UNE FOLIE POUR UNE AIGUIÈRE
Mardi 07 juin 2016
Point de Vue, Gilone de Clermont Tonnerre
Folie pour une aiguière
La célèbre vente annuelle Garden Party, organisée par la maison Rouillac, promet d'être passionnante. Entre une collection d'art asiatique réunie et conservée dans leur château du Morvan par la famille Sercey, ou encore les cartes et plans manuscrits ayant servi à Rochambeau lors de la guerre d'Indépendance des États-Unis, on découvre cette aiguière spectaculaire de la Manufacture de Sèvres. Elle a été dessinée avec maestria en 1848 par Jules-Pierre-Michel Dieterle (1811-1889) qui vient alors d'intégrer la Manufacture En forme de buire, réalisée en 1859, elle est en cuivre émaillé et ornée d'allégories peintes par (robert (1822-1894),dans un beau camaïeu de bleu rehausse de blanc et d'or. Sa monture, d'une grande virtuosité, est en aluminium doré. L'impératrice Eugénie l'acquiert a l'époque pour la somme de 6 975 F. C'est l'objet le plus cher enregistre en 1859 Ce coût considérable représente pour moitié le prix de sa monture en aluminium, dit le nouvel «or blanc» de Napoléon lll. Passionné par les nouveautés, l'Empereur finança la production difficile de ce métal aussi précieux que l'or et qui n'existe pas à l'état pur. ll faut l'extraire d'un autre métal très fier de la production française, lorsque la reine Victoria vint visiter l'Exposition universelle de Paris en 1855, il lui offrit un bracelet en or et aluminium ciselé, orne de rubis. L'aiguière,qui mesure 58 cm, est estimée entre 50.000 et 80.000€.
Rouillac, au château d'Artigny, les 12 et 13 juin.