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Le commissaire-priseur, acteur du retour d'objets d'exception dans leur lieu d'origine

Samedi 20 juillet 2024

Les nouvelles tendances du marché de l'art, Julie Chaizemartin

Le 4 octobre 2020, à Rouillac (Vendôme, Loir-et-Cher) les enchères se sont envolées jusqu'à 500.000 euros pour un petit médaillon à l'effigie de Louis XIV (estimé 50.000 euros). Offert par le roi de France à l'intrépide corsaire malouin Alain Porée, ce minuscule morceau d'histoire était resté dans la famille du marin depuis toujours.

La crainte symbolique des commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac ? Qu'il soit adjugé à un enchérisseur anglais ! Mais l'histoire a bien fait les choses car si la ville de Saint-Malo a vu son opportunité de préempter dépassée par l'escalade des enchères, c'est finalement Jacky Lorant qui a obtenu le précieux bijou, entrepreneur mécène, breton et, surtout, natif de Saint-Méloir-des-Ondes, comme Alain Porée ! Les commissaires-priseurs ne pouvaient pas rêver mieux. L'heureux acquéreur a déclaré vouloir prêter l'œuvre à des expositions afin de mettre en lumière sa valeur patrimoniale.

Des histoires comme celle-ci, le monde des enchères en regorge car c'est aussi l'un des rôles principaux du commissaire-priseur que d'être acteur de la découverte d'objets d'exception. Et quand ceux-ci retrouvent leur écrin d'origine, le maître du marteau prend l'habit d'historien et d'acteur de la conservation du patrimoine. Une facette de son métier que n'est pas tant mise en valeur comparativement à l'aspect plus mercantile de son activité. Cependant, depuis l'émergence dans le débat public des questions de restitution, notamment vers les anciens pays colonisés, le commissaire-priseur se retrouve plus fréquemment dans la position inédite du médiateur, du négociateur, voire du diplomate, entre intérêts privés et revendications publiques. [...]
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