29ème VENTE GARDEN PARTY - I
Lot 56
Attribué à Michel LOURDEL (1577 - 1676), première moitié du XVIIe.
Vierge à l'Enfant.
Bois sculpté et anciennement polychromé.
Haut. 100 cm.
Manques et accidents.
Provenance : Collection de Reiset, abbaye du Breuil-Benoît. Par descendance, propriété de Touraine.
A wood group of VIRGIN and CHILD attributed to Michel Lourde from the progeny of the Reiset estate at the Breuil-Benoit Abbey. First half of 17th century.
Bien que cette Vierge à l'Enfant soit désormais très fragmentaire, sa grande qualité d'exécution est visible sur une photographie ancienne datant des années 1900 (base Photo du ministère de la Culture et de la Communication : cliché numéro MH0033624). Son séjour en extérieur, en tant que décor du trumeau du portail de l'église de Breuil-Benoît, en contrebas du vitrail contemporain en l'honneur de Jeanne d'Arc exécuté à la fin du XIXème siècle par un maître-verrier d'Évreux, est certainement en grande partie responsable de ce niveau de dégradation. Cet emplacement privilégié témoigne cependant de l'importance qu'a pu représenter cette uvre dans la collection du Comte de Reiset. Ce dernier a su sans doute y reconnaître une uvre d'un des plus fameux exécutants baroques normands, Michel Lourdel : il est en effet encore possible de discerner la pose théâtrale de la Vierge, prononcée par une attitude en contrapposto appuyé et des drapés véhéments, notamment le retour virevoltant du manteau sur son bras droit, comme il est aussi visible sur la Vierge à l'enfant du retable de Bacqueville, l'un des fleurons bien connu du sculpteur rouennais. La Mère du Christ présente un certain nombre de détails vestimentaires que l'on rencontre chez ce maître : larges bordures du voile surmonté d'une haute couronne, robe ceinte par une ceinture haute ornée d'un nud central à deux boucles, coiffure de boucles entourant le visage. Elle porte haut un petit Jésus bien agité au visage particulier : ovale et fin, doté d'une expression charmante et mutine. Ces cheveux sont répartis en trois masses dont une houppette frisée centrale, véritable signature de l'artiste qui coiffe ainsi la plupart de ses anges et enfants Jésus.
Littérature en rapport :
- Denis Lepla, Michel Lourdel (1577-1676), Sculpteur normand, sculpteur du sacré. Essai de catalogue raisonné sur l'uvre matérielle et spirituelle, Edition des Falaises, 2011.
- Claude Degas-Lemerle, Marcel Baudot, " Michel Lourdel, sculpteur rouennais ", in Cahiers Léopold Delisle, 1959, p.3-19.
Adjugé : 5 500 €