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28ème VENTE GARDEN PARTY

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Lot 9
PAIRE de BOUCLES d'OREILLES en or gris 750 millièmes, à décor rayonnant, le centre orné d'une ÉMERAUDE rectangulaire à pans coupés - de près de 3 carats chacune - entre des DIAMANTS ronds et baguettes.
L'une gravée 18527.

Travail étranger.
Vers 1960.
(système à pince, manque des diamants rectangulaires).

Poids brut : 31 g.

Chaque émeraude est accompagnée d'une étude de traitement du L.F.G., n° 315485 et 315486, en date du 21/12/2015, précisant :
- présence modérée d'une substance incolore dans les fissures (huile)
- dimensions : 9.2 x 7.6 x 6.1 mm environ pour l'une et 9.5 x 7.7 x 5.7 mm pour l'autre.

Provenance : bijou offert par Charlot à sa femme Oona.

White gold EARRINGS set with a rectangular EMERALD between DIAMONDS.

Charlie Chaplin a cinquante-quatre ans lorsqu'il épouse, le 16 juin 1943, Oona O'Neill. Âgée d'à peine dix-huit ans, la fille du dramaturge et prix Nobel Eugene O'Neill est déshéritée par son père tandis que la presse traite Charlot de Barbe-Bleue. Or, après trois mariages malheureux, celui-ci a enfin trouvé la femme-enfant qu'il avait toujours recherchée et le bonheur vainement poursuivi. Sacrifiant sa carrière prometteuse de comédienne, Oona se consacre exclusivement au bien-être de son époux, lui apportant paix et stabilité. Ils ont huit enfants et connaissent trente-quatre ans d'harmonie malgré l'exil en Suisse, les déceptions professionnelles et les épreuves. Après leurs décès, des bijoux partagés, cette paire de boucles d'oreilles revient à leur plus jeune fille, Annie - qui la conserve jusqu'à nos jours.
Adjugé : 16 000 €
PAIRE de BOUCLES d'OREILLES en or gris 750 millièmes, à...
Lot 9
Lot 21
MONTRE À COQ en or de trois tons. Le dos est ciselé de guirlandes de fleurs et de chêne, palmes, rubans noués et coquille. Il est centré d'un médaillon ovale émaillé polychrome figurant un portrait de dame de qualité. Cadran émaillé blanc indiquant les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes. Coq ajouré de rinceaux. Le boîtier numéroté 7652 porte un poinçon "IT".

Première moitié du XIXe.

Le mouvement signé "Lépine / à Paris".

Diam. 4 cm. Poids brut : 59,8 g. (usures, fêles et petit manque au portrait)

Notre montre est retenue par une CHÂTELAINE en or de quatre tons centrée d'une miniature de dame, sous verre, dans le goût de la fin du XVIIIe. Elle est richement ciselée et ajourée de colonnes, acanthes et fleurons. Le crochet en fleur de lys stylisée est suspendu par trois chaînettes articulées ornées de fleurettes.

Poinçon tête d'aigle, style Louis XVI, fin XIXe.

Haut. 8, Larg. 3 cm. Poids brut : 23,2 g.

Dans un écrin postérieur monogrammé "CF".

Cette montre est peut-être une production tardive de la maison Lépine. Ainsi, entre 1800 et 1814, une nouvelle numérotation est employée "avec des numéros se situant dans les 6 000". À partir de 1814, "les montres sont seulement signées Lépine à Paris" et après 1820, "la maison Lépine passe entre les mains de différents propriétaires". (Chapiro, 1988, p. 49)

Provenance :
- selon un papier manuscrit, la première propriétaire de cette montre est Madame Burgevin, de Rabelais, née vers 1770-1780. C'est elle qui serait représentée sur la miniature présente au dos du boîtier.
- par descendance, château de l'Aiglerie, près d'Angers.

A gold and enamel open faced WATCH with CHÂTELAINE. Mid-19th century ?
Adjugé : 1 100 €
MONTRE À COQ en or de trois tons. Le dos...
Lot 21
Lot 44
Jean DESPRÉS (1889, Souvigny - 1980, Avallon)
Trois COUVERTS en argent poli et martelé. Le cuilleron et le fourchon sont martelés au revers et ornés d'une queue-de-rat polie. Fourchette à trois dents. La spatule est ornée d'un motif lancéolé et monogrammée en relief "LP".

Poinçons Minerve et du Maître-orfèvre.

Long. 21 cm.
Poids : 582 g.

Provenance : collection particulière, La Roche-Guyon.

A set of three hammered silver FLATWARE by Jean DESPRÉS.

Bibliographie :
- M. Gabardi, "Jean Després : Bijoutier et orfèvre entre Art Déco et modernité", éd. Norma, Paris, 2009, un modèle similaire de couvert (c. 1926) reproduit p. 190 et un dessin préparatoire pour des couverts (c. 1945-1950) en page 195.
- Philippe Guégan, "Jean Després 1889-1980", éd. Galerie Flore, Paris, 2006, un autre modèle de couvert semblable au notre (vers 1945-1950) est illustré p. 82.

Orfèvre, créateur de mobiliers, d'objets et de bijoux Art Déco, Jean Després (1889-1980) débute sa carrière dans les années 1920. Son oeuvre s'inscrit dans un retour à la ligne pure et géométrique, puisant ses sources d'inspiration dans l'art japonais, les arts africains, les ballets russes de Diaghilev et les avancées de la machine. Després atteint son apogée dans les années 1930 lorsqu'il répond avec brio aux désirs esthétiques de son époque. Comme d'autres "bijoutiers-artistes", il suit la mode de la "note blanche" : renonçant aux pierres précieuses, mettant en valeur le motif, la ligne, les jeux de texture et de reflets de l'argent. Le métal précieux est ainsi privilégié pour son élégance et son coût plus raisonnable.

Les pièces d'orfèvrerie de Jean Després sont signées avec la même délicatesse, s'inscrivant dans la lignée de la grande manière française. Si les premières années de sa carrière sont marquées par le cubisme, il arrondit progressivement les formes et martèle le métal, livrant de nombreuses commandes officielles, telle la "plume d'or" offerte à Jean Cocteau. Ses couverts de table aux manches larges et aux arêtes saillantes font l'objet d'un travail long et minutieux. Parmi leurs traits caractéristiques : queue-de-rat au revers du cuilleron et fourchette à trois dents.
Adjugé : 3 000 €
Jean DESPRÉS (1889, Souvigny - 1980, Avallon)
Trois COUVERTS en argent...
Lot 44
Lot 68
Francis PICABIA (Paris, 1879 - 1953)
"Effets de soleil sur les bords de l'Étang de Berre ", 1905.

Huile sur toile, signée en bas à gauche et datée 1905.
Étiquette sur le châssis, inscription manuscrite de légende, date et 3 numéros.

Haut. 73,5, Larg. 92 cm. (sur sa toile d'origine, petite restauration).

Francis PICABIA. "Sun effects on the banks of the Etang de Berre." Oil on canvas. Signed and dated 1905.

Bibliographie
- P. Calté, W.A. Camfield, B. Calté, C. Clements, A. Pierre, "Francis Picabia Catalogue Raisonné Vol.1 1898-1914", Mercatorfonds, Bruxelles, 2014, p. 232, n°214, reproduit en noir et blanc.

Expositions
- 1907, Paris, Galerie Haussmann, "Picabia", n°55, reproduit au catalogue ;
- 1909, Paris, Hôtel Drouot, n°22, reproduit au catalogue.

Provenance :
- Vente Gustave Danthon, directeur de la Galerie Haussmann, Hôtel Drouot, 8 mars 1909, n°22 ;
- Collection Henri et Cécile Boulard de Villeneuve, Paris, par descendance.

"On se promène dans les paysages de Picabia, on y vit, on y pense, on y rêve".
Roger-Milès, préface au catalogue de l'exposition Picabia, Galerie Haussmann, Paris, 1905.

Exécutée en 1905, cette peinture aux couleurs vibrantes se situe dans la phase impressionniste de l'œuvre de Francis Picabia. Artiste éclectique il n'aura de cesse de bousculer les codes de la peinture et surprendre ses plus ardents collectionneurs en changeant régulièrement de manière. En ce début de siècle, Picabia est fortement inspiré par les grands maîtres de l'impressionnisme comme Sisley, Monet ou encore Pissarro. Sa technique renvoie moins à la nature qu'à des clichés de paysage. La composition est cadrée comme une photographie et notre tableau pourrait s'apparenter à une carte postale, tout en restituant avec virtuosité les effets de mistral et de lumières propres à la région de Martigues et de l'étang de Berre.

"L'impressionnisme fut le cordon ombilical qui me permit de développer mes poumons, d'apprendre à marcher, alors l'horizon idéal devint pour moi l'aventure de chaque œuvre entreprise... J'ai travaillé des mois et des années en me servant de la nature, en la copiant, en la transposant"
(A. Le Brun, " À tombeau ouvert ", Cat. exp Francis Picabia, Musée d'art Moderne de la Ville de Paris, 2002.)

Picabia est à ce moment-là reconnu et fêté par la critique et le public. Jeune artiste virtuose, il produit plus d'un millier de toiles entre 1899 et 1908. En 1905, le galeriste Gustave Danthon expose à la Galerie Haussmann plus de 60 œuvres de ce jeune artiste prometteur dont notre tableau.
Ses toiles plaisent à un public fortuné et Danthon lui organise deux nouvelles expositions en 1907 et en 1909. Parallèlement Picabia est exposé avec succès à Berlin, Londres, Munich et Barcelone.

C'est en 1909 que l'artiste effectue sa première rupture stylistique et se tourne peu à peu vers le synthétisme de l'art moderne en rejoignant les artistes de la Section d'Or. Danthon décide de vendre les œuvres de l'artiste qu'il possède dans son stock lors d'une vente mémorable à l'Hôtel Drouot, le 8 mars 1909, lors de laquelle tous les lots trouvent preneur.

Achetée lors de cette vente par un couple collectionneur de l'artiste, Henri et Cécile Boulard de Villeneuve, elle-même cousine germaine de Picabia, cette toile est restée dans leur descendance et trouve pour la seconde fois en plus d'un siècle le chemin des enchères.
Adjugé : 72 000 €
Francis PICABIA (Paris, 1879 - 1953)
"Effets de soleil sur les...
Lot 68
Lot 70
Attribué à Francis PICABIA (Paris, 1879-1953)
Tauromachie, c. 1925-1927.

Huile, platre et encre sur panneau, signée en bas à droite.

Haut. 76,5 Larg. 107cm.

Le comité Picabia sollicité à propos de cette œuvre n'a pas souhaité, en l'état actuel de ses connaissances, se prononcer à son sujet. Elle ne figurera pas dans le catalogue raisonné de l'artiste actuellement en préparation.

Provenance : collection Jean-Martin-Roch, abbaye de Pierredon, par descendance.

Attributed to Francis PICABIA. Bullfight. Signed oil on panel. From the Martin-Roch collection.

Rouillac.com, le plus :
- " Les Picabia de Martin-Roch " : Un dossier complet avec les références bibliographiques en collaboration avec Brice Langlois et Clothilde Mari, historiens de l'art du master de l'Université de Tours, 2016.
- Docteurs A. Bouvier et O. Bobin, " Analyse scientifique par datation carbone 14 et par microscopie électronique à balayage ", C.I.R.A.M., Pessac, 2015, qui conclue : " La datation du support et les pigments utilisés sont compatibles avec l'attribution présumée de l'œuvre ".

Les " espagnolades " de Picabia s'appréhendent comme une première étape de son retour à la figuration, tout en l'inscrivant dans la grande tradition ibérique : depuis Goya jusqu'à Picasso en passant par Manet. À un premier dessin de Toréador publié en 1917 dans la revue 391, répondent des expositions à Paris à la galerie La Cible en 1920, puis à la galerie Dalpayat à Limoges, avant celle consacrée presque exclusivement aux " espagnolades " en 1923 chez Danthon. Enfin, Picabia propose au cercle nautique de Cannes en 1927, une nouvelle série d'œuvres inspirées de l'Espagne, qui plaisent à la bourgeoisie mondaine qu'il fréquente depuis son installation dans le sud de la France. Composée géométriquement, notre Corrida met en valeur le combat entre le picador et le taureau, excluant toute forme de compassion. Cette composition est à rapprocher de celle de la Course de taureaux exposée à la galerie Briant-Robert en novembre 1927, son format étant semblable à d'autres corridas de Picabia, comme celle vendue en 2008 à Londres (vente Christie's, Londres, 4 février 2008, n°152).
Estimation : 80 000 €
Attribué à Francis PICABIA (Paris, 1879-1953)
Tauromachie, c. 1925-1927.

Huile, platre et...
Lot 70
Lot 71
Attribué à Francis PICABIA (Paris, 1879-1953)
Le dresseur d'âne, c. 1926-1928.

Crayon, encre, aquarelle et rehaut de gouache signé en bas à gauche.

Haut. 47, Larg. 56 cm.
(contrecollé dans un montage carton).

Le comité Picabia sollicité à propos de cette œuvre n'a pas souhaité, en l'état actuel de ses connaissances, se prononcer à son sujet. Elle ne figurera pas dans le catalogue raisonné de l'artiste actuellement en préparation.

Provenance : collection Jean-Martin-Roch, abbaye de Pierredon, par descendance.

Attributed to Francis PICABIA. The donkey trainer. Signed crayon, ink and watercolour. From the Martin-Roch collection.

Rouillac.com, le plus : " Les Picabia de Martin-Roch " : Un dossier complet avec les références bibliographiques en collaboration avec Brice Langlois et Clothilde Mari, historiens de l'art du master de l'Université de Tours, 2016.

Au Dresseur d'animaux du Salon de 1923 (Centre Georges Pompidou, Paris), ultime manifeste DADA tournant en dérision le dressage des artistes au profit d'un art unique, notre Dresseur d'âne, datant de la fin de la décennie, illustre le retour de Picabia à la figuration. Un homme masqué agrippe la queue d'un âne, qu'il menace d'une trique de sa main droite. Par un mouvement de ruade l'animal tente d'échapper à son dresseur dans un paysage désertique. Si le traitement en silhouette de l'homme rappelle les grandes œuvres des années 1922-23 comme la Feuille de vigne (Tate, Londres) ou la Nuit Espagnole (Musée Ludwig, Cologne), la position du dresseur est explorée dans de nombreux dessins de 1927 le Lever de soleil, ou le Cirque (Galerie Beaubourg), tandis que le mouvement de l'âne est à rapprocher d'une huile sur carton non titrée vers 1923-1928, exposée en 1970 au Salomon R. Guggenheim à New York.
Estimation : 40 000 €
Attribué à Francis PICABIA (Paris, 1879-1953)
Le dresseur d'âne, c. 1926-1928.

Crayon,...
Lot 71
Lot 101
PAIRE d'ANGES aux bras tendus et aux jambes surélevées. Les mains pincées tenant anciennement un portrait ou blason au-dessus d'un élément architectural.

Marbre sculpté en haut relief.

Travail de qualité, probablement italien, du XVIIe.

Haut. 100, Larg. 60 cm.
(accidents, restaurations).

Provenance familiale Borghese, puis château de la Vallée de la Loire, collection du Président Giscard d'Estaing.

Pair of ANGELS with outstretched arms and elevated legs in carved marble. Presummé from the Borghese Family, then Loire Valley Castle, collection of President Giscard d'Estaing.

UNE PAIRE D'ANGES BAROQUE ITALIENNE

Notre paire d'anges est sculptée en haut-relief dans un marbre blanc, probablement de Carrare (Toscane). Les deux anges sont strictement symétriques dans leur composition : que ce soit au niveau des jambes, avec la jambe arrière pliée comme pour poser le pied sur un élément architectural ; au niveau du visage, qui est tourné de trois-quart vers le spectateur ; au niveau des ailes ou encore au niveau de la position des bras et des mains qui semblaient tenir quelque chose. Cette gestuelle des mains, avec les doigts pincés, est comparable à des œuvres antiques, telles la Vénus d'Arles (découverte en 1651) ou encore la Vénus de Capoue (découverte en 1750), montrant l'influence des œuvres antiques sur la production artistique lors de leur redécouverte. Nos deux anges sont couverts d'un drapé à la taille, couvrant leurs sexes. Leur chevelure bouclée et leurs visages potelés montrent un modelé prononcé et des angelots bien en chair, malgré une certaine raideur du corps. Ils présentent un corps et un visage plus proche de l'âge de l'adolescence que de l'enfance, ce que renforce la grande taille des ailes.

L'usage d'anges en paire dans la production artistique débute en Europe dès le XVIe siècle. C'est le cas notamment dans les décors de châteaux français comme à Fontainebleau (1540-1545), ou de façon très similaire pour le balcon de l'officialité à Tours (1521). On retrouve de nombreuses paires d'anges tenant un blason, un portrait ou un phylactère en Italie aux XVIIe et XVIIIe siècles dans l'architecture religieuse, au-dessus des tombeaux, retables, autels et baldaquins. Le Cénotaphe d'Adrian Vryburch par François Du Quesnoy (1629) ou encore celui des sépulcres de Baldassare Pio (1643) et d'Angelo Pio (1649) par Gian Lorenzo Bernini sont des exemples marquant des générations de sculpteurs. Ce goût se poursuit aux XVIIe et XVIIIe siècles, que ce soit dans les décors de châteaux, comme dans la cage d'escalier de Maisons-Lafitte par Philippe de Buyster (1645-1650) ou dans les édifices religieux tel qu'à Saint-Pierre de Rome avec le monument funéraire de Maria Clementina Sobiesiy de Pietro Bracci (1742).

Notre paire d'anges proviendrait, d'après la tradition familiale, d'une demeure de la famille Borghese. Celle-ci lance au XVIIe siècle de grands chantiers de construction, de restauration et de rénovation. C'est le cas notamment de la Villa Borghese à Rome construite en 1607 et rénovée en 1770, du Palais Borghese sur le Quirinal construit en 1560 et rénové en 1614, de la Villa Mandragone rénovée par les Borghese en 1616-1618, mais aussi des monuments pour l'église Santa Maria Maggiore en 1622. À l'occasion de ces constructions et rénovations, la famille fait appel à de grands artistes comme Le Bernin, qui a probablement inspiré cette composition dont nous n'avons pu retrouver avec précision l'origine.

Cette étude a été réalisée avec le concours de Clothilde Mari et d'Alexandre Posson, étudiants du Master d'Histoire de l'Art de l'Université François Rabelais à Tours.
Estimation : 20 000 € ~ 30 000 €
PAIRE d'ANGES aux bras tendus et aux jambes surélevées. Les...
Lot 101
Lot 104
COFFRET "de NEPTUNE" en bronze doré ajouré de rinceaux, de fleurs et de lambrequins. Le couvercle bombé est orné d'un cartouche feuillagé figurant Neptune dans son char tiré par deux chevaux et accompagné par deux dauphins. Chacun des quatre panneaux latéraux est orné de fleurs de lys dans les coins, de têtes de mascaron sur les côtés et des grandes armes de France en façade et à l'arrière. Il repose sur quatre pieds gaines figurant des harpies ailées terminées par une griffe de lion. Il ouvre par une serrure prise dans les armoiries.

France, milieu du XVIIe.

Haut. 96 Larg. 138 Prof. 72 mm.
(des deux pieds droit ressoudés, le pied avant gauche restitué).

Rouillac.com, le plus : vue à 360°.

French gilt bronze "NEPTUNE" BOX ornamented with openwork foliage, flowers and mascaron. Mid-17th century.

Les coffrets à bijoux sont l'apanage des dames les plus fortunées. Le coffre dit d'Anne d'Autriche en or repoussé et ciselé fait ainsi l'orgeuil des collections publiques (Louvre, MS159). La Princesse de Conti pose fièrement devant sa table de toilette avec un coffret bombé semblable au notre sur une gravure par Habert conservée à la Bibliothèque nationale. L'iconographie de notre scène au char de Neptune est à rapprocher d'une plaque en émaux datée de 1633 par François II Limousin, conservée au Musée du Louvre (MR2510). Un autre coffret de forme, iconographie et dimensions comparables au nôtre, mais en écaille et orné du char d'Apollon, s'est vendu récemment pour un prix record (Paris, vente Tajan, 17 décembre 2014, n°25). La présence des armes de France associées au double cordon de la croix de Saint-Michel et celui deviné du Saint-Esprit sous une couronne fermée ne laisse pas de doute quant à la qualité du commanditaire de ces deux coffrets : royale !
Adjugé : 15 000 €
COFFRET "de NEPTUNE" en bronze doré ajouré de rinceaux, de...
Lot 104
Lot 110
LA FUITE EN ÉGYPTE.
Peinture sur vélin extraite d'un livre d'heures.

Pays de Loire, fin du 15éme siècle (vers 1490)

Feuille Haut. 22,3, Larg. 16,8 cm.

Provenance : manoir de la Roche-Musset, Cinq-Mars-la-Pile.

Cette miniature, de belles dimensions, illustre le début de Vêpres. Elle représente dans sa partie supérieure, Marie et l'enfant Jésus conduits par Joseph lors de la fuite en Égypte ; en arrière-plan sur fond bleuté, une rivière et des collines arborées ouvrent une intéressante et peu habituelle perspective.

La robe de Marie est agrémentée de rehauts d'or liquide soulignant le travail du drapé.
La partie inférieure de la composition, coupée par l'antienne de Vêpres, est chargée des armes de la famille Monthefelon : entre deux hommes sauvages peints en camaïeu d'or : " de Gueule à six écus d'or ordonnés 3, 2, 1. "

La peinture est placée dans une composition architecturale typique des débuts de la Renaissance, ornée de part et d'autre de phylactères où s'inscrit la devise " En passent temps "

Au verso sur un très riche encadrement travaillé à l'or et aux gouaches rouge et bleu, figure une autre devise liée par un lac d'amour " Amis sont "

Cette luxueuse miniature sur vélin est aux armes de la famille Monthefelon, originaire d'Anjou. Un précieux livre d'heures illustré par le Maître de Luçon (vers 1425), portant le nom et les armes de Anne de Monthefelon est conservé dans le fonds ancien de la ville de Bourges.

Bel exemple de l'art de la miniature des Pays de Loire, probablement d'Angers, dans un parfait état de fraîcheur.

Expert : J. Paul Veyssière. Tél. 06 08 92 50 37.
Adjugé : 5 000 €
LA FUITE EN ÉGYPTE.
Peinture sur vélin extraite d'un livre d'heures.

Pays...
Lot 110
Lot 117
Paul de VOS (Hulst, 1591 - Anvers, 1678) et atelier
Chasse au sanglier.

Toile.

Haut. 162, Larg. 239 cm.
(restaurations).

Provenance :
- probablement le tableau passé en vente à Londres, Christie's, le 11 décembre 1981, n°64 (207 x 347,7 cm), depuis remis à la dimension initiale. Ce tableau appartenait dès 1740 au deuxième duc de Portland à Bulstrode House au nord-ouest de Londres. Il était enregistré dans les Welbeck catalogues ("catalogue of the pictures beloging to his Grace the Duke of portland, at Welbeck Abbey") de 1861 (sous le n°470 comme Snyders), et de 1936 (n° 409, comme attribué à de Vos).
- collection David et Herta Ogilvy, château de Bonnes, Vienne.

Paul de VOS and his workshop. Boar hunt. Canvas frome the Ogilvy collection.

Reçu maître à la Guilde de Saint-Luc d'Anvers en 1620, Paul de Vos obtient des commandes de tableaux de chasses et de batailles d'animaux, dans des dimensions monumentales, de la part de l'Empereur du Saint-Empire romain germanique, du roi d'Espagne, du duc d'Aershot. Comme son beau-frère Snyders, il collabore avec Rubens, et en retient la fougue et le mouvement baroque, la tension frénétique de l'action, comment rendre dynamique ses compositions. Ici, le sanglier est assailli par la meute et se débat, la violence de l'action contrastant avec le calme paysage vallonné où elle a lieu. Suivant son habitude stylistique personnelle, le peintre a opposé les valeurs foncées de la bête aux tons clairs de chiens.
Adjugé : 16 000 €
Paul de VOS (Hulst, 1591 - Anvers, 1678) et atelier
Chasse...
Lot 117
Lot 120
Jan Davidsz de HEEM (Utrecht, 1606 - Anvers, 1683-84)
Nature morte au roemer, crabes, écrevisse et fruits sur un entablement, dans le fond un paysage.

Panneau de chêne, deux planches non parquetées, portant la marque d'Anvers.
Signé en haut à gauche "J. D. Heem f. 1642". Porte un monogramme R sur la lame du couteau.

Haut. 40,5 Larg. 45 cm.
(restaurations anciennes).

Provenance : vente collection Rafe Hall, Galerie charpentier (Me Maurice Rheims - Expert : M. Robert Lebel), 2 décembre 1955, n°30, reproduit, 2.024 000 francs, par descendance.

Jan Davidsz de HEEM. Still life with Roemer glass, crabs, crayfishes and fruits. Oak panel signed and dated 1642.

Bibliographie:
F. Meijer : "Landscape details in still-life paintings by Jan Davidsz. de Heem", in Liber Amicorum Marijke de Kinkelder, Collegiale bijdragen over landschappen, marines en architectuur, La Haye, 2013, p. 254 et page 263 (listé comme e), l'illustration p. 265. reproduit le détail du paysage.

Notre tableau sera inclus au catalogue raisonné de Jan Davidsz de HEEM en préparation par Monsieur Fred Meijer.

Jean Davidz de Heem est reconnu comme l'un des plus importants peintres de natures mortes du XVIIe siècle. Il a travaillé alternativement entre les Pays-Bas et Anvers, ce fait de lui un intermédiaire entre les écoles flamande et hollandaise. Si son œuvre comprend essentiellement des natures mortes sur des nappes ou des entablements, il est l'un des premiers à chercher à les ouvrir sur l'extérieur. Les somptueuses tables de banquets du Metropolitan Museum (vers 1639) et du Louvre (1640) en sont les premiers exemples, avec la présence d'une trouée de ciel sur le côté gauche, suivi de celle du musée de Bruxelles (1641) où figure une colonnade. Notre nature morte, plus petite et plus intime, est posée devant une fenêtre rectangulaire laissant voir une colline boisée, où l'on devine une église parmi les arbres, sous un ciel vespéral.
Adjugé : 75 000 €
Jan Davidsz de HEEM  (Utrecht, 1606 - Anvers, 1683-84)
Nature...
Lot 120
Lot 121
BARGUENO dit aussi "ESCRITORIO DE SALAMANCA" de forme rectangulaire en noyer et os. L'abattant est orné d'une serrure à double moraillon et de neuf ferrures ajourées et dorées à décor de lions et rosaces disposés sur un velours cramoisi, et de six coquilles de Saint-Jacques de Compostelle. Poignées latérales. Il ouvre sur treize tiroirs rectangulaires verticaux et horizontaux et un vantail central en noyer sculpté polychrome et doré rehaussé d'incrustations d'os peint. Façades aux portiques architecturés à colonnettes torses, frontons et motifs géométriques. Boutons de tirage en forme de coquille.

Travail espagnol du premier tiers du XVIIe.

Haut. 53, Larg. 125, Prof. 57 cm. (usures, petits accidents et restaurations d'usage).

Sur un PIÉTEMENT à patins avec montants à colonnes cannelées rudentées et torsadées reliées par une entretoise à arcatures et colonnettes. Tirettes avec prises en forme de coquille de Compostelle.
Style Haute Époque. XIXe.

Haut. 85, Larg. 90, Prof. 54 cm.
Haut. totale : 139 cm.

Provenance : collection particulière d'une propriété XVII-XVIIIe, Tours.

A wrought iron, bone and walnut BARGUENO on an associated STAND. Spain, 17th century.

Un modèle similaire à notre écritoire, daté vers 1620 est conservé au Musée des Arts Décoratifs de Madrid et reproduit dans Maria Paz AGUILO ALONSO, El Mueble en Espana Siglos XVI-XVII, Madrid, éditions Antiqvaria, 1993, p. 289. Il fait partie d'un groupe de meubles de même type, dit "escritorio de Salamanca, conservés au Musée de la Cathédrale de Leon, dans la collection Pinquier et dans la collection Almenas et Balaguer. Un autre écritoire conservé dans l'ancienne collection Berenguer à Badajoz présente un abattant au décor extérieur semblable. Ce dernier est illustré dans l'ouvrage précédemment cité en page 291.
Adjugé : 5 000 €
BARGUENO dit aussi "ESCRITORIO DE SALAMANCA" de forme rectangulaire en...
Lot 121
Lot 122
NEVERS. Vase balustre couvert en faïence émaillée bleue et manganèse sur fond blanc. Décor sinisant de scènes d'offrandes dans un paysage fantaisiste. Le piédouche est orné d'une frise de ferronneries et soleils. Deux importantes anses torsadées adoptent un motif bleu dit "à la bougie". Le couvercle représentant un chinois se reposant sur un massif rocheux est surmonté d'une prise en toupie émaillée bleue. Marque "D" ou "A" en bleu.

Seconde moitié du XVIIe.

Haut. 54, Larg. 38 cm.
(petites égrenures)

Provenance : collection particulière, Blaisois.

Bibliographie : "L'oeuvre des faïenciers français du XVIe à la fin du XVIIIe siècle", Hachette, 1966 : un vase d'ornement au décor sinisant et aux anses torsadées similaires daté de 1670 conservé au Musée de Nevers est reproduit p. 78.

NEVERS covered VASE in glazed faience with a blue and manganese Chinese style décor. Second half of the 17th century.

Inspirés par les nombreuses porcelaines chinoises à décor bleu et blanc importées depuis le début du XVIIe siècle, les faïenciers nivernais sont les premiers en France à orner leurs pièces du "décor chinois". Au camaïeu bleu et blanc adopté par d'autres manufactures françaises et hollandaises, ils n'hésitent pas à joindre des rehauts de manganèse. Les peintres mettent en scène des personnages au type asiatique dans des paysages nés de leur imaginaire fertile. En effet, contrairement aux Hollandais, rares sont les Français ayant séjourné au Pays du Levant. Pour représenter les habitants de l'Empire du Milieu, ils s'inspirent librement des gravures diffusées par les explorateurs et les missionnaires jésuites. Le décor moucheté dit "à la bougie" ou "truité", caractéristique de la production nivernaise, désigne les taches disséminées sur un fond contrasté, rappelant les taches que peuvent former les coulées de cire de bougie.
Adjugé : 2 700 €
NEVERS. Vase balustre couvert en faïence émaillée bleue et manganèse...
Lot 122
Lot 127
BUREAU DE PENTE galbé et marqueté toutes faces de bois de rose, palissandre et bois teintés. Décor de bouquets de roses, feuillages, rubans, et sur l'abattant, d'instruments de musique. L'abattant foncé d'un cuir pourpre découvre un compartiment, six tiroirs et deux plateaux coulissants. Le bureau repose sur quatre pieds cambrés.
Garniture de bronzes ciselés et dorés tels qu'entrée de serrure et sabots feuillagés.

Estampillé B. PERIDIEZ et JME.
Brice Péridiez, dit Péridiez le Père, (mort en 1757) est reçu maître avant 1738.

Époque Louis XV (restaurations d'usage).

Haut. 90, Larg. 85, Prof. 45,5 cm.

Provenance : collection particulière, Versailles.

A Louis 15 gilt-bronze mounted rosewood and stained wood marquetry BUREAU DE PENTE stamped B. Péridiez and JME.

Bibliographie:
- P. Kjellberg, "Le mobilier français du XVIIIe siècle: Dictionnaire des ébénistes et menuisiers", Paris, éd. l'Amateur, 2002, pp. 683-685.
- F. de Salverte, "Les ébénistes du XVIIIe siècle", Paris, F. de Nobele, 1962, p. 257.

Reçu maître à Paris avant 1738, Brice Péridiez dit Péridiez le Père (mort en 1757) réalise dans son atelier rue du Faubourg Saint-Antoine de beaux meubles Louis XV ornés d'une riche marqueterie de bois de violette et bois de rose à décor de fleurs et feuillages. Ce décor naturaliste probablement inspiré des natures mortes hollandaises du XVIIe siècle témoigne de sa virtuosité. Notre bureau de pente offre un décor marqueté similaire à une table de salon du même ébéniste vendue à Londres (vente Sotheby's, 22 juin 2005, n°136). Brice Péridiez laisse également des bureaux plats, des armoires, des secrétaires, des coiffeuses et de petits meubles. Deux belles armoires Louis XV en bois de rose et panneaux de laque de Chine portant son estampille sont répertoriées dans l'ancienne collection de Mademoiselle de Choiseul. Disposée sur trois lignes, son estampille est reconnaissable entre toutes et se distingue de celles de ses deux fils ébénistes : Louis et Gérard Péridiez. Ainsi, le musée du Louvre conserve une belle commode à deux vantaux de Gérard, tandis qu'une table de toilette par Louis est au château de Villarceaux.
Adjugé : 14 000 €
BUREAU DE PENTE galbé et marqueté toutes faces de bois...
Lot 127
Lot 130
PAIRE de FAUTEUILS À LA REINE en hêtre naturel mouluré et sculpté. La traverse haute du dossier et la ceinture chantournées sont centrées d'une large pivoine flanquée de feuillages. Accotoirs à manchettes en coup de fouet. Quatre pieds cambrés à enroulements agrémentés d'une pivoine en chute.

La traverse postérieure d'un fauteuil estampillée NOGARET . A . LYON.
Pierre Nogaret (1718-1771), reçu maître à Lyon en 1745.

Époque Louis XV.

Haut. 97, Larg. 74, Prof. 58 cm.
(restaurations d'usages, renforts en ceinture, une traverse postérieure remplacée).

Provenance : collection particulière, Rochefort.

A PAIR of Louis 15 carved and moulded beechwood FAUTEUIL A LA REINE stamped by NOGARET. 18th century.

Pierre Nogaret (1718-1771), reçu maître à Lyon en 1745, est l'un des rares artisans provinciaux du XVIIIe siècle dont le nom est resté célèbre. Très appréciées de son vivant, nombre de ses créations quittent les frontières du Lyonnais. Ces dernières sont marquées avant tout par le mouvement. Pierre Kjellberg note que "primauté est donnée à la ligne sur le décor". Ainsi, ces lignes tourmentées rythment le siège de leurs courbes et contre-courbes. Elles ne s'interrompent qu'à la rencontre d'une pivoine épanouie, d'un bouquet de fleurs ou d'une volute feuillagée dont la sculpture est toujours fouillée et généreuse. Si les productions de Nogaret n'ont rien à envier aux meilleurs ouvrages parisiens, elles s'en distinguent cependant entre autres par une assise à la fois plus basse et plus large.

Le Musée des Arts décoratifs de Lyon conserve un fauteuil de ce menuisier qui est également bien représenté dans les grandes institutions parisiennes. Citons une chaise et un fauteuil aux Arts Décoratifs, quatre chaises au Louvre ou encore un canapé et quatorze fauteuils à Nissim-de-Camondo. Une suite de six fauteuils d'un modèle très proche du nôtre a été adjugée par nos soins 60 000 € à Vendôme en 2005.
Adjugé : 8 000 €
PAIRE de FAUTEUILS À LA REINE en hêtre naturel mouluré...
Lot 130
Lot 132
BUREAU PLAT ouvrant par trois tiroirs en ceinture en placage toutes faces de bois de rose. Le décor de frisage dit "en fougère" s'inscrit dans des encadrements marquetés d'amarante, essence que l'on retrouve sur les faces externes des pieds, soulignant les bronzes et formant des volutes feuillagées entre les tiroirs. L'autre face de la ceinture présente trois tiroirs simulés. Tirettes latérales à anneau mobile.
Garniture de bronzes ciselés et dorés à décor ajouré d'acanthes, coquilles, agrafes et cartouches rocailles tels que écoinçons, poignées de tirages, chutes et sabots. Le plateau ceint d'une lingotière. Il repose sur quatre pieds cambrés.

Époque Louis XV.

Plateau et tirettes foncés d'un cuir rouge doré aux petits fers d'une frise de rinceaux.

Haut. 75, Long. 158, Prof. 85 cm.
Long. avec les tirettes déployées : 259 cm.
(manques, accidents, restaurations).

Provenance : aurait appartenu à Alfred Houssaye (1814-1896), homme de lettres et administrateur de la Comédie Française.

Bibliographie : P. Kjellberg, "Le Mobilier Français du XVIIIe siècle", éd. l'Amateur, Paris : un modèle proche par Cosson est reproduit p. 206.

Gilt-bronze ornamented rosewood and amaranth veneered BUREAU PLAT. Louis 15 period.

Habile marqueteur Jacques Laurent Cosson (1737-1812) est reçu maître en 1765. Il harmonise avec goût, les couleurs des bois de placage d'acajou, de bois de rose ou de bois de violette qu'il orne de motifs géométriques ou de fleurs et vases de fleurs, ainsi que de personnages en ivoire. Le Musée des Arts Décoratifs à Paris conserve une table d'époque Transition et celui du Louvre un secrétaire d'époque Louis XVI.
Adjugé : 20 000 €
BUREAU PLAT ouvrant par trois tiroirs en ceinture en placage...
Lot 132
Lot 134
Importante MÉNAGÈRE en argent de 205 pièces, modèle filets-contours à volutes feuillagées ou croisillons, gravées d'armes d'alliance timbrées d'une couronne comtale.
Elle se compose de 18 grands couverts, 18 grandes fourchettes, 18 grands couteaux (lame inox), 18 couverts à entremets, 18 couteaux à entremets (lame inox), 18 couteaux à fruits (lame argent), 12 fourchettes à huîtres, 18 cuillères à café, 18 cuillères à moka, une paire de cuillères à crème, une cuillère à saupoudrer, une pince à sucre, un couteau et une fourchette de service à poisson, un couvert à salade, une pelle à asperges et 4 pièces de service à hors d'œuvre : fourchette à piquer, pelle à thon, cuillère à olives et couteau. Les manches sont en argent fourré hormis les fourchettes (excepté les fourchettes à huîtres) et les cuillères. Dans un coffret de chêne armorié.

Poinçon Minerve, style Louis XV, dernier tiers du XIXe.
Maître-orfèvre : P, une crosse (?), Q. La serrure du coffre gravée "G. Bachelier, Orfèvre, Succr de Cosson-Corby / 13, Place du Pont-Neuf, Paris / Médailles d'Argent / aux Expositions Univelles / de 1855, 1867 et 1878".

Poids des pièces en argent : 7.300 g.
Poids brut total : 11.920 g.
(manque les pelles à sel, certaines lames de couteaux changées).

A french SILVER FLATWARE SET. Louis XV style. Late 19th century.

Provenance : les armes d'alliances sont celles des familles de Montalembert (d'argent à la croix ancrée de sable) et Guesdon de Beauchesne (d'azur, à deux épées d'argent, les pointes en haut, mises en sautoir, surmontées de trois roses d'or mises en chef). Cette ménagère fût probablement offerte en présent suite au mariage de Marc-René de Montalembert (1847-1887) avec Marie-Clotilde Guesdon de Beauchesne (1852-1936) célébré en 1875.
Adjugé : 8 000 €
Importante MÉNAGÈRE en argent de 205 pièces, modèle filets-contours à...
Lot 134
Lot 138
COMMODE TRANSITION à léger ressaut en placage de bois de rose, amarante et bois teintés. Elle ouvre par cinq tiroirs sur trois rangs sans traverse et repose sur quatre pieds légèrement cambrés. Marqueterie d'instruments de musique, bouquets de fleurs, grappes de fruits et frise d'entrelacs. Encadrements de filets à la grecque et montants à cannelures simulées.
Garniture de bronzes ciselés et dorés de style néoclassique telles qu'entrées de serrure ornées de couronnes de laurier, chutes d'angle et tablier à décor floral.

Attribuée à François Rübestück (1722-1785), reçu maître en 1766.

Époque Transition Louis XV-Louis XVI.

Plateau de marbre brèche d'Alep (restauré).

Haut. 87, Larg. 108, Prof. 53 cm.
(restaurations).

Provenance : château de la vallée de l'Indre.

A gilt-bronze mounted rosewood and amaranth veneered COMMODE attributed to François Rübestuck. Transition between Louis 15 and Louis 16 period.

Bibliographie : P. Kjellberg, "Le Mobilier français du XVIIIe siècle", éd. l'Amateur, Paris, 2002 : un modèle proche de notre commode est reproduit p. 779.

Ébéniste d'origine allemande reçu maître à Paris le 7 mai 1766, François Rübestück (1722-1785) réalise des secrétaires et commodes d'époque Louis XV, Transition et Louis XVI. Ses marqueteries présentent fréquemment un décor de bouquet de fleurs et trophées de Musique. Un décor marqueté similaire à notre commode a été présenté à Londres (vente Sotheby's, 22 octobre 2005, n° 64).
Adjugé : 8 500 €
COMMODE TRANSITION à léger ressaut en placage de bois de...
Lot 138
Lot 140
Important BUFFET de CHASSE en noyer mouluré et sculpté galbé sur ses trois faces, ouvrant en façade par trois vantaux et un tiroir central.

Étiquette "Hache A Grenoble Place Claveyson 1786",
de Jean-François HACHE (1730-1796).

Époque Louis XVI.

Dessus de marbre de Hauteville (restauré).

Haut. 103, Larg. 198, Prof. 82 cm.

Provenance : ancienne collection du Château des Ormes, propriété de la famille d'Argenson.

Important Louis 16 moulded and carved walnut BUFFET DE CHASSE labelled by Jean-François HACHE and covered by a Hauteville marble.

Jean-François Hache, dit l'aîné (1730-1796) est le plus célèbre menuisier ébéniste de la dynastie grenobloise. Thomas, Pierre puis Jean-François Hache signent en effet de très beaux meubles sous les règnes de Louis XIV, Louis XV et enfin Louis XVI. Après avoir travaillé dans l'atelier de son père, Jean-François poursuit sa formation à Paris où il côtoie peut-être Jean François Oeben. Émancipé en 1760, il reprend l'atelier de son père Pierre qui décède en 1776. Des buffets en bois naturel attribués à son père sont référencés. Le style grec de notre buffet et la date olographe de 1786 sur l'étiquette de la période 1780-1785 concordent pour une attribution au fils.

Jean-François Hache produit des meubles luxueux finement marquetés et des plus courants, comme l'armoire en bois naturel conservée au musée Dauphinois (n°87-25-1). Il se fait une spécialité du travail de bois indigènes : noyer, peuplier, tilleul, ronces de frêne et d’érable qui sont parfois teintés. Ses étiquettes publicitaires apposées sur ses meubles à partir de 1761 permettent de les dater précisément, notamment grâce à leur forme et leur contenu. Celle qui se trouve sur le buffet que nous présentons correspond, selon le classement chronologique de M. René Fonvieille, à la période 1780-1785. Elle porte la date manuscrite de 1786.

Notre buffet provient du château des Ormes, qui est acquis en 1729 par Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson, chancelier, chef du conseil et surintendant des Finances du Régent, puis secrétaire d'État et ministre de la Guerre du roi Louis XV. Son petit-fils Marc-René, surnommé "le marquis rouge" en raison de ses convictions égalitaires, le reprend en 1782. Le château est alors à son apogée. Quelques travaux, à partir de 1786, n'empêchent pas son démembrement et sa destruction partielle en 1822-1823. La famille d'Argenson le vend définitivement en 1978.

Littérature :
- P. et F. Rouge, "Le génie des Hache", éd. Faton, 2005.
- Musée Dauphinois, "Hache ébénistes à Grenoble", éd. Glénat, 1997.
Adjugé : 4 000 €
Important BUFFET de CHASSE en noyer mouluré et sculpté galbé...
Lot 140
Lot 142
PENDULE au TEMPLE de l'AMOUR et de DIANE en marbre blanc et bronzes ciselés et dorés.
Au sommet d'un temple circulaire, une figure de Cupidon en bronze doré repose sur un globe lui-même encerclé par deux bagues émaillées donnant en chiffres arabes l'une l'heure et l'autre les minutes. L'Amour montre l'heure avec une flèche tenue dans sa main gauche, alors que la droite porte un arc.
Le globe est posé sur un dôme ajouré laissant apparaitre le mécanisme de l'horloge à travers cinq arcs en marbre blanc ornés d'une garniture de bronzes ciselés et dorés, tels que soleil rayonnant, frises d'asperges et fleurs de tournesol. Sous le dôme, un entablement circulaire en marbre blanc accueille un rais de perles et une frise en bronze doré alternant couronnes de roses feuillagées et triglyphes.
Cinq colonnes fuselées en marbre blanc soutiennent l'ensemble. Leurs chapiteaux en bronze doré sont d'ordre dorique et leurs bases quadrangulaires sont appliquées de tores de laurier et de fleurs de tournesol. Au centre de la colonnade, une statuette en bronze doré de la déesse Diane chasseresse se dresse avec son fidèle lévrier à ses côtés. Derrière la déesse, un balancier en forme de soleil en bronze ciselé et doré donne le rythme du mécanisme.
Une double terrasse circulaire à degrés reposant sur cinq pieds en boules aplaties supporte l'édifice.

Époque Louis XVI.

Haut. 64, Diam. 23 cm.
(petites égrenures au marbre)

Provenance : château de la vallée de l'Indre.

Bibliographie : P. Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française du Moyen-Âge au XXe siècle", éd. l'Amateur, 1997 : une pendule comparable avec quelques variantes ornementales reproduite p. 292.

Rouillac.com, le plus : vue à 360°.

Ciseled and gilt-bronze ornamented white marble CLOCK figuring the "TEMPLE OF LOVE". Louis 16 period.

L'architecture des temples antiques redécouverte au XVIIIe siècle inspire directement le "Temple de l'Amour" de la reine Marie-Antoinette imaginé par l'architecte Richard Mique. Cette réalisation néo-classique fut édifiée en 1777-1778 dans le jardin anglais du Petit Trianon du parc du château de Versailles, aux côtés d'autres constructions du même artiste comme le Belvédère, le Théâtre, la Grotte et le Hameau. Les décors sculptés du temple sont signés par Joseph Deschamps tandis qu'au centre de la colonnade d'ordre corinthien est placée une réplique de la sculpture "L'Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule" par Louis-Philippe Mouchy. C'est de cette sculpture et des différents attributs de l'Amour qui ornent sa coupole que le Temple tire son nom.

Les peintres comme Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) ou Hubert Robert (1733-1808) dans "La jeune fille au temple de l'Amour" (1785) en font le sujet de leurs compositions, de même que les horlogers qui s'en inspirent. L'artisan de notre pendule s'inscrit dans cette tradition en réservant à Cupidon une place privilégiée, puisqu'il trône au sommet du temple. Toutefois, il se détache du thème amoureux pour choisir une autre figure mythologique, celle de la déesse Diane, qu'il abrite sous la coupole. Ce parti pris est également adopté par Simon François Festeau le Jeune, reçu maître à Paris en 1750, lorsqu'il signe une pendule très similaire à la nôtre.

L'originalité de notre pendule réside dans son cadran tournant horizontal. Si l'on dénombre quelques rares modèles sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, ce mécanisme est plus fréquent dans la deuxième moitié du XVIIIe. Constitué de deux cercles indépendants (pour les heures et les minutes), il s'inscrit aisément dans une urne, un globe ou brûle-parfum en bronze, en porcelaine ou en marbre. Les aiguilles ont laissé place à une flèche, une tête de serpent ou au doigt d'une nymphe indiquant délicatement l'heure. La mesure du temps devient ainsi un prétexte, en s'inscrivant dans une composition harmonieuse qui permet à l'artiste de déployer toute sa créativité.
Adjugé : 11 000 €
PENDULE au TEMPLE de l'AMOUR et de DIANE en marbre...
Lot 142
Lot 143
PENDULE À L'AMOUR adoptant la forme d'un vase en bronze ciselé et doré. À l'amortissement, un amour ailé se dresse sur un char tiré par deux colombes. Le cadran est flanqué de deux cygnes aux ailes déployées formant anses et tenant dans leur bec une guirlande de fleurs. Une frise de fleurs de lotus ceintre le piédouche supportant la caisse. La pendule repose sur une terrasse ovale centrée d'un trophée de chasse. Le cadran en émail blanc indique les heures en chiffres romains et les quarts d'heure en chiffres arabes. Mouvement signé "Lemoine Mcien A PARIS".

Époque Empire.

Haut. 42, Larg. 24,5, Prof. 12 cm.
(accident et restauration à l'émail du cadran).

Provenance : collection particulière, Tours.

An Empire gilt bronze vase-shaped CLOCK with two cherubs. First quarter of the 19th century.

Bibliographie : P. Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française du Moyen-Âge au XXe siècle", Paris, éd. l'Amateur, 1997 : une pendule similaire signée Jacquot à Paris est reproduite pp. 376-377. L'auteur cite également des modèles identiques par Lépine à Paris et Tourtay à Rouen.

Apparues à la fin du XVIIIe siècle dans le style néoclassique, les pendules en forme de vase fleurissent sous l'Empire. Les anses prennent la forme de figures ailées, cols de cygne, têtes de bélier ou chimères. Si elles sont régulièrement en bronze doré et patiné, elles peuvent également être réalisées en porcelaine de Sèvres ou de Paris. L'horloger François Marie Lemoine est signalé en 1820 au 20 bis rue des Marais Faubourg du Temple dans l'Almanach du commerce parisien. En 1825, cet horloger-mécanicien dépose le brevet d'un instrument de musique "appelé Forte Campano rendant des sons doux et sonores pouvant imiter parfaitement le son des grosses cloches".
Estimation : 800 € ~ 1 200 €
PENDULE À L'AMOUR adoptant la forme d'un vase en bronze...
Lot 143
Lot 145
COUPE DE CORPORATION en métal argenté figurant un chien faisant le beau, un bâton dans la gueule. Pelage naturaliste finement ciselé. Sa tête amovible est ceinte d'un collier autrefois relié à une chaîne. Il repose sur une terrasse de forme ronde en métal argenté probablement rapportée. Elle reçoit un décor rocaille de coquilles, enroulements, croisillons, feuillages et guirlandes de fleurs et fruits.

Travail probablement allemand dans le goût du XVIe siècle, XIXe.

Haut. 26,5, Prof. 13 cm.
Haut. avec terrasse, 31 cm. (accidents)

Provenance : cabinet de curiosités du château de Chenay en Sologne, constitué par la petite fille de Marc Birkigt (1878-1953), fondateur d'Hispano Suiza.

A silver plated CORPORATION STANDING CUP shaped as a dog. Probably a german work in the taste of the 16th century, 19th century.

Notre chien chien est à rapprocher d'un ours en vermeil réalisé à Strasbourg vers 1570-1580, et provenant de la collection du baron Alain de Rothschild. Les villes d'Augsbourg et de Nuremberg réalisent nombre de coupes zoomorphes à partir du milieu du XVIe siècle. Citons-en trois conservées au British Museum : un ours, un sanglier et une licorne; ou encore cet ours chasseur de la collection Yves Saint-Laurent (vente Christie's Paris, 24-25 février 2009, n°173). L'ours de la collection Alain de Rothschild et notre chien ont la particularité d'être dressés et entravés d'un collier, "symbole de la force" (et de la bestialité) "domptée par l'homme".
(A. Kugel, P. Bastian et P. Loeb-Obrenan, "Vermeilleux !", éd. Monelle Hayot, 2014.)
Estimation : 500 € ~ 800 €
COUPE DE CORPORATION en métal argenté figurant un chien faisant...
Lot 145
Lot 173
ERARD Frères. HARPE à simple mouvement en sycomore et bois sculpté, mouluré et doré. Quarante et une cordes et huit pédales. Colonne à chapiteau dorique sculpté d'un frise alternant criosphinx ailés et lyres, têtes de mouflons en ronde bosse tenant des guirlandes fleuries, déesses musiciennes, rais de perles, fleurs de lotus et feuilles d'acanthe. La base de la colonne ornée d'une frise de feuilles d'eau. Le socle à décor de cannelures et criosphinx affrontés.

Signée "Érard Frères par brevet d'invention à Paris. Facteurs de piano-forte et harpes LL MM IJ & Royales.
Numérotée 268. Selon le registre de fabrication Erard Frères, elle fut livrée le 9 février 1813 à Toulouse pour Monsieur Rastouil.

Epoque Empire.

Haut. 162, Larg. 78, 5 cm. (accidents et manques).

Carved and moulded stained and gilt wood HARP signed by ERARD Frères. Restauration period.

La fabrique de piano-forte et de harpes est fondée par Sebastien Érard (1752-1831) et son frère Jean-Baptiste Érard (1750-1826), auxquels succèdera leur neveu Pierre Érard (1796-1855). Une harpe à simple mouvement signée Erard Frères, numérotée 7 et datée de 1799 présentant un décor similaire est conservée à la Cité de la Musique à Paris (Inv. E.981.6.1).

A la fin du XVIIIe, sous l'influence de la reine Marie-Antoinette, elle-même harpiste, l'instrument anime la vie à la cour et les ateliers parisiens se développent. La harpe à simple mouvement dont le système est perfectionné en 1790 par Sébastien Erard consiste à raccourcir la corde en actionnant les pédales afin de hausser la note d'un demi-ton. Ce système perdure jusqu'en 1835 avant d'être supplanté par celui " à double mouvement " breveté en 1810.
Adjugé : 4 000 €
ERARD Frères. HARPE à simple mouvement en sycomore et bois...
Lot 173
Lot 174
Importante PENDULE DE CHEMINÉE AUX SPHINGES en bronze de deux tons, mat et brillant. La partie centrale en balustre à anses accueille le cadran à cartouches émaillés indiquant les heures en chiffres romains. Elle est ornée à l'amortissement d'un masque d'Apollon agrémenté de palmes et de guirlandes de laurier. En partie inférieure, elle est flanquée de deux sphinges accroupies, costumées et couronnées d'une palmette. Un ombilic à fleuron encadré de guirlandes de fleurs en partie centrale. Terrasse quadripode de forme oblongue à décrochement central recevant un décor de frises feuillagées et tabliers à palmette. Poinçonnée "ER" à plusieurs reprises.

Style Louis XIV, Second Empire.

Haut. 70, Larg. 55,5, Prof. 29 cm.

Provenance : collection particulière, La Roche-Guyon.

Important Louis 14 style bronze and patinated bronze CLOCK figuring two lying SPHINXES. Second Empire.

Le sphinx et son pendant féminin, la sphinge, sont des créatures fantastiques présentes dans nombre de civilisations antiques. En Égypte, il symbolise l'union entre le soleil et pharaon. Dans la mythologie Grecque, c'est une créature terrifiante qu'affronte Œdipe. À Rome, ce monstre n'est plus qu'un ornement. Ornement qui se répand en Occident durant la Renaissance, l'époque baroque, la période néoclassique et en particulier de la fin du XVIIIe siècle à la chute de l'Empire. En ce temps, la mode est en effet à "l'égyptomanie". En témoigne la pendule aux sphinges livrée en 1781 par Lepaute au comte d'Artois. Les très archéologiques styles Consulat et Empire en sont le point d'orgue. Avec le romantisme ressurgissent les vieux mythes païens. Durant le seconde moitié du XIXe siècle, le sphinx n'est plus qu'un élément décoratif. Artistes et ornemanistes s'attèlent à lui redonner sa substance ésotérique, son pouvoir hypnotique. Il ne sera plus sagement couché, tel un chat docile, mais inspirera à nouveau angoisse et fascination. Citons les deux sculptures allégoriques de Ferdinand Faivre (1860-1937), figurant chacune une sphinge couronnée par un putto : "l'Énigme" et "le Destin". Les titres sont éloquents. Gustave Moreau (1826-1898) est probablement l'artiste le plus représentatif de cette vogue. Son œuvre "Le Sphinx victorieux" (1886, collection privée) est peut-être l'illustration la plus parfaite de notre propos.
Adjugé : 6 000 €
Importante PENDULE DE CHEMINÉE AUX SPHINGES en bronze de deux...
Lot 174
Lot 175
ESCALIER DE CRISTAL. VASQUE de forme circulaire en porcelaine polychrome et rehauts or à l'imitation des émaux cloisonnés. La panse aplatie reçoit un décor circulaire de carpes, fleurs aquatiques et coquillages sur fond gris-vert. Le col, les anses latérales torsadées et le piètement tripode sont traités à l'or mat à la façon d'une monture de bronze doré. À la base, la couche supérieure de l'émail est meulée pour faire apparaître, au niveau des rochers et coquillages, une sous-couche moins lisse figurant du sable.
Signature manuscrite à l'or sous la base : "Escalier de Cristal / Paris".

Troisième tiers du XIXe, dans le goût du Japon.

Haut. 20,5, Diam. 33 cm.
(un pied recollé, deux pieds égrenés, usures à l'or).

Provenance : collection du Loiret.

Circular polychrome porcelain BASSIN with gold highlights in Japanese cloisonné enamel style. Signed in gold "Escalier de Cristal / Paris ". Late 19th century.

Le Musée d'Orsay conserve une paire de vases en porcelaine à décor imitant des émaux cloisonnés japonais, réalisée par l'Escalier de Cristal à la même période que notre vasque. (OAO 1115 et 1116)

L'Escalier de Cristal, illustre maison fondée en 1804, se distingue à la fin du XIXe siècle en orientant sa production vers le goût japonisant, alors très en vogue. Loin de suivre le mouvement, elle sera aux avant-postes de ce nouveau style. M. Émile Pannier (Paris 1828 - 1892), héritier du commerce familial, "est un chef d'orchestre qui donne le ton et qui conduit en mesure toute une armée d'artistes résolus à bien faire". Ces derniers créent un Orient onirique, conforme à l'imaginaire occidental. Le japonisme s'exprime à travers des meubles comme des objets d'une qualité exceptionnelle. Amateurs fortunés du monde entier se pressent dans ce temple de l'élégance à la française. Émile Gallé dira de cette boutique qu'elle est "une exposition permanente d’art" tandis que le rapporteur de l'Exposition Universelle de 1900 note que "leurs modèles sont toujours particulièrement bien choisis, le goût distingué, l’exécution parfaite".
in P. Thiebaut, "Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de ‘l’Escalier de Cristal’, La Revue de l’Art, 1989, n°1, pp. 76 à 83.
Adjugé : 9 000 €
ESCALIER DE CRISTAL. VASQUE de forme circulaire en porcelaine polychrome...
Lot 175
Lot 176
Gabriel VIARDOT (Paris, 1830-1906).
TABLE DE BIBLIOTHÈQUE en bois exotique sculpté et gravé. Le plateau de forme rectangulaire est recouvert d'une peinture japonaise à décor de pagode et d'oiseaux branchés sur un fond doré à la feuille. Il s'ouvre en partie latérale par deux tirettes ornées de façon similaire et deux tiroirs. Ceinture gravée de filets à la grecque et centrée de fleurs et bambous. Deux pieds patins ajourés d'enroulements japonisants sont réunis par une entretoise ornée d'un spectaculaire dragon sculpté en ronde bosse.
Signée Viardot.

Fin XIXe, vers 1870-1880.

Haut. 73,5, Larg. 120, Larg. avec tirettes déployées 224, Prof. 71 cm.
(petits manques à la peinture).

Provenance : collection particulière, La Roche-Guyon.

Carved and engraved exotic wood LIBRARY TABLE stamped by VIARDOT and ornamented with Japanese style gilt-painting. C. 1870-1880.

Un modèle similaire a été vendu à Paris (Vente Sotheby's, 9 avril 2008, n° 263).

Gabriel-Frédéric Viardot (1830-1906) et son frère Louis-Gustave, ébénistes et sculpteurs sur bois, ouvrent en 1835 rue Rambuteau à Paris un magasin de meubles d'art et de fantaisie sous l'enseigne "Viardot Frères et Cie". Ils exposent notamment à l'Exposition Universelle de 1855. L'année 1860 marque une césure : Gabriel-Frédéric crée son propre atelier au 5, rue du Grand-Chantier sous le nom "G. Viardot", tout en prenant la direction de la maison familiale sise rue Rambuteau jusqu'en 1872. Il travaille alors successivement au 15, rue de Chaume, au 3, rue des Archives (1878) et au 36, rue Amelot à la fin du XIXe.

Outre le magasin, il crée une véritable fabrique de meubles inspirés des pièces exportées de Chine et du Japon et adaptés au goût de la clientèle européenne. Il se libère souvent de la forme de ces modèles pour dessiner une ligne plus riche et un décor plus exotique à l'aide de panneaux de laque, d'incrustations de nacre et de bronzes. Il obtient quatre médailles à l'Exposition universelle de Paris de 1867, une médaille d'argent en 1878 et une médaille d'or en 1889. Fournisseur de l'Escalier de Cristal, Viardot est considéré comme l'un des premiers à se spécialiser dans le Japonisme. Le musée d'Orsay conserve trois belles pièces de Gabriel Viardot : une vitrine, une table à thé à double plateau et un miroir monté sur chevalet.

Littérature :
- D. Ledoux-Lebard, "Le Mobilier français du XIXe siècle", Paris, éd. l'Amateur, 2000, pp. 614-615.
- P. Thiébaut, "Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de l'Escalier de Cristal" in Revue de l'art, 1989, n°85, pp. 76-83.
Estimation : 4 000 € ~ 6 000 €
Gabriel VIARDOT (Paris, 1830-1906).
TABLE DE BIBLIOTHÈQUE en bois exotique sculpté...
Lot 176
Lot 180
BUREAU DE PENTE en placage toutes faces de ronce de noyer ou loupe d'orme et bois de rose. La partie supérieure en gradin est agrémentée d'une galerie en laiton ajourée d'entrelacs et s'ouvre par deux tiroirs en façade. L'abattant foncé d'un cuir bordeaux découvre un large compartiment garni de trois tiroirs. Leurs façades galbées en placage de loupe d'orme et filets de bois de rose sont ornées de poignées de tirage en rinceaux. Un tiroir en ceinture présente un tablier à la ligne mouvementée. Il repose sur quatre pieds cambrés à pans coupés. Une garniture en filet de laiton souligne les arêtes du meuble et se termine en sabot feuillagé.

Signé "P. SORMANI 10, rue Charlot PARIS".

Style Transition Louis XV, Louis XVI. Époque Napoléon III.

Haut. 105, Larg. 75,5, Prof. 50 cm.
(petits accidents au placage et à la garniture en laiton).

Provenance : château de Boisgenceau, Mur-de-Sologne.

A brass mounted walnut burl or elm tree and rosewood veneered BUREAU DE PENTE stamped by SORMANI. Transition between Louis 15-Louis 16 style. Napoleon 3 period.

Né à Canzo en Lombardie, Paul Sormani (1817-1877) épouse la fille d'un fondeur de cuivre et s'installe à partir de 1847 à Paris comme fabricant de meubles dans le quartier de la Bastille. La maison prend une grande extension, produisant avec une qualité d'exécution de premier ordre des meubles de styles Louis XV et Louis XVI. Multiple médaillé des Expositions Universelles de Paris et Londres, il exerce jusqu'à sa mort.
Estimation : 3 000 € ~ 5 000 €
BUREAU DE PENTE en placage toutes faces de ronce de...
Lot 180
Lot 183
COFFRET NÉCESSAIRE de VOYAGE par AUCOC.

Coffret de forme rectangulaire en placage de palissandre à garnitures de laiton, bordées de filets ornés de palmettes en écoinçons - et centré du monogramme "PH" timbré d'une couronne comtale. Gravé " Aucoc aîné à Paris " sur la feuillure.
L'intérieur gainé de velours et de maroquin aubergine comprend 32 éléments présentés sur trois registres alvéolés : boîtes, couverts et accessoires en argent, cristal, ivoire, porcelaine, acier. Avec grande ingéniosité et sens pratique, les alvéoles sont aux exacts profils et mesures des ustensiles. Tasse et sous-tasse en porcelaine dite de Vieux Paris polychrome et or à décor floral, marque : "Aucoc à Paris ". Un petit bouton dans le couvercle permet de débloquer un soufflet registre.

Couronne comtale et initiales gravées sur toutes les pièces. Riche décor d'entrelacs polis - certains ajourés - sur fond d'amati, au guillochage droit et entourage d'une frise feuillagée en relief.

Poinçon Vieillard, Paris, 1819-1838.
Maître orfèvre : Pierre Noël Blaquière, reçu maître vers 1803-1804.

Coffret : 47,5 x 17 x 27 cm.
(manque quelques pièces, dont clef).

Provenance : collection Alfred comte de Falloux (1811-1886), par descendance, château de la Vallée du Loir.

A brass and rosewood TRAVEL SET signed AUCOC AÎNÉ PARIS. Thirty-two elements including boxes, cutlery and accessories in silver, cristal, ivory, porcelain and cast iron. Goldsmith : Pierre Noël Blaquière.

Ce coffret rassemble à lui seul le savoir-faire des artisans du luxe français : ébénisterie, cristallerie, verrerie, porcelaine et orfèvrerie. A partir du XVIIIe et encore plus sous le Consulat et l'Empire, la France était réputée dans l'Europe entière pour la fonctionnalité, la haute qualité, le raffinement et la préciosité de ses nécessaires. Aucoc illustre à la perfection cette brillante tradition.

Casimir Aucoc (né en 1796) succède en 1821 au maître orfèvre Pierre-Dominique Maire (1763-1827) - célèbre pour ses nécessaires qui en fait "une espèce de chef-d'œuvre". Fournisseur de l'impératrice Marie-Louise, de la reine Hortense, du maréchal Lannes, de Monseigneur de la Tour d'Auvergne comme de Joseph d'Espagne, Maire prospère sous l'Empire et la Restauration. Casimir Aucoc lui emboîte le pas, louant sa boutique rue Saint-Honoré, face à l'Oratoire. Son fils Jean-Baptiste établit la maison en 1836 rue de la Paix, où excellera sa descendance et où René Lalique fera son apprentissage.

À la différence de Biennais, et comme son prédécesseur Maire, Casimir Aucoc ne fabrique pas les pièces d'orfèvrerie que renferment ses nécessaires et n'a jamais fait insculper son poinçon. L'orfèvre Blaquière qui garnit ce coffret était ainsi déjà l'un des collaborateurs des plus fidèles de Maire. Jean-Baptiste Aucoc fait lui insculper son poinçon en 1839.

Littérature : "Indispensables Nécessaires", Musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, Cat. exposition, RMN, 2007-2008.
Estimation : 3 000 € ~ 5 000 €
COFFRET NÉCESSAIRE de VOYAGE par AUCOC.

Coffret de forme rectangulaire en...
Lot 183
Lot 185
COFFRET-NÉCESSAIRE contenant une PAIRE DE PISTOLETS DE DUEL.
à silex transformés à percussion et leurs accessoires. Canons octogonaux à l'imitation du damas numérotés 3 et 4 sur le pan supérieur. Les platines signées à l'or, dans un ovale, "RENETTE / A PARIS". Ces dernières ainsi que les contre-platines, chiens, pontets repose-doigt et calottes sont gravés de motifs feuillagés tels que rinceaux et fleurons. Finition bronzée. Fût en noyer, les crosses quadrillées.
Accessoires : baguette de nettoyage, baguette de bourrage, moule à balles, poire à poudre en cuivre, maillet et boîte à capsules (manque le tournevis).
Coffret en placage de loupe de noyer centré d'un cartouche ovale en laiton.

Vers 1820-1830.

Pistolets : Long. totale : 38, canons : 23,5 cm.
Coffret : Haut. 8, Long. 44, Prof. 27,5 cm.

Contient un papier portant la mention manuscrite à l'encre : "Boite à / pistolets / Cel Dangez (?)".

A PAIR OF FLINTLOCK DUEL PISTOLS transformed in percussion pistols and their accessories in a KIT BOX. Circa 1820-30.

Albert-Henri-Marie Renette débute sa carrière d'arquebusier et canonnier en 1793 à Paris. Installé en 1812 non-loin du rond-point des Champs-Élysées, il est alors l'un des meilleurs artisans de l'Empire dans ce domaine et fait des pistolets de duel sa spécialité. En 1835, il marie sa fille à Louis-Julien Gastinne, donnant naissance à la maison Gastinne-Renette. La grande qualité des mécanismes, le soin apporté aux finitions et ornements dotent ces armes luxueuses d'une renommée qui durera plus d'un siècle. Ces armes sont de tous les duels, y compris en littérature. Maupassant, dans Bel-Ami, équipe Georges Duroy chez ce célèbre armurier.
Adjugé : 3 800 €
COFFRET-NÉCESSAIRE contenant une PAIRE DE PISTOLETS DE DUEL.
à silex transformés...
Lot 185
Lot 186
École FRANÇAISE du milieu du XIXe
L'atelier de Clésinger, c. 1849.

Toile.

Haut. 50, Larg. 61 cm.

Provenance :
Cette toile inédite, découverte l'an dernier, fut présentée par l'historien de l'art et spécialiste de Courbet Thierry Savatier lors d'une conférence au Musée Gustave Courbet en octobre 2015.

FRENCH SCHOOL of mid 19th century. The workshop of Clésinger. Canvas circa 1849.

Notre tableau représente la gravure de Henri Valentin publiée dans "Le Magasin Pittoresque de 1849" qui servit vraisemblablement de source à Gustave Courbet pour L'Atelier du peintre (1855). La scène dépeint l'atmosphère bohème qui régnait dans l'atelier du sculpteur Jean-Baptiste Auguste Clésinger (1814-1883).

Les personnages sont presque tous identifiés. Au premier plan, Alexandre Dumas joue de la guitare à côté du poète Pierre Dupont. Derrière eux, l'écrivain Maxime du Camp fait face au peintre Ferdinand Boissard. À leur droite, Apollonie Sabatier - la Présidente - regarde un peintre travailler. Celui-ci pourrait être Gustave Ricard ou Charles Jalabert. Au centre, le romancier Alphonse Karr côtoie Gérard de Nerval. Parmi les escrimeurs, on distingue Casimir d'Arpentigny. Puis, de gauche à droite, viennent Champfleury, le violoniste Alphonse Promayet, le poète Max Buchon, peut-être Camille Corot et le peintre Paul Chenavard, tous intimes de Courbet.
Une comparaison entre L'Atelier et notre tableau permet de relever de nombreuses similitudes ; plusieurs personnages figurent en outre dans les deux toiles. Des détails renvoient enfin à des œuvres de Courbet des années 1840 (notamment une reproduction de L'Ecorché de Michel-Ange).

Littérature :
- H. Toussaint, "Catalogue de l'exposition Gustave Courbet", EMN, 1977
- F. Thomas-Maurin, "Catalogue de l'exposition Courbet Clésinger", Musée Gustave Courbet, 2011
- E. Buffetaud, "Catalogue de l'exposition Gérard de Nerval", BHVP, 1996
- M. Tomkins-Lewis, "Courbet, Cézanne and the Studio as Stage", Société Cézanne, 2013
Estimation : 20 000 € ~ 30 000 €
École FRANÇAISE du milieu du XIXe
L'atelier de Clésinger, c. 1849.

Toile....
Lot 186
Lot 187
AIGUIÈRE, en forme de BUIRE renversée dite DIETERLE, en cuivre émaillé figurant les allégories du JOUR et de la NUIT en camaïeu bleu s'épanouissant sur l'ensemble de la panse du vase, avec des rehauts de blanc et d'or. Riche ornementation de guirlandes ornées de fleurs de lotus, de feuilles de chêne et de vigne, d'une couronne de cœurs enrubannée ainsi que de motifs en enroulement néo-renaissance. L'intérieur du bec étoilé d'or sur un fond d'émail blanc.

Signée sous le piédouche " MAN.E IMP.LE de SÈVRES ", datée " 1859 ", avec les marques " E. P. E " " A.G. INVT PINX ".

Exceptionnelle MONTURE en ALUMINIUM doré, l'anse feuillagée à enroulements sommée d'un ARCHANGE casqué, ornée d'un bouquet de fruits exotiques et terminée par une tête de griffon ; le bec orné d'un visage féminin dans des draperies et des feuilles de laurier ; la base cerclée d'une couronne de lauriers reposant sur quatre petits dragons en appui sur leurs pattes avant.

Manufacture de Sèvres, 1859.

Haut : 58 cm.
(Anse ressoudée, monture sous le piédouche consolidée, petite restauration à la panse, infimes éclats à la jointure du piédouche, fêles de cuisson à l'intérieur du bec).

Provenance : entrée au magasin de la manufacture de Sèvres le 30 juillet 1859 pour la somme de 6.975 francs, notre aiguière est livrée à l'Impératrice Eugénie au palais des Tuileries huit mois plus tard, le 26 mars 1860.

CERTIFICAT DE SORTIE DU TERRITOIRE FRANÇAIS

An exceptional gilt ALUMINIUM MOUNTED BUIRE in enamelled copper representing allegories of the DAY and NIGHT and surmounted by an archangel by the Manufacture de SEVRES sold to the EMPRESS EUGENIE for the Tuileries Palace. 1859.

Rouillac.com, le plus :
- "L'aluminium or blanc de Napoléon III et l'aiguière de l'Impératrice". Dossier complet préparé avec le concours de Brice Langlois et d'Alexandre Posson, étudiants du master Histoire de l'Art de l'Université François Rabelais à Tours.
- "L'aiguière de l'Impératrice". Émission "Tout sur un Plateau" présentée par Émilie Tardiff sur TV Tours.
Adjugé : 125 000 €
AIGUIÈRE, en forme de BUIRE renversée dite DIETERLE, en cuivre...
Lot 187
Lot 192
Anatole MARQUET DE VASSELOT (Paris, 1840 - Neuilly-sur-Seine, 1904)
Delphine de Lizy, buste aux amours, 1889.

Marbre signé et daté 1889.

Haut. 93 cm.

Provenance : descendance d'un filleul du modèle, collection particulière, Amboise.

JOINT : François-Xavier, dit Francis, VOELCKER (1853-1905). Portrait de Delphine de Lizy. Tirage photographique. 13,8 x 9,9 cm, sur un carton fort au nom du photographe.

Marble bust of Delphine de Lizy with cupids by Anatole MARQUET DE VASSELOT. Signed and dated 1889.

Lorsqu'Émile Zola se lance dans l'écriture de Nana il connait peu de chose au monde des variétés, qu'il découvre avec Ludovic Halévy. Fin observateur des mœurs de son temps, sa Nana amalgame les traits de différentes courtisanes du Second Empire, trois "biches de haute volée" : Anna Deslions, Valresse de la Bigne et Delphine de Lizy, tout en empruntant sa mort à Blanche d’Antigny. Dans ses notes de travail publiées chez Plon en 1987, voici ce que Zola écrivait de Lizy :

“Delphine de Lizy dépense deux cent mille francs par an. Achète un hôtel, puis veut le revendre. Coups de caprice continuels. Elle aime sa liberté. Sa théorie est qu’il ne faut pas un amant, mais trois au moins. Arrivant à singer la femme du monde, ayant de l’esprit à force de se frotter, mais lâchant un merde de temps en temps.”

Le comte Anatole Marquet de Vasselot est un des portraitistes les plus en vue de la fin du XIXe siècle. Auteur de différentes histoires du portrait et de la sculpture, il réalise des dizaines de bustes de personnalités religieuses ou civiles comme Abraham Lincoln, Balzac, Lamartine. Il travaille pour l'église du Sacré-Cœur de Montmartre comme pour la place du Palais-Royal à Paris. Le buste de Delphine de Lizy aux amours illustre parfaitement les "Splendeurs et misères de courtisanes" mises en valeur l'hiver 2015-2016 au musée d'Orsay.
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Anatole MARQUET DE VASSELOT (Paris, 1840 - Neuilly-sur-Seine, 1904)
Delphine de...
Lot 192
Lot 193
Théodore Géricault (Rouen, 1791 - Paris, 1824) :
Quatre chevaux à l'écurie, vers 1821-1823.

Huile sur papier marouflé sur toile.

Haut. 22, Larg. 28 cm.

Verso : Annotation, au crayon noir, en bas à gauche du châssis : " Géricault/ 182[1 (?)] ", rédigée sur une ancienne inscription, en partie invisible : " TH GER[…] "

Théodore GERICAULT. Four horses in a stable. Oil on paper mounted on canvas.

Examens scientifiques :
- Tableau nettoyé et restauré en 2015 par Mme Laurence Baron-Callegari (diplômée de L'IFROA).
- Tableau examiné par Lumiere Technology en 2015. Examen photographique multispectral à 240 millions de pixels : Couleurs D65 ; lumière rasante ; réflectographie ultraviolet ; réflectographie fausses couleurs ; réflectographie fausses couleurs inversées ; réflectographie infrarouge 900nm & 1000nm ; émissio infrarouge ; LAM ; radiographie.

Authenticité :
Cette œuvre sera incluse dans le Catalogue raisonné des tableaux de Théodore Géricault, actuellement en préparation par M. Bruno Chenique.

Ce joli petit tableau nous semble important à plus d'un titre. Il est inédit et vient compléter nos connaissances sur la production de Géricault pendant les années 1820 et sans doute celle d'après 1821, date de son retour d'Angleterre.

Entré en 1808 dans l'atelier de Carle Vernet, alors qu'il n'a pas encore ses 17 ans, Géricault ne devait jamais cesser d'exprimer sa passion pour la plus noble conquête de l'homme. De ses nombreux séjours en Normandie, un de ses cousins rapportera cet important témoignage : " Les chevaux, il l'avouait lui-même, lui tournaient la tête, et nul peintre ne sentit peut-être aussi vivement que lui la beauté de ce fier et fougueux animal […], tant sa passion pour le cheval tenait presque de la folie ! Dès l'âge le plus tendre, il s'enfermait dans les écuries avec ses crayons, pendant des jours entiers ".

La technique utilisée par Géricault pour peindre ces Quatre chevaux à l'écurie correspond, en l'état actuel de nos connaissances, à celle des années 1820-1823 : une superbe et subtile gamme chromatique à base de camaïeux de brun et de gris, mais encore l'exploration favorite de Géricault, à savoir l'étude et la retranscription des couleurs des robes. Ces chevaux à l'écurie, de gauche à droite, sont alezan crins lavés, blanc et gris pommelé. Une proche iconographie qui se retrouve dans l'aquarelle de Deux chevaux à l'écurie, que conserve le musée du Louvre et que Philippe Grunchec, à juste titre, pense " indissociable de l'expérience anglaise ".

Le tableau des Quatre chevaux à l'écurie peut encore être mis en rapport avec deux autres (là encore des papiers marouflés sur toile) à la provenance prestigieuse, à savoir celle du général Fortuné de Brack (1789-1850), ami intime du peintre. Le premier, Trois chevaux dans une écurie (14,5 x 22 cm), est de toute évidence une rapide ébauche. Des coups de brosse (en petits traits parallèles et en virgules) et des empâtements audacieux structurent et dessinent à la pointe du pinceau les corps massifs des trois chevaux. Le second tableau (14,7 x 21,2 cm) est encore plus intéressant tant il présente de similitudes avec celui que nous présentons : même position des chevaux, cadrage resserré, fulgurance de l'écriture picturale, traitement de la lumière. Il nous semble pratiquement évident que ce tableau des Quatre chevaux à l'écurie appartient à cette série et qu'il en constitue certainement l'aboutissement : l'architecture de l'écurie y est parfaitement décrite (à la différence des ébauches de la collection Brack) et les chevaux sont achevés (selon les critères esthétiques du romantisme).

Géricault, comme l'a si bien remarqué Lorenz Eitner, s'est beaucoup intéressé à ce genre de chevaux destinés aux lourdes taches : " Les formes massives des chevaux de trait, athlètes et prolétariens de l'espèce équine, captivent l'artiste. Leur présence continuelle dans ses dessins et lithographies de la période ne peut s'expliquer par une mode quelconque. A n'en pas douter, Géricault aurait eu plus de facilité à vendre des images de chevaux de race. Mais les animaux de labeur incarnent à ses yeux un mode d'existence qui retient son attention à Londres ". A Londres, certes, mais encore, à son retour en France.

Expert : Bruno Chenique. Tél. 06 15 93 16 71.
Adjugé : 38 000 €
Théodore Géricault (Rouen, 1791 - Paris, 1824) :
Quatre chevaux à...
Lot 193
Lot 194
E. PETIT d'après Léopold ROBERT (1794-1835)
L'arrivée des moissonneurs dans les Marais Pontins.

Huile signée en bas à gauche.

Haut. 82, Larg. 117 cm.
(réentoilée).

Beau cadre doré.

Provenance : propriété du Vendômois.

E. PETIT, after Léopold ROBERT. The arrival of the reapers in the Marais Pontins. Signed oil on canvas.

Élève de David, Léopold ROBERT, second Prix de Rome 1814, est un graveur et un peintre neuchâtelois. Poursuivant ses études de peinture à Rome, il y demeure 13 ans. Les nombreuses familles de brigands vont lui servir de modèles et ses compositions de scènes italiennes en costumes lui attirent l'admiration et la clientèle d'une élite.
En 1825, il fréquente le salon de Mme Récamier, voyage à Naples et dans différentes régions italiennes. Attiré par les compositions monumentales, il travaille à l'une de celles-ci, la représentation des quatre saisons et des quatre grands pays de l'Italie en quatre tableaux, pour le Salon de Paris. En 1829, il retourne en Italie, dans les Marais Pontins notamment, et rencontre le Prince Napoléon et sa femme Charlotte Bonaparte dont il tombe amoureux.
En 1831 Léoplod Robert triomphe au Salon de Paris, avec "L'Arrivée des moissonneurs dans les marais Pontins", tableau symbolisant Rome et l'été pour son grand projet. Ce tableau conservé au Louvre, lui vaut la croix de la Légion d'honneur que lui remet le roi des Français Louis Philippe en personne.
Il entreprend sa dernière composition monumentale, symbolisant l'hiver, qui devait inspirer Victor Hugo et Lamartine. Mais soupirant éconduit de la princesse Charlotte Bonaparte, il se suicide.
Adjugé : 2 100 €
E. PETIT d'après Léopold ROBERT (1794-1835)
L'arrivée des moissonneurs dans les...
Lot 194
Lot 170_B
Daniel SAINT (Saint-Lô, 1778-1847)

Portrait en buste du comte d'Artois.



Miniature sur ivoire signée à droite.



7,7 x 5,6 cm.

(restauration à la base du cordon).



Cadre de forme rectangulaire gainé de cuir agrémenté de bronzes ciselés et dorés tels qu'encadrement de forme ovale à frises guillochées, écoinçons ornés de rinceaux ajourés et large palmette flanquée d'enroulements fleuronnés à l'amortissement.

Restauration.

27 x 17,5 cm. (accidents)



Provenance : château de la Vallée du Loir.



Le comte d'Artois, futur Charles X, est ici représenté en uniforme de colonel général des gardes nationales. Il porte le cordon et la plaque de l'ordre du Saint-Esprit, le bijou de l'ordre de la toison en sautoir et, sur la poitrine, les croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur, encadrant la décoration de la Fidélité.

Cette miniature est l'œuvre de Daniel Saint. Élève de Jean-Baptiste Regnault, il livre des miniatures pour la famille impériale, les Bourbons et la Monarchie de Juillet. La grande qualité de ses compositions, notamment remarquables par leurs tons soutenus et le rendu des reliefs, fait sans conteste de Saint l'un des plus grands miniaturistes de la première moitié du XIXe siècle.

Ce portrait est à rapprocher d'une miniature du comte d'Artois par Saint conservée au musée du Louvre. Cette dernière présente simplement une variante quant à la couleur du plastron de l'uniforme. Deux autres similaires; l'une vente Osenat, Fontainebleau, 4 mai 1986; l'autre vente Christie's, Londres, 12 juin 2006.
Estimation : 1 200 €
Daniel SAINT (Saint-Lô, 1778-1847)
Portrait en buste du comte d'Artois.

Miniature sur...
Lot 170_B
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