Un SMS fin XVIIIème siècle d'amour tendre
Samedi 23 mai 2015
Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur répond cette semaine à Sandrine qui l’interroge sur une broche ayant appartenu à sa grand-mère née en 1910 :
D’ailleurs ici sur cette broche ne déchiffrons nous pas comme signature sur la droite cet autre artiste du XVIIIème, Boucher ? François Boucher le premier peintre du Roi, le protégé de sa maîtresse la Marquise de Pompadour a décliné l’amour des Dieux et des Hommes avec grâce, virtuosité et légèreté. Nombreuses sont ses compositions décoratives. Travailleur infatigable, plus de 10 heures par jour, estimant avant sa mort avoir produit plus de dix mille dessins. Peintre mondain, portraitiste de talent, semi-officiel des femmes à la mode, épouses ou maîtresses des financiers. L’artiste travaillant à la fois, la gravure, le dessin et la peinture. La technique de cette broche semble être une gouache, ou une aquarelle. Son support papier indiquerait une œuvre commune, s’il s’agissait d’une fine plaque d’ivoire le prix en serait majoré. Mais quoiqu’il en soit nous ne sommes pas en présence d’une œuvre originale, authentique de Boucher mais d’une composition inspirée de Boucher. Le « d’ » avant le nom nous précise d’après. En conséquence son prix est des plus raisonnables autour de vingt euros en brocante. Broche du début du XXème siècle pour retenir un foulard noué ou au revers d’un corsage, clin d’œil à qui la regarde, phase préliminaires et peut être pour conter fleurette…qui sait ? Les voies de l’Amour sont nombreuses, multiples pour une coquette entre les deux guerres, libérée de son corset…Une broche engageante proche et lointaine des SMS d’aujourd’hui !