Lot 360
BAGUE en or à chaton bombé, rond, bordé d'émail bleu et blanc et orné d'une tresse de cheveux châtains roux protégée par un cristal. Au dos du chaton est gravée l'inscription : "Veri capilli infel(icis) Lud(ovici) XVI, die 21 jan(uarii) 1793" ("cheveux du malheureux Louis XVI, le jour du 21 janvier 1793").
Parfait état. Angleterre, 1793 ou peu aprés.
Un des privilèges du bourreau était de vendre les cheveux coupés pour dégager la nuque des condamnés. Louis XVI ne fit pas exception et cette opération fut faite au pied de l'échafaud dressé sur la place de la Révolution (l'actuelle place de la Concorde) le 21 janvier 1793.
Après l'exécution (qui eut lieu à 10h22) les aides de Samson procédèrent à la vente des cheveux. (cf. Evelyne Lever, "Louis XVI", Fayard, 1985, p. 666 : "on se précipitait vers la guillotine pour se tremper les mains dans le sang de la victime expiatoire ; on se partageait ses vêtements, on achetait ses cheveux que le bourreau avait gardés... ").
On sait également qu'avant de partir pour le supplice, il remit un paquet de ses cheveux et de ceux de sa famille à son fidèle valet Cléry (cf. "Mémoires sur le Temple de Cléry", Paris, éd. F. Didot, 1864, p. 105-6, une note précise que les cheveux furent envoyés à Monsieur, frère du Roi, alors en Angleterre).
Des Anglais étaient présents à Paris ce jour-là, comme du reste pendant les tous débuts de la Révolution ; l'abbé Edgeworth de Firmont qui accompagna le Roi au supplice était d'ailleurs anglais. Il ne regagna son île qu'en 1796 où il se rendit auprès de Monsieur.
Des cheveux conservés du Roi sont visibles au Musée Carnavalet à Paris, ils sont, comme le confirment les historiens, châtain roux.
Ce type de bagues reliquaires est typiquement anglais (cf. Stephen Twycross, cité à Londres en 1800) et de cette époque (cf. C. Oman, "British rings", 1974, 90 E, datée 1795 ; cf. Martha Gandy Fales, "Jewelry in América", 1995, p. 104, datée 1800 ; cf. A. Ward et alia, "La Bague", 1981, n°279).