ORANGERIE DE CHEVERNY pour la 17ème année - Art déco, Bijoux, Islam
Lot 263
Émile DERRÉ (1867-1938)
"La Primavéra - petit poème de marbre", marbre blanc.
Ode gravé sur le voile : " Primavera Madeleine. E.D. Toute blanche et fleurie, au printemps fiancée, tu répands ses senteurs et la joie en mon coeur. Garde bien ma pensée enlacée en tes fleurs. Je vieillis mon enfant, mais je sens ma jeunesse revivre dans tes yeux. En toi, tout mon espoir refleurira sans cesse. Ô mon printemps radieux, bientôt ton petit sein, comme en bouton de rose s'ouvrira sans effort. L'enfant frais et rose où ton amour repose sans penser à la mort. E. Derré ".
Haut. 45,5 cm.
Exposition : Salon des Artistes français en 1932.
Émile Derré a toujours rêvé "d'art fraternel et largement humain". Passionné, idéaliste, il a célébré la femme et l'amour avec tendresse.
Sur les façades de Paris, en collaboration avec l'architecte Théodore Petit, il a notamment sculpté une femme à l'opulente chevelure : "la chevelure étonnante de la femme", 8, rue Alphand, Paris 16ème. Ce thème de la femme - invitation au bonheur, est surtout illustré dans le "Chapiteau des baisers" que l'on peut voir dans les Jardins du Luxembourg.
Ainsi, lorsqu'il présente "la Primavéra - petit poème de marbre" au Salon des artistes français de 1932, Derré est un artiste confirmé et reconnu. Il joindra "La Paix" à la Primavéra : un plâtre qui illustre ses choix politiques, tout comme ses portraits d'Émile Zola en dreyfusard ou Louise Michel, figure de la Commune. On retrouve dans ce buste de jeune femme en marbre coiffé d'un voile et d'un ode à l'amour, l'artiste romantique et passionné. Il se suicide en 1938, confronté sans doute à une plus triste réalité.