L'ART ET LA MANIERE DE PHILIPPE ROUILLAC
Lundi 21 octobre 2002
Le Monde de l'Argent
Petit poucet du marché de l'art du marché de l’art, Philippe Rouillac, commissaire-priseur installé à Vendôme (Loir-et-Cher) depuis 1986, titille ses confrères parisiens mais aussi les géants anglo-saxons Christie’s et Sotheby’s. Malgré des effectifs réduits – lui, sa femme et une assistante –, il est le seul commissaire-priseur de France à avoir obtenu quatre ans de suite, de 1999 à 2002, des enchères dépassant 2 millions d’euros pour des tableaux. Il a aussi à son actif deux des plus hautes adjudications de France : en 1999, un Monet de 1883, Falaises d’Etretat, a été emporté à 2,3 millions d’euros et cette année, un portrait de George Washington de 1782 par Charles Willson Peale, enlevé à 5,2 millions d’euros.Son secret ? Organiser chaque année au printemps, dans le cadre de l’orangerie du château de Cheverny, une vente garden-party où est convié le gratin des collectionneurs américains, chaperonnés par la marquise de Brantes, belle-sœur yankee de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing. « Les Américains sont “cueillis” à l’aéroport et conduits en hélicoptère dans le Val de Loire où ils passent une semaine, explique M. Rouillac. Hébergés dans des châteaux, ils circulent de propriété en propriété, où sont donnés des dîners privés en leur honneur. » Les tableaux, meubles et objets qui leur sont proposés jouissent du meilleur pedigree. Ils proviennent tous de demeures et châteaux privés du Val de Loire.
Plusieurs mois avant le « show » de Cheverny, le commissaire-priseur n’hésite pas à partir, tableaux sous le bras, à la rencontre de ses clients potentiels aux Etats-Unis ou en Europe. Rassurés par ces enchères de haute volée, qui n’ont rien à envier à celles obtenues outre-Atlantique, les grandes familles de la région lui confient volontiers des œuvres importantes, d’ordinaire exportées à Londres ou New York. « Fidélité, confiance et service de proximité sont nos principaux atouts, explique-t-il. Nous faisons du cousu main, de la haute couture. Quand la clientèle appelle, elle tombe tout de suite sur Rouillac. »
E. T.