Lot 528
BUSTE en plâtre représentant la reine Marie-Antoinette, lorsqu'elle était archiduchesse d'Autriche et venait d'épouser le futur Louis XVI.
Il porte au dos l'indication: « Marie Jeanne d'Autriche, archiduchesse », et sur l'arrière du socle: « Par JB LEMOYNE. Paris 1771 ».
XVIIIe siècle (restaurations et accidents à la patine).
Haut. 0,82 m, Larg. 0,56 m, Prof. 0,14 m.
200 000
Marie-Antoinette, Josèphe, Jeanne ― fille de l'empereur d'Allemagne François 1er et de l'impératrice Marie-Thérèse, reine de Hongrie et de Bohême ―, archiduchesse d'Autriche née à Vienne en 1755, épousa le 16 mai 1770 le dauphin qui devint roi quatre ans plus tard sous le nom de Louis XVI.
Ce buste de Marie-Antoinette est très probablement le plâtre exécuté par Le Moyne dans son atelier avant l'exécution en marbre conservée au Musée de Vienne en Autriche.
Jean-Baptiste LE MOYNE, sculpteur né à Paris en 1704, mort dans la même ville en 1778, fut élève de son père Jean-Louis Le Moyne et de Le Lorrain. Il exposa au Salon de 1737 à 1771. Premier prix de sculpture en 1725, agréé à l'Académie le 29 mai 1728, académicien le 26 juillet 1738 ; adjoint à professeur le 2 juillet 1740, professeur le 28 mars 1744, adjoint à recteur le 1er août 1761, recteur le 30 janvier 1768, directeur le 2 juillet 1768. On cite de lui: le tombeau de Mignard, à l'église Saint-Roch, et deux statues équestres de Louis XV, une pour la ville de Bordeaux, l'autre pour la ville de Rennes. Mais il fit surtout des bustes, dont ceux de Réaumur (1751, Louvre), Montesquieu (1760, Bordeaux), de la comtesse de Brionne (1763, Stockholm), Hélène d'Egmont (1767), et quelques actrices de la Comédie-Française.
Il montre, à travers ses œuvres, le goût du pittoresque et sait saisir l'instantané d'une attitude, d'une expression.
Ce buste de la reine Marie-Antoinette en est la brillante illustration.
Le buste en marbre conservé à Vienne, donné par Louis XV à l'impératrice Marie-Thérèse, fut remis en 1772 à l'ambassadeur d'Autriche, le comte de Mercy-Argenteau.
Une importante correspondance concernant ce buste, entre l'ancien propriétaire et M. Louis Réau, ainsi qu'avec M. Brière, conservateur du Musée de Versailles dans les années 1937-1938, sera remise à l'acquéreur. Il ressort de tous ces documents que pour ces spécialistes l'authenticité de ce buste ne fait quasiment aucun doute. Il serait une première ébauche du marbre cité ci-dessus.
Au cours du XIXe siècle ce buste avait été peint et, sur les conseils de tous ces spécialistes, l'ancien propriétaire le fit alors décaper par M. Bouet qui à l'époque faisait autorité pour ce travail.