Pour sabrer le champagne
Samedi 03 janvier 2015
Cette semaine Christian, de Vineuil, soumet à Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, la photographie d’un sabre dont il souhaite connaître l’origine.
Une lame très courbe et une poignée renversée à son extrémité suffisent à décrire dans les grandes lignes un tel sabre. Ces caractéristiques de base se retrouvent dans nombre de pays, du Nord de l’Afrique au Nord de l’Inde en passant par l’Iran et la Turquie. En Occident, - en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne en particulier - on les retrouve surtout à la ceinture des officiers de cavalerie de la Grande Armée. Ils ont une liberté totale pourcette coquetterie puisque sous l’Empire, aucun règlement ne leur impose un sabre en particulier. Certains sont de production exotique mais les manufactures européennes en fabriquent également, et en nombre.
Malgré les marques inscrites sur la lame, impossible de la rattacher à un fourbisseur connu. La poignée est en bronze, la calotte ornée d’un motif rayonnant. La fusée en bois était autrefois filigranée de laiton. La garde, composée de deux quillons à enroulement feuillagé est centrée d’une coquille. N’ayant pas de photographie de la lame au complet, il nous est impossible de la décrire. L’important dans ce cas, est que la pointe ne soit ni cassée, ni retaillée.Malheureusement, cette arme très usée et incomplète, car sans fourreau, ne possède pas la moindre caractéristique d’un sabre de qualité. Ne provenant pas d’Orient, il a certainement été réalisé pour un officier désargenté, au plus tôt dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ne comptez pas plus de 60 € en brocante. Adieu l’Égypte et les batailles napoléoniennes !
Avec un peu de témérité, peut-être pourrez-vous lui redonner du prestige en le maniant habilement aux côtés d’une bouteille de Champagne… Bonne Année !!!