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L'INTIMITÉ DE RATEAU

Vendredi 13 juin 2014


La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Armand-Albert Rateau (1882-1938), vers 1920-1925,
paire de chauffeuses "Aux Palmiers" en hêtre mouluré, sculpté et doré, 82 x 53 x 65 cm.
Estimation : 50 000/80 000 €. Lundi 16 Juin, Cheverny. ROUILLAC SVV.


Authenticité et originalité seront les maîtres mots d’un ensemble de créations d’Armand-Albert Rateau dispersées au château de Cheverny. Provenant de la succession du fils aîné du décorateur, François Rateau, quelques oeuvres d’art graphique, des objets d’art de diverses signatures et des meubles, en totalité réalisés par Rateau, seront présentés aux collectionneurs passionnés par ce grand créateur d’époque art déco. La plupart des lots ont garni ses appartements privés, situés au 17, quai Conti.

L’artiste, qui ne travaillait que sur commande, permettait à ses clients de visiter sa boutique située au rez-de-chaussée de son hôtel particulier, mais aussi son appartement à l’étage, afin de les séduire dans ce cadre magique. Proposés lors de cette vente, le vase cornet monté en lampe en cuivre, issu d’un travail de dinanderie de Jean Dunand et décoré de lignes sinusoïdales ainsi que de points (20 000/30 000 €) trônait dans la salle à manger, et une paire de fauteuils curule en poirier noirci (20 000/40 000 €) agrémentait son salon. Le bois brut dominera cet ensemble, à l’image d’un bureau lyre de type « 7098 » en chêne cérusé de forme droite sur lequel les petites-filles de l’artiste firent leurs devoirs (70 000/90 000 €). À côté de ses créations en bronze et en métal, très courues du marché pour leur luxe, celles en bois rappellent plutôt la sphère intime voire familiale. Ainsi, un salon de jardin type « 6388 » en chêne mouluré, sculpté et cérusé d’époque 1927 provient d’une maison de campagne de la famille (20 000/40 000 €). On conclura ce tour d’horizon par ces deux chauffeuses (photo) en hêtre doré et sculpté, à dossier cabriolet en hotte souligné d’une bordure imitant un plissé à l’antique et aux pieds fuseau sculptés à la manière d’un tronc de palmier. Voilà qui rappelle l’une des plus belles commandes d’Armand-Albert Rateau, réalisée pour la couturière Jeanne Lanvin et destinée à son hôtel particulier du 16, rue Barbet-de-Jouy, entre 1920 et 1925. Une note de raffinement des plus séduisantes !
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