Un petit café ?
Samedi 28 février 2015
Cette semaine Xavier de Maves interroge Me Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur sur « des tasses anciennes…qui viennent d’une famille de la haute noblesse ».
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Les deux tasses en porcelaine sont fines, elles doivent être très légères, la pâte translucide. L’aspect est vitrifié par un émail particulier dit « couverte », et ne se raye pas contrairement à la faïence. Blanches et or avec bordure dites listel au pied et sur le bord de façon échancrée. Le décor se limite à une initiale « G » sur des entrelacs. Elles portent une excellente marque de couleur verte : un « S » suivit de « 60 ».Il s’agit d’une production de Sèvres, pour le « S » sous le second Empire, précisément en 1860 pour « 60 ». Ce récipient peu évasé, réceptacle étroit, est caractéristique d’une tasse à café. Les tasses de Xavier ne sont pas rares : services abondants, cadeau de mariage type, complétant le service de table. Façonnées quasi industriellement au moule, elles ne sont pas plus recherchées des collectionneurs : absence de décor particulier, ou d’émaux de couleurs. Et malheureusement orphelines et sans tous tasses elles peuvent être chinées en bon état - sans fêle - pour moins de 20 €. Éléments d’un service, de 12 pièces minimum avec sucrier, pot à lait, et verseuse - plus bourgeois qu’aristocratique. Les couronnes en général ornaient les tasses des grands salons. Néanmoins, ces tasses ont été sans doute le témoin de bien de conversations, de secrets : « Vous prendrez bien un petit café ? »...Tendez l’oreille à Balzac, ou Labiche…les tasses vous parlent !