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Une oeuvre du sculpteur montfavétain Marius-Joseph Saïn aux enchères

Lundi 29 avril 2024 à 18h06

Vaucluse Matin, Mireille Martin

Le projet pour le monument aux morts de Montfavet, réalisé en 1919 par Marius-Joseph Saïn, sera vendu aux enchères le lundi 29 avril en Val de Loire, par la Maison de ventes Rouillac. La Ville d’Avignon a décidé de se porter acquéreur.

Marius-Joseph Saïn, un artiste de Montfavet né en 1877 et décédé en 1961, sera à l’honneur lundi 29 avril à Vendôme,
en Val de Loire. Une de ses oeuvres, le projet pour le monument aux morts de Montfavet, sera vendue aux enchères par la Maison de ventes Rouillac, sous le numéro 291, dans le cadre d’une vente très variée consacrée aux armes anciennes et aux souvenirs historiques.

Modèle installé sur la place de l’Église

Cette oeuvre préparatoire en plâtre a servi de modèle au monument installé sur la place de l’Église, au coeur de Montfavet. Datée de 1919, elle présente une Victoire ailée couronnant de lauriers un poilu décoré de la Croix de guerre. Le poing serré, il foule du pied un casque à pointe allemand. « Toute une iconographie que l’on retrouve sur l’ensemble des monuments mais traitée de façon originale », souligne Brice Langlois, commissaire-priseur au sein de la Maison de ventes Rouillac.

Les 62 noms de soldats morts pour la France n’apparaissent pas sur l’oeuvre préparatoire mais ont été ajoutés ultérieurement sur le monument inauguré devant l’église Notre-Dame de Bon Repos, le 1er août 1920. Ce type d’oeuvre est assez rare à la vente, confirme le commissaire-priseur, notamment en raison de ses dimensions, 1,50 mètre de haut.
Quant à l’identité du vendeur, elle restera confidentielle.

Qui pourrait l’acquérir ? Ce n’est pas une oeuvre facile à placer chez soi mais au regard de la qualité et du sujet », elle pourrait intéresser des passionnés d’histoire, d’autant que l’estimation n’est pas très élevée : entre 1 000 et 3 000 euros. Mais « les enchères peuvent s’envoler », note le commissaire-priseur. « La période de la Première Guerre [mondiale], tout comme la Seconde, est assez convoitée. »

Qu’en est-il de la Ville d’Avignon, qui a été contactée par la Maison Rouillac ? : « Nous nous portons acquéreurs », annonce-t-elle, souhaitant faire revenir la sculpture à Montfavet, d’où est originaire Marius-Joseph Saïn, qui a d’ailleurs travaillé pour d’autres communes de la région : Montélimar, Pont-Saint-Esprit, Vaison ou Sarrians, indique Brice Langlois.

Formé à l’École des Beaux-Arts d’Avignon puis de Marseille, Marius-Joseph Saïn est entré en 1902 aux Beaux-Arts de Paris et a poursuivi son apprentissage dans les prestigieux ateliers d’Henri Allouard et Félix Charpentier, « un grand sculpteur », retrace Brice Langlois. Remportant rapidement du succès au début du XXe siècle, il a participé, « au sortir de la Grande guerre, au souvenir des soldats morts au front. Ce projet s’inscrit ainsi parmi le corpus de plus de 35 000 monuments érigé s ent re 1920 et 1925 en France », rappelle la Maison Rouillac. « Marius-Joseph Saïn a aussi profité de la renommée de son frère, le peintre Paul Saïn [1853-1908,ndlr] », précise M.Langlois.
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