FR
EN

Médailles antiques ou en toc ?

Samedi 27 juillet 2024 à 07h
Précédent

Cette semaine, Carole, une fidèle lectrice soumet à l’expertise de notre commissaire-priseur un ensemble de médailles commémoratives. C’est l’occasion pour Aymeric Rouillac d’aborder cet or après le quel courent les athlètes des Jeux Olympiques, et de vous souhaiter une belle trêve estivale en attendant de retrouver vos demandes d’expertises en septembre.



Maintenant que les jeux sont ouverts, les athlètes de tous les pays arrivé en France peuvent s’affronter afin de décrocher la médaille d’or. Ces « petits disques de métal, donnés en récompense pour des vertus, des talents ou des services plus ou moins authentiques » sont en effet la récompense des vainqueurs. Les médailles examinées aujourd’hui, arborent pour certaines, les profils de divers souverains tels que Henri IV, Louis XV ou encore Napoléon Ier et pour les autres des scènes allégoriques. Numérotées, elles sont présentées sur un plateau de feutre vert. Une plaque fixée sur le plateau indique qu’il s’agit de « Médailles de prix Louis XV à Napoléon Ier, 1973 ». Un document explicatif les accompagne.

L’histoire de la numismatique est l’histoire des monnaies et médailles. Elle remonte à l’Antiquité lorsque les empereurs romains faisaient frapper des médailles pour célébrer des hauts faits : victoires militaires, jubilés impériaux ou encore alliances politiques, en guise de cadeau diplomatique. Il s’agit d’une récompense de prestige, source d’honneur pour le médaillé. Après sa quasi-disparition au Moyen-Age, la frappe de médaille revient à la Renaissance. Antonio di Puccio Pisano, dit Pisanello, réalise une médaille commémorative vers 1438 pour la visite de l’empereur byzantin Jean VIII Paléologue, au concile de Florence. Le présentant de profil sur l’avers et à cheval au revers, elle célèbre cet évènement contemporain majeur. Les souverains européens font ensuite procéder à de nouvelles frappes pour commémorer leurs sacres, alliances ou mariages. C’est également à cette période que la médaille prend un rôle de récompense octroyée au gagnant de certains concours, comme ceux organisés par les différentes académies fondées au XVIIe siècle. Elle est instituée comme récompense pour les vainqueurs dès premiers Jeux Olympiques modernes en 1896.

Si les médailles sont un important objet de collection, plusieurs facteurs entrent en compte pour quantifier leur valeur ; notamment leur caractère original. Concernant vos médailles, Carole, différents éléments laissent supposer qu’il s’agit de refrappes modernes. Le recours au bronze en particulier, alors que les originales pouvaient aussi être en argent, voire en or, mais aussi, le plateau daté de 1973 laissent penser qu’il s’agit de refrappes commémoratives, comme celle réalisée par la Monnaie de Paris. Cette date de 1973 coïncide ainsi avec l’année où celle-ci s’est tournée vers la frappe d’art, tandis que la production courante était transférée à l’usine de Pessac. Votre collection est complète sur ce plateau, ce qui constitue un avantage. On peut raisonnablement estimer l’ensemble autour de 200 euros. Cette somme vous permettra de vous offrir une place pour les épreuves qualificatives des JO de Paris par exemple !
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :