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3ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY

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Lot 2
RONSARD.

Discours du Roy, après son retour de Pologne en l'année MDLXXIII. Lyon, Michel Joue & Jean Pillehotte, 1575. In-8D de 6 feuillets dont le dernier blanc, chagrin vert bronze, décor à froid (Lobstein).

150 000/200 000

EDITION ORIGINALE DE LA PLUS EXTRÊME RARETÉ, DONT ON NE CONNAISSAIT À CE JOUR QU'UN SEUL EXEMPLAIRE, à la Staatsbibliothek de Munich.

ELLE COMPREND UN PASSAGE DE 76 VERS QUI, RETRANCHÉ PAR RONSARD LUI-MÊME, NE SE RETROUVERA DANS AUCUNE AUTRE ÉDITION ANCIENNE.

L'édition comprend le Discours proprement dit, suivi d'un Sonnet à la Royne de Navarre, sœur de Charles IX et d'Henri III, et ambassadrice de Ronsard auprès du roi : (...) S'il vous plaist de mes vers présenter la lecture Au Roy mon nouveau maistre, à qui mon tout je doy, Recommander ma Muse & lui parler de moy (...)

Rédigé à l'intention du tout nouveau roi Henri III et destiné à lui être remis lors de son escale à Lyon sur la route du retour de Pologne, le Discours au Roy rassemble, en 280 vers, le panégyrique en usage à l'époque, mais surtout les conseils de Catherine de Médicis à son fils, entendus par le poète et retranscrits par lui en vers, ainsi que ses conseils propres, conseils à la fois d'un poète sage (Ronsard a alors cinquante ans), d'un intime de la Cour (la plume de Ronsard a servi la régente et Charles IX), mais aussi d'un simple sujet du roi, subissant les défauts et négligences du pouvoir.

L'inquiétude manifestée par la mère et reine régente, mise à profit par le poète, occupe les quatre dernières pages du Discours (En vain vous auriez vu tant d'hommes & de lieux...) et constitue une surprenante mise en garde, presque visionnaire, de Ronsard contre les maux qui précisément affligeront le règne d'Henri III : Ne laissez aux flatteurs vos oreilles surprendre (...) Ayez auprès de vous gens vieux & gens d'honneur (...) Vostre amitié ne soit d'aucun particulière (...) Esprouvez par effect vos serviteurs loyaux Et ne changez jamais les vieux pour les nouveaux (...) vous souvenez Sire qu'un subject mesprisé peut gaster un Empire (...) Soyez de bon matin le premier au conseil (...), etc.

Henri III débutera son règne avec une rigueur et une énergie qui, à la lumière de ce petit Discours, semblent répondre point par point à ses adjurations. Matinal, travailleur, circonspect dans le choix de ses conseillers, Henri III força l'admiration de la cour de Charles IX. Sa versatilité et son penchant pour l'absolutisme reprirent cependant vite le dessus et le menèrent à ce règne de troubles et de corruption qu'il nous laisse en souvenir. Ronsard ne réimprima jamais son Discours dans ce premier état. Soucieux de sa tranquillité, inquiet du jugement de ses lecteurs futurs, il en retranchera ces très beaux vers devenus dangereux (jusqu'à Non des fautes d'autruy criminel rechercheur) (...), n'y laissant que le discours flatteur de bienvenue, intemporel et commode.

C'EST LA SEULE ÉDITION POSSÉDANT LES SOIXANTE-SEIZE VERS DE CONSEILS AU ROI. Le Discours au Roy, amputé, sera réimprimé l'année même à la suite des Estoilles à Monsieur de Pibrac.

TRÉS PRÉCIEUX EXEMPLAIRE, LE SEUL CONNU EN MAINS PRIVÉES.

Les circonstances qui entourèrent la genèse de cet ouvrage sont étudiées en détail par M. Simonin auteur d'un Pierre de Ronsard (Fayard, 1991), très précisément dans son article « Ronsard entre deux rois », à paraître dans Studi in honore di Pro E. Balmas.

Nous le remercions vivement de nous avoir communiqué cet article avant même sa parution.
RONSARD. 
Discours du Roy, après son retour de Pologne en...
Lot 2
Lot 216
LESREL Adolphe, Alexandre (1839-1931)

Nu, en hommage à Bacchus.

Huile sur toile, signée en bas à droite et datée 1882.

88 × 200 cm.

Sociétaire des Artistes français de 1865 à 1889, élève de Gérome et de Cabanel, Lesrel participe aux Salons, et fut admis en 1865 comme peintre d'inspiration hollandaise.

L'attrait du néo-gothique de Viollet-le-Duc des scènes de la Renaissance se trouve ici traité dans les accessoires: des coupes d'orfèvrerie ― dont en particulier le nautile ― sont reproduites dans d'autres tableaux du Maître, tels: Les Connaisseurs (1895), Le Banquet (1903), Le Toast (1905).

Lesrel excelle pour l'expression noble, comme pour le détail, le reflet des velours, les métaux précieux. Ses œuvres l'apparentent au groupe des peintres que l'on a affublés de l'étiquette « Pompier ».

Selon Crespelle, les pompiers ne furent pas toujours des fabricants d'images fallacieuses, moins attachés à la copie des maîtres du passé qu'à leurs propres émotions. Ils sont souvent sensibles aux valeurs plastiques; disposant d'une admirable technique et d'une solide culture, ils furent en vérité les témoins de leur temps, montrant les pompes vaniteuses et frivoles du monde.

Rares sont les nus dans l'œuvre prolifique de Lesrel ; mentionnons: Exposition universelle de 1878 à Paris : Catalogue officiel (tome l, groupe l, œuvres d'art classes 1 à 5, Paris, Imprimerie Nationale, 1878) : n° 571, L'Aurore nu.

Bibliographie :

Lynne Thornton, L'art académique.

Jean Crespelle, Les Maîtres de la Belle Epoque.

Dossier Lesrel au Musée d'Orsay.

150 000/200 000
Adjugé : 28 203 €
LESREL Adolphe, Alexandre (1839-1931) 
Nu, en hommage à Bacchus. 
Huile...
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