UN COFFRE D'EXCEPTION MIS AUX ENCHERES
Mercredi 22 mai 2013
France 3, Dominique Pouget
Reportage sur la vente du Grand Coffre de Mazarin lors de la 25eme vente aux enchères de Cheverny, le 9 juin 2013.
Un coffre d'exception mis aux enchères à Cheverny,
par Vanessa Hirson
Un important coffre en cèdre du Japon ayant appartenu à Mazarin sera vendu aux enchères le 9 juin au château de Cheverny dans le Loir-et-Cher. Mise à prix : 200 000 euros.Son pedigree et son histoire en font un meuble unique, dans l’histoire de l’art. Ce coffre en cèdre du Japon a été découvert en début d’année par le commissaire priseur Philippe Rouillac.
« C’est un moment marquant de l'histoire des arts. C'est le plus beau, le plus grand et le plus prestigieux meuble connu de cette époque. Peut-être aussi le plus recherché ».
Après de multiples recherches, l’ADN du coffre parle : c’est une des pièces maîtresses de la collection privée du cardinal Mazarin (17ème siècle) dont on avait perdu la trace. A l’origine il était une commande passée en 1640 aux ateliers impériaux du Japon par la Compagnie hollandaise des Indes et vendu aux enchères à Amsterdam.
Devenu un bar !
Le meuble orné de fleurs de magnolias, aux finitions en or et en argent, a appartenu jusqu’en 1970 à un ingénieur français de la Shell Petroleum. Le coffre suit alors les pérégrinations professionnelles de son propriétaire à travers le monde.Installé depuis 1986 dans le Val-de-Loire avec son coffre, cet ingénieur l’avait transformé en bar. Il fut baptisé par ses enfants de « bar à papa »
Quatre exemplaires dans le monde
Quatre coffres comme celui-ci avaient été achetés à Amsterdam, en janvier 1658, pour le Cardinal Jules Mazarin. À leur vente, les coffres sont séparés. Le petit est acheté par le musée Victoria et Albert à Londres. Le « bar à papa » est acheté par Sir Trevor Lawrence. Il le chérit, l'expose généreusement et lui consacre même un ouvrage.Puis il sera vendu en 1916 à un homme politique britannique, Sir Clifford Cory. La trace de ce coffre disparaît en 1941, lors du décès du baronnet, pendant la bataille d'Angleterre.
Les recherches ont permis de le retrouver dans les collections du Docteur Zaniewski à Londres, avant qu'il ne quitte le territoire britannique vers 1970 et finisse dans les bagages de cet ingénieur français du Val-de-Loire.