Fikret Moualla
Dimanche 12 novembre 2023
Nature morte, 1953 et Au comptoir, c.1960.
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Fikret Moualla, Portrait
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Fikret Saygi Moualla (Turc, 1903-1967)
Nature-morte aux fruits, 1953
Nature-morte aux fruits, 1953
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Fikret Saygi Moualla (Turc, 1903-1967)
Au comptoir, c. 1960
Au comptoir, c. 1960
La vie de Fikret Moualla a constamment oscillé entre pulsions et révolution
. Fils d’un haut fonctionnaire de l’Empire Ottoman, il préfère d’abord embrasser une carrière de footballeur, à l’instar de son oncle. Hélas, ses ambitions sont brisées par un accident le rendant inapte à la pratique sportive professionnelle.Son goût pour les arts, développé d’abord au Lycée de Galatasaray, se voit confirmé lors de son voyage en Europe, débuté en 1920. Il s’ouvre aux mouvements d’avant-garde tels que le fauvisme et l’expressionnisme, mais sa santé mentale fragile le force à passer plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, qui se présentent comme « une sorte de retraite où il pouvait continuer à peindre ».
De retour à Paris en décembre 1938 ou janvier 1939, après plusieurs années dans son pays natal, Fikret Moualla s’installe à Pigalle avant de déménager dans le 14e arrondissement. Le début de sa reconnaissance par le marché de l’art survient autour de 1950. Mais à son habitude, il entretient des relations conflictuelles avec ses marchands, ne pouvant promettre aucune exclusivité. « J’aime par-dessus tout la liberté » : tels sont les mots qui résonnent durant toute sa vie.
Il parvient pourtant à obtenir de l’aide, à commencer par celle de Fernande Anglès, qui a notamment collectionné les deux œuvres que nous présentons. Rencontrée à Cannes, elle prend Fikret Moualla sous son aile à partir de 1959 ou 1960. Suite à l’attaque qui le laisse hémiplégique en 1962, sa bienfaitrice l’accueille à son domicile avant de l’envoyer à Reillanne, où elle possédait plusieurs maisons. C’est là qu’il passe les dernières années de sa vie et meurt en 1967.
Offertes par Madame Anglès à son aide-ménagère, nos deux œuvres de Moualla traduisent chacune une période de la vie de l’artiste : la puissance picturale des années 50 et les compositions plus douces de la décennie 1960.