Glorieuse monnaie
Samedi 01 octobre 2016
Cette semaine, Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, répond à Raymond qui lui écrit de Naveil, persuadé de posséder une pièce ayant « beaucoup de valeur ».
Les pièces commémoratives apparaissent dans l’Empire romain. Outil de propagande politique, elles célèbrent généralement la soumission d’un ennemi ou exaltent la puissance d’un Dieu protecteur. En Occident, cette pratique s’est limitée à l’émission de « pièces de largesses » jetées au peuple à l’occasion, par exemple, du couronnement du monarque. Ce sont les médailles qui seules avaient un rôle commémoratif.
L’émission de telles pièces devient commune aux nations européennes à la fin du XIXe siècle. Toujours en métal précieux, elles honorent le plus souvent une nation ou un souverain. Il faut attendre les années 60 pour assister au véritable essor des monnaies commémoratives. Le plus souvent en or et en argent, elles font le bonheur des collectionneurs, mais également d’investisseurs qui y voient un intérêt financier.
Gravées et frappées par la Monnaie de Paris, elles portent la marque du graveur général des monnaies. Ici, l’abeille correspond à Pierre Rodier, qui occupe ce poste de1994 à 2001. L’occasion d’adresser un clin d’œil à Jacques Devigne, dernier Prix de Rome en gravure de médaille qui réside en Vendômois.
Nombre de pièces sont toujours frappées en or et argent aujourd’hui et elles rivalisent d’inventivité : patine, émaillage polychrome, incrustations d’hologrammes, de pierres, de verre… ! Les pièces courantes commémorent aussi très régulièrement de grands évènements, et de plus en plus souvent ! En 2016, l’ensemble des pays de la zone euro en a émis 30 ! En France, une pièce de deux euros a été mise en circulation à l’occasion de la coupe d’Europe de football et vous découvrirez avant la fin de l’année le profil de François Mitterrand pour l’anniversaire des 100 ans de sa naissance.