Vase aux jonquilles du printemps
Samedi 14 mars 2015
Cette semaine, Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, répond à Christian, de Vineuil, qui s’interroge sur un vase qu’il tient de son arrière-grand-mère.
Une marque en creux, composée d’un D et d’un B, sur une ancre marine, nous renseigne de façon satisfaisante : il s’agit de la marque de la manufacture de Bruyn à Fives, un quartier de Lille. Cache-pots, pichets, pots à tabac mais aussi jardinières et vases, dessus de cheminées, porte-parapluies sortent en grand nombre de cette entreprise à partir de 1887.Et en 1889 de Bruyn est récompensé d'une médaille à l'Exposition Universelle de Paris. Mais en 1917, un incendie ravage l'usine, et désorganise fortement la production.Si au début du XX ème siècle, la faïencerie employait quelques 150 ouvriers et s'étendait sur environ 1.4 hectare, elle en compte jusqu'à 400 à l'aube de la Première Guerre Mondiale. Sa production intéresse alors la poterie commune : ustensiles de cuisine et de table, objets divers allant du pot à fleurs jusqu’à la brique de chauffage, en passant par le vase de nuit, mais aussi les articles sanitaires et les ustensiles de ménage en grès commun, ou encore les cruches, vases, services à bières Vendue dans les années 1950, la faïencerie continue à produire avant d'être définitivement fermée en 1962.
Notre vase de production courante est une fabrication industrielle abondante et n’a jamais eu une grande valeur. Le même modèle était souvent commercialisé durant de nombreuses années et avec des présentations différentes à plusieurs milliers d’exemplaires : taille, choix des couleurs les différenciant les modèle classiques tel ce vase. On le retrouve dans les catalogues de vente de la Manufacture pendant 10 ans. Comptez 40 € en brocante pour les amateurs de barbotine en bon état, avec son accident le prix est plus symbolique : 10€. Alors il ne faut s’en priver pour présenter, recueillir les jonquilles du printemps, les cerisiers n’étant pas encore en fleurs - the must !