Enchères et en livre
Lundi 16 décembre 2019
Le Magazine de la Touraine, Émilie Mendonça
À l’occasion de la sortie du livre Adjugé ! La saga des Rouillac, Aymeric Rouillac revient avec nous surles trente-cinq ans d’existence de la maison Rouillac, entre petite et grande histoire…Tête à tête... avec Aymeric et Philippe Rouillac
Les Rouillac père et fils, très fiers de présenter leur dernier ouvrage…
Photo de Pascal Avenet
Photo de Pascal Avenet
Chaque mercredi, dans le bureau tourangeau de la maison Rouillac, le même petit manège : des gens de toutes classes sociales, un objet entre les mains, attendent patiemment d'être reçus par Aymeric Rouillac, commissaire-priseur. Dans son bureau, celui-ci devra leur annoncer la nouvelle, bonne ou mauvaise : « Le commissaire-priseur est non seulement un passeur d'objets, mais aussi un passeur de mots, pour accompagner ces objets et leurs propriétaires, explique-t-il. Dans le cadre d'une estimation, il faut trouver les mots de l’intime, pour expliquer à une personne que l'objet auquel elle tient n'a pas la valeur escomptée, ou au contraire lui dévoiler que c'est un vrai trésor. »
Showmen, eux ? Allons !
Ces trésors cachés, Philippe et Aymeric Rouillac semblent en être devenus spécialistes. Un coffre du XVIIe siècle ayant appartenu à Mazarin découvert dans une maison familiale où il faisait office de... coffre à liqueurs ; une gourde de l'empereur Quialong qui jouait les cendriers d'appoint... Dans leur récent ouvrage Adjugé ! La saga des Rouillac, les chapitres dévoilent autant de surprenantes découvertes, où la petite histoire et la grande s'entremêlent à loisir.Mais tout le labeur du commissaire-priseur réside justement dans la (re) construction de l'histoire de chaque objet : « La vente n'est que la partie émergée de l'iceberg, poursuit Aymeric Rouillac. Le prix d'un objet importe peu, le plus important est pour nous de comprendre sa réelle valeur à travers son histoire, dont nous sommes les conteurs. » Si certains s'étonnent du côté showman d'Aymeric et de son père, Philippe, qui les différencie de la sobriété des Christie’s et autres Sotheby's, les deux spécialistes répondent : «Avant d'être hommeorchestre il faut être un chef d'orchestre polyvalent. » Au sein de leur entreprise de sept personnes, les deux commissaires jouent ainsi les inspecteurs en chef, qui n'hésitent pas à déléguer certaines recherches à leur réseau d'experts, ou au département d'Histoire de l'Art de l'université de
Tours, dans le cadre d'un partenariat fructueux.