« LES ROUTIERS SONT SYMPAS »

Aladin Antiquités, Daniel Cagnolati

Pour une vente originale, c’en est une! Le 30 septembre dernier, le commissaire-priseur Aymeric Rouillac procédait à la dispersion de la plus belle collection de camions anciens de France, celle de Jacques Passenaud, aujourd’hui décédé. Chose remarquable, 100 % des lots ont trouvé preneur. Tout un univers à découvrir!

Les 217 lots ont tous été achetés, dont plus de 80 camions ainsi que quelques tracteurs, des moteurs avec leur calandre, du matériel, des outils, des accessoires et même un énorme rouleau compresseur pour la construction des routes. Tous ces véhicules et objets étaient des pièces historiques, sans rapport avec une utilisation actuelle. « C'est incroyable, même les choses qui ne valaient que leur poids de métal ont été emportées », commente Aymeric Rouillac. « En quarante ans d'activité, notre maison na jamais connu une vente comme celle-là. Nous avons battu notre record de présence avec 800 personnes qui se sont déplacées pour participer aux enchères, et plus de 4000 qui sont venues regarder l’exposition
préalable à la vente. II ne s'agissait pas de spéculateurs, mais de passionnés, de gens qui représentaient la France qui se lève tôt. C’était très agréable. »

L’événement a aussi donné lieu à énormément de partages sur les réseaux sociaux. Au total, le million d'euros a été atteint avec notamment un vieux camion Berliet «emporté» pour 102.000 euros. Le commissaire-priseur commente ainsi le succès... « Toutes les planètes étaient alignées: la présence des collectionneurs, la plus belle collection du pays et surtout le fait qu’il na jamais existé une vente de ce type en France. »

Outre une évidente dimension nostalgique pour les routiers et un monde de rêves pour les petits, la collection présentait
aussi un intérêt historique considérable. Elle permettait de découvrir l’évolution et la variété des camions, essentiellement français, des années 1920 à la fin des années 1960, sans oublier les quelques tracteurs et engins apparentés qui complétaient l’ensemble. Des pièces diverses (notamment de carrosserie) permettaient aussi d’imaginer une décoration (pour un relais des routiers?). C’était tout un univers et une France d’autrefois, avec ses entrepreneurs et ses constructeurs, qui s’offraient à nos regards dans une superbe ambiance bien actuelle. On n’aurait même pas imaginé des enchères comme celles-ci dans la froideur d’Internet, sans la bonne odeur de l’huile des moteurs.