« La Petite Fille à barbe » part à Tokyo

La Nouvelle République

Cette oeuvre de Lavinia Fontana (1552-1614), pionnière de la peinture à la Renaissance italienne et artiste d’exception, rejoindra les collections de l’un des plus grands musées d’Asie, apportant ainsi un témoignage émouvant et rare de l’art
féminin de la Renaissance, expliquent les commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac, présents en Loir-et-Cher et en Indre-et-Loire. Le modèle, Antonietta Gonsalvus, est atteint d’hypertrichose, c’est-à-dire une pilosité faciale excessive.
Rappelons qu’une autre version de la toile est conservée dans la chambre de Catherine de Médicis, dont Antonietta était une protégée, au musée du château royal de Blois.

Le tableau de Lavinia Fontana avait suscité un vif intérêt en France lors de son apparition dans l’émission Envoyé Spécial présentée par Élise Lucet à l’hiver 2023. Découvert chez un modeste retraité de Bourgogne, son prix de vente record à 1.550.000 € avait surpris le grand public. Présentée au printemps 2024 lors de la Foire de Maastricht, après une restauration minutieuse, la peinture avait captivé une nouvelle fois les amateurs d’art du monde entier, marquant un moment fort de cette édition, précise encore la maison de vente Rouillac.

Un lien historique avec le Japon

Le commissaire-priseur Aymeric Rouillac souligne l’importance des relations durables entre la maison de vente et le marché japonais : « Notre relation avec le marché japonais est profonde et historique, depuis la vente exceptionnelle d’une oeuvre de Foujita en 1989, “ Chat et Liliums ”, qui avait atteint 1,7 million de francs, jusqu’à la vente record en 2023 de “ T.34 ” de l’artiste Gutai Kazuo Shiraga, pour 1,8 million d’euros, sans oublier la vente de l’objet japonais le plus cher de tous les temps : un coffre en laque du 17e siècle ayant appartenu au cardinal Mazarin acquis par le Rijksmuseum d’Amsterdam contre 7,3 millions d’euros. Ces collaborations renforcent notre engagement à promouvoir et valoriser les relations culturelles franco-japonaises. »