" La Valse " fait tourbillonner les enchères
Lundi 12 juin 2017
La Nouvelle République, Vanina Le Gall
Pendant les enchères, hier après-midi, au château d'Artigny. Aymeric Rouillac mène les ventes entre la salle, les enrichissements via Internet et par téléphone. - (Photos NR, Hugues Le Guellec)
Une salle pleine. Sous les lourds lustres de château d'Artigny, hier après-midi, il faisait chaud. Là, au bout du marteau, Philippe et Aymeric Rouillac qui, lot après lot, ont procédé à leur vente aux enchères publiques.
Dans la salle, via Internet ou au téléphone, elles s'envolent. Ici, pour une pendule « devant laquelle l'histoire se fait » (elle était, il y a encore peu, dans la salle du conseil de guerre au palais de l'Élysée), là, pour un reliquaire d'une mèche de cheveux de Marie-Antoinette ou un piano forte qui appartint également à la reine, en route désormais pour la Belgique.
Une main qui se lève, un visage qui acquiesce et les œuvres changent de mains voire de pays contre, au minimum, des dizaines de milliers d'euros. Le Brésil, le Luxembourg, le Japon ou encore les États-Unis se partagent des morceaux d'histoire, des kilos de patrimoine… La France ne démérite pas.
La preuve ? Le lot 170, attendu de tous. La fameuse « Valse » de Camille Claudel restera bien dans l'Hexagone… et même dans la famille Claudel. Après une quinzaine de minutes d'âpres enchérissements après une mise à prix à 300.000 €, c'est la petite-nièce de la sculptrice tourmentée, petite-fille de son frère poète, qui remporte la vente pour un montant de 1.180.000 euros !
Un record pour une œuvre de cette dimension de l'artiste inspirée qui s'était finalement résolue à la draper pas si loin d'Artigny, au château de l'Islette.
Reine-Marie Paris, petite-nièce de Camille Claudel, a« cassé sa tirelire »pour acquérir « La Valse ». La sculpture restera en France.(Photos NR, Hugues Le Guellec)
Reine-Marie Paris clôt aussi cinquante ans de collection.
« Camille, c'est ma vie. J'ai commencé ma collection par une " Valse ". Je la termine par une autre. C'est la conclusion de tous mes efforts », explique la petite-nièce, émue, qui a vendu une grande partie de sa collection au musée Camille-Claudel, ouvert cette année à Nogent-sur-Seine (Aube). Cette fois, c'est sûr, « La Valse » ne restera pas cent ans dans un placard.
Vanina Le Gall