Charles Lapicque

Méphistophélès et Faune II, 1953

Charles Lapicque aurait pu devenir un maître de l’abstraction.

Il n’en fut rien. Malgré les appels et les regrets de la critique, Lapicque préfère s’emparer « des beautés naturelles qui s’offrent à ses yeux » et revenir à la figuration. Mais l’œuvre de Lapicque n’est pas une reproduction fidèle de la réalité, mais plutôt une transcription influencée par ses travaux scientifiques portant sur l’optique.

« Il faut nous défaire d’une idée qui nous est chère, à savoir que l’art serait la transcription d’une certaine vision que nous aurions de ce monde, vision qui découlerait tout naturellement de notre tempérament, du climat où nous vivons, de notre race, etc. ».

D’un point de vue technique, Lapicque est donc un artiste inclassable dans le spectre de l’histoire de l’art. Il profite toutefois d’un répertoire et d’une culture classiques, convoquant les thèmes et les figures antiques et littéraires. « Faune II » et « Méphistophélès » sont toutes deux inscrites dans cette démarche, que d’autres peintres avaient entreprise avant lui, à l’instar de Delacroix. Peintes en 1953, elles composent la nouvelle série de Figures alternant personnages mythologiques et historiques.