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À l’heure pour les élections européennes

Samedi 08 juin 2024 à 07h

Cette semaine, l’un de nos fidèles lecteurs de Pierrefitte-sur-Sauldre soumet à notre expertise une montre de gousset. C’est l’occasion pour Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous en dire plus sur l’histoire et la valeur de cette pièce d’horlogerie.



L’objet de cette semaine est une montre de poche au boîtier doré dont le cadran émaillé blanc porte la mention « Union Horlogère ». Les heures sont indiquées en chiffres arabes et les minutes à l’aide de pointillés en relief. Enfin, cette montre adopte une forme ouverte (dite Lépine en hommage à l’horloger du même nom), sans couvercle de métal pour protéger le verre. Elle semble disposer d’un porte-montre permettant la transformer en montre-bracelet.

La montre est un excellent exemple de transmission des savoirs et des techniques. Apparue dès le XVIe en Allemagne autour de Nuremberg, elle se diffuse ensuite dans toute l’Europe, où l’humanisme alors en vogue au sein des cours princières favorise le goût pour les sciences et les mécanismes d’ingénierie. On retrouve une importante production de montres autour de la Cour de France et préceisément à Blois, mais aussi en Italie et en Allemagne. La France reste l’un des principaux lieux de production de montre avec les innovations de Breguet, Lépine ou encore Cartier. Le retour des persécutions subies par les Protestants avec la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 vont les incliner à se réfugier en Suisse, notamment à Genève, ce qui explique la place prédominante de la Confédération Helvétique dans la création horlogère mondiale. La marque de votre montre, cher lecteur, est indiquée sur son cadran : « Union Horlogère ». Fondée en 1883 à Bienne par des fabricants suisses regroupés au sein d’une même société afin de faciliter les achats et les exportations à l’international avec des filiales dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, elle fut l’un des principaux producteurs de montres de poche entre la fin du XIXe siècle et les années 1910. Tombée progressivement dans l’oubli après Première Guerre mondiale, elle renaît au tournant des années 2010.

Votre montre est intéressante à plusieurs titres, notamment parce qu’elle semble se situer à la charnière entre deux périodes entre la vogue des montres de poche et celle des montres bracelets. Toutefois, différentes questions restent en suspens et un examen physique pourrait s’avérer nécessaire pour déterminer son état général, même si elle est en état de marche comme vous nous l’avez précisé, il faut également vérifier le matériau du boîtier avec l’éventuelle présence de poinçons et, le poids de la montre. En attendant d’éclaircir ces points, il nous faut rester prudent sur l’estimation, qui pourrait à minima s’élever à quelques centaines d’euros en vente aux enchères si elle était en or et, à diviser par dix si elle n’est qu’en métal doré. Un prix raisonnable pour ne pas vous retrouver comme le lapin blanc de Lewis Carroll en ce dimanche d’élection.
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