Lot 230

Auguste RODIN (1840-1917)

3 L.A.S., [1885]-1891, adressées à Stephen Pichon (1857-1933), député et bras droit de Georges Clémenceau, et l’un des fondateurs du journal La Justice, 3 pages in-8 , Auguste Rodin, comme Monet ou Raffaëli, fait partie du cercle intime de Clémenceau et bénéficie du soutien des amis politiques du « Tigre ».
1885, année de l’élection à la chambre des députés de Stephen Pichon : « Monsieur Pichon je tiens à vous dire que je me joins à tous ceux qui vous félicitent de votre élection, et je n’oublie pas la visite que vous m’ayez faite, avec Monsieur Strauss [Paul Strauss, conseiller municipal à Paris] et qui aura pour résultat je le crois bien de me faire commander le buste de Victor Hugo pour la ville… » Le musée des beaux-arts de la ville de Paris (Petit palais) conserve un buste en marbre de Victor Hugo par Auguste Rodin, daté entre 1887 et 1888.
« 6 décembre 1891 Cher Monsieur Pichon je vais faire couler un petit bronze à votre intention mon cher ami. Car nous n’avons rien décidé et j’ai besoin d’avoir chez nous, quelque chose de votre serviteur. N’est-ce pas ? Ce sera au petit bonheur mais j’espère entrer dans votre goût… » ;
« 23 décembre 1891 Mon cher ami et maître car avant tout je dois vous féliciter et vous dire, quel plaisir je ressentais en lisant les journaux. Votre succès à la Chambre dans la question du clergé et de l’Etat vous a mis hors de pair et a élargi considérablement le cercle de vos amis à la Chambre et dans le public. J’ai lu votre discours avec beaucoup d’intérêt vous le pensez bien. Pour la visite que nous devons faire au Palais Bourbon je suis tout à votre disposition. Et là encore je suis redevable de votre véritable amitié, des bonnes intentions qui me sont si favorables dans ce projet de statues (parlementaires) des grands orateurs… ». Réélu député en 1889 et inscrit au groupe radical, Pichon est nommé secrétaire de la commission du Budget. Son anticléricalisme se manifeste par la réduction des crédits affectés à l'ambassade du Vatican en 1890, le dépôt d'une proposition de loi sur la séparation des Églises et de l’État, et par un discours contre les congrégations religieuses en 1892.

Adjugé : 1 300 €