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Un catalogue complètement timbré !

Samedi 20 juillet 2024 à 07h
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Cette semaine, Claude de Blois nous interroge sur un ancien catalogue de timbres Thiaude de 1962. L’occasion pour Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous parler philatélie.



En cette période estivale, nombre de vacanciers envoient encore des cartes depuis leurs lieux de villégiature. Ces cartes transportées par voie postale permettent aussi de voyager avec les timbres provenant de destinations parfois lointaines collés sur leurs revers.

L’objet de cette semaine n’est pas un album de timbres mais un catalogue destiné à fournir une cotation des timbres pour les collectionneurs et amateurs. Cet ouvrage fournit une classification selon le type de sujet et d’autres informations comme le nombre d’impressions, les variations, et le prix en fonction de l’état. On remarque que ce catalogue est abîmé sur la tranche et que ses couvertures et ses pages semblent roussies.

La philatélie, qui est l’étude et la collection des timbres, est fortement liée aux transformations du service postal au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. S’il existe des services d’envoi de courrier depuis la plus haute Antiquité, il appartenait toutefois au destinataire de régler les frais de ce service parfois très coûteux. De ce fait, nombre d’entre eux étaient amenés à refuser leur courrier faute de pouvoir s’acquitter de la somme demandée. Afin de lutter contre ce phénomène, l’Anglais Rowland Hill rédigea un rapport visant à réformer le système postal en 1837. Sa proposition consistait à inverser le système en faisant payer une taxe postale à l’expéditeur, constatée au moyen d’un timbre collé sur le pli en guise de justificatif. Ce timbre ne pouvait servir qu’une fois et son utilisation était constatée par un tampon posé par le service postal, qui l’oblitérait. Le premier timbre postal moderne est émis en 1840 pour la somme d’un penny ; orné du profil de la reine Victoria dessiné sur un fond noir, il est surnommé « Black penny ». Ce système sera copié dans le reste du monde malgré les résistances initiales des différents systèmes postaux. Il sera adopté en France en 1849, où le prix de port-payé sera fixé à 20 centimes de francs.

Cette invention donne rapidement naissance à un nouveau domaine de collection : « la timbrologie » qui deviendra la « philatélie » du grec « philos » (ami) et « ateleia » (exemption de taxe). Ce terme est attribué à Gustave Herpin, qui l’utilise pour la première fois dans un article publié en 1864. Pour répondre aux demandes des collectionneurs, différents libraires et collectionneurs publient alors des ouvrages comme Oscar Berger-Levrault, qui est considéré comme l’inventeur du catalogue de timbres en 1861, ou Yvert et Tellier qui publie leur premier catalogue en 1896.

Votre exemplaire, Claude a été réalisé par un autre éditeur, Thiaude qui fut en activité de 1927 à 1984. Toutefois, votre catalogue reste de faible valeur compte tenu de son état général et de son important tirage à l’époque. Aux enchères, on pourrait l’estimer entre 5 et 10 euros. Une somme certes modeste, mais qui vous permettra d’envoyer quelques cartes pour renouer avec cette tradition estivale.
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