32ème VENTE GARDEN PARTY - I
Lot 27
Emmanuel FRÉMIET (Montrouge, 1824 - Paris, 1910)
"Louis d'Orléans", c. 1870
Bronze à patine brune signé sur une terrasse de forme ovale.
Inscription sous la base : "Pièces 749".
Haut. 78,5 Long. 36, Larg. 19 cm.
Bronze proof of the equestrian statue of "Louis d'Orléans" by Émmanuel Frémiet created for the courtyard of the Château de Pierrefonds around 1870.
Bibliographie :
- Catherine CHEVILLOT, Emmanuel Frémiet, 1824-1910, La main et le multiple, cat. exp., Dijon, Musée des Beaux-Arts, 5 novembre 1988 - 16 janvier 1989, Grenoble, Musée, 23 février 1989 - 30 avril 1989, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée de Grenoble, 1988, modèle illustré sous le numéro 95 a, S 237, portant la même inscription /749, provenance édition Frémiet. L'exemplaire illustré incomplet au contraire du notre. A distinguer du Cat. 95 b à terrasse rectangulaire de fonte Thiébaut.
- Pierre KJELLBERG, Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs, Paris, éditions de l'amateur, 1987, p. 327.
Cette statue équestre "dhomme du Moyen-Âge" commandée en 1869 est présentée au salon de 1870 sous le titre de "Louis d'Orléans". Le modèle en grandeur trône dès 1875 dans la cour du château de Pierrefonds, château qui avait été bâti au XIVe siècle par Louis d'Orléans, et qui est restauré au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, lauteur du dessin préparatoire à ce monument. Frère de Charles VI le fol et arrière grand-père de François Ier, Louis dOrléans est assassiné en 1407, conduisant à la guerre entre Armagnacs et Bourguignons.
La redécouverte de Pierrefonds s'inscrit dans l'effervescence médiévale du XIXème siècle, incarnée par la restauration de Notre-Dame de Paris. Également restaurateur du château, Viollet-le-Duc envoie au sculpteur Frémiet un croquis de la statue qu'il imagine pour l'entrée de son grand projet. Preuve de l'admiration sans borne du sculpteur, Frémiet confesse à ce sujet : "J'ai lu et relu les ouvrages de Viollet-le-Duc, de Quicherat, de Léon Gauthier, de tous ceux dont les érudites recherches nous ont mis enfin sous les yeux (
) un moyen âge aussi varié que pittoresque" ("Au jour le jour, une vie d'artiste, Emmanuel Fremiet ", dans le Temps, 3 janvier 1896).
Notre épreuve en bronze figure parmi les rares exemplaires en parfait état des premières réductions de ce chef-d'uvre. À en croire le catalogue de Catherine Chevillot, ces réductions sont soit réalisées directement par Frémiet soit sous-traitées, mais toujours supervisées par le sculpteur sans associé, au contraire des fontes de Thiébaut et des autres fontes postérieures. Le dictionnaire des fondeurs de bronze d'art d'Élisabeth Lebon évoque ainsi la collaboration d'un certain Charles More à partir de 1872, auteur de fontes antérieures à celles que fera plus tard Barbedienne.
Adjugé : 9 000 €