Lot 68
Francis PICABIA (Paris, 1879 - 1953)
"Effets de soleil sur les bords de l'Étang de Berre ", 1905.
Huile sur toile, signée en bas à gauche et datée 1905.
Étiquette sur le châssis, inscription manuscrite de légende, date et 3 numéros.
Haut. 73,5, Larg. 92 cm. (sur sa toile d'origine, petite restauration).
Francis PICABIA. "Sun effects on the banks of the Etang de Berre." Oil on canvas. Signed and dated 1905.
Bibliographie
- P. Calté, W.A. Camfield, B. Calté, C. Clements, A. Pierre, "Francis Picabia Catalogue Raisonné Vol.1 1898-1914", Mercatorfonds, Bruxelles, 2014, p. 232, n°214, reproduit en noir et blanc.
Expositions
- 1907, Paris, Galerie Haussmann, "Picabia", n°55, reproduit au catalogue ;
- 1909, Paris, Hôtel Drouot, n°22, reproduit au catalogue.
Provenance :
- Vente Gustave Danthon, directeur de la Galerie Haussmann, Hôtel Drouot, 8 mars 1909, n°22 ;
- Collection Henri et Cécile Boulard de Villeneuve, Paris, par descendance.
"On se promène dans les paysages de Picabia, on y vit, on y pense, on y rêve".
Roger-Milès, préface au catalogue de l'exposition Picabia, Galerie Haussmann, Paris, 1905.
Exécutée en 1905, cette peinture aux couleurs vibrantes se situe dans la phase impressionniste de l'uvre de Francis Picabia. Artiste éclectique il n'aura de cesse de bousculer les codes de la peinture et surprendre ses plus ardents collectionneurs en changeant régulièrement de manière. En ce début de siècle, Picabia est fortement inspiré par les grands maîtres de l'impressionnisme comme Sisley, Monet ou encore Pissarro. Sa technique renvoie moins à la nature qu'à des clichés de paysage. La composition est cadrée comme une photographie et notre tableau pourrait s'apparenter à une carte postale, tout en restituant avec virtuosité les effets de mistral et de lumières propres à la région de Martigues et de l'étang de Berre.
"L'impressionnisme fut le cordon ombilical qui me permit de développer mes poumons, d'apprendre à marcher, alors l'horizon idéal devint pour moi l'aventure de chaque uvre entreprise... J'ai travaillé des mois et des années en me servant de la nature, en la copiant, en la transposant"
(A. Le Brun, " À tombeau ouvert ", Cat. exp Francis Picabia, Musée d'art Moderne de la Ville de Paris, 2002.)
Picabia est à ce moment-là reconnu et fêté par la critique et le public. Jeune artiste virtuose, il produit plus d'un millier de toiles entre 1899 et 1908. En 1905, le galeriste Gustave Danthon expose à la Galerie Haussmann plus de 60 uvres de ce jeune artiste prometteur dont notre tableau.
Ses toiles plaisent à un public fortuné et Danthon lui organise deux nouvelles expositions en 1907 et en 1909. Parallèlement Picabia est exposé avec succès à Berlin, Londres, Munich et Barcelone.
C'est en 1909 que l'artiste effectue sa première rupture stylistique et se tourne peu à peu vers le synthétisme de l'art moderne en rejoignant les artistes de la Section d'Or. Danthon décide de vendre les uvres de l'artiste qu'il possède dans son stock lors d'une vente mémorable à l'Hôtel Drouot, le 8 mars 1909, lors de laquelle tous les lots trouvent preneur.
Achetée lors de cette vente par un couple collectionneur de l'artiste, Henri et Cécile Boulard de Villeneuve, elle-même cousine germaine de Picabia, cette toile est restée dans leur descendance et trouve pour la seconde fois en plus d'un siècle le chemin des enchères.
Sold: 72 000 €