6ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY
Lot 113
Zacharie-Félix DOUMET (Toulon 1761 -Draguignan 1818)
L'évacuation du port de Toulon par les puissances coalisées le 18 décembre 1793.
Gouache.
50,5 × 78 cm.
Annoté en bas à gauche Zacharie-Félix Doumet.
(Petits manques.)
Zacharie-Félix DOUMET, fils de Gaspard DOUMET, maître peintre entretenu par le roi dont les œuvres sont conservées au musée de Toulon, est né à Toulon, 1761. Peintre de marine, il abandonna l'Arsenal à la suite des troubles qui se produisirent à Toulon. Il émigra en Corse puis à Lisbonne où il fut employé à la direction du Génie en qualité de dessinateur. Il ne revint à Toulon qu'en 1806.
Toulon sous la Révolution:
Toulon, centre d'armement de flotte depuis la fondation de l'Arsenal par Henri IV, après les travaux de Vauban devient l'un des premiers ports du royaume. Siège de la vice-amirauté du Levant ou de la Méditerranée ― pendant la Révolution, après la chute des Girondins, Toulon, alors chef-lieu du département du Var, prit part au mouvement fédéraliste contre la Convention, proclama roi Louis XVIII et ouvrit son port à la flotte de l'amiral anglais Hood (juillet-août 1793). Ce ne fut qu'en décembre 1793 que Dugommier, secondé par le capitaine d'artillerie Bonaparte, put reprendre la ville qui fut sévèrement châtiée. La Convention avait même décidé qu'elle serait rasée, qu'on ne laisserait que les établissements militaires indispensables sous le nom de Port-la-Montagne. Fréron n'eut pas le temps de faire exécuter le décret de Toulon reprit son nom après le 9 Thermidor.
Iconographies:
De ces tristes épisodes, deux rares séries de gouaches originales illustrant l'arrivée et le départ des Anglais sont connues:
― l'une par A. Feraud (gravée par Lapi) est conservée au musée de la ville de Toulon.
― l'autre par Doumet dont nous présentons une aquarelle à Cheverny. Cette vue de la rade de Toulon, et de ses 19 km d'entrée, déroule ce paysage du cap Sicié à la presqu'île de Gien.
Les Anglais s'enfuyant rejoignent leurs vaisseaux mouillés dans la Grande Rade. Ils mettent le feu à l'Arsenal et à la flotte française, notamment aux vaisseaux le Guerrier et l'Iris.
Aux abords de la porte aux trophées « Sanitas », observons: des scènes de pactisation avec l'ennemi comme d'autres de départ endeuillé; elles sont traitées avec un réalisme de figures et de couleurs.
Provenant d'une propriété ligérienne.