Faire de l'ancien avec du moderne

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Les arts du XVIIIe sont toujours à l’honneur au siècle suivant. En témoigne cette garniture, réalisée vers 1845 par le bronzier Louis-Auguste Marquis, qui célèbre de grands noms de la discipline. Associé de 1838 à 1844 à Gilbert-Honoré Chaumont (1790-1868), le bronzier Louis-Auguste Marquis connaît dès 1839 le succès avec une médaille en bronze à l’Exposition des produits de l’industrie française. Après 1844, Chaumont prend sa retraite et Marquis s’installe au 25 de la rue Chapon à Paris, puis, sous le second Empire, au 66, boulevard de Strasbourg. Il occupe toujours avec brio sa charge de principal fournisseur des palais royaux et impériaux, et livre les maisons Giroux et Beurdeley. Il diversifie sa production avec des pastiches, notamment Louis XV et Louis XVI, très appréciés par la bourgeoisie du second Empire désireuse d’imiter les fastes passés. Ainsi, les têtes de bélier de cette garniture s’inspirent des créations de Pierre Gouthière (1732-1813). Mais les impressionnantes garnitures de cette époque profitent également des inventions modernes. Au XIXe siècle, le bronze doré se multiplie à la faveur de nouvelles techniques comme celle, en 1827, de la dorure par électrolyse, évitant les vapeurs toxiques du mercure. De même, notre décor est apposé sur des vases réalisés en métal, sans doute de la tôle dont le procédé de fabrication au laminoir date de 1859. Ils sont recouverts d’un vernis bleu, en partie effacé, imitant l’aspect de la pierre.

VENDÔME 41
2, rue Albert-Einstein - Vendredi 21 mars à 14 h - Tableaux,
mobilier et objets d’art : fonds de propriétés - Samedi 22
mars à 14 h - Tableaux, mobilier et objets d’art -
Rouillac OVV, 02.54.80.24.24. Voir Gazette no 9.

Lors de la vente du vendredi, comprenant la dispersion d’une propriété du Limousin, plus de 200 lots prendront le chemin des enchères : un programme classique marqué tant par la présence d’un Buste de femme en bronze d’Henri Plé (1 500/ 3 000 €) que par celle d’une spectaculaire paire de porte-parapluie de la seconde moitié du XIXe, à décor impressionniste de Les arts asiatiques feront l’ouverture de rideau le samedi. Il faudra envisager 3 000/4 000 € pour une Jeune femme et enfant dans un palanquin porté par deux hommes (…), un groupe en ivoire de l’époque Meiji, et 18 000/25 000 € pour une paire de petits cabinets dits du « Shui-hu-Zhuan » du règne de Qianlong, en laque polychrome en relief sur fond d’or. Parmi les meubles anciens, on relèvera la présence d’un secrétaire à abattant Louis XVI, estampillé par Dautriche, en placage de bois exotiques et marqueterie de cubes, à 2 000/3 000 €. On montera enfin à 12 000/18 000 € pour une garniture de cheminée de style Louis XVI, par Louis-Auguste Marquis. V