Lot 320
Jean-François Jonvelle (Français, 1943-2002)
Fonds de l’œuvre du photographe
Ce fonds comprend notamment les négatifs, les planches-contacts, des tirages d’exposition et de lecture, des portraits et autoportraits de l’artiste, des contrats de reproduction avec les modèles. Les ayants-droits de Jean-François Jonvelle cèdent également les droits attachés à l’œuvre : droits patrimoniaux, d’exploitation, de reproduction et de représentation.
Les centaines de milliers de négatifs sont protégés dans des enveloppes rangées dans 44 boîtes et couvrent la quasi-totalité de la carrière du photographe. Les pellicules sont classées par ordre chronologique de prise de vues et de développement, protégées par des enveloppes en papier cristal d’époque. La première enveloppe est notée « 1 » et la dernière porte le numéro « 18 879 ». Il y a peut-être quelques manques dus à des classements différents, par exemple, l’une des boîtes intitulée « Jonvelle Bis » contenant les négatifs utilisés pour le livre « Jonvelle Bis ». Toutefois, on constate qu’il y a une suite quasi ininterrompue des pellicules. Les dizaines de milliers de planches-contacts sont regroupées dans des boîtes Ilford et Kodak ainsi que dans des enveloppes du Labo Photo Pro Publimod’photo, classées par sujet ou par nom des modèles (par exemple : « Balcons Choix » pour l’ouvrage de 1999, « Elles : Cloé, Mikli, Vartan, Seiko » ). Un ensemble de plusieurs dizaines de planches-contacts, marquées du timbre sec de Jonvelle, constitue une sélection des meilleurs clichés que l’on retrouve dans les publications et reproductions. Les annotations sur les boîtes et le rapprochement avec les négatifs permettent de constater que ce fonds couvre bien l’ensemble de la carrière du photographe. Les boîtes de marque Ilford, Kodak ou Agfa, de format moyen (32 x 25 cm), regroupent chacune de 50 à 100 planches-contacts. Chaque planche-contact (positive, au format 30 x 24 cm) comprend généralement 36 poses. Les films, négatifs en noir & blanc et en couleur, sont tirés à partir de pellicules argentiques 135 (24x36), la plupart de 36 poses.
Le fonds comprend donc les négatifs et planches-contacts mais aussi des tirages d’exposition et de lecture : quinze tirages d’exposition contrecollés sur feuille d’aluminium, certains avec la signature manuscrite de l’artiste à l’encre noire, de 40 x 60 cm à 60 x 90 cm et une œuvre de 180 x 120 cm ; une trentaine d’œuvres et d’affiches encadrées de 30 x 40 cm à 60 x 80 cm ; environ 600 tirages en noir & blanc et en couleur 12 x 18 cm ; une centaine de tirages de 18 x 24 cm à 35 x 50 cm. Le fonds inclut également des portraits et autoportraits de l’artiste, des contrats avec les modèles, pressbooks, documentation, ainsi que l’émouvant journal manuscrit des derniers jours du photographe.
Jean-François Jonvelle's body of work - over 50 years of fashion photography. Contains hundreds of thousands of prints and negatives and the rights attached thereto, contracts, pressbooks, documents and the diary the photographer kept during his final days.
Assistant à 20 ans du photographe Richard Avedon, Jean-François Jonvelle (Cavaillon, 1943 - Paris, 2002) devient indépendant vers 1965 et signe en particulier la photographie des modèles haute-couture automne/hiver 1966-1967 d’Yves Saint-Laurent. Dès lors et jusqu’à sa mort, il est considéré comme le photographe-poète de la mode. Il travaille pour les plus grands magazines et photographie actrices, acteurs, modèles, mannequins et personnalités les plus célèbres de l’époque : Aure Atika, Sabine Azéma, Nathalie Baye, Emmanuelle Béart, Sandrine Bonnaire, Josiane Balasko, Christine Boisson, Valeria Bruni-Tedeschi, Clotilde Courau, Béatrice Dalle, Arielle Dombasle, Cécile de France, Charlotte Gainsbourg, Marie Gillain, Isabelle Huppert, Catherine Jacob, Agnès Jaoui, Valérie Kaprisky, Estelle Lefébure Hallyday, Seiko Matsuda, Myriam Szabo (J’enlève le haut, J’enlève le bas), Helena Noguerra, Isabelle Pasco, Marie-José Pérec, Paloma Picasso, Emmanuelle Seigner, Tina Sportolaro, Kristin Scott-Thomas, Karin Viard, Zabou Gérard Depardieu, Dreyfus, Bernard Giraudeau (nu), Johnny Hallyday, Michel Piccoli, Jeanloup Sieff, Lambert Wilson (nu) Jonvelle aborde, avec les commandes que les marques lui confient, toutes les thématiques de la photographie de mode et de publicité lesquels engendrent des ouvrages comme « Balcons », « Fou d’Elles » Inlassablement, il sublime la femme à travers portraits, regards, lingerie, nus Sa disparition soudaine a profondément ému les milieux de la mode et de la photographie.
En 1981, en France et à l’international, Jean-François Jonvelle réalise un formidable coup de pub avec la campagne promotionnelle d’Avenir Publicité : « Le 2 septembre, j’enlève le haut », « Le 4 septembre, j’enlève le bas », « Avenir, l’afficheur qui tient ses promesses ». Le magazine PHOTO (n°170, novembre 1981) raconte la genèse de cette aventure en publiant des photos du modèle Myriam Szabo, nue.
Estimation : 50 000 €