Lot 643
MAURITANIE. Deux COLLIERS de TRAITES en perles.
Long. 75 et 80 cm.
"À lépoque, il [le collier] avait en effet une très grande valeur marchande presque égale à celle des armes à feu dans les échanges desclaves entre les rois africains et les négriers venus par bateau au large de lîle de Gorée proche de la Mauritanie et du Sénégal, pour essaimer ensuite leur cargaison humaine vers Saint Domingue et la Caraïbe ainsi que le Sud des Etats-Unis [6]. Ces esclaves avaient été capturés au cours de razzias systématiquement menées par ces rois africains, musulmans pour la plupart, bien rôdés par dix siècles dexactions de ce type pour alimenter la traite des esclaves noirs vers le Maghreb et le Maroc en particulier. Du XVIe au XIXe siècle, quinze millions desclaves furent extraits comme le lait du sein de lAfrique, extraits pour donner le mot traite. En échange de ce bois débène, (tournure pudiquement utilisée pour parler des esclaves), ces rois africains recevaient ces colliers produits dans les verreries de Murano ou de Bohême tournant à plein régime pour ce commerce, mais aussi des armes, de la poudre, de la quincaillerie, des étoffes tissées pour le continent africain et même dimportantes quantités deau de vie. Au retour, les navires, pour ne pas revenir à vide, ramenaient du sucre de canne, du café, du cacao, du tabac, vers lEurope chrétienne entière dans le cadre de ce que lon a appelé le commerce triangulaire. Verroterie contre bois débène, bois débène contre sucre et café, sucre."
Bibliographie:
Jean-Marie ANDRÉ, Du barreau au cabinet de curiosités ou
litinéraire de Gérard Tiry en quête du réel, in Hegel Vol. 6 n°4.
G. TIRY, Le cabinet de curiosités Afrique, p.8
Sold: 240 €