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Que valent leurs trésors ?

Lundi 02 septembre 2024

Le Courrier de l'Ouest, Antoine Richard

Le commissaire-priseur Brice Langlois était présent hier à Thouars, à l'orangerie du château, pour réaliser une journée d'expertise gratuite. II ne repartira pas les mains vides ...


Dans l'émission Affaire Conclue, sur France 2, j'ai vu un homme gagner 2000 € alors que le commissaire-priseur avait estimé l'objet à 200 €. Tout est possible ! », raconte avec le sourire Christian Duval, en quittant l'Orangerie du château, à
Thouars. Hier, il est venu prendre part à une journée d'expertise organisée par la maison Rouillac, basée à Tours (Indre-et-Loire) et Vendôme (Loir-et-Cher). Une entreprise familiale renommée qui a plusieurs enchères dépassant le million d'euros à son actif.
Notamment un coffre de Mazarin vendu aux enchères au prix de 7 311 000 € à un musée aux Pays-Bas.
Un montant exceptionnel, bien loin du potentiel des objets dénichés à Thouars par Brice Langlois, commissaire-priseur salarié de la maison Rouillac. « Depuis ce matin, ça n'arrête pas. Nous avons environ trois personnes en rendez-vous toutes les trente minutes. Ça prouve qu'il y avait une nécessité de venir ici à Thouars », lâche tout sourire Brice Langlois.
« Ça ne valait rien, mais maintenant on le sait » Derrière lui, sur une table, on retrouve les objets que certains ont décidé de lui confier pour une mise aux enchères. « Nous avons un tableau d'un paysage de l'Orne en Normandie, peint sur une toile à l'huile avec en guise de signature Paulémileh Pissarro. II s'agit de Paul Émile Pissarro, un des descendants du célèbre peintre Camille Pissarro. Tous les deux sont des artistes impressionnistes », raconte Brice Langlois.
Lors de la mise aux enchères, cette œuvre devrait normalement se vendre au-delà du millier d'euros selon l'expertise du commissaire-priseur.
Un peu plus loin sur la table, on retrouve « des bijoux de famille, de la vaisselle, une lampe en verre et en bronze d'Yves Lohé. » Plus surprenant encore, un « vide-poches réalisé par le céramiste Roger Capron à Vallauris. Une commune célèbre pour l'attachement que lui vouait Pablo Picasso. »
De belles trouvailles, mais tout le monde n'a pas un trésor dans son grenier. À l'image de Christian et de son livre ancien parlant de Jeanne d'Arc. En sortant, il le concède : « Ça ne valait rien, mais au moins maintenant on le sait ». Ils sont plusieurs, comme lui, à être repartis aussi chargés qu'à leur arrivée. Loin d'être une fatalité car pour beaucoup, ce jour d'expertise était justement l'occasion de savoir ce que valent des objets qui bien souvent les encombrent. Comme ce couple, qui souhaite rester anonyme, venu avec un sac Ikea, la célèbre marque suédoise d'ameublement, « pour brouiller les pistes » affirment-ils en rigolant.
« On connaît la maison Rouillac de nom. Puis quand on regarde l'émission Affaire Conclue sur France 2, on est plein à se dire qu'on devrait peut être regarder dans notre grenier. Nous, on a eu de nombreux objets qui viennent d'héritage et dont on ne sait pas quoi faire. Dans notre sac, il y a deux tableaux. Un qui représente un chat et un autre un paysage », explique le couple venu pour la première fois rencontrer un commissaire-priseur.
Des tableaux, des couteaux, de la musique
Eux aussi ont tenté. Un autre couple a présenté un objet en lien avec la musique. « On n'en vend pas, mais si vous avez un juke-box par contre. »
« Je l'ai donné. » « Ah c'est dommage, ça se vend bien. » Pour la prochaine fois, ils le sauront. Tout comme ces retraités qui espéraient vendre des couteaux en ivoire. « II nous a dit qu'ils n'ont plus droit de les vendre. »
II faudra retenter sa chance. Car, oui, la maison Rouillac risque bien de revenir faire un tour du côté de Thouars comme l'a suggéré Brice Langlois durant l'après-midi. Preuve que le patrimoine thouarsais, qu'il soit visible de tous ou dans un grenier, a vraiment du potentiel !
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