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Un trésor agricole du Lot mis aux enchères en Indre-et-Loire

Mardi 21 mai 2024

La Dépêche du Midi, Aouregan Texier

La maison Rouillac met aux enchères la coupe du concours agricole del 873 à un agriculteur lotois. Ce trophée sera vendu lors d'une grande vente aux enchères ce dimanche en Indre-et-Loire.

Entre des tableaux de Pierre-Auguste Renoir, Picasso ou encore Jan Brueghel l’Ancien, se cache un trésor Lotois. La coupe du concours agricole de 1873 décernée à Monsieur Louradour, un agriculteur lotois, est mise aux enchères ce dimanche. Comme chaque année, la maison Rouillac organisé une prestigieuse vente aux enchères au château d'Artigny (Indre-et-Loire). 139 objets seront exposés, comme par exemple le scooter utilisé par le Président François Hollande pour rejoindre incognito, galamment, l’actrice Julie Gayet, du Palais de l’Elysée à la rue du Cirque, au Jour de l’an 2014.

Et parmi tous ces lots, la maison de vente propose ce trophée lotois. « C’est assez exceptionnel. C’est une très grande
pièce, chargée d’histoire », confie Philippe Rouillac, l’un des commissaires-priseurs. Ce trophée est coiffé d’une ronde-bosse de la déesse Cérès reposant sur un socle avec l’inscription « Concours général agricole de Cahors / Décernée à Mr Louradour à Mirandol ». La coupe présente un décor estampé de quatre scènes des travaux des champs légendées « Pâturage, moisson, vendange, labourage ». Le bord est souligné de l’inscription « Ministère de l’agriculture du commerce et des travaux publics MDCCCLXXIII ».

Neuf kilos d’argent

Ce trophée a été décerné en 1 873 à l’occasion du concours agricole de Cahors. C’est l’un des premiers remis en France,
après la défaite de 1 870. II devient, donc, le symbole de la renaissance française.
« Cela montre que la France était la première puissance agricole européenne », affirme Philippe Rouillac. Le concours s’inscrit dans une volonté de valorisation des produits de l’agriculture, à la suite de celui organisé depuis 1843 à Poissy, puis sous le Second Empire, et qui se prolonge aujourd’hui porte de Versailles. Remettant cette « coupe d’argent d’une valeur de 3 500 francs à Monsieur Louradour du domaine de Mirandol pour les magnifiques résultats obtenus [...], par la mise en pratique, depuis plus de vingt ans, des principes de la science agricole enseignée à Grignon », le Préfet du Lot souligne « qu’au sortir des épreuves qui ont si douloureusement assombri les années précédentes, au milieu des circonstances ces graves du temps présent, n’est-ce pas un consolant et fortifiant spectacle que celui du fécond travail des agriculteurs de France ? ». II est retrouvé trace de ces propos dans la presse de l’époque.

L’exploitant de la commune de Martel est récompensé de la prime d’honneur du prix cultural de première catégorie. « Il fournissait de la viande rouge aux cuisines de l’Élysée pour les grands repas de gala. C’était bien plus qu’un agriculteur lotois », confie le commissaire-priseur. « La particularité de cette coupe : elle comporte neuf kilos d’argent pour 65 centimètres, c’est très riche. De plus, elle est dans son état originel, rien n’a été cassé, tout est en place », poursuit Philippe Rouillac. Le trophée a été réalisé par Charles Christofle, grand orfèvre du XlXe siècle. Les sculpteurs Eugène Capy et Pierre-Louis Rouillard ont également collaboré à la réalisation de cette importante pièce d’orfèvrerie.

Ce n’est pas la première coupe dans ce style que la maison Rouillac met aux enchères. Le commissaire-priseur conclut :
« C’est la deuxième coupe que l’on reçoit. Celle-là, c’est une personne cadurcienne qui nous l’a confiée. II faudrait
que le trophée retourne dans le Lot. Peut-être que Cahors ou la Région pourrait se pencher là-dessus. De nombreux modèles, que d’autres départements ont obtenus, sont exposés dans des musées
».

Estimation : entre 10 000 et 15 000 euros.
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