Lot 154

LE GENTIL DE LA GALAISIERE, Guillaume (1725-1792).
Voyage dans les Mers de l'Inde fait par ordre du Roi à l'occasion du passage de Vénus sur le disque du Soleil le 6 juin 1761 et le 3 du même mois 1769. Par M. Le Gentil, de l'Académie Royale des Sciences..
Paris, Imprimerie Royale. 1779
2 vol. in-4°. Tome I : XVI et 707 pages, XIII pages de table, (3 pp) d'additions et errata ; 13 planches et cartes hors-texte dépliantes. Tome II : XVI et 844 pages, XVI pp, (2 ff) ; 14 cartes hors-texte dépliantes. Plein veau raciné du temps, dos orné. (2 coins frottés). .

Bel exemplaire de l'édition originale de la relation de cette mission scientifique dont le but était d'observer de Pondichéry le 6 juin 1761 et le 9 juin1769 le transit de Vénus devant le soleil.
Le Gentil quitte la France en mars 1760, séjourne quelques mois à l'Ile Maurice -mais ne peut s'installer à Pondichéry pour y observer le fameux transit en raison de la Guerre de Sept Ans. Il voit bien le « transit de Vénus » de son bateau, en pleine mer, le ciel étant très clair ; malheureusement, les mouvements des vagues l'empêchent de faire des observations précises.
L'astronome décide de rester dans l'Océan Indien pour attendre le prochain transit -du 9 juin 1769.
Il peut enfin installer un laboratoire à Pondichéry après le Traité de Paris de 1763 qui rend Pondichéry à la France. Malheureusement, le ciel est complètement voilé le 9 juin 1769, jour du second transit de Vénus devant le soleil...
En dépit de ces échecs, l'ouvrage de Le Gentil est d'un grand intérêt.
Le premier tome traite de l'Inde, de ses moeurs, de son astronomie, de ses temples.
Le second tome, des pages 1 à 366, est consacré aux Philippines, que l'astronome a cartographiées. Pendant son séjour, les Espagnols l’ont pris pour un espion, et l’ont emprisonné à Manille. Les pages 367 à 664 s'intéressent à Madagascar, dont Le Gentil fait un relevé géographique précis, à La Réunion et à l'Ile Maurice, aux moeurs et coutumes de leurs habitants, aux ressources naturelles, aux possibilités de navigation.
A son retour en France, la malchance poursuit Le Gentil de la Galaisière : Quand il arrive enfin, en octobre 1771, 11 ans après son départ, déprimé par ses échecs, malade, ayant affronté diverses tempêtes, il apprend qu’aucune de ses lettres envoyées à sa famille depuis n'est arrivée à destination, en raison de mauvaises fortunes. On l'a déclaré mort. Sa femme s'est remariée et sa famille s'est partagé ses biens ; son poste à l'Académie des Sciences a été attribué à un autre....

Adjugé : 1 500 €