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37ème VENTE GARDEN PARTY - II

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Lot 223
René Lalique (Français, 1860-1945)
Ensemble de trois motifs de papillons, c. 1900

Or jaune 750 millièmes.
De même modèle, un de taille plus importante, chaque motif figure deux papillons gravés et ajourés, les ailes émaillées en polychromie et en plique-à-jour, serties de diamants ronds de taille ancienne, les pattes et les antennes retenant des opales de forme cabochon serties clos, les yeux émaillés verts.
Signé sur chaque motif.

Travail vers 1900.

Le grand : Haut. 11,5 Larg. 8,1 cm.
Les deux petits : Haut. 7 Larg. 5,8 cm.
Poids brut : 30,2 g ; 30,1 g et 49,1 g.
(une opale à ressertir, petits manques et accidents à l'émail, système de fixation en pendentif rapporté)

Joint : un collier souple en or jaune 750 millièmes. Long. 57,5 cm. Poids brut : 10,3 g.

René Lalique, génie visionnaire de l’Art Nouveau, révolutionne la joaillerie dès la fin du XIXe siècle en introduisant des matériaux novateurs comme le verre, l’émail et les pierres semi-précieuses. Il s’inspire abondamment de la nature, des femmes, de la faune et de la flore, mais aussi de la mythologie et de l’univers onirique. Le motif du papillon, emblème de métamorphose et de légèreté, incarne parfaitement son art du mouvement et de la transparence. Chez Lalique, le papillon n’est pas un simple motif décoratif, mais une allégorie poétique, souvent travaillée en émail plique-à-jour ou en verre satiné, dans une délicatesse extrême. Aujourd’hui, les bijoux signés Lalique sont devenus extrêmement rares sur le marché, prisés autant pour leur valeur esthétique que pour leur rareté historique. Les pièces présentées dans cette vente évoquent toute la magie de son univers, à la frontière entre la joaillerie et l’art décoratif.
Estimation : 60 000 € ~ 80 000 €
René Lalique (Français, 1860-1945) 
Ensemble de trois motifs de papillons,...
Lot 223
Lot 300
Bracelet composé de sept statères d’or du Royaume de Macédoine
au nom de Philippe II (4) et d’Alexandre III le Grand (1-2-3-5-6-7)

Or 750 millièmes.
Monnaies montées sur griffes séparées par des colonnettes, chaîne de sécurité sur le fermoir.

Long. 17 cm.
Poids 83,46 g.

A bracelet made of seven 18K gold staters from the Kingdom of Macedonia. One gold stater of Philip II of Macedon and six gold staters of his son Alexander the Great.

Les statères furent frappés par les cités grecques, le statère en or est une référence du monnayage antique. Cette « monnaie commune » connaît un essor encore plus marqué quand Philippe II de Macédoine, puis son fils Alexandre le Grand l’imposent comme référence de leur système monétaire.

Philippe II (359-336)
Né en 382 avant J.-C, Philippe II de la dynastie des Argéades fut roi de Macédoine entre 359 et 336, succédant à son frère aîné Perdiccas III. Promoteur des profondes réformes politiques et militaires ayant permis l'émergence de la Macédoine, il soumet les cités grecques, dont Athènes et Thèbes, et prépare l'expédition contre les Perses que son fils, Alexandre le Grand, dirige après sa mort. Il meurt assassiné en 336 à Aegae par Pausanias d'Orestide, son « sômatophylaque » (garde du corps) durant le mariage de sa fille Cléopâtre avec Alexandre le Molosse, roi d’Epire.

L’avènement de Philippe II est caractérisé par une réforme monétaire pour les monnaies d’argent et la création de monnaies d’or qui devinrent vite populaires dans le monde grec. L’introduction du monnayage en or nous vaut de beaux statères à la tête d’Apollon aux traits nobles et sévères qui ont inspiré tout le monde antique jusqu’en Gaule. Philippe II fut le premier roi grec qui osa s’associer lui-même aux dieux immortels et, en quelque sorte, se diviniser Le revers représente un jeune éphèbe nu tenant un aiguillon conduisant un bige de chevaux au galop.

Alexandre III Le Grand (336-323)
Alexandre III le Grand, fils de Philippe II de Macédoine et d'Olympias, est né le 21 juillet 356 avant J.-C., au moment où les chevaux de Philippe triomphaient aux Jeux olympiques. A la mort de son père, il devient roi de Macédoine. Il a alors vingt ans. Reprenant le projet panhellénique de son père, il réunit la Macédoine et des cités grecques dans une coalition afin d'envahir l'empire perse, une entreprise qui dure dix ans. En 327, il épouse Roxane qui lui donne un fils. Deux ans plus tard, il meurt à l’âge de trente-trois ans.

Les statères d’or d’Alexandre portent à l’avers la tête d’Athéna coiffée d’un casque corinthien orné d’un serpent ou d’un griffon. Au revers figure une Victoire debout de face, regardant à gauche, tenant la stylis et une couronne de laurier. Dans le champ, divers symboles ou monogrammes indiquent le lieu de frappe.
Estimation : 10 000 € ~ 12 000 €
Bracelet composé de sept statères d’or du Royaume de Macédoine
au...
Lot 300
Lot 320
Jean-François Jonvelle (Français, 1943-2002)
Fonds de l’œuvre du photographe

Ce fonds comprend notamment les négatifs, les planches-contacts, des tirages d’exposition et de lecture, des portraits et autoportraits de l’artiste, des contrats de reproduction avec les modèles. Les ayants-droits de Jean-François Jonvelle cèdent également les droits attachés à l’œuvre : droits patrimoniaux, d’exploitation, de reproduction et de représentation.

Les centaines de milliers de négatifs sont protégés dans des enveloppes rangées dans 44 boîtes et couvrent la quasi-totalité de la carrière du photographe. Les pellicules sont classées par ordre chronologique de prise de vues et de développement, protégées par des enveloppes en papier cristal d’époque. La première enveloppe est notée « 1 » et la dernière porte le numéro « 18 879 ». Il y a peut-être quelques manques dus à des classements différents, par exemple, l’une des boîtes intitulée « Jonvelle Bis » contenant les négatifs utilisés pour le livre « Jonvelle Bis ». Toutefois, on constate qu’il y a une suite quasi ininterrompue des pellicules. Les dizaines de milliers de planches-contacts sont regroupées dans des boîtes Ilford et Kodak ainsi que dans des enveloppes du Labo Photo Pro Publimod’photo, classées par sujet ou par nom des modèles (par exemple : « Balcons Choix » pour l’ouvrage de 1999, « Elles : Cloé, Mikli, Vartan, Seiko » ). Un ensemble de plusieurs dizaines de planches-contacts, marquées du timbre sec de Jonvelle, constitue une sélection des meilleurs clichés que l’on retrouve dans les publications et reproductions. Les annotations sur les boîtes et le rapprochement avec les négatifs permettent de constater que ce fonds couvre bien l’ensemble de la carrière du photographe. Les boîtes de marque Ilford, Kodak ou Agfa, de format moyen (32 x 25 cm), regroupent chacune de 50 à 100 planches-contacts. Chaque planche-contact (positive, au format 30 x 24 cm) comprend généralement 36 poses. Les films, négatifs en noir & blanc et en couleur, sont tirés à partir de pellicules argentiques 135 (24x36), la plupart de 36 poses.

Le fonds comprend donc les négatifs et planches-contacts mais aussi des tirages d’exposition et de lecture : quinze tirages d’exposition contrecollés sur feuille d’aluminium, certains avec la signature manuscrite de l’artiste à l’encre noire, de 40 x 60 cm à 60 x 90 cm et une œuvre de 180 x 120 cm ; une trentaine d’œuvres et d’affiches encadrées de 30 x 40 cm à 60 x 80 cm ; environ 600 tirages en noir & blanc et en couleur 12 x 18 cm ; une centaine de tirages de 18 x 24 cm à 35 x 50 cm. Le fonds inclut également des portraits et autoportraits de l’artiste, des contrats avec les modèles, pressbooks, documentation, ainsi que l’émouvant journal manuscrit des derniers jours du photographe.

Jean-François Jonvelle's body of work - over 50 years of fashion photography. Contains hundreds of thousands of prints and negatives and the rights attached thereto, contracts, pressbooks, documents and the diary the photographer kept during his final days.

Assistant à 20 ans du photographe Richard Avedon, Jean-François Jonvelle (Cavaillon, 1943 - Paris, 2002) devient indépendant vers 1965 et signe en particulier la photographie des modèles haute-couture automne/hiver 1966-1967 d’Yves Saint-Laurent. Dès lors et jusqu’à sa mort, il est considéré comme le photographe-poète de la mode. Il travaille pour les plus grands magazines et photographie actrices, acteurs, modèles, mannequins et personnalités les plus célèbres de l’époque : Aure Atika, Sabine Azéma, Nathalie Baye, Emmanuelle Béart, Sandrine Bonnaire, Josiane Balasko, Christine Boisson, Valeria Bruni-Tedeschi, Clotilde Courau, Béatrice Dalle, Arielle Dombasle, Cécile de France, Charlotte Gainsbourg, Marie Gillain, Isabelle Huppert, Catherine Jacob, Agnès Jaoui, Valérie Kaprisky, Estelle Lefébure Hallyday, Seiko Matsuda, Myriam Szabo (J’enlève le haut, J’enlève le bas), Helena Noguerra, Isabelle Pasco, Marie-José Pérec, Paloma Picasso, Emmanuelle Seigner, Tina Sportolaro, Kristin Scott-Thomas, Karin Viard, Zabou Gérard Depardieu, Dreyfus, Bernard Giraudeau (nu), Johnny Hallyday, Michel Piccoli, Jeanloup Sieff, Lambert Wilson (nu) Jonvelle aborde, avec les commandes que les marques lui confient, toutes les thématiques de la photographie de mode et de publicité lesquels engendrent des ouvrages comme « Balcons », « Fou d’Elles » Inlassablement, il sublime la femme à travers portraits, regards, lingerie, nus Sa disparition soudaine a profondément ému les milieux de la mode et de la photographie.

En 1981, en France et à l’international, Jean-François Jonvelle réalise un formidable coup de pub avec la campagne promotionnelle d’Avenir Publicité : « Le 2 septembre, j’enlève le haut », « Le 4 septembre, j’enlève le bas », « Avenir, l’afficheur qui tient ses promesses ». Le magazine PHOTO (n°170, novembre 1981) raconte la genèse de cette aventure en publiant des photos du modèle Myriam Szabo, nue.
Estimation : 50 000 €
Jean-François Jonvelle (Français, 1943-2002) 
Fonds de l’œuvre du photographe 

Ce...
Lot 320
Lot 328
André Lhote (Français, 1885-1962)
Nature morte à la carafe multicolore, c. 1949

Toile.
Signée. Cachet du marchand de couleurs.

Haut. 33 Larg. 41 cm.
Cadre en stuc doré.

Provenance : collection particulière, Eure-et-Loir.

André Lhote. A ca. 1949 still-life painting featuring a mutlicolored jug. Oil on canvas. Signed.

Madame Dominique Bermann Martin, du Comité Lhote, a classé ce tableau dans un courrier du 28 janvier 2004 avec les oeuvres de l'année 1949.

Cette nature-morte à la carafe confirme les recherches cubistes qu’André Lhote mène à partir de l’année 1912. Inspiré par « les fresques romanes et l’art primitif », il propose un cubisme personnel se dégageant de toute affiliation au cubisme analytique. Lhote reste persuadé du rattachement du sujet à la réalité matérielle des choses, rejetant toute forme d’abstraction dans ses compositions. Le cubisme d’André Lhote est un « cubisme coloré ». Avec ses larges aplats chromatiques formant le fond de la composition et soulignant les contours de certains objets, Lhote prolonge 30 ans plus tard ses premières expérimentations. Cette oeuvre, classée parmi celles de l’année 1949, fait également écho à la pensée de Paul Cézanne, père spirituel du cubisme. En effet, André Lhote publie cette année là une monographie consacrée à Cézanne, se rappellant ainsi qu’il faut traiter la nature, sinon ce qui l’entoure « par le cylindre, la sphère et le cône ».
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
André Lhote (Français, 1885-1962) 
Nature morte à la carafe multicolore,...
Lot 328
Lot 331
Culture Fang
Masque Ngil

Bois d’essessang sculpté.
Raphia.

Haut. 60 Larg. 27 cm.
(patine de kaolin lavée, raphia changé après 1954, brûlure sur le front, petits accidents et manques)

Provenance : collection privée française.

Certificat par le laboratoire Ciram du 5 mai 2025.

Résultats de la datation carbone 14 :
- 1660-1700 (17.4 %)
- 1721-1815 (46,8 %)
- 1833-1888 (11,6 %)
- 1908-1954 (19,6 %)

A Ngil mask from the Fang people.

Ce masque Fang est associé à la société secrète judiciaire Ngil, autrefois active dans les forêts équatoriales du Gabon. Apparue à la tombée de la nuit, cette société menait des enquêtes contre la sorcellerie. Ses membres portaient de grands masques oblongs recouverts de kaolin blanc, aux orifices oculaires symbolisés par deux petites fentes et sans ouverture buccale, pour préserver l’anonymat des voix et des visages. Les scarifications stylisées et les formes géométriques de ces masques marquèrent profondément les artistes du XXe siècle, au premier rang desquels Picasso, fasciné par le masque Fang de la collection Derain, aujourd’hui conservé au centre Pompidou (AM 1982-248). Seule une douzaine d’exemplaires similaires serait répertoriée, tant dans les collections publiques - musées du quai Branly (71.1965.104.1), Dapper (2657), de Berlin (IIIC6000) et de Denver (1942.0443) - que provenant d'anciennes collections privées - Witthofs (Bruxelles), Vérité (Paris), Fournier (Montpellier) Celui-ci, récemment découvert dans une collection française, partage le même bois que le masque du quai Branly. Il se distingue par la pureté de ses traits, son immense front bombé et la force de son dessin. Lavé de son kaolin dans des circonstances inconnues, il a été complété de fibres de raphia dans la seconde moitié du XXe siècle. Dépourvu de provenance documentée, il est symboliquement livré aux enchères pour ce qu’il est : l’expression puissante d’un art africain majeur qui a bouleversé la création artistique mondiale au XXe siècle.
Estimation : 10 000 €
Culture Fang 
Masque Ngil 

Bois d’essessang sculpté. 
Raphia. 

Haut. 60...
Lot 331
Lot 332
Line Vautrin (Française, 1913-1997)
Miroir étincelle, c. 1955

Talosel et miroir.
Signé.

Diam. 24 cm.
(manques)

Line Vautrin. A ca. 1955 Talosel resin and convex mirrored glass "Miroir étincelle" (Sparkling mirror).

Bibliographie : Patrick Mauriès, "Line Vautrin Miroirs", Galerie Chastel Maréchal, Paris, 2004, modèle reproduit p. 39 et variante reproduite p. 72-73.

Née en 1913 dans une famille de bronziers du faubourg saint Antoine, Line Vautrin débute lors de l’exposition universelle de Paris en 1937. Sa devise, « un objet par jour », illustre un talent protéiforme, créant des coffrets à bijoux, boutons, manches de sac ou de parapluie et autres éléments décoratifs à profusion. La pénurie de bronze pendant la seconde guerre mondiale l'incite à se tourner vers de nouveaux matériaux, notamment les résines incrustées de fragments de miroirs.

Elle se fait inventeuse et met au point une nouvelle matière, qu'elle appelle "Lacnaude", dont elle dépose le brevet. Devenu "Oforge" à partir de 1953, cette technique mêle le plastique et le miroir fragmenté, liés et amalgamés dans la matière. Le rendu final prend l'apparence d'une surface pailletée ou d’écailles. L’Oforge est alors présenté comme l’union du feu, qui a fondu la matière, et de l’eau, grâce à la transparence du verre. A la fin des années 1960, le procédé prend le nom définitif de "Talosel". Il s’agit d’acétate de cellulose, une matière plastique qu’il est possible de travailler en collant différentes plaques avant de les travailler par le feu ou le métal à l’aide d’outils tels que couteaux, scies, pinces...

Line Vautrin réalise près de 80 modèles de miroirs, provilégiant les pièces de petites dimensions autour d'un miroir ardent, au verre bombé, aussi appelé miroir de sorcière. La nature constitue l’une de ses sources d’inspiration, avec des couleurs évoquant l’os ou l’ardoise. Elle recherche l’union des contraires en lien avec les astres. Le modèle de ce miroir dit "Etincelles" est créé vers 1955. Les étincelles de feu scintillant de miroirs triangulaires jaillissent autour du verre bombé. C'est une allégorie du Soleil, symbolisant le feu, et de la Lune, illustrée par l'eau dans la vieille tradition alchimique, où tout naît de la rencontre d’éléments contraires.
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Line Vautrin (Française, 1913-1997) 
Miroir étincelle, c. 1955 

Talosel et...
Lot 332
Lot 335
Attribué à Edgar Brandt (Français, 1880-1960)
les frères Muller à Lunéville
Lampadaire Japona, après 1921

Fer forgé et martelé.
Le fût à quatre tiges se terminant en enroulements est décoré en partie supérieure d'une sphère ovoïde ornée de feuilles de ginkgo biloba. Le pied circulaire orné du même décor.
L'abat-jour en verre opalescent orangé à décor d'une étoile à huit branches signé "Muller Frères à Luneville".

Haut. 185 Diam. du pied 42,5 cm.
(petit accident à la vasque)

Provenance :
- collection de Marie et Louis Manie, collectionneurs de l'artiste ayant acquis également un guéridon et une jardinière
- transmis par descendance à Maître et Madame D., château de Sologne.

Muller Bros. in Lunéville. A "Japona" wrought iron floor lamp attributed to Edgar Brandt.

Bibliographie : Joan Kahr, "Edgar Brandt Art Deco Ironwork", Schiffers Publishing Ltd., Atglen, 2010. Le même décor est reproduit sur un lustre et un pare-feu p. 55 (Fig. 69) et p. 74 (Fig. 100).

Edgar Brandt, ferronnier phare de l'Art Déco, s'illustre notamment dans la création de pièces d'ameublement en fer forgé. Avec Daum, il réalise à partir de 1921 des luminaires électrifiés qu'il présente dans sa galerie, ouverte après son succès lors de l'Exposition Universelle de 1925. Il répond alors à de nombreuses commandes particulières qui ne sont pas toujours signées. Notre lampadaire, associé ici à une vasque des Frères Muller à Lunéville, reprend le décor connu sous le nom de "Japona", que Brandt présente pour la première fois au public lors du Salon des Artistes Français de 1921. Grâce aux possibilités techniques offertes par son atelier, Brandt combine et complexifie ses décors, mêlant feuilles, torsades et parties plates ou martelées. Le pied est plat ou circulaire, ce qui permet de le couvrir de motifs. Brandt se nourrit d'influences aussi bien européennes qu'exotiques, en particulier japonaises. Il emploie ici la feuille de ginkgo biloba, dit aussi "arbre aux quarante écus". Un symbole de longévité, certains spécimens étant âgés de plus de 1.000 ans, mais aussi de résistance, le ginkgo biloba étant le seul arbre a avoir résisté au bombardement atomique d'Hiroshima en 1945.
Estimation : 6 000 € ~ 7 000 €
Attribué à Edgar Brandt (Français, 1880-1960) 
les frères Muller à...
Lot 335
Lot 342
Gaston Chaissac (Français, 1910-1964)
Le manège, 1960

Papier peint à l'huile marouflé sur une céramique.
Signé et daté.

Haut. 13 Diam. 16 cm.

Provenance : collection Robert Ferjeau, Brétignolles-sur-Mer, Vendée ; par descendance.

Gaston Chaissac. A 1960 vase entitled "Le manège" (The carrousel). Oil on paper on ceramic. Signed and dated.

Peint à l’huile sur papier marouflé sur céramique, notre vase traduit les dialogues de son auteur avec les courants de son époque. En effet, Gaston Chaissac n’est pas cet artiste isolé, ou ce « personnage indemne de culture », comme devrait l’être l’artiste brut définit par Jean Dubuffet. Usant de matériaux à vocation non artistique, à l’instar des protagonistes du Nouveau réalisme ou de l’Arte povera, Chaissac n’envisage pas cependant le support de son expression comme le reflet d’une position sociale. Il semble plutôt se projeter et se reconnaître dans « l’objet abandonné », quel qu’il soit : panier, balai, bouteille Pour le paysan et l’artiste qu’il est, « les ordures sont des éléments picturaux de premier ordre ». Avec ce vase, Chaissac joue d’un répertoire de couleurs vives, propices à illustrer le thème du manège et tend à stimuler la sensation du toucher, en proposant un collage imparfait sur la céramique récupérée. Gaston Chaissac prolonge ainsi le remploi de matériau par sa série des « totems », constituée à partir de ceps de vigne et de bois peint qu’il assemble pour former une armée de personnages protéïformes.
Estimation : 5 000 € ~ 8 000 €
Gaston Chaissac (Français, 1910-1964) 
Le manège, 1960 

Papier peint à...
Lot 342
Lot 343
Attribué à Antoine Rabany (Français, 1844-1919)
Barbu Müller atypique

Pierre volcanique sculptée.

Haut. 31 cm.
(restauration au menton)

Provenance : collection d'un ancien antiquaire.

A so-called "Barbu Müller" carved volcanic rock sculpture attributed to Antoine Rabany.

"Un Rabany de plus ?", par Bruno Montpied

Taillée dans une pierre de type volcanique comme la plupart des sculptures d’Antoine Rabany (1844-1919), le paysan-soldat de Chambon-sur-Lac (Puy-de-Dôme), et comme la plupart des pierres surnommées par Jean Dubuffet « Barbus Müller » (ayant servi de pierres angulaires, en quelque sorte, pour sa collection d’art brut), cette nouvelle pièce que propose à la vente la maison Rouillac me paraît très proche d’une sculpture déjà prouvée par moi (cf. mon étude parue dans le catalogue de l’exposition tenue au Musée Barbier-Mueller à Genève en 2020) comme issue des mains dudit Rabany. Qu’on en juge ci-contre avec la photo d’Albert Lejay que j’ai exhumée en 2018.

Iconographie : Antoine Rabany, sculptures photographiées en 1912 par l’archéologue Albert Lejay et publiées dans le Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 26, n°12, 1929 ; noter surtout les deux de gauche

On remarque en effet cette étrange parure de part et d’autre du haut du torse, soudé sans cou dans le cas de ce nouveau « Barbu » de la maison Rouillac, composée de protubérances en boudins semblables à des cannelures, commune avec les pièces photographiées par Albert Lejay en 1912, après les avoir identifiées comme provenant d’Antoine Rabany. On retrouve une similaire proportion des lèvres, traitées dans les mêmes cas, en simples incisions, et plus du tout lippues comme sur tant d’autres « Barbus Müller ». Il est à signaler que la statuette de gauche sur la photo Lejay, après avoir appartenu à la collectionneuse Audrey B. Heckler, à la suite d’une récente donation, est entrée dans les collections de l’AFAM (American Folk Art Museum) de New-York. Le Barbu placé juste à côté sur la même photo, quant à lui, fit partie à un moment donné des collections du Museum of Everything, à Londres, avant de rejoindre une collection privée aux USA.

En l’absence de plus de renseignements sur cette sculpture retrouvée, qui permettraient une traçabilité plus assurée, c’est malheureusement le cas dans beaucoup d’exemples de « Barbus Müller » réapparaissant, on se contentera de l’hypothèse que j’avance ici : nous sommes peut-être en présence d’un 15e Barbu certifié comme provenant d’Antoine Rabany (et donc plus seulement « attribuable à »).
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Attribué à Antoine Rabany (Français, 1844-1919) 
Barbu Müller atypique 

Pierre...
Lot 343
Lot 344
Attribué à Antoine Rabany (Français, 1844-1919)
Barbu Müller les mains croisées.

Pierre volcanique sculptée.

Haut. 45 cm.

Provenance : collection du docteur Marc Blatin (1878-1943) dans le parc de son château de Saint Agoulin dans le Puy de Dôme ; par descendance.

A so-called "Barbu Müller" carved volcanic rock sculpture attributed to Antoine Rabany.

"Le Barbu de Saint-Agoulin", par Bruno Montpied

Taillée dans une pierre plus claire que certaines autres pierres volcaniques que l’on rencontre très souvent dans le corpus des « Barbus Müller », mais apparemment proche de la pierre ponce, d’origine volcanique elle aussi (la pierre n’a pas été soumise aux archéologues et géologues qui pourraient préciser plus exactement de quelle pierre il s’agit), cette statuette, réduite à une tête, un cou et un torse pourvu de bras sommairement dégagés de la matière brute, provient d’un petit château du Puy-de-Dôme, situé à Saint-Agoulin, petit village sur une route qui mène de Combronde à Gannat.

On me pardonnera ici un souvenir. Je passais adolescent très souvent en vélo, justement devant cette propriété dans les années 1970, ignorant que son parc, caché derrière des arbres, pouvait abriter des sculptures, glanées par son propriétaire, le docteur Marc Blatin (1878-1943), un peu partout en Auvergne après la Première Guerre, période où il exerça comme médecin militaire. Cette information géographique est un indice, si l’on se rappelle que plusieurs « Barbus Müller » ont été identifiés par moi comme provenant d’un paysan-soldat, Antoine Rabany, habitant lui aussi dans le Puy-de-Dôme, précisément dans la Chaîne des Puys, à Chambon-sur-Lac.

La tête, avec ses yeux globuleux ourlés de paupières charnues, laisse penser que l’on peut ranger cette statuette de 45 cm de haut dans le corpus des Barbus Müller, quoique les bras aux mains se rejoignant au niveau du nombril, comme pour une prière, restent surprenants. On n’en rencontre en effet guère dans ce fameux corpus. Seul le Musée Barbier-Mueller de Genève, qui conserve onze Barbus Müller, en possède un pourvu du même genre de bras maigrelets, très atypique, car ne partageant pas, jusqu’à présent, beaucoup de caractéristiques avec les autres, et il faut bien l’avouer, d’aspect un peu disgracieux...

Je ne l’intégrais pas jusqu’à maintenant au recensement des pièces avérées par moi comme faisant partie du corpus. Mais la découverte chez Rouillac de cette nouvelle statuette, pourvue de bras et mains, dans une posture qui plus est semblable à la statuette de Genève, est de nature à me faire changer d’avis. Il est possible que le sculpteur (Antoine Rabany ? Il n’existe pas de preuve(s), notamment photographiques, qu’il s’agisse bien de lui - c’est pourquoi on qualifiera la sculpture, comme c’est le cas dans une cinquantaine d’autres œuvres recensées, d’« attribuable à » ce dernier) ait osé dans ces deux cas une petite incartade par rapport à son vocabulaire de formes habituel. Le résultat ne l’aura pas forcément satisfait, ce qui pourrait expliquer qu’on n’ait pas retrouvé jusqu’ici plus de statuettes avec bras.

Iconographie : Barbu très atypique du musée Barbier-Mueller, pourvu de bras, d’après le catalogue de l’exposition « Les Barbus Müller, leur énigmatique sculpteur enfin démasqué ! » à Genève, en 2020.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Attribué à Antoine Rabany (Français, 1844-1919) 
Barbu Müller les mains...
Lot 344
Lot 424
Charles-François Poerson (Français, 1653-725)
Prédication de saint Jérôme

Toile d'origine.
Esquisse présumée pour le décor des Invalides.

Haut. 68 Larg.54,5 cm.
Cadre en bois sculpté et doré, travail anglais du XVIIIe siècle.

Provenance : propriété du Limousin.

Charles-François Poerson. A painting depicting saint Jerome preaching. Oil on original canvas in a carved giltwood frame. England, 18th century.

Nous remercions Monsieur François Marandet d'avoir proposé cette attribution à Charles-François Poerson, d'après photographie numérique, par email en date du 5 mai 2025.

Fils de Charles Poerson, qui était un élève de Simon Vouet, Charles-François a mené une brillante carrière : il a été agréé à l'Académie Royale en 1682, a reçu la commande d'un May de Notre-Dame trois ans plus tard, avant de partir diriger l'Académie de France à Rome de 1704 à 1724. François Marandet a fait resurgir sa personnalité à travers un premier essai de catalogue ("Charles-François Poerson (1653-1725) : premiers jalons d'une reconstruction", Cahiers du Musée des Beaux-arts de Caen, 2014, p. 4-13). Il nous indique que notre toile pourrait être " un rare modello pour le décor de la chapelle Saint Jérôme de l'église de l'hôtel royal des Invalides. Probablement vous souvenez-vous de cet épisode amer de l'histoire de l'art français. Alors que Poerson avait réuni ses amis pour leur montrer le décor peint qu'il venait tout juste d'achever aux Invalides (1703), il découvrit en entrant que toutes ses fresques avaient été effacées. Le nouveau surintendant des Bâtiments du roi, Jules Hardouin-Mansart, avait ainsi demandé à ce que les peintures de Poerson furent éliminées car il ne les aimait pas. C'est là que Bon Boullogne fut chargé de les remplacer. Hardouin-Mansart devait néanmoins se racheter, l'année suivante, puisqu'il nomma Poerson à la direction de l'Académie de France à Rome. La forme chantournée dans laquelle la scène est insérée sur notre tableau correspond bien à celle des pendentifs de la petite coupole aux Invalides.

De façon intéressante, le sujet dépeint ne se retrouve pas dans le cycle de substitution par Boullogne. Il ne peut s'agir ici que d'une Prédication de saint Jérôme (avant le départ en Terre Sainte) et plus précisément de l'incitation du docteur au monachisme des femmes (bien en vue à ses côtés). En tout cas un témoignage important pour l'histoire des grandes commandes religieuses à Paris ".
Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €
Charles-François Poerson (Français, 1653-725)
Prédication de saint Jérôme 

Toile d'origine.
Esquisse présumée...
Lot 424
Lot 432
Raingo Frères, époque Napoléon III
Garniture de cheminée

Onyx et bronze doré, composée d’une pendule et une paire de candélabres.
La pendule borne coiffée d’un carquois et un flambeau dans une couronne de laurier surmontant un cadran émaillé blanc indiquant les heures en chiffres romains, les minutes en chiffres arabes et chemin de fer. Signé « Raingo Fres / Paris », il est entouré de deux cornes d’abondance nouées et surmonte un bas-relief à décor de rinceaux. Six pieds godronnés. La platine numérotée « 172 » avec cachet de la maison Raingo Frères. Suspension Brocot.
Les candélabres à quatre lumières, la partie centrale coiffée d’une grenade, les binets décorés de feuilles d’acanthe en alternance de fleurettes. Les bras de lumière en rinceaux terminés par des grenades. Ils reposent sur un piédestal cannelé et rudenté entouré de cornes d’abondance. La base à trois bas-reliefs, celui du centre orné d’un carquois et un flambeau, les deux autres de guirlandes de laurier. Six pieds godronnés.

Pendule : Haut. 45 Larg. 35 Prof. 14,5 cm.
Candélabres : Haut. 50,5 cm.
(petits accidents, dont un petit fêle en façade, restaurations)

Provenance : ancienne collection du château de Maugué, Loir-et-Cher. Puis collection blésoise, place du château.

The Raingo Frères Company, France. An onyx and ormolu mantel clock and matching pair of candelabras. Napoleon III Period.

Bibliographie : Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française du Moyen-âge au XXe siècle", Paris, Les éditions de l’Amateur, 1997, un modèle très proche reproduit p. 476.

La Maison Raingo Frères, fondée en 1823, réunit les quatre fils de l’horloger Zacharie-Joseph Raingo, lui-même fils de Nicolas-Joseph et Marie-Magdelaine Decrolyet. Forte de ses réalisations, l’entreprise est récompensée d’une médaille de bronze par le jury de l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1844. Les Raingo fournissent les plus hautes personnalités de l’époque, dont l’Empereur Napoléon III et son épouse l’Impératrice Eugénie à partir de 1860. La Maison Raingo est décrite comme l’une « des premières maisons de Paris [ ] par le mérite de ses produits ».
Estimation : 500 € ~ 800 €
Raingo Frères, époque Napoléon III 
Garniture de cheminée 

Onyx et...
Lot 432
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