2001, p. 90.
- Antoinette Le Normand-Romain, "Rodin et le bronze", (2 tomes), Paris, éditions du musée Rodin et RMN, Paris, 2007, t. 1, p. 315.
- John L. Tancok, "The sculpture of Auguste Rodin, The collection of the Rodin Museum Philadelphia", éditions David R. Goudine, Philadephie, 1976, p. 310.

Illustration : Auguste Rodin, Figure assise, début des années 1890, plâtre patiné, 19,1 x 24,8 x 19,1 cm, Rodin Museum Philadephia, n° F1929-7-105.

« J'AI UN VÉRITABLE CULTE POUR LE NU » - RODIN

L'Ecclésiaste prend sa source au début des années 1890, quand Rodin, qui travaille à la Porte de l’Enfer, modèle la Femme assise du musée de Philadelphie (n°F1929-7-105). Le maître initie alors un fascinant travail de démembrement et d'assemblage de ses sculptures, en usant et abusant de leurs changements d'échelle. D'autres études de ce modèle favori de l’atelier sont d'ailleurs conservées à l'état fragmentaire, telles le Torse Morhardt (c. 1895), Le Nu de grosse femme (avant 1900) ou La Coquille et la Perle (c. 1899-1900). C'est en 1898 que Rodin a l'idée de l'associer à un livre tout droit sorti de sa bibliothèque : L'Ecclésiaste. Le choix de ce support, unique dans toute son oeuvre, affranchit ce Nu de l'esthétisme langoureux des modèles allongés sur des coussins capiteux, tels que les avaient imaginés Boucher ou Fragonard avec La Gimblette, par exemple. Ce texte biblique, qu'on a longtemps pensé avoir été écrit par le roi Salomon, est marqué par une vision fataliste du sens de la vie, laissant à la postérité des expressions comme « Rien de neuf sous le soleil » ou encore « Vanitas vanitatum ». De façon très subversive, la Femme assise est donc retournée sur cet écrit hébraïque, exhibant son intimité dans une vanité renouvelée. Robert de Montesquiou la décrit en 1903 « opprimant et étoilant de sa nudité un livre de sciences ». De même que pour Iris messagère des Dieux (vers 1894), le sculpteur se sert ici du corps reposé de son modèle pour le présenter dans un équilibre impossible, qui lui confère une tension explosive.

Le critique Gustave Geoffroy reconnaît dans cette démarche les traits du génie : « Rodin, s'avisant de comparer les formes existantes avec les formes reproduites, est resté stupéfait devant les innombrables positions possibles. Non seulement, pour lui, les attitudes ne peuvent être réduites à quelques types, mais encore elles lui apparaissent infinies, s'engendrant les unes les autres par les décompositions et les recompositions de mouvements, se multipliant en fugitifs aspects à chaque fois que le corps bouge. »

De la Diane chasseresse de Houdon au Vagin de la Reine d’Anish Kapoor, la représentation du sexe féminin ne cesse jamais de provoquer le scandale. Diane est interdite de Salon en 1775 puis en 1777 et son bronze n’entre au Louvre en 1829 qu'à condition de combler et de marteler sa fente vulvaire. Cet acte symbolique, dérivant tout droit de l'excision, est toujours visible dans le plus grand musée du monde (n°NBC 204). De même que L'origine du monde par Courbet est longtemps restée voilée chez le psychanalyste Jacques Lacan derrière un paysage surréaliste d'André Masson, l'Ecclésiaste n'a pas été fondu en bronze du vivant de l'artiste. Rodin en avait pourtant exposé le plâtre à Bruxelles, La Haye ou Düsseldorf et même au pavillon de l'Alma en 1900 (n°24) et un marbre avait été taillé. Le musée Rodin n'entreprend ainsi la fonte de son plâtre qu'à la fin du XXe siècle. Notre bronze original, numéroté 3/8, est depuis resté dans la même famille. C'est l'Allemand Anselm Kieffer qui saisit peut-être le mieux l'incroyable puissance de cette petite sculpture, en en faisant l'un des points d'appui de sa confrontation avec Rodin en 2017, à Paris puis à la Barnes Foundation. Loin d'un érotisme voyeur, les nus de Rodin sont un véritable culte à la nature, aux corps des femmes et tout simplement à la vie !

Nous remercions Monsieur François Blanchetière, conservateur au musée d'Orsay pour son inspirant rapprochement avec la Diane de Houdon.
Adjugé : 40 000 €
Auguste Rodin (Paris, 1840-1917, Meudon)L'Ecclésiaste, modèle créé en 1898 Bronze...
Lot 124
Lot 138
Louis Majorelle (Toulouse, 1859-1926, Nancy)
Salle à manger « Chicorée », c. 1890-1900

en noyer sculpté, enrichie de placage et marqueterie de noyer, comprenant un buffet deux corps, une desserte à fronton, une table et douze chaises.

Le corps supérieur du buffet, en retrait de la partie basse, présente un caisson central soutenu par deux bras en console sculpté d’un motif de feuilles de chicorée. Il ouvre par deux portes en verre biseauté. Les côtés présentent trois tiroirs et deux tablettes latérales de forme mouvementée. La partie basse ouvre par deux vantaux enrichis d'un médaillon central en placage de noyer. Les montants sont enrichis d’une sculpture de feuille de chicorée. Les poignées de tirage en bronze suivent un modèle sinueux à motif de feuilles.
Quatre clés.

La desserte à fronton, formant console, ouvre par deux vantaux et un tiroir en ceinture. Les deux panneaux de porte sont enrichis d'un médaillon central en placage de noyer.
Plateau en brèche de marbre rouge.

La table repose sur quatre pieds évasés, ajourés et décorés de feuilles de chicorée.

Les douze chaises sont à dossier cintré et ajouré.

Époque Art Nouveau.

Desserte : Haut. 141 Long. 162,5 Prof. 45 cm.
Table : Haut. 74 Larg. 156 Long. 129 cm.
Chaise : Haut. 101 Larg. 43 Prof. 45 cm.
Buffet : Haut. 259 Larg. 224 Prof. 56 cm.

Provenance : collection Breuil, Montrouge.

An Art nouveau carved walnut "Chicory" dining room set by Louis Majorelle comprising a dresser, a sideboard, a table and eight chairs. Ca. 1890-1900.

Bibliographie :
- Maison Majorelle, "Catalogue commercial", Nancy, janvier 1914, variante du n°320 reproduite p. 16.
- Alastair Duncan, "Louis Majorelle, Master of Art Nouveau Design", Thames et Hudson, London, 1991, variante des n°52 et 54 reproduite p. 180.

Initié à l’esthétique de l’Art nouveau par Émile Gallé, Louis Majorelle s’inspire de la nature pour créer ses plus beaux motifs décoratifs, tels que les orchidées, les nénuphars, la vigne, l’épi de blé, mais aussi la chicorée, comme en témoigne ce rare mobilier de salle à manger daté vers 1890-1900.
Estimation : 10 000 € ~ 20 000 €
Louis Majorelle (Toulouse, 1859-1926, Nancy)
Salle à manger « Chicorée »,...
Lot 138
Lot 139
Louis Majorelle (Toul, 1859-1926, Nancy)
Bibliothèque aux pins, c. 1904

formant vitrine, en placage de courbaril et en acajou massif sculpté, mouluré et nervuré. La façade, ouvrant par trois portes vitrées dans la partie supérieure, est marquetée d'un décor d'hortensias en bois précieux dans la partie inférieure. Les portes sont séparées par des chapiteaux finement sculptés en haut-relief de cônes de pin. Les montants latéraux, légèrement curvilignes, se terminent par des motifs de pommes de pin et reprennent ce décor à la réception. La base mouvementée repose sur des pieds d'angle dit "Eléphant".
Deux clés naturalistes en bronze d'origine (l'une accidentée).

Époque Art Nouveau, c. 1904.

Haut. 203 Long. 194 Prof. 41,5 cm.

Provenance :
- vente à Grenoble, Me Sadde, 17 juin 2012, n°9,
- collection tourangelle.

An Art Nouveau "Pine" mahogany and courbaril veneer bookcase with glass doors by Louis Majorelle. Ca. 1904.

Bibliographie : Alastair Ducan, "Louis Majorelle, Master of Art Nouveau design", Thames et Hudson, London, 1991, Bibliothèque reproduite page 182, n° 59, 60 et 61.

"Majorelle, acteur de l'art moderne, pour cette bibliothèque conjugue talent et virtuosité, créant ce superbe meuble tout en dynamisme, souplesse et modernité. Elle allie fonctionnalité et raffinement, élégance et solidité. Elle s'embellit de courbaril, un bois dur tropical venant d'Amérique du Sud, recherché pour son veinage marqué."
Chantal Humbert, Gazette Drouot, juin 2012.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Louis Majorelle (Toul, 1859-1926, Nancy)
Bibliothèque aux pins, c. 1904

formant vitrine,...
Lot 139
Lot 142
Georg Jensen (Raadvad, 1866-1935, Hellerup)
Coupe "Grappe", modèle créé en 1918

en argent formant centre de table, de forme oblongue sur piédouche godronné, ornée de grappes de raisin sur le pourtour et reprises pour les quatre anses.
Pièce marquée "STERLING / DENMARK". Numérotée 296B.

Poids : 1 074 g.
Long. 27,5 Larg. 21,5 Haut. 10,5 cm.

Cette coupe dessinée par Georg Jensen en 1918 aux motifs de la "Grappe" est exécutée au Danemark entre 1945 et 1977.

A Georg Jensen sterling silver "Grape" bowl based on a 1918 design.

"Georg Jensen est un nom qui résonne souvent dans les ventes d’argenterie. Si ce designer danois a été actif durant le premier tiers du XXe siècle, son esprit est encore aujourd’hui très présent, puisque sa maison officie toujours dans le monde du luxe, aussi bien dans les bijoux que dans les arts décoratifs et les arts de la table. Si la fabrique éponyme, créée en 1904, demeure l’un des fournisseurs principaux de la couronne du Danemark, sa réputation a largement dépassé les frontières du petit royaume de Scandinavie. Le style Georg Jensen, devenu universel, est ancré dans ce début de XXe siècle, à une époque où le fonctionnalisme tente de s’immiscer dans l’architecture comme dans les arts décoratifs. Influencé par le mouvement Arts and Craft et par l’art nouveau, le designer a su créer un style d’une grande sobriété et élégance, alliant des lignes pures à des motifs discrets, le plus souvent d’inspiration végétale".
Caroline Legrand, Gazette Drouot, janvier 2017.
Adjugé : 4 500 €
Georg Jensen (Raadvad, 1866-1935, Hellerup)Coupe "Grappe", modèle créé en 1918en...
Lot 142
Lot 149
"Spoturno, 1921", n°01/20
Parfum d'exception vendu sans frais au profit de l'Association François Coty.

Véronique Coty, présidente de l'Association François Coty, installée en Touraine, met en vente une œuvre exceptionnelle, numérotée 01/20 exemplaires : le parfum SPOTURNO 1921. Son arrière grand-père dont elle détient les livres anciens des formules originales, est le créateur de familles olfactives qui ont intensément inspirées les plus grands parfumeurs de ce monde.

Sans lui, la parfumerie d'aujourd'hui ne serait pas la même. Cent ans plus tard, pour rendre hommage au dernier chef-d'œuvre olfactif qu'il a créé en 1921, l'aboutissement d'une carrière hors du commun, Véronique Coty a fait appel à des corps de métiers d'art exceptionnels pour la création de cette fragrance.

TRISTAN AUER : Designer de l’œuvre titrée et numérotée
Architecte d’intérieur contemporain et d’émotions. Tristan Auer a grandi à Aix-en-Provence, diplômé de l’ESAG-Penninghen, il rejoint les équipes de Christian Liaigre, puis de Philippe Starck avant de créer son agence d’architecture d’intérieur, à Paris, en 2002. Tristan Auer conçoit des décors à la beauté sensuelle et singulière. À l’hôtel de Crillon comme aux Bains-Douches ou dans ses prestigieux chantiers privés à Londres, New York et jusque sur l’île Moustique, il travaille à la manière d’un metteur en scène, faisant de son client l’acteur principal de son scénario et le complice permanent de sa quête d’élégance.

ATELIER L’ÉTOILE : Décor de l’écrin-autel extérieur, craquelés émeraude liés par un kintsugi or
MATHIAS GAILLAGUET, artiste-peintre et STÉPHANIE LAY, diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts décoratifs. Leur univers : naturaliste, plutôt figuratif. Leur goût pour le raffinement les pousse vers les chinoiseries et l’Asie plus largement. Leurs sources d’inspiration viennent aussi du mouvement expressionniste...

ADRIAN COLIN : Conception et réalisation du bouchon décor nénuphar en inclusion
En 2011 sa passion pour son métier est récompensée par sa nomination au titre de Meilleur Ouvrier de France, il entre ainsi dans un cercle très fermé en devenant le dix-septième lauréat dans la catégorie verrerie d’art au chalumeau depuis la création du concours en 1924. Adrian Colin collabore avec différents créateurs, designers et maisons du Luxe (CHANEL, DIOR, GUERLAIN, CARON, CARTIER ou encore TAITTINGER). Ses œuvres sont fusionnées à l’aide d’un chalumeau et formées par le souffle pour les pièces creuses, ou uniquement par le gestuel pour les pièces massives.

Mais encore WALTERSPERGER pour le flacon cristal 100ml numéroté, les ATELIERS GOHARD pour la dorure et la maison DARDEL Paris pour les boîtes de présentations...

La précieuse fragrance est produite à Grasse par la maison de composition PERFUME COSMETIC FRANCE, un EXTRAIT DE PARFUM ambré, épicé, mythique retravaillé suivant les règlementations actuelles et composé de matières premières de très grandes qualités. Un bijou représentatif de la Haute parfumerie et du luxe à la française.
Adjugé : 15 000 €
"Spoturno, 1921", n°01/20
Parfum d'exception vendu sans frais au profit de...
Lot 149
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