La pendule à l'Amérique par Deverberie
Vendredi 27 avril 2018
Le plus beau et le plus grand de ses modèles
Voir le 360°
Numéro 65 de la vente
Visite privée avec Philippe Rouillac
Exceptionnelle PENDULE de L'AMÉRIQUE par DEVERBERIE
en bronze ciselé, doré et patiné, à décor d'une Indienne chasseresse assise sur le fût du mouvement. Elle est vêtue d'un pagne de plumes, coiffée d'une couronne de plumes et parée d'un collier, de brassards de perles et de bracelets guillochés aux poignets et aux chevilles. Ses yeux et ses pendants d'oreille sont en verre émaillé. Un carquois et des flèches sont attachés dans son dos. Elle tient dans sa main droite un arc et dans la gauche une lance terrassant un alligator qui se trouve à ses pieds. L'animal est également doté d'yeux émaillés et possède une langue dorée en forme de flèche. Sa queue s'enroule autour d'un palmier qui se trouve derrière l'Indienne. Les palmes sont imitées par un bronze à vernis vert et agrémentées de fruits dorés.Le cadran est émaillé blanc et indique les heures et les minutes en chiffres arabes par tranche de quinze. Il est signé "DEVERBERIE et CIE à PARIS".
L'ensemble surmonte une arche décorée de feuillages à l'oiseau picoreur en bronze ciselé et doré et couverte de pastilles en émail bleu. L'arcature repose sur quatre pieds en jarrets de félins fixés sur un socle de marbre blanc supporté par quatre pieds toupie. Le balancier est décoré d'une scène ajourée de cortège de bacchanale encadrée de pampres de vigne et sommée de deux papillons.
Le dessin de cette pendule titré "l'Amérique" fut déposé par le fondeur-ciseleur Jean-Siméon Deverberie le 3 pluviôse An VII (22 janvier 1799). Il est conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France.
Fin XVIIIe - Début XIXe.
Haut. 62, Long. 42, Larg. 10 cm.
(accidents aux palmes, léger éclat sur un coin du socle de marbre).
Provenance :
- vente de la succession de Madame Plumel, veuve de Me Plumel commissaire-priseur à Orléans, au profit de l'oeuvre de la Couronnerie à Orléans, le 19 novembre 1983, par Me Félix Maison commissaire-priseur d'Orléans, successeur de Me Plumel.
- Grande collection orléanaise.
An EXCEPTIONNAL gilt and patinated bronze MANTEL CLOCK 'À L'AMÉRIQUE' signed 'Deverberie et Cie Paris' on the dial. Circa 1800.
LE MYTHE DU BON SAUVAGE
La Pendule à l'Amérique s'inscrit dans la vogue de l'exotisme propre au XVIIIe siècle. Les écrivains des Lumières, tels Jean-Jacques Rousseau qui évoque le mythe du "bon sauvage", participent de cette fascination pour l'Ailleurs, idéalisant une vie pastorale vue comme un nouvel Âge d'Or. Le Nouveau Monde est assimilé à son pendant mystérieux, l'Afrique. On retrouve ce même attrait en littérature, notamment dans les romans avec "Paul et Virginie" (1787) de Bernardin de Saint Pierre ou encore "Attala" (1801) de Châteaubriand. Dans les arts décoratifs, cet engouement se traduit par l'apparition des pendules dites "aux Nègres" ou, comme ici "aux Indiens". La peau sombre des indigènes est rendue par le bronze patiné qui offre un contraste très apprécié avec la dorure.Ayant commencé comme fondeur en 1788, Jean-Simon Deverberie devient bronzier spécialisé dans l'horlogerie après l'abolition des corporations par la loi d'Allarde en 1791. Il ouvre sa fabrique de pendules avec Jean Georges Hertzog. Sis rue Barbette à Paris en 1800, il est ensuite actif boulevard du Temple en 1804 et rue des Fossés du Temple en 1812-1820. Il présente en l'an VII (1799) des pendules dites à l'Américaine, "en fait des sujets mythologiques traités par des sauvages fondus en bronze florentins", selon Tardy. Cette allégorie de l'Amérique juchée sur une pendule Directoire est ainsi assimilée à une "Diane des eaux et des forêts". Deverberie doit sa réputation à ses modèles de pendules dites "aux Nègres", selon l'appellation de l'époque, aux figures de "l'Afrique" et de "l'Amérique".
Cette pendule est à notre connaissance le seul luxueux grand modèle signé par Deverberie identifié aujourd'hui. Un exemplaire semblable, mais au cadran signé "Aubineau à Strasbourg", a été vendu chez Christie's (vente à New York le 18 mai 1989, n°33). Des pendules similaires mais au socle différent sont visibles dans des collections publiques :
- au Musée du Nouveau Monde de la Rochelle, cadran signé Gréber à Paris.
- au Musée des Arts décoratifs François Duesberg à Mons, Belgique, au cadran signé "Invenit et fecit Deverberie rue Barbet à Paris".
Cédric Capliez
Bibliographie :
- Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule Française", éd. de l'Amateurs, 1997, pp. 348, modèle reproduit pp. 352-353.- Tardy, "Dictionnaire des Horlogers français", 1971. p. 184.
- Charlotte Vignon, "Deverberie & Cie: Drawings, Models and Works in Bronze", in "Cleveland Studies in the History of Art" vol. 8, 2003, p. 170-187, modèle reproduit p. 176, pl. 3.
Numéro 66 de la vente
Paire de CANDÉLABRES "aux NÈGRES" en bronze patiné et doré.
Les "NÉGRILLONS" soutiennent chacun deux bras de lumière en forme de cornes d'abondance. Ils sont vêtus d'un pagne à franges et parés d'un collier de perles en bronze doré, leurs oreilles sont percées et sont ornées de perles en verre émaillé. Ils reposent sur un socle imitant le fût d'une colonne dorique baguée, le tout porté par des pieds en jarrets de félins. Le n° 673 est gravé sur la base.
Haut. 47 cm.
Provenance :
- vente Paris, Gros & Delettrez 12 mars 2007, n°229.
- Grande collection orléanaise.
A pair of Empire gilt and patinated bronze Moors CANDLESTICKS.
Ce modèle reprend un dessin de Jean-Simon Deverberie conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale à Paris. Ayant commencé comme fondeur en 1788, Deverberie devint bronzier spécialisé dans l'horlogerie après l'abolition des corporations par la loi d'Allarde en 1791 et ouvre sa fabrique de pendules avec Jean Georges Hertzog. Sis rue Barbette à Paris en 1800, Deverberie est ensuite actif boulevard du Temple en 1804 et rue des Fossés du Temple en 1812-1820. Il est connu comme l'un des bronziers les plus fameux de son temps pour ses modèles de "bons sauvages" alliant la patine brune et dorée. On lui donne des pendules "à l'Afrique" dépeignant des Africains fantasmés, comme leurs pendants "à l'Amérique" figurant des Amérindiens idéalisés que l'on distingue par leurs parures de plumes.