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37ème VENTE GARDEN PARTY - I

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Lot 1
Lycosthenes (Alsacien, 1518-1561) Konrad Wolffhart, dit
Prodigiorum ac ostentorum Chronicon, 1557

Bâle, Henri Pierre. 1557.
Fort in-4° : 265 x 190 mm. (6 ff), 670 pages. (1 f). Plein vélin souple. Reliure du temps. (auréole marquée de mouillure saine sur les 6 ff de dédicace et de table des auteurs cités ; mouillure claire et saine - bénigne - dans l'angle inférieur des 200 premières pages ; mouillure claire dans l'angle supérieur de la page 528 à la fin, marquée sur les 100 dernières pages ; taches sur le feuillet FF ; déchirure sans manque de pages aux feuillets B3 et Mm1 ; une galerie de ver dans la marge supérieure des pages 61 à 74, loin du texte ; marge inférieure du feuillet Ff6 coupée, sans perte de texte ; feuillet d'errata : effrangé et sali)
Edition originale, dans sa première reliure, de l'un des ouvrages les plus illustrés du XVIe siècle : plus de 1.500 gravures sur bois, de différentes mains, se répétant à l'occasion.

Lycosthenes, Konrad Wolffhart a.k.a. Prodigiorum ac ostentorum Chronicon (Chronicle of the Wonders and Events), 1557. An illustrated book describing the amazing events and creatures born between 3959 B.C. and 1542 A.D.

L'Alsacien Konrad Wolffhart (1518-1561), qui grécisa son nom, comme c'était la mode chez les humanistes, en Lycosthenes, enseigna la grammaire et la dialectique à Bâle à partir de 1542. Son livre énumère tous les événements singuliers et les créatures étranges, "prodigieuses", êtres humains ou animaux, survenus depuis l’époque bénie du Paradis Terrestre - qu'il fixe à 3959 avant notre ère, année qu'il illustre d'un très bel Arbre de la Tentation - jusqu'en 1557, année de la parution de cette Chronique des Prodiges, marquée à Bâle par l'apparition de trois soleils - un parhélie - et la naissance dans la ville d'un enfant né sans front ni cou. Ses sources sont tantôt tirées de la Bible, tantôt d'auteurs de l'antiquité grecque ou latine, tantôt de livres d'auteurs "recentiores quorum multi etiam hodie vivunt" (auteurs "plus récents, dont bon nombre vit encore"). Parmi ces derniers, notons par exemple Peucer, Gesner, Jérôme Cardan, Carion, mais aussi Martin Luther, Melanchton, Polydore Virgile, Sébastien Brandt, Sébastien Munster, etc...

Les planches représentent de multiples sujets : comètes (dont une en forme de fusée), éclipses, tremblements de terre, avalanches, inondations, incendies (y compris sur le Rhin) ; pluies de sauterelles, de grenouilles, de sang, de larmes, de croix, de légumes, de poissons, de pierres ; soleils doubles, soleils triples, etc... Tous ces événements sont datés chronologiquement et commentés par un texte. Lycosthenes s'intéresse à la monstruosité animale. A côté d'animaux réels dont l'aspect prodigieux suffit en soi, comme les rhinocéros ou les crocodiles, il place des animaux fabuleux ou difformes : griffons, moutons à deux têtes, coqs à quatre ou six pattes, sangliers à deux têtes, serpent volant de 120 pieds de long, etc... Il montre de nombreux exemples de monstres mi-animaux, mi-humains : truie à tête humaine, siamois mi-homme, mi-loup, enfant né avec une trompe d'éléphant, femme-lionne (monstrueuse ?), centaures, etc... Il représente tous les types, vrais ou faux de la tératologie humaine, y compris un enfant né avec la bouche sur la poitrine, ou encore un homme barbu à six bras. Il note comme événement prodigieux qu'une femme criminelle mise sur le bûcher pût en sortir des heures plus tard parfaitement fraîche, sans aucune trace de flammes sur elle ou sur ses vêtements (c'était en France, à Laon, en 1094. Voir page 388). L'apparition de ces êtres singuliers est à chaque fois datée et commentée.

Quatre des gravures portent un monogramme : DK (Planche du rhinocéros, aux pages 18 et 518) ; HRMD (Planche de la panthère, page 20), MHF (Planche de Bucéphale, page 100).
Deux de ces monogrammes (HRMD et MHF) sont réunis sur le superbe bois à double page (pages 24 et 25) représentant les monstres marins, dont un "Trolual", placés sous un large bandeau d'animaux terrestres (renne tirant un traîneau, cerfs, renards, panthère et un berger se défendant contre des serpents). Cette planche se trouve aussi dans la Cosmographia de Sebastien Münster, publiée en 1544, également à Bâle.

David Kandel (DK :1520-1592) et Hans Rudolf Manuel Deutsch (HRMD : 1525-1571) sont des xylographes actifs à Bâle au milieu du XVIe siècle. Nous n'avons pas identifié le nom qui se cache sous le monogramme MHF. Etant donnée la variété des "rendus" des gravures, il est probable que d'autres artisans anonymes aient contribué à cette illustration. De nombreuses gravures se répètent, mais les évènements et les prodiges se répètent aussi et les illustrations sont parfaitement conformes aux phénomènes décrits.
Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €
Lycosthenes (Alsacien, 1518-1561) Konrad Wolffhart, dit 
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Lot 1
Lot 2
André Félibien (Français, 1619-1685)
Tableaux du Cabinet du Roy. Statues et bustes antiques des Maisons Royales, vers 1690

Tome premier. A Paris, De l'Imprimerie Royale. Par Sebastien Cramoisy, Directeur de ladite Imprimerie. 1677.
Grand in-folio (540 X 390 mm). Titre et 18 pages de texte, 32 planches de tableaux, un bon nombre sur double page (par divers ; datées de 1677 à 1682) ; 60 planches de sculptures (par Mellan, datées de 1669 à 1675, ou par Baudet, datées de 1677 à 1681). Plein maroquin rouge, double encadrement de filets droits avec fers armoriés dans les angles de l'encadrement intérieur ; grandes armes royales au centre des plats. Dos très orné de fers royaux dans les entre-nerfs.
(rousseurs éparses ; tache brune dans la marge inférieure de la 19e planche des tableaux)

Provenance : bibliothèque de la Vallée du Rhône. .

André Félibien. Tableaux du Cabinet du Roy. Statues et bustes antiques des Maisons Royales (Paintings from the King's Cabinet, Antique Statues and Busts from the Royal Houses), ca. 1690. Volume I.

Le début de cette immense entreprise, toute à la gloire du Roy Soleil, date de 1662 quand Colbert réunit les plus célèbres graveurs du Royaume pour représenter les collections du Cabinet du Roy ainsi que les monuments royaux, les fêtes ou les campagnes militaires. La publication s'achèvera en 1727, riche de 23 volumes et de près de 1.000 gravures. Avant cette date furent publiés des volumes séparés, comme celui-ci, en fonction des planches déjà disponibles mais en gardant le texte descriptif de Félibien, imprimé en 1677. L'édition de 1677 ne contenait que 22 planches de tableaux et 18 planches de sculptures : ce volume, sans doute publié entre 1690 et 1700, renferme 32 planches de tableaux et 60 planches de sculptures.
Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €
André Félibien (Français, 1619-1685) 
Tableaux du Cabinet du Roy. Statues...
Lot 2
Lot 4
Curiosa
La chasse aux papillons. Le triomphe de l'amour. Le diable emporte l'amour, vers 1825-1830

3 volumes in-12 à l'italienne (95 X 135 mm), chacun de 26 pages en comprenant le titre, chacun illustré de 12 lithographies hors-texte protégées par des serpentes de Chine. Plein veau glacé blond ; encadrement de 3 filets droits avec fleurons d'angle. Toutes tranches dorées. Fine reliure de la seconde partie du XIXe siècle.

Provenance : bibliothèque de la Vallée du Rhône.

A ca. 1825-1830 set of three illustrated erotica books entitled La chasse aux papillons, Le triomphe de l'amour and Le diable emporte l'amour (The Butterfly Hunt, The Triumph of Love & May The Devil Take Love Away).

Sous des titres innocents, La Chasse aux Papillons, Le Triomphe de l'Amour (titre d'une pièce de Marivaux) ou Le Diable emporte l'Amour (titre d'une chansonnette de l'aimable Madame d'Avot, auteure de bluettes à la mode), ces trois volumes sont publiés sans nom d'auteur, d'éditeur ou d'illustrateur, sans date ni indication de lieu d'impression (qui ne peut être que Paris), sans titre même, le faux-titre faisant office de titre. Ils ressemblent par leur mise en page, leurs caractères typographiques, leur papier vélin et le style même des 36 lithographies (il est question du style, mais aucunement des sujets traités) aux almanachs ou aux keepsakes de la Restauration.

Chacune des 36 lithographies, aussi lestes que charmantes, rappelant les plus belles réussites de Dévéria, est suivie d'un texte très érotique de deux pages, dont il serait intempestif de ne citer ne serait-ce qu'une ligne. Nous ne trouvons aucun renseignement sur ces trois délicats ouvrages, ni dans "Les livres de l'Enfer" de Pascal Pia, ni dans aucune bibliothèque.
Estimation : 800 € ~ 1 200 €
Curiosa 
La chasse aux papillons. Le triomphe de l'amour. Le...
Lot 4
Lot 5
Baron François Bouvier d'Yvoire (Français, 1834-1918)
Simon de Blouay, Le combat des mariés et des non-mariés, 1888

Manuscrit in-4° de 100 feuillets sur papier Bristol, non paginés. Plein vélin rigide fin XIXe, semis de petits fers à motif floral sur les plats et le dos.
(mors superficiellement fendillés)

Le recto de chacun des 93 premiers feuillets est orné de 93 aquarelles, gouaches, dessins au crayon ou à l'encre de Chine, de différentes mains, souvent à pleine page ; au verso, texte calligraphié à l'encre bleue ou rouge, avec lettrines et rinceaux à la gouache. Les derniers feuillets renferment la liste des artistes ayant participé à l'illustration et, en guise de colophon, la phrase : "Ce manuscrit a été terminé le 15 mai 1888. Baron B.".

Baron François Bouvier d'Yvoire. An 1888 book entitled "Simon de Blouay, Le combat des mariés et des non-mariés" (The fight between the bachelors and the married ones) about the legend of Jehan d'Yvoire, a 16th century soldier who lost an arm in battle and replaced it with an iron prosthesis.

François, baron Bouvier d'Yvoire (Loex 1834 - Yvoire 1918), journaliste et homme politique, député de Haute-Savoie en 1869 et 1870, devient membre correspondant de l'Académie de Savoie en 1890. Son manuscrit raconte la "Légende véritable du Baron au Bras de Fer et de la traversée du lac comme on la conte encore au pays chablaisan".

Jehan d'Yvoire, soldat de l'armée de Savoie au XVIe siècle, ancêtre de François Bouvier d'Yvoire, aurait perdu un bras lors d'une bataille contre les armées d'Henri IV et l'aurait remplacé par un bras en fer. Cette prothèse de métal est toujours conservée au château familial d'Yvoire, comme l'indique une lettre du baron Bouvier, reliée en fin d'ouvrage. Jehan d'Yvoire est devenu un personnage quasi légendaire dans la région savoyarde du Chablais bordant le Lac Léman, aujourd'hui située pour partie en Suisse et en France. Son histoire est citée dans l'Histoire généalogique de la Haute Savoie, publiée pour la première fois en 1660 à Lyon, réimprimée à Turin en 1778, puis à Paris par Firmin Didot en 1837. Elle sert de trame à un roman de l'homme d'état genevois James Fazy intitulé "Jean d'Yvoire au Bras de Fer, ou le tour du lac en 1564" publié en 1840, dont le Baron B. conteste la vérité historique.

Le manuscrit, soigneusement calligraphié en lettres gothiques cursives, est très abondamment illustré. Les artistes contributeurs sont tous nommés. Ce sont vraisemblablement, pour la plupart, des proches du Baron Bouvier d'Yvoire, partageant ses idées politiques "catholiques libérales" (Alfred Dumont), des membres de familles alliées de diverses provinces (Rozat de Mandres), des notables de la Haute Savoie et de la région du Lac Léman (Maurice Bourcart, médecin et membre du Cercle des Artistes de Genève). A remarquer aussi le nom de Charles Cottet (peut-être le grand peintre Charles Cottet, 1863-1925, issu d'une famille savoyarde). Près d'un tiers des illustrations est réalisé par des femmes : Augustine Bouvier, Gabrielle et Suzanne Thiébaud, la comtesse de Faras, la comtesse de La Bédoyère, Joséphine Braendlin, la baronne de Villette et quelques autres.

La "Légende véritable" des exploits et des amours du Baron au Bras de Fer, racontée par son descendant le baron François est, par ses illustrateurs, un véritable Liber Amicorum (et Amicarum).
Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €
Baron François Bouvier d'Yvoire (Français, 1834-1918) 
Simon de Blouay, Le...
Lot 5
Lot 6
Perrault & Flechier
Festiva ad capita annulumque de cursio

Parisiis, E Typographia Regia. 1670.
(Paris, Imprimerie Royale)
Très grand in-folio, 557 x 450 mm. (faux-titre, titre-frontispice avec le buste de Louis XIV gravé par Rousselet, titre), (2 feuillets pour la lettre-dédicace de Charles Perrault au Grand Dauphin), 8 pages (4 planches doubles), pp. 9-23, (pp. 24-30), 31-32, (33-34), 35-44, (45-46), 47-48, (49-50), 51-60, (61-62), 63-64, (65-66), 67-76, (77-78), 79-80, (81-82), 83-94, (95-96), 97-98, (99-100), 101-104, (1 planche double), 105, (106) pour le colophon. 65-104 pour le Circus Regius avec colophon page 104.
Plein maroquin rouge, dentelle du Louvre placée au milieu de deux roulettes fleurdelysées, grandes armes de Louis XIV au centre des plats ; dos orné dans les caissons de fleurs de lys et du chiffre du Roi ; roulette sur les coupes ; roulette fleurdelysée intérieure. Roulette sur les nerfs. 1/2 gardes peignées. Reliure du temps.
(quelques taches peu marquées sur les plats ; décor sur les nerfs légèrement estompé ; tache brune sur la page 106 due au report d'une lettrine de Chauveau encollée au verso ; plusieurs feuillets et planches légèrement roussis de manière uniforme ; gardes blanches légèrement empoussiérées)

Grand ex-libris gravé daté 1672 : Antoine de Mareste d'Alge, conseiller du Roi au Parlement de Normandie. Ex-libris manuscrit sur le faux-titre : Demareste d'Alge.
Ex-libris gravé vers 1900 : Edmond Foulc (1828-1916) grand collectionneur d'objets d'art et important donateur pour le Musée de Nîmes, à qui il offrit, entre autres, une céramique d'Andrea della Robia.

Provenance : bibliothèque de la Vallée du Rhône.

Perrault & Flechier. Festiva ad capita annulumque de cursio. A richly illustrated book describing the festivities surrounding the birth of King Louis XIV's son.

Edition en latin des "Courses de testes et de bagues faites par le Roy et par les Princes et Seigneurs de sa Cour" de Charles Perrault, dans la traduction d'Esprit Fléchier. Les deux versions parurent en 1670.

Les 5 et 6 juin 1662, un grand carrousel se déroula dans la cour du Palais des Tuileries qui prit dès lors le nom de cour du Carrousel pour célébrer la naissance du Grand Dauphin Louis, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche. Le Roi Soleil y invita les membres les plus éminents de la noblesse, pour montrer que l’époque de la Fronde était révolue. Cinq quadrilles défilèrent, les cavaliers dans de somptueux atours créés pour cette occasion par Henry Gissey (1621-1673), costumier attitré de toutes les comédies-ballets jouées à la Cour, et de la tragédie-ballet "Psyché" pour laquelle s'étaient associés Jean-Baptiste Lully et Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière.
Sur leurs montures richement caparaçonnées, Louis XIV était vêtu en Empereur Romain, Philippe d'Orléans conduisait les Perses, Condé les Turcs, le duc d'Enghien les Indiens et Guise les Amérindiens...

C'est un des plus beaux livres de Fêtes du XVIIe siècle, riche de 93 illustrations dessinées et gravées sur cuivre par Chauveau et de 3 estampes doubles d'Israel Silvestre. Trente des eaux-fortes de Chauveau figurent les Quadrilles ; 4 planches doubles montrent le parcours suivi par le cortège ; s'y ajoutent 55 gravures d'emblème et de nombreux bandeaux, vignettes et lettrines gravés. On trouve à la suite, avec la pagination habituelle 65-104 le "Circus Regius sive Pompa Equestris", poème latin de Fléchier.

Cet ouvrage appartient au grand ensemble dit du Cabinet du Roi, qui, de 1667 à 1683, à l'instigation de Colbert, réunit une élite d'artisans et d'artistes, logés au Gobelin, et pensionnés par le Roi : le projet est de célébrer et de diffuser par l'image gravée la grandeur du monarque, ses victoires, ses fêtes, sa munificence et ses collections. C'est en 1670 -à l'occasion de la publication des "Courses de testes et de bagues"- que l'on commence à offrir ces volumes, frappés des armes royales, aux personnages de haut rang de la cour et aux diplomates étrangers ; la nature du cuir -veau ou maroquin- et le choix du décor (en particulier l'utilisation de la "Dentelle du Louvre") vont évidemment de pair avec l'importance du destinataire. Il est à remarquer que c'est dans ce volume qu'on rencontre (sur le frontispice) l'unique portrait en buste de Louis XIV figurant dans toute la collection du Cabinet du Roi.

Bibliographie : Catalogue de l'exposition qui se tint à Versailles en 2016-2017 : "Fêtes et divertissements à la Cour", Gallimard, 2016, pp. 65 à 79.
Estimation : 7 000 € ~ 12 000 €
Perrault & Flechier 
Festiva ad capita annulumque de cursio

Parisiis, E...
Lot 6
Lot 7
Bernard Picard (Français, 1673-1733)
Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde représentées par des figures dessinées de la main de Bernard Picard avec une explication historique, & quelques dissertations curieuses.

Amsterdam, Jean-François Bernard. 1723-1743. 9 tomes en 8 volumes.

Superstitions anciennes et modernes et préjugés vulgaires qui ont induit les peuples à des usages contraires à la religion. Amsterdam, Jean-François Bernard. 1733-1736. 2 tomes en 2 volumes. .

Amsterdam, J. F. Bernard. 1723

Soit : 11 tomes reliés en 10 volumes grand in-folio, illustrés de 265 gravures sur cuivre. Plein maroquin rouge du Levant ; trois filets droits d’encadrement. Au centre des plats des 8 premiers volumes -soit les 9 tomes des Cérémonies et coutumes de tous les peuples- grandes armes d’Henri François D'Aguesseau. Décor identique sur le dos des 10 volumes, avec, dans les entre-nerfs, masses du Chancelier D'Aguesseau entrecroisées, entourées de coquilles, et cernées de petits fers ; roulette sur les nerfs. Roulette sur les coupes. Roulette sur les chasses. Toutes tranches dorées.
(Quelques nerfs, coiffes et coins légèrement frottés. Défauts très bénins sur un mors du tome V et un mors du tome VI, à l'emplacement de restaurations superficielles anciennes. Petite moisissure stabilisée sur les 6 derniers feuillets du tome I des Superstitions.
Le relieur a placé en tome III, par erreur le second volume des Cérémonies et coutumes des peuples idôlatres, qui devrait se trouver après le volume tomé VII)

Le tome I est bien complet du très beau frontispice, représentant l’ensemble des religions, qui se vendait séparément.
Illustré par Bernard Picart (1673-1733) et publié par J. F. Bernard (1684-1744), tous deux protestants français exilés en Hollande, l’ouvrage a été condamné par l'Eglise Catholique. C'est le premier ouvrage à traiter aussi en profondeur de toutes les religions (et superstitions) du monde. Sont étudiées par le détail les religions monothéistes des juifs, mahométans, catholiques, protestants, orthodoxes, anglicans, quakers, anabaptistes, adamites, préadamites, etc.., ainsi que les religions et sectes des "peuples idolâtres" des peuples et tribus des Indes Occidentales ( "sauvages du Canada", "Floridians", etc...), des Indes Orientales (Nanjans, Brahmines), de la Perse, de la Chine, du Tibet, du Japon, de l'Afrique...

S'y ajoutent des réflexions sur l'Inquisition, le mysticisme, la Fête des Fous, etc…
L'ouvrage connut un succès considérable dans toute l'Europe, et fut traduit en anglais, en flamand et en allemand.
Il se termine par un "Parallèle historique des Cérémonies religieuses des peuples anciens et modernes, et la description de divers usages singuliers, prétendus religieux, ou qui ont quelque rapport avec la religion"
Le texte de cette œuvre monumentale, dont l'influence fut considérable au Siècle des Lumières, est dû à différents auteurs, comme Bannier, R. Simon, J. Abbadie, Bruzen de La Martinière, Le Mascrier, et à différents "voyageurs dans les contrées lointaines".

Un Avis imprimé aux relieurs de format in-4° a été conservé dans le Tome I des Superstitions. Des coches manuscrites des relieurs montrent qu'il a été suivi à la lettre.

Très bel exemplaire, imprimé sur grand papier vergé fin : les feuillets mesurent 449 X 285, à comparer aux 396 X 250 mm pour un exemplaire "ordinaire". Tous les tomes sont aux bonnes dates, en premier tirage. Les 265 gravures hors-texte, dont plusieurs doubles ou dépliantes, sont remarquablement contrastées.

(Conforme -dans un ordre légèrement différent- à la description de Brunet, édition de 1860 : Tome I, pages 1742-1743. Brunet précise que la collection est rarement complète en grand papier. "Les 2 volumes de Supplément et ceux des Superstitions étant beaucoup plus rares que les autres, font seuls plus de la moitié du prix des exemplaires...Nous ferons remarquer que les 2 volumes de Supplément en grand papier sont encore plus rares que les Superstitions." Cigognara, 6490)

Provenance :
- Henri François D'Aguesseau (1668-1751), chancelier de France, à ses armes sur les 8 premiers volumes et avec les masses de chancelier sur le dos des 10 volumes ;
- Joan Raye (1734-1823), Seigneur de Breukelerwaard, avec son ex-libris gravé
- Sir Henry Hope Edwardes (1829-1900), 10ème baronnet de Shrewbury, avec son ex-libris gravé ;
- Sarah Bernhardt (1844-1923), avec son ex-libris gravé, ex-dono sur la première garde blanche : "Offert à Madame Sarah Bernhardt le premier janvier 1903 par l'administration, les artistes et le personnel de son Théâtre", avec environ 80 signatures.

Bernard Picard - A book entitled "Ceremonies and Religious Customs of the people of the World illustrated by Bernard Picard along with an Historical Explanation and Strange Essays".

Quatre provenances prestigieuses (la quatrième inattendue).
L'ouvrage a appartenu successivement à :

1) Henri François D'Aguesseau (1668-1751), chancelier de France à trois reprises (1717-1718, 1720-1722, 1727-1750) à ses armes sur les 8 premiers volumes, et avec les masses de chancelier sur le dos des 10 volumes. Avocat général puis procureur général du Parlement de Paris à partir de 1700, il doit, contre ses propres convictions, accepter en 1713 l'exil des parlementaires hostiles à la Constitution Unigenitus du Pape Clément XIII, qui condamne le Jansénisme. Sa très riche bibliothèque fut vendue par son fils en 1785 : les Cérémonies ne figurent pas au catalogue.

2) Joan Raye (1734-1823), Seigneur de Breukelerwaard, avec son ex-libris gravé. (N°2 du "Catalogue des livres précieux et d'une condition unique délaissée par feu M. Joan Raye, seigneur de Breukelerwaard à Amsterdam. Dont la vente se fera à la Haye le 28 mars 1825 et jours suivants par les frères Van Cleef et B. Scheurler"). Cet exemplaire est décrit comme suit "10 tomes en 11 volumes reliés en cuir de Russie, doré aux armes. Très bel exemplaire". Il fut vendu pour 300 Gulden ; à rapporter aux 115 Gulden d'un bel exemplaire en veau de la première édition de l'Encyclopédie, n°12 de la vente. Joan Raye de Breukelerwaard (1737-1823), grand bibliophile et collectionneur, fils d'un gouverneur du Surinam, se consacra, après une brève carrière de diplomate à la Porte Ottomane, aux voyages et à ses collections.

3) Sir Henry Hope Edwardes (1829-1900), 10ème baronnet de Shrewsbury, l'un des très grands bibliophiles anglais de la seconde partie du XIXe siècle, avec son ex-libris gravé. Sir Henry Hope Edwardes possédait aussi une très importante collection de peintures anciennes. La vente après décès de sa bibliothèque eut lieu en mai 1901 à Londres, un mois après celle de ses tableaux de maîtres anciens.

4) Sarah Bernhardt (1844-1923), avec son ex-libris gravé. Ex-dono sur la première garde blanche : "Offert à Madame Sarah Bernhardt le premier janvier 1903 par l'administration, les artistes et le personnel de son Théâtre", avec environ 80 signatures. N°5 de la vente de la Bibliothèque de Mme Sarah Bernhardt, 27 juin 1923. Un des rares ouvrages anciens de cette bibliothèque, riche en littérature et théâtre XIXe et fin de siècle. "Quelques réparations aux dos des reliures" sont signalées dans ce catalogue.
Estimation : 15 000 € ~ 25 000 €
Bernard Picard (Français, 1673-1733)
Cérémonies et coutumes religieuses de tous les...
Lot 7
Lot 8
Aubin Louis Millin de Grandmaison (1759-1818)
Peintures de vases antiques vulgairement appelés étrusques, tirées de différentes collections et gravées par A. Clener. Accompagnées d'explications par A.L. Millin.

Paris, Pierre Didot l'Aîné. 1808-1810.
Très grand in-folio (595 X 435 mm). Cartonnage rouge de parution, titré au dos "Peintures de vases antiques".
Tome I : (Faux-titre, titre gravé), (2 ff), XX pages, 124 pages et 72 planches - dont 3 doubles - gravées sur cuivre, très finement rehaussées au pinceau, exceptée la 72ème qui est en noir.
Tome II : (Faux-titre, titre gravé), 146 pages et 78 planches - dont 3 doubles - gravées sur cuivre, très finement rehaussées au pinceau, exceptée la 78ème qui est en noir. Serpentes de Chine.
Impression sur papier vélin, exempt de rousseurs. Coloris de toute fraîcheur.
(défauts aux coiffes des deux volumes ; la garde volante et le faux-titre du tome I sont décousus ; pli vertical sur la garde volante et le faux-titre du tome I ; pli vertical sur les planches XXIII, LXX et LXXI du tome II ; pli dans l'angle inférieur des figures sur les planches XXIV à XXVII du tome II ; la plupart des serpentes déchirée ou froissée).

Ce somptueux ouvrage, dédié par l'éditeur, Charles-Marie Dubois Maisonneuve (Tours 1772-1838), à "Sa Majesté l'Impératrice-Reine", décrit et reproduit environ 120 vases dits "Etrusques" appartenant à des collections privées, dont une trentaine appartient d'ailleurs à Joséphine elle-même. Ces vases de céramique peinte ont été trouvés dans l'ancien territoire d'Etrurie, qui allait de la plaine du Pô jusqu'à Naples et Pompei, d'où leur nom "vulgaire" d'étrusque : ils sont en fait de facture grecque, soit créés dans des ateliers de la Grande Grèce, soit importés de Grèce en échange de métaux et de blé, du VIIe au Ve siècle avant notre ère.
Découverts en grand nombre à la fin du XVIIIe siècle - entre autres à Pompei - puis pendant "la décénie française" de présence au Royaume de Naples, aussitôt reproduits dans quelques ouvrages de grand luxe, ils lancent la vogue de l'étruscomanie, dès avant l'égyptomanie, et contribuent à l'avénement d'un nouveau style, inspiré de l'antiquité. Le chef de file du néo-classicisme pictural, Jacques-Louis David, se rend à Pompei en 1779 et s'en souvient trente ans plus tard : "Il me sembla qu'on venait de me faire l'opération de la cataracte"...

Les deux volumes des " Peintures de vases antiques vulgairement appelés étrusques" sont tirés à 300 exemplaires, dont quelques dizaines seulement sont rehaussés de gouache et d'aquarelle par des artistes de très grand talent.

Leur éditeur, le Tourangeau Charles Marie Dubois-Maisonneuve (1772-1838), lui-même élève de David, les place dans la lignée de la "Collection des antiquités étrusques, grecques et romaines tirées du Cabinet de M. Hamilton", par M. d'Hancarville, publiée à Naples en 1766-1767. Il affirme son ambition dès les premières pages de l'Avertissement :
"Désirant que l'exécution typographique portât le cachet du siècle des ouvrages magnifiques, nous avons fait fabriquer exprès, à Courtalin, un superbe papier vélin qui offre un vase étrusque dans le filigrane, afin que confié aux presses célèbres de M. Didot l'Aîné, cet ouvrage imprimé à 300 exemplaires seulement fasse ressortir de nouveau, mais dans un bien plus grand format, les beaux caractères de son Virgile in-folio. (...) Nous avons mis tous nos soins à faire exécuter des gravures coloriées au pinceau avec un soin particulier ; et par un procédé qui n'avait pas encore été employé dans les ouvrages de ce genre, on conserve, comme sur des dessins, le fond du papier pour mieux rendre les chairs blanches, les attributs et autres ornements rehaussés de jaune que l'on rencontre fréquemment sur les vases. (...)
Si l'on réfléchit au soin qu'il a fallu donner pour parvenir à une aussi belle exécution, on ne sera pas étonné du prix auquel s'élève l'exemplaire colorié : aussi les amateurs n'ont-ils pas été arrêtés par ce motif, et nous ne doutons point que le petit nombre que nous avons fait exécuter soit bientôt épuisé."

Cependant, malgré l'exceptionnelle qualité des peintures, les souscripteurs assez fortunés pour acheter un des exemplaires en couleurs furent probablement moins nombreux qu'espéré, et Dubois-Maisonneuve fut contraint de faire cette proposition : "Ceux qui n'auraient que l'exemplaire en noir et qui voudraient faire les frais des gravures coloriées pourront se les procurer moyennant 750 francs, ou les deux tiers de l'exemplaire colorié. En joignant les gravures au trait à celles coloriées, on peut détacher de ces dernières pour les faire encadrer et en décorer des appartements".
Proposition parfaitement scandaleuse, certes - mais que certains jugeront pardonnable, tant on peut rêver de vivre dans de tels décors.

(Blackmer collection, "Greece and the Levant", n°1129. Cicognara :"Bibliografia dell’ archeologia classica e dell’ arte italiana", n°645.)

Aubin Louis Millin de Grandmaison. A book entitled "Peintures de vases antiques vulgairement appelés étrusques tirées de différentes collections" (Pictures of so-called "Etruscan" antique vases from various collections) featuring 120 vases.
Estimation : 7 000 € ~ 12 000 €
Aubin Louis Millin de Grandmaison (1759-1818) 
Peintures de vases antiques...
Lot 8
Lot 14
Sèvres et manufacture de Foescy
Deux assiettes à monter, compléments du service particulier de Napoléon Ier, dit des quartiers généraux

Porcelaine dure.
A décor en or au centre d’une rosace cernée d’une guirlande de feuillage et sur l’aile d’une frise de glaives réunis par des rubans, guirlande de laurier et étoile à cinq branches sur fond vert de chrome.
Marques incisées de fabrication de la manufacture de Sèvres : l’une T Avril 10.
Marque en vert de mises en couverte de la manufacture de Sèvres : l ’une 13 Ms 12 pour 13 mars 1812 et marque au tampon légèrement effacée : Mr Imple de Sèvres 1812.
Les deux marquées postérieurement, l’une Mre de Foescy au pinceau en rouge et l’autre au tampon en rouge Manufre de Foescy Fb St Martin n° 45 à Paris.

Epoque Empire.

Diam. 24 cm.
(petites usures au centre d’une assiette)

Bibliographie : Camille Le Prince (dir.), "Napoléon Ier et Sèvres, L’art de la porcelaine au service de l’Empire", Paris, 2016, n° 154.

Sèvres and Manufacture de Foescy. A couple of porcelain plates complementing Emperor Napoleon I's personal service. Empire Period.

Le service particulier de l’Empereur est commencé en 1807 et livré le 27 avril 1810 au Palais des Tuileries, avant le mariage impérial le 2 avril 1810. Il comportait 72 assiettes à dessert peintes, 24 assiettes à potage et 24 assiettes à dessert nommées assiettes à monter à bordure seulement. Ces assiettes en porcelaine de Sèvres portant la marque de Foescy font partie des quelques pièces de complément aujourd’hui connues. Certaines font sans doute partie des quatre assiettes livrées le 30 janvier 1812 à Son Excellence le Grand Maréchal du Palais, (arch. Sèvres, Cité de la céramique, Vy21, f° 3 v).
Deux autres assiettes à monter conservées au musée de Sèvres sont marquées, l’une 5 mai 14 n° 2 et l’autre 35- 36 et accompagnées de la marque à la vignette de la manufacture de Foëscy Fb saint Martin n° 45 à Paris, apposée postérieurement.

Une assiette à monter datée de 1812, ne comportant pas la marque à la vignette en rouge de la manufacture impériale de Sèvres, a été vendue par l’Etude Thierry de Maigret en 2016 (Etude Thierry de Maigret, vente Paris, hôtel Drouot, 8 avril 2016, lot 183, adjugée 40.000€ ).
Une autre assiette à monter datée du 5 mai 14 n° 1, est passée sous le marteau de Me Osenat à Fontainebleau (Etude Osenat, 19 novembre 2017, lot 184, adjugée 40.000€).
Une assiette à monter dont la date est effacée s’est vendue en 2021 à Antibes, (Etude Metayer Mermoz Antibes, 4 février 2021, lot 15 adjugée 61.740 €). Cette même étude vendait le même jour une autre assiette à monter datée du 13 mars 1812 (lot 16).
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Sèvres et manufacture de Foescy 
Deux assiettes à monter, compléments...
Lot 14
Lot 15
Sèvres et manufacture de Foescy
Deux assiettes à monter compléments du service particulier de Napoléon Ier, dit des quartiers généraux

Porcelaine dure à décor en or au centre d’une rosace cernée d’une guirlande de feuillage et sur l’aile d’une frise de glaives réunis par des rubans, guirlande de laurier et étoile à cinq branches sur fond vert de chrome.
Marques incisées de fabrication de la manufacture de Sèvres : l’une T 10 et l’autre L DC.
Marques en vert de mises en couverte de la manufacture de Sèvres : l ’une 5. D 11, probablement pour 5 décembre 1811 et l’autre 36a d8, les deux marquées postérieurement au tampon en vert Manufre de Foescy n° 48 Faubourg St Martin à Paris.

Epoque Empire.

Diam. 24 cm.

Sèvres and Manufacture de Foescy. A couple of porcelain plates complementing Emperor Napoleon I's personal service. Empire Period.

Bibliographie : Camille Le Prince (dir.), "Napoléon Ier et Sèvres, L’art de la porcelaine au service de l’Empire", Paris, 2016, n° 154.

Le service particulier de l’Empereur est commencé en 1807 et livré le 27 avril 1810 au Palais des Tuileries, avant le mariage impérial le 2 avril 1810. Il comportait 72 assiettes à dessert peintes, 24 assiettes à potage et 24 assiettes à dessert nommées assiettes à monter à bordure seulement. Ces assiettes en porcelaine de Sèvres portant la marque de Foescy font partie des quelques pièces de complément aujourd’hui connues. Certaines font sans doute partie des quatre assiettes livrées le 30 janvier 1812 à Son Excellence le Grand Maréchal du Palais, (arch. Sèvres, Cité de la céramique, Vy21, f° 3 v)
Deux autres assiettes à monter conservées au musée de Sèvres sont, pour l’une, marquée 5 mai 14 n° 2 et l’autre 35-36, accompagnées de la marque à la vignette de la manufacture de Foëscy Fb saint Martin n° 45 à Paris, apposée postérieurement.

Une assiette à monter, datée de 1812, ne comportant pas la marque à la vignette en rouge de la manufacture impériale de Sèvres, à Paris (40.000€ ).
Une autre assiette à monter datée 5 mai 14 n° 1, est passée à Fontainebleau (Osenat, 19 novembre 2017, lot 184, adjugée 40.000€).
Une assiette à monter dont la date est effacée s’est vendue en 2021 à Antibes (adjugée 61.740 €). Cette même étude vendait le même jour une autre assiette à monter datée du 13 mars 1812 (lot 16).
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Sèvres et manufacture de Foescy 
Deux assiettes à monter compléments...
Lot 15
Lot 17
Manufacture impériale de Sèvres
Quatre assiettes pour le service de Napoléon Ier à Rambouillet

Porcelaine dure de Sèvres à décor en or au centre d’une rosace et sur l’aile d'une frise de capraire. La marque au tampon rouge de la manufacture impériale de Sèvres délibérément effacée.

Epoque Empire, 1808.

Diam. 23,5 cm.
(éclats, petites usures à la dorure)

The Imperial Manufacture in Sèvres. An 1808 set of four plates for Emperor Napoleon I's personal service in Rambouillet. Empire Period.

Provenance : Le 19 août 1808, la manufacture de Sèvres livre pour le compte de l’Empereur au Palais de Rambouillet un service décrit frise d’or Capraire entré au magasin de vente de la manufacture le 9 mars 1808 et le 4 mai 1808 (Arch. Sèvres, Vu1 f° 56, et f° 58v et Vbb1, f° 65). Il se composait d’un service d’entrée comportant 40 assiettes à soupe, 8 beurriers navette, 6 saladiers à pied, 16 pots à jus et 4 melonnières. Le service de dessert comportait 144 assiettes plates à 9 francs chaque, 8 compotiers coupes, 2 sucriers et 4 glacières forme vase. Une autre partie du service est achetée par Martial Daru le 7 mars 1808 pour son usage personnel (Vz1, f° 226). Les marques effacées sous nos assiettes désignent plus certainement le service de l’Empereur à Rambouillet. A la première Restauration, entre avril 1814 et mars 1815, un certain nombre de porcelaines de Sèvres présentes dans les résidences impériales, notamment les assiettes du service des Quartiers Généraux conservées aux Tuileries, sont envoyées à la manufacture de Sèvres afin de faire meuler la marque impériale de la manufacture de Sèvres et parfois la faire recouvrir de deux grands L entrelacés gravés et peints en noir.
Estimation : 6 000 € ~ 8 000 €
Manufacture impériale de Sèvres 
Quatre assiettes pour le service de...
Lot 17
Lot 19
Grand bureau plat parJacob-Desmalter

Acajou sculpté et placage d’acajou.
Ouvrant par trois tiroirs en ceinture dissimulant les traverses, il repose sur des montants en console surmontés de volutes et de coquilles et terminés en griffes de lion, réunis par une entretoise. Dessus gainé de cuir vert dans un encadrement de grecques doré aux petits fers.
Estampille de François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (Français, 1770-1841), utilisée de 1815 à 1824.

Début XIXe siècle, vers 1815.

Haut. 74 Larg. 194,5 Prof. 97,5 cm.
(infimes accidents)

Provenance : propriété du Limousin.

A ca. 1815 large carved mahogany desk by Jacob-Desmalter. Early 19th century.

Bibliographie :
- Pierre Arizzoli-Clémentel et Jean-Pierre Samoyault, "Le mobilier de Versailles, chefs d'oeuvre du XIXe siècle", Faton, Dijon, 2009, p.146 ;
- Denise Ledoux-Lebard, « Le mobilier français du XIXe siècle », Paris, Ed. de l’Amateur, 2000, p. 323.

Parmi les meubles emblématiques de la production des Jacob figure le modèle de ce bureau. Dans ses « Mémoires », le baron Fain, secrétaire de l’Empereur, précise que « c’était Napoléon lui-même qui l’avait dessiné et il en avait fait placer de semblables dans tous les cabinets de ses palais ». Un bureau plat est ainsi livré par Jacob-Desmalter en 1809 pour le cabinet topographique de l'Empereur au Grand Trianon (T516). Sous la Restauration entre 1818 et 1834, le meuble est déplacé dans le cabinet du Roi, avant de rejoindre en 1839 la chambre-cabinet de Louis-Philippe. Ses déplacements successifs dans les appartements des différents souverains montrent la persistance du goût pour ce modèle. C’est en ce sens que François-Honoré-Georges Jacob réinterprète ce bureau après la faillite de l’entreprise familiale en 1813. Travaillant seul dès 1815, il ne propose que de très légères variations dans la composition, avec principalement l’ajout de volutes.
Estimation : 8 000 € ~ 12 000 €
Grand bureau plat parJacob-Desmalter 

Acajou sculpté et placage d’acajou.
Ouvrant par...
Lot 19
Lot 20
Neuf chaises Montgolfière

Noyer mouluré et sculpté.
Le dossier "montgolfière" en gerbe est ajouré et décoré de cannelures centrées d'une étoile. L'assise à la ceinture moulurée et des fleurettes aux dés de raccordement. Elles reposent sur quatre pieds fuselés, cannelés et rudentés.
Estampille sur l'une de Georges Jacob (Français 1739-1814), utilisée entre 1765 et 1796.
Etiquette de provenance « Cam antichambre »

Fin XVIIIe-début XIXe siècle.
Garniture de cuir vert tapissé de clous de laiton.

Haut. 91,5 Larg. 50 Prof. 48 cm.
(accidents, restaurations)

A set of nine "hot-air balloon" walnut chairs. Late 18th century-early 19th century. Green leather upoholstery and brass nails.

Bibliographie : Pierre Kjellberg, "Le mobilier du XVIIIe siècle français, éditions de l’Amateur, Paris, 1989, une chaise proche reproduite p. 425.

Oeuvre en rapport : à rapprocher d’une chaise par Georges Jacob conservée au château de Fontainebleau (n°F 6208.5).

Cette série de chaises reprend toutes les caractéristiques des derniers feux du style Louis XVI, avec ces dossiers qui évoquent le vol des frères Montgolfier le 19 septembre 1783 dans la cour de Versailles en présence du roi, féru de science et de technologie. Ce modèle connut un succès particulièrement durable entre le Consulat et la Monarchie de Juillet, comme en témoigne la chaise conservée à Fontainebleau, provenant à l’origine de la collection du général Moreau.
Estimation : 3 000 € ~ 4 000 €
Neuf chaises Montgolfière 

Noyer mouluré et sculpté.
Le dossier "montgolfière" en...
Lot 20
Lot 22
Grande pendule à quantièmes
Persée délivrant Andromède

Bronze ciselé, doré et marbre blanc.
Persée délivre Andromède sur un rocher en marbre blanc surmontant le cadran émaillé blanc signé "Aubert Lejeune Cour Mandar" indiquant les heures en chiffres arabes, les minutes par des points et les jours dans des cercles sur le cadran au niveau de la bordure. Elle repose sur une base oblongue décorée d'une frise à la Clodion et de couronnes de laurier en bronze doré. Elle repose sur six pieds en forme de boule aplatie.

Epoque Consulat Empire.

Haut. 58,5 Larg. 55,5 Prof. 20 cm.
(accidents, manques et restaurations)

Provenance : propriété du Limousin.

A chiseled ormolu and white marble mantel clock featuring Perseus freeing Andromeda. French Consulate-Empire Period.

Probable descendant de Jacques Aubert, valet de chambre horloger ordinaire de Louis XV, Louis Aubert (Paris, 1768-1808) s'installe pendant la Révolution dans la toute nouvelle cour Mandar et signe Aubert Jeune. Le sujet de cette pendule est particulièrement en vogue depuis 1770, après que la pièce de Lully, "Persée", a été jouée au mois de mai pour l'ouverture de l'Opéra royal de Versailles, à l'occasion du mariage du Dauphin Louis de France avec la princesse Marie Antoinette d'Autriche. Si la manufacture de Sèvres s'empare du thème à la demande de d'Angeviller auprès de Boizot, d'autres artistes, tels Chinard et Thomire, exaltent eux aussi les idées de sacrifice et d'héroïsme.

Le temps semble figé à l’instant où Persée, ayant vaincu le monstre Cétus, laisse tomber à ses pieds son bouclier et la tête de la Gorgone afin de délivrer Andromède de ses liens. Le recours au marbre pour figurer le rocher et au bronze pour les personnages les fait émerger de la pierre avec faste et renforce la lisibilité. Vêtus à l’antique, les héros manifestent une attitude de calme grandeur et de noble simplicité propre au néo-classicisme. Cette pendule est inédite par le choix de ses matériaux. Les autres exemplaires connus, tant dans les collections publiques que sur le marché de l’art, sont en effet en biscuit sans que ni le modeleur ni la manufacture ne soient formellement identifiés (Compiègne, n° C16971). La qualité de cette réalisation indique une commande probablement unique pour une collection prestigieuse.
Estimation : 3 000 € ~ 4 000 €
Grande pendule à quantièmes 
Persée délivrant Andromède 

Bronze ciselé, doré...
Lot 22
Lot 25
Erard
Piano à queue grand modèle, réputé joué par Frédéric Chopin, 1841

Caisse en acajou, placage et ronce d’acajou.
Numéroté n°14986.

Haut. 96,5 Long. 245 Larg. 134 cm.
(en l’état)

Erard. An 1841 mahogany grand piano said to have been played by Frédéric Chopin.

Provenance : entré dans le stock de la maison Erard (atelier Dubois) en février 1841, ce piano livré le 10 avril à Mme Zimmerman à Paris est retourné le 24 août pour être envoyé chez M. Lefebvre à Lyon. De par la tradition familiale, ce piano qui appartenait à la famille Tixier de La Chapelle, demeurant au château de la Chapelle Saint Martial dans la Creuse, aurait été joué par Frédéric Chopin, reçu dans cette maison en même temps que leur amie George Sand à l'occasion d'excursions en Creuse depuis Nohant dans les années 1841-1844.

Les immenses facteurs parisiens de piano que sont Ignace Pleyel et Sébastien Erard, puis leurs successeurs, rencontrent dans la première moitié du XIXe siècle deux pianistes de génie qui exploitent pleinement leurs innovations techniques pour porter à son apogée la musique Romantique naissante. Franz Liszt et Frédéric Chopin, l’Autrichien et le Polonais, partagent le même goût pour leurs pianos, une amitié sincère et, tour à tour, les faveurs de George Sand. Sept étés durant, l’écrivaine accueille Chopin pendant de longs mois dans son refuge de Nohant, en 1839 puis de 1841 à 1846, avant leur séparation. C’est là que Chopin compose la Polonaise héroïque mais aussi des ballades, berceuses, sonates et autres valses. Depuis Nohant, Sand aime se lancer à la fin de l’été avec ses amis dans des excursions à travers la Creuse voisine, à la recherche d’histoires dont elle nourrira sa centaine de romans. C’est ainsi qu’elle fait découvrir à Prosper Mérimée la célèbre tapisserie de la Dame à la licorne au château de Boussac.

Conservé au château de La Chapelle Saint Martial, ce rarissime piano à queue en acajou grand modèle de la maison Erard est réputé avoir été joué par Frédéric Chopin à l’occasion de l’une de ces expéditions, qu’il suivait en calèche. Le château de la chapelle Saint Martial est alors propriété des Tixier de La Chapelle, dont le père fut député du département, et dont le fils, père de deux adolescents, sera président du tribunal de grande instance de Guéret. Si cette rencontre n’est pas documentée et que la tradition est orale, l’apparition d’un instrument aussi luxueux du facteur favori de Chopin dans un petit village de la Creuse la rend vraisemblable. Chopin a en effet une prédilection pour les pianos de la fabrique dirigée par Pierre Erard, dont il apprécie la légèreté et la précision et auxquels il est fidèle depuis son arrivée à Paris en 1832. Il n’aurait ainsi pas résisté à la possibilité de jouer sur un autre instrument que le Pleyel de Nohant et qui sait de faire sonner pour la première fois certaines de ses compositions ?
Estimation : 3 000 € ~ 5 000 €
Erard 
Piano à queue grand modèle, réputé joué par Frédéric...
Lot 25
Lot 29
Raingo à Mons
Pendule d'Henry IV avec le plan de la bataille d'Ivry

Bronze doré.
Cadran émaillé signé "Raingo à Mons" indiquant les heures en chiffres romains et les minutes par des traits.
Vraisemblablement Louis-Charles Raingo (Belge 1779-1854), frère de Zacharie Raingo qui émigre à Paris et oncle des "Raingo Frères".
Bas-relief orné de la scène du duc de Sully demandant son pardon au roi qui le relève, lui disant : "Relevez-vous Sully, ils vont croire que je vous pardonne".
Pieds griffes.

Epoque Restauration.

Haut. 35 cm.
(petits accidents)

Provenance : collection de Valicourt.

Bibliographie :
- Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française", Editions de l'Amateur, Paris, 1997, p. 427.
- Bernard Roobaert, "Zacharie Raingo (1775-1847) un horloger montois à Paris", 2023, page 4.

C'est lors de la bataille d 'Ivry le 14 mars 1590, pendant les guerres de Religion, qu'Henri IV arbore un grand bouquet de plumes blanches sur son casque - proclamant à ses troupes "Suivez mon panache blanc, vous le trouverez au chemin de l'honneur et de la victoire".

En 1762, le dramaturge Charles Collé porte sur scène la comédie "Le roi et le meunier", qui emporte un grand succès mais se voit refusée par la Comédie Française. L'auteur lui ajoute alors un acte et la rebaptise : "La partie de chasse d'Henri IV". Le roi y est présenté comme un souverain proche de son peuple et fidèle en amitié. L'une des scènes les plus célèbres est à l'acte I. Il raconte le dénouement d'une intrigue menée par les marquis de Concini et de Bellegarde contre Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre dont ils souhaitent la disgrâce. Après s'être disculpé, le ministre se jette aux pieds du roi pour lui témoigner sa reconnaissance. Henri IV s'exclame : "Eh que faites-vous donc là Sully ? Relevez-vous donc. Prenez donc garde : ces gens qui nous voient mais qui n'ont pu entendre ce que nous disions vont croire que je vous pardonne. Relevez-vous donc !" Si Louis XV autorise que la pièce soit imprimée, il refuse qu'elle soit jouée dans les théâtres publics. Le roi assiste néanmoins à une représentation en 1771 lors de l'inauguration du pavillon de musique de Mme du Barry à Louveciennes. La pièce est finalement reçue à la Comédie française en 1774.
Estimation : 2 500 € ~ 3 000 €
Raingo à Mons 
Pendule d'Henry IV avec le plan de...
Lot 29
Lot 30
Jacques Raymond Brascassat (Français, 1804-1867)
Le loup, 1838

Toile.
Signée et datée.

Haut. 90 Larg. 116 cm.
Cadre en bois doré. Haut. 122 Larg. 139 cm.

Provenance : Salon de 1838, n°197.

Jacques Raymond Brascassat. An 1838 painting entitled "Le Loup" (The wolf). Oil on canvas in a giltwood frame. Signed.

Bibliographie : "L'Artiste. Journal de la littérature et des beaux-arts", première série, T.XV, Pairs, 1838, réédition, Genève, Slatkine reprints, 1972, p. 154.

Oeuvres en rapport : le musée des beaux-arts de Nantes conserve le ricordo de cette toilée réalisée en 1838 ainsi qu'une étude de la tête du loup datant de 1837 (n°839).

Jacques Raymond Brascassat présente deux toiles au Salon de 1838 : une nature morte et "Le Loup". Les commentateurs de l'époque, et notamment de la revue "L'Artiste", sont sensibles à cette dernière. "Cette scène naturelle est très bien disposée sur la toile. Les figures des animaux sont très bien dessinées". Ils remarquent par ailleurs que "M. Brascassat est à peu près le seul peintre aujourd'hui qui peigne les animaux autres que les chevaux et les chiens".

A l'évidence, le peintre use de cette représentation pour illustrer un sujet touchant à l'imagerie populaire : la peur du loup. La crainte de cet animal se développe depuis le Moyen-Age. Elle est entretenue par la tradition orale, notamment les attaques entre 1764 et 1767 de la "bête du Gévaudan". La littérature s'empare également de la mauvaise réputation du loup, comme en témoigne l'histoire du Petit chaperon rouge, interprétée par Charles Perrault dès 1697, puis par les frères Grimm au milieu du XIXe siècle.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Jacques Raymond Brascassat (Français, 1804-1867) 
Le loup, 1838 

Toile.
Signée et...
Lot 30
Lot 55
Placide Poussielgue-Rusand (Français, 1824-1889)
d’après les dessins du Révérend Père Arthur Martin (Français, 1801-1856)
Modèle de chapelle dite du "Sacre de Monseigneur de Dreux-Brézé à Notre Dame de Paris le 14 avril 1850"

Vermeil, émaux, cabochons de fausse pierreries à l’imitation des grenats, turquoises, pierre du Rhin et lapis lazuli.
Elle comprend ostensoir, calice, patène, ciboire, custode sur pied et burettes et leur plateau à décor filigrané de rinceaux.
Les émaux figurent des épisodes de l’Ancien testament dont ceux de l’histoire de Moïse : l’inscription du Tau, Moïse frappant le rocher, la grappe rapportée du pays de Canaan et Moïse et le serpent d’airain. D’autres représentent des passages du Nouveau Testament à l’instar de la Cène, le Christ en croix entouré de l'Eglise et la Synagogue, la Mise au tombeau et l’Incrédulité de saint Thomas. Les autres convoquent les représentations du tétramorphe, de l’Orient, l’Occident, du Nord et du Sud, ainsi que les portraits des Grands prophètes Daniel, Jérémie, Ezéchiel et Isaïe et des saints Thomas, Jean, Pierre, Jacques le Majeur, André, Philippe, Simon, Théodore, Bartholomé, Mathieu, Paul, Jacques le mineur. Riche décor néo-gothique dont dragons.

L’ostensoir, sommé d’une croix, offre une monstrance inscrite dans un entourage de rayons et enroulements. Son fût à chapiteau aux aigles est orné de feuilles d’acanthe et branches de lierre supportant deux bras aux archanges et se termine par une bague à l’Agnus Dei. Le pied est composé de quatre archanges tenant des sphères sur des têtes de gargouille.
Ostensoir : Haut. 72 Larg. 33,5 Prof. 21 cm. Poids brut : 3.944 g.

Le ciboire et le calice à la fausse coupe et au noeud semé de boutons sont ornés d’un pied gravé d’un fond de croisillons alternant quatre dragons séparant quatre lobes.
Calice : Haut. 27 Diam. coupe 11,5 Diam. pied 16 cm. Poids brut : 1.190 g.
Ciboire : Haut. 33 cm. Diam. coupe 13,5 Diam. pied 16 cm. Poids brut : 1.576 g.

La patène est décorée au revers d’un médaillon polylobé avec un agneau entouré de l’inscription « Panis vivus Agnus dei ».
Patène : Diam. 16,8 cm. Poids brut : 258 g.

Les burettes, au fretel en forme de grenade cerclée de rinceaux, comportent une anse ornée de feuilles d’acanthe. Leur plateau polylobé de forme oblongue présente une descente moulurée soulignant un creux gravé de motifs végétaux.
Leur plateau polylobé de forme oblongue présente une descente moulurée soulignant un creux gravé de motifs végétaux.
Burettes : Haut. 16,5 cm. Poids brut : 669,7 g.
Plateau : Long. 30,5 Larg. 18,5 cm. Poids brut : 490 g.

La custode surmontée d’une croix est richement décorée de motifs de pampres de vigne se prolongeant sur le pied balustre tournant et escamotable. Marquée « 1er mai 1889 ».
Custode : Haut. 13 cm. Poids brut : 96,3 g.

Poinçon Minerve 1er titre et sanglier (custode).
Orfèvre : PPR pour Placide Poussielgue-Rusand.

Poids total brut : 7.034 g.
(infimes accidents sur quelques émaux, petites usures à la dorure à l'ostensoir)
Chaque pièce dans un écrin, dont celui de l'ostensoir et la custode d’époque avec l'étiquette de l'orfèvre.

Provenance : anciennement provenant d'une communauté religieuse normande, le calice de cette chapelle a été consacré par Monseigneur l’Archevêque de Paris, ainsi que l'atteste un document de l’archevêché de Paris en date du 21 août 1885.

Bibliographie :
- Maison P. Poussielgue-Rusand, "Album de modèles dessinés par le P. Arthur Martin", Paris, Plan Frères, 1853, p. 1 (reproduction du calice)
- Maison P. Poussielgue-Rusand, "Catalogue de la manufacture d’orfèvrerie, de bronzes et de chasublerie Poussielgue-Rusand fils successeur", Paris, 1893 (modèle des burettes avec plateau reproduit p. 20, n°65 et proposé au prix de 1.150 francs; ciboire p. 32, n°32, vendu 1.250 francs ; ostensoir, p. 49, n°94, vendu 4.500 francs)
- "L’art en France sous le Second Empire", cat.exp., 1er octobre - 26 novembre 1978, Philadelphia museau, Detroit institute of Art, 18 Janvier-18 mars 1979, Paris, Grand Palais, 11 mai-13 août 1979, Paris, RMN, p. 188-189
- Jean-Michel Leniaud, "Le trésor néo-gothique de Moulins", Monuments historiques, 3, 1978. p. 56-60 ;
- Catherine Arminjon, "Inventaire général Pays de la Loire : L'Anjou religieux et les orfèvres du XIXe siècle", Secrétariait Régional d'Inventaire des Pays de la Loire, p. 25-39 et p. 132-133
- Gaël Favier, "Viollet-le-Duc et les orfèvres religieux", in Viollet-le-Duc les visions d’un architecte, cat. exp., Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, Norma, 2014, p. 118-125
- Judith Kagan, Marie-Anne Sire, "Trésor des cathédrales", Paris, Editions du patrimoine, 2018, p. 215 (reproduction du Ciboire du sacre de Monseigneur de Dreux-Brézé)
- Jannic Durand, Anne Dion-Tenenbaum, Michèle Bimbet-Privat, Florian Meunier, "Le trésor de Notre Dame de Paris des origines à Viollet-le-Duc", Paris, 2023.

Placide Poussielgue-Rusand. A vermeil, enamel and imitation gemstones altar set comprising a monstrance, chalice, paten, ciborium, custodial, cruets and their tray. Designed by Reverend Father Arthur Martin, this set is identical to the one used on the occasion of the consecration of Monseigneur de Dreux-Brézé in the Notre Dame Cathedral on April 14, 1850.
Estimation : 70 000 € ~ 90 000 €
Placide Poussielgue-Rusand (Français, 1824-1889) 
d’après les dessins du Révérend Père...
Lot 55
Lot 56
Maison Poussielgue-Rusand
Parure d'autel

Bronze doré et émaillé.
Comprenant une croix et six chandeliers garnis de leurs cierges fleurdelysés en tôle peinte. Les fûts cannelés sont parés de rosaces aux monogrammes du Christ ou de l’Alpha et l’Omega. Ils sont terminés par une bague aux cabochons turquoises, grenats ou verts. Les piétements sont décorés de trois archanges assis sur des griffes de lion tenant chacun un écusson.
La croix présente des branches aux fleurs de lys serties de cabochons et médaillons en émaux cloisonnés. Le Christ est vêtu d'un périzonium et sa tête inscrite dans un médaillon simulant une auréole à la croix grecque et feuilles d’eau.
Les candélabres sont coiffés d'une galerie ajourée à motifs trilobés.

Epoque Second Empire, style néo-gothique.

Croix : Haut. 145 Larg. 55 Prof. 28,5 cm.
Chandeliers : Haut. 85 Prof. 28,5 cm.

Provenance : ancienne collection d'une communauté religieuse, Normandie.

An ormolu altar cross and six candlesticks decorated with shield-bearing archangels, semi-precious stones and cloisonné enamels. With matching painted tin candles. Second Empire Period, Gothic Revival style.

Bibliographie : Maison P. Poussielgue-Rusand, "Catalogue de la manufacture d’orfèvrerie, de bronzes et de chasublerie Poussielgue-Rusand fils successeur", Paris, 1893. Le modèle des chandeliers est reproduit sous le n°522 et proposé au prix de 700 francs la paire, p. 115.

Le dessin de la croix de cette importante parure d’autel est livré par Victor Gay, archéologue, architecte et collaborateur d’Eugène Viollet-le-Duc, notamment sur le chantier de restauration de Notre Dame de Paris. La feuille préparatoire à la composition de la partie supérieure de la croix est aujourd’hui conservée dans les collections de la Médiathèque du Patrimoine. À l’instar de son mentor, proposant la forme du reliquaire de la couronne d’épine en 1859, Victor Gay collabore régulièrement avec la maison d’orfèvrerie Poussielgue-Rusand.

Auteur du « Glossaire du Moyen-Age et de la Renaissance », Victor Gay « gard[e] une empreinte éloignée des vieux maîtres du Moyen-Âge, par leur sens droit et ferme, leur patience indomptable au travail, leur foi vigoureuse » (Edmond Bonnafé, Victor Gay, 1888). Son goût pour l’art du bâti et de l’ornementation médiévale est vraisemblablement tiré de sa formation auprès des grands défenseurs du patrimoine, dont Alexandre Lenoir et Didron l’Aîné. En 1848, il prend le poste d’architecte diocésain de la cathédrale de Bourges.
Estimation : 30 000 € ~ 40 000 €
Maison Poussielgue-Rusand 
Parure d'autel 

Bronze doré et émaillé.
Comprenant une croix...
Lot 56
Lot 57
Atelier de Louis Barillet (Français, 1880-1948)
Lustre du Jugement de Salomon, 1924

Cinq panneaux ornés de vitraux anciens cerclés de plomb.
Avec notamment quatre rondelles du XVIe siècle illustrant le Jugement de Salomon, David choisissant Salomon, une Adoration avec un donataire et une scène de Jugement avec un riche et un pauvre.

Haut. 32 Larg. 72 Prof. 72 cm.
(petits accidents et manques)

Provenance :
- commande livrée par la maison D.I.M. à Louis Marie Joseph Bernard (1882-1947), 35 rue du général Foy à Paris, 1924
- par transmission, château de Bourgogne.

A 1924 lead and stained-glass window chandelier by the workshop of Louis Barillet depicting the Judgement of Solomon. Includes four 16th century stained glass medallions.

Bibliographie : Maéva Pinot et Naïm Cornalba, "Cinq lustres vers 1924 de l'atelier de Louis Barillet : quand les destructions de la première guerre mondiale enrichissent l'Art Déco", mémoire dirigé par Aymeric Rouillac avec l'Université de Tours, 2025.

Déjà sollicité en 1937 pour remplacer les mêmes vitraux de Notre Dame de Paris qui animent une polémique contemporaine, Louis Barillet s’impose lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs à Paris en 1925 comme le héraut du nouveau style « Art Déco ». Maître verrier connu pour ses productions avant-gardistes avec Rob Mallet-Stevens (1886-1945) et ses innovations techniques, inventant le verre blanc avec Jacques Lechevallier (1896-1987), il a pourtant fait travailler son atelier pour des commandes plus alimentaires, tels ces deux lustres en vitrail livrés en 1924 par la maison D.I.M. à un jeune couple de la plaine Monceau, Mr et Mme Bernard, ainsi que l’atteste une facture conservée. Découverts dans un château en Bourgogne, ces lustres, associent un travail de verrerie contemporain à des fragments de vitraux plus anciens, de la Renaissnace, provenant le plus probablement des destructions de la première guerre mondiale. Les archives de Barillet ayant été perdues après sa mort, l’apparition de ces lustres rappelle que la production du maitre verrier reste à répertorier de façon exhaustive ainsi que le proposent deux historiens de l’art de l’Université de Tours dans une étude à retrouver sur notre site internet.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Atelier de Louis Barillet (Français, 1880-1948) 
Lustre du Jugement de...
Lot 57
Lot 58
Atelier de Louis Barillet (Français, 1880-1948)
Lustre de la Mise au tombeau, 1924

Cinq panneaux ornés de vitraux anciens cerclés de plomb.
Avec notamment des fragments de la Descente de croix et de la Mise au tombeau.

Haut. 32 Larg. 72 Prof. 72 cm.
(petits accidents et manques)

Provenance :
- commande livrée par la maison D.I.M. à Louis Marie Joseph Bernard (1882-1947), 35 rue du général Foy à Paris, 1924
- par transmission, château de Bourgogne.

A lead and stained-glass window chandelier by the workshop of Louis Barillet depicting Jesus Christ's Deposition from the Cross and Laying in the Tomb.

Bibliographie : Maéva Pinot et Naïm Cornalba, "Cinq lustres vers 1924 de l'atelier de Louis Barillet : quand les destructions de la première guerre mondiale enrichissent l'Art Déco", mémoire dirigé par Aymeric Rouillac avec l'Université de Tours, 2025.

Déjà sollicité en 1937 pour remplacer les vitraux de Notre Dame de Paris qui animent une polémique contemporaine, Louis Barillet s’impose lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs à Paris en 1925 comme le héraut du nouveau style « Art Déco ». Maître verrier connu pour ses productions avant-gardistes avec Robert Mallet-Stevens (1886-1945) et ses innovations techniques, inventant le verre blanc avec Jacques Lechevallier (1896-1987), il a pourtant fait travailler son atelier pour des commandes plus alimentaires, tels ces deux lustres en vitrail livrés en 1924 par la maison D.I.M. à un jeune couple de la plaine Monceau, M. et Mme Bernard, ainsi que l’atteste une facture conservée. Découverts dans un château en Bourgogne, ces lustres associent un travail de verrerie contemporain à des fragments de vitraux plus anciens, de la Renaissance, provenant le plus probablement des destructions de la première guerre mondiale. Les archives de Barillet ayant été perdues après sa mort, l’apparition de ces lustres rappelle que la production du maître verrier reste à répertorier de façon exhaustive, ainsi que le proposent deux historiens de l’art de l’Université de Tours dans une étude à retrouver sur notre site internet.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Atelier de Louis Barillet (Français, 1880-1948) 
Lustre de la Mise...
Lot 58
Lot 68
Jean-Baptiste Camille Corot (Français, 1796-1875)
Palette, 1873

Noyer.
Peinte d'un groupe de personnages autour d'un grand tableau sur chevalet.
Signée, datée et dédicacée : "Palette qui a servi à faire le jardin du tableau Dante. A mon ami G. Rodrigues".
Au dos, morceaux de toile, étiquettes et inscriptions.

Haut. 27, Larg. 37 cm.
Dans un cadre de présentation noir et or avec une étiquette olographe au dos "18215".

Provenance : descendance du peintre Georges Rodrigues-Henriques (1830-1885).

Jean-Baptiste Camille Corot. A mixing plate painted in 1873. Signed, dated and dedicated.

Exposé au Salon de 1859, "Dante et Virgile" provoque l'admiration rétrospective de Corot lorsqu’il redécouvre cette œuvre quelques années plus tard dans son atelier. Il propose alors à l’Etat français d'en faire l'acquisition. Le projet de vente du Dante et Virgile à l'Etat français échoue en 1874 et la toile fera finalement partie de la vente de la succession Corot des 26-28 mai 1875, à Hôtel Drouot à Paris (lot 149). Elle y est acquise 15 000 francs par Alexis-Eugène Détrimont pour Quincy Adams Shaw (1825-1908), qui l’offre au Museum of Fine Arts de Boston (75.2), où elle est toujours conservée.

Corot passe à ce moment de réguliers séjours chez son disciple et ami Georges Rodrigues-Henriques (1830-1885) au château des Lions à Port Marly. Agent de change, Georges Rodriques s'adonne à la peinture en amateur et accueille avec générosité ses amis artistes dans sa maison de famille. Charles Daubigny, Eugène Delacroix, Alexandre Dumas et Eugène Labiche sont des habitués. Au mois d'août 1872, Corot passe une dizaine de jours aux Lions, où il peint dans sa dernière manière de maturité. L'exposition en 2001 au musée Thyssen-Bornemisza à Madrid autour du "Parc des Lions à Port-Marly" peint cette année-là fut l'occasion de rappeler les liens forts entre Corot et Rodrigues. Cette palette est offerte l'année suivante par Corot à son ami. Elle est comparable à celle conservée par le musée du Louvre, datée de 1855 (OD 16), dont on reconnaît le modèle sur l'autoportrait de 1825 (musée du Louvre, RF1608). Elle est toutefois en bon état et n'est pas recouverte de taches de peinture, le maître ayant choisi de la peindre. Il a naturellement représenté sa grande toile du Dante et Virgile sur un étonnant fond japonisant ponctué de visiteurs, en prenant soin de remplir le vide réservé au pouce par une toile sur laquelle il a situé un personnage.

Conservée depuis l'origine dans la famille Rodrigues, cette palette trouve maintenant pour la première fois le chemin des enchères.
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Jean-Baptiste Camille Corot (Français, 1796-1875) 
Palette, 1873 

Noyer.
Peinte d'un groupe...
Lot 68
Lot 70
Walter Gay (Américain, 1856-1937)
Le salon étrusque des Rohan-Chabot, rue de Washington, Paris

Toile.

Haut. 48 Larg. 56 cm.

Provenance : par descendance familiale, Paris.

Walter Gay. The Etruscan living room of the Rohan-Chabot family home in Paris. Oil on canvas.

Peintre et collectionneur d’art Américain, Walter Gay arrive en France dès 1876. Il peint sa première scène d’intérieur dès 1895 avec une vue de sa maison de campagne à Magnanville dans laquelle il insuffle une lumière particulière rappellant le travail de Turner. Il représente ainsi de nombreux intérieurs de châteaux ou d’hôtel particuliers tels que ceux du musée Carnavalet, du château de Versailles ou de son propre château de Bréau. Il en réalise aussi chez ses amis comme le couple Jacquemart-André dont il reproduit le grand salon dans une œuvre aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art (n°61.91) ou le salon de Lord Stafford. Ce thème lui permet d’organiser sa première exposition personnelle dès 1905 à la Galerie George Petit qui connait un franc succès.

Ce genre permet au commanditaire de démontrer son goût et le prestige de ses collections. L’intérieur est ici celui de la bibliothèque d’un riche hôtel particulier des Champs Elysées meublé "à l'Etrusque", associant à un mobilier en bois doré Louis XVI un important bureau en laque du Japon mais aussi des pièces montées en porcelaines de Chine. Enfin, la présence d’une cheminée de marbre blanc arbore la frise en bronze du Triomphe de Trajan par Thomire, que l’on retrouve également sur la cheminée en malachite d’Anatole Demidoff ainsi que sur le linteau d’une cheminée au musée du Louvre. Ces éléments rappellent le goût éclectique des Rohant-Chabot, à l'instar de la passion de l’impératrice Eugénie pour Marie-Antoinette, tout comme celui des Jacquemarts-André ou de Moïse de Camondo.
Estimation : 8 000 € ~ 12 000 €
Walter Gay (Américain, 1856-1937) 
Le salon étrusque des Rohan-Chabot, rue...
Lot 70
Lot 71
Karl Gustav Jensen-Hjell (Norvégien, 1862-1888)
Au piano par temps de neige, 1887

Toile.
Signée et datée "87".

Haut. 47 Larg. 37 cm.
(rentoilée, restaurations, manque)
Cadre en bois doré.

Provenance : collection particulière, Eure-et-Loir.

Karl Gustav Jensen-Hjell. A painting featuring a woman playing the piano in her living room. Oil on canvas in a giltwood frame. Signed and dated.

Bibliographie consultée : "Munch og Malervennene pa Modum : : Frits Thaulow, Gustav Wentzel, Edvard Munch, Kalle Løchen, Karl Jensen-Hjell, Jørgen Sørensen", cat.exp., Stftelsen Modums Blaafarvevaerk, 11 mai - 22 septembre 2013, p. 134-151.

Karl Jensen-Hjell est l'un des peintres norvégiens les plus prometteurs de sa génération. Né à Kristiania - futur Oslo - en 1862, il dépasse les strictes leçons reçues aux Beaux Arts, "Tegneskolen", pour proposer une touche dans l’esprit de l’avant-garde européenne. C’est ainsi qu’il se lance dans un voyage jusqu’à Munich, qu'il poursuit vers Paris et l’Italie. Il rapporte de ces destinations un caractère naturaliste, inspiré notamment d’Edouard Manet. Revenu à Kristiania en 1887, Jensen-Hjell est l’un des chantres du mouvement bohème, revendiquant « un accent sur la vérité » et une liberté d’expression à travers la facture ». Son cercle se compose notamment de Gustav Wentzel et d'Edvard Munch, dont ce dernier livre dès 1885 son portrait en pied traduisant sa « confiance insolente ». S’il est dépeint comme « hautain, d'une élégance minable, plein d’assurance », ses rares tableaux d’intérieur transcrivent a contrario le confort et la chaleur de l’intimité des foyers norvégiens dans la décennie 1880. Cette femme au piano est dépeinte de dos dans un environnement bourgeois où se côtoient buste en marbre et portrait en médaillon. L’intériorité du modèle semble alors se refléter dans l’environnement qui l’entoure, à l’instar des autres toiles d'un corpus restreint. L’artiste meurt en effet l’année suivante, à seulement 25 ans, des suites de la tuberculose.
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Karl Gustav Jensen-Hjell (Norvégien, 1862-1888) 
Au piano par temps de...
Lot 71
Lot 73
Wilhelm Krieger (Allemand, 1877-1945)
Joueuse de golf, c. 1910

Bronze.
Patiné et signé.

Haut. 50 cm.

Provenance : collection particulière, Touraine.

Wilhelm Krieger. A ca. 1910 bronze sculpture of a naked female golf player. Signed.

Bibliographie : Hajo Kriegeret Martin H. Schmidt, "Wilhelm Krieger Tierbildhauer - Katalog der bekannten Werke", modèle similaire en bronze et porcelaine Hutschenreuther (#359, Haut. 40cm.) reproduit sous la référence 043 (F5) p. 83.

Sculpteur autodidacte, Krieger intègre à partir de 1907 la Sécession munichoise. Il est connu pour ses bronzes animaliers, notamment d'oiseaux, et sa collaboration avec la manufacture de porcelaine Hutschenreuther. Cette sculpture, précoce dans le travail de l'artiste, éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre de l'un des plus grands naturalistes allemands du XXe siècle. Ses portraits familiaux référencés autour de 1910 sont en effet rares et portent cette même signature arrondie, telle celle figurant sur "Stehender Knabe", c. 1910 (vente Quittenbaum, Munich, 18/11/2015, n° 566). La coiffure typique du début des années 1900 est similaire à celle du "Bust of an Art Nouveau Lady", c. 1910 (vente Mehlis GmbH, Plauen, 27/05/2023, n°36517). En 1912, Krieger épouse Emilie Butters, céramiste, qui lui donne cinq enfants, dont le plus jeune d'entre eux, Hajo, est co-auteur du catalogue raisonné de l'oeuvre de son père. Ce bronze est ainsi décrit dans le répertoire de l'oeuvre : "Sportive nue tenant un club de golf derrière sa tête bien coiffée, prenant de l'élan pour frapper la balle. En appui sur sa jambe droite, la jambe gauche légèrement tournée vers l'extérieur".
Estimation : 3 000 € ~ 5 000 €
Wilhelm Krieger (Allemand, 1877-1945) 
Joueuse de golf, c. 1910 

Bronze.
Patiné...
Lot 73
Lot 75
Camille Claudel (Française, 1864-1943)
La Petite Châtelaine, 1892

Bronze.
Fonte posthume à la cire perdue.
Signé « C. Claudel ».
Cachet du fondeur Chapon, numéroté 1/8.

Haut. 33 Larg. 28 Prof. 22 cm.

Provenance : collection personnelle de la famille de l’artiste.

Certificat d’authenticité de Reine Marie Paris.

Camille Claudel. An 1892 bronze sculpture entitled La Petite Châtelaine (The Little Lady of the Manor). Signed and numbered.

Bibliographie
- Reine-Marie Paris, Philippe Cressent, « Camille Claudel, intégrale des œuvres, Complete works », édition bilingue, Economica Culture, 2014, numéro 177, p. 37
- Reine-Marie Paris, Philippe Cressent, « Camille Claudel, catalogue raisonné », cinquième édition revue et augmentée, Economica Culture, 2019, numéro 78-8, pp 524 et 525
- Anne Rivière, Bruno Gaudichon, Danielle Ghanassia, « Camille Claudel, catalogue raisonné », troisième édition augmentée, Adam Biro, 2001, n°35 p. 118.

"Jeanne enfant" offerte par Paul Claudel à sa cousine

La Petite Châtelaine est une œuvre majeure de la sculptrice Camille Claudel (1864-1943). Elle se nomme aussi Petite Châtelaine de l’Islette, du nom du château sis à Azay-le-Rideau où Camille Claudel écoula des jours en compagnie de son amant Auguste Rodin qui, lui, était à la recherche dans la région d'un modèle se rapprochant de Balzac, commande de la Société des gens de lettres.

La Petite Châtelaine est aussi dénommée « Jeanne enfant », « Buste de fillette » ou « L’Inspirée ». Il est dit que Camille Claudel cacha à l’Islette une grossesse non aboutie (des œuvres de Rodin), c’est pourquoi elle s’attacha tant à cette enfant âgée de six ans, Marguerite Boyer, la petite-fille de Madame Courcelles qui recevait dans son château des hôtes payants.

Claudel exécuta plusieurs plâtres, marbres et deux bronzes du modèle ; on dénombre une dizaine de plâtres. Ce bronze n°1/8 a été tiré à partir du plâtre patiné façon marbre ayant appartenu à Paul Claudel, qui l'offrit en cadeau de mariage à sa cousine germaine Marie Elizabeth Claudel.

Critiques :
- Mathias Morhardt. « Peut-on donner ici ce détail : le modelage en terre du petit buste original n’a pas demandé moins de 62 séances. » in « Mlle Camille Claudel », Mercure de France, mars 1898.
- Claude Debussy. « La petite châtelaine, une des plus gracieuse évocation qu’ait inspiré à un poète du marbre l’appel interrogateur d’un visage d’enfant. »
- Arnaud de La Chapelle. « La fillette tourangelle s’est immortalisée en cette « Petite folle », selon la désignation révélatrice qui échappe à Morhardt dans une de ses lettres. Ce n’est pas seulement le portrait d’un enfant mais, avec sa gravité solennelle, la petite blottie contre l’héroïne des tragédies antiques, l’innocence qui lève les yeux avec effroi et incompréhension sur le malheur des êtres chers et la folie du monde. »
- Christian Bobin. « Le buste de La Petite Châtelaine à lui seul recueille ce que l’enfance a de plus délicat. On lit sur son visage une innocence qui pressent qu’elle sera trahie et rassemble ses forces avant de recevoir le coup fatal. C’est ce que dit cette œuvre dont la grandeur ne doit rien au monde de l’art. »
- Reine-Marie Paris. « Qu'elle était émouvante cette Petite Châtelaine sur la commode de ma grand-mère maternelle, boulevard Lannes. C’est le mystère de ce regard émerveillé et profondément interrogateur qui capta ma propre curiosité d’enfant. »
Estimation : 30 000 € ~ 50 000 €
Camille Claudel (Française, 1864-1943) 
La Petite Châtelaine, 1892 

Bronze. 
Fonte...
Lot 75
Lot 76
Auguste Rodin (Français, 1840-1917)
Le Désespoir, c. 1892-93

Marbre.
Signé "A.Rodin" sur le côté gauche.
Modèle créé vers 1890, exécuté entre 1892 et 1893.

Haut. 28,5 Larg. 15 Prof. 25 cm.

Provenance :
- Auguste Rodin, Paris ;
- probablement M. Alexandre Blanc, Paris par l’intermédiaire de Léopold Blondin, octobre 1892 ;
- probablement vente publique, "collection Alexandre Blanc", Etude Lair-Dubreuil, Paris-Galerie Georges Petit, 3 avril 1906 lot 179 (4,100F) ;
- probablement M. Eugène Finschhof, Paris (marchand / 1853-1926) (acquis à la vente ci-dessus) ;
- Me Paul Chevallier, Paris ; par descendance ;
- collection privée, France.

Un avis d’inclusion en vue de la publication du Catalogue Critique de l’Œuvre Sculpté d’Auguste Rodin, actuellement en préparation à la galerie Brame & Lorenceau sous la direction de Jérôme Le Blay sous le numéro 2025-7373B, sera remis à l’acquéreur.

Auguste Rodin. A ca. 1892-93 marble sculpture entitled "Le Désespoir" (The Despair). Signed.

Autres exemplaires en marbre :
- Auguste Rodin, Le Désespoir, antérieur à 1900, marbre, Haut. 32,7 cm, ancienne collection Harriet Hallowell, vente Sotheby’s, New York, 18 mai 1990
- Auguste Rodin, Le Désespoir, avec terrasse rectangulaire, marbre, Haut. 29 Larg. 18 cm, Zurich, collection Bürhle
- Auguste Rodin, Le Désespoir, marbre, Haut. 28 Larg. 14 Prof. 24 cm, collection Claude Roger-Marx
- Auguste Rodin, Le Désespoir, modèle vers 1890, sculpté vers 1906, marbre, signé « A. RODIN », Haut. 29,2 Larg. 25,4 Prof. 11,1 cm, Philadelphie, Museum of Art, inv. cat. 1149.

Œuvre en rapport :
- Auguste Rodin, Le Désespoir, modèle en 1887-1890, sculpté en 1914, pierre calcaire, Haut. 93,9 Larg. 34,2 Prof. 78,7 cm, Stanford, Cantor Art Collection, inv. 1974.86.

Littérature en rapport :
- Antoinette Le Normand-Romain, "Rodin la Porte de l’Enfer", Paris, musée Rodin, 2002, pp. 57-58
- Antoinette Le Normand-Romain, "Les bronzes de Rodin, catalogue des œuvres au musée Rodin", Paris, musée Rodin, RMN, 2007, vol. I, pp. 305-310.
- Aline Magnien, Paul-Louis Rinuy, Véronique Mattiussi, et al., Rodin : la chair, le marbre, catalogue de l’exposition, Paris, musée Rodin, 8 juin 2012-3 mars 2013, Paris, musée Rodin, Hazan, 2012, exemplaire de Claude Roger Marx répertorié et illustré sous le cat. 16, p.144.
Estimation : 500 000 € ~ 700 000 €
Auguste Rodin (Français, 1840-1917) 
Le Désespoir, c. 1892-93 

Marbre. 
Signé...
Lot 76
Lot 77
Ten Cate (Hollandais, 1858-1908)
Le Havre avant la régate, le port et ses voiliers, 1884

Toile.
Signée en bas à droite et datée.

Haut. 100, Long. 160 cm.
(petits accidents)

Provenance : conservé dans la famille Tyrel de Poix, Berry, depuis 1900.

Ten Cate. An 1884 painting entitled "Le Havre avant la régate, le port et ses voiliers" (Le Havre before the regata, its harbour and sailboats). Oil on canvas. Signed and dated.

Peintre voyageur d'origine néerlandaise, Siebe Johannes Ten Cate voyagea en Europe en passant notamment par l'Angleterre, la Suède ou encore la Suisse, ainsi que par la ville du Havre, l'un des lieux qu'il a le plus représentés dans ses oeuvres. Cette grande toile s'inscrit dans le cadre des célèbres courses de voile organisées depuis 1838 par la Société des Régates du Havre, comme l'illustre une autre oeuvre de l'artiste, de dimensions semblables, réalisée la même année 1884, mais située de l'autre côté de la baie de la Seine, à Honfleur, et montrant le départ de la régate (vente Sotheby's New York 21 novembre 2017 n°47). Notre tableau représente une vue du port avec les navires des compétiteurs. Peintre de paysage, Ten Cate privilégie les vues animées avec des angles originaux. A ce titre, ce tableau adopte un angle en plongée particulièrement prononcée afin de donner un champ plus large à l'oeuvre, à la manière d'une photographie. Représentant du courant impressionniste hollandais, l'artiste est soutenu par Paul Durand-Ruel qui lui consacre une exposition personnelle de 70 oeuvres en mai 1891.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Ten Cate (Hollandais, 1858-1908) 
Le Havre avant la régate, le...
Lot 77
Lot 78
Gustave Loiseau (Français, 1865-1935)
Glaçons sur l'Oise, 1914

Toile.
Signée et datée en bas à gauche.
Titrée au dos sur une étiquette, avec les numéros "20442", "10511" et sur le châssis "7860".

Haut. 60 Larg. 81 cm.
(restaurations)

Certificat et avis d'inclusion au catalogue raisonné par Monsieur Didier Imbert en date du 8 octobre 1993.

Provenance :
- galerie Durand Ruel, n°7860
- vente à Meaux, Me Corneillan, 22 mars 1992, reproduit en couverture du catalogue, n°13
- collection du docteur Armand Maurin, Paris ; par descendance.

Gustave Loiseau. Glaçons sur l'Oise (Ice cubes on the Oise), 1914. Oil on canvas. Signed, dated and numbered.

Bibliographie :
- Christophe Duvivier, "Loiseau paysages d'Ile-de-France et de Normandie", Paris, Somogy éditions d'art, 2018, pour des œuvres comparables.
- Gustave Loiseau, catalogue de l'exposition au musée Camille Pissarro, 2018, à comparer avec des œuvres illustrées pp. 62, 63, 67 présentant le même pont de Pontoise.

A partir de 1887, Gustave Loiseau décide de consacrer sa vie à la peinture. Il séjourne alors à Pont-Aven où il bénéficie avec ses acolytes Maxime Maufra, Henry Moret et Emile Bernard des conseils de Paul Gauguin. De 1904 à 1935, il s'installe à Pontoise. Sa peinture explore alors le cycle des saisons à partir de vues du quartier de l'Hermitage ou, à l'instar de notre tableau, de son pont. La peinture de Gustave Loiseau s'y déploie entre bruyante modernité et douces variations de l'hiver. L'exposition dédiée à l'artiste postimpressionniste au Musée Camille Pissarro a permis d'apprécier le pont de Pontoise dans l'évolution des saisons confronté à celle de sa peinture. Datée de 1914, notre œuvre s'inscrit parfaitement dans cette série. Souvent représenté pris par la glace, le pont métallique y apparaît figé, la lenteur des glaçons transportés par l'Oise contrastant avec la vitesse de la modernité.
Estimation : 25 000 € ~ 30 000 €
Gustave Loiseau (Français, 1865-1935) 
Glaçons sur l'Oise, 1914 

Toile. 
Signée...
Lot 78
Lot 81
Henri Martin (Français, 1860-1943)
Les bords de la Garonne, c. 1906

Toile.
Signée en bas à droite.

Haut. 38,5 Larg. 65 cm.
(petit accident)
Cadre en bois mouluré, laqué et doré. Haut. 57 Larg. 84 cm.

Provenance :
- vente, Hôtel Drouot, 29 mars 1936, n°197
- vente, Mes Laurin, Guilloux et Buffetaud, Palais Galliera, Paris, 8 décembre 1973, n°59
- éditions Mona Lisa, Paris
- docteur Choukroun, Paris, 1979
- par descendance familiale, Chinon.

Nous remercions madame Marie-Anne Destrebecq-Martin qui a confirmé l'authenticité de cette œuvre dans un courriel du 1er mai 2025 et nous a ouvert ses archives.

Henri Martin. A ca. 1906 painting entitled "Les bords de la Garonne" (The banks of the Garonne river). Oil on canvas in a moulded and lacquered giltwood frame. Signed.

Bibliographie : F. Catherine Coustols, "Henri Martin", catalogue exposition, Cahors, musée Henri Martin, Toulouse, Capitole, 14 septembre - 29 octobre 1993, Paris, Fragments, 1993, des œuvres comparables reproduites p. 19, n°13, Etude pour "Les bords de la Garonne") et p.56, n°56, "Les Berges", p.59, "Les Bords de la Garonne" et p.62, n°51, "Etude pour "Les bords de la Garonne".

Commandé en 1900 à l’ancien élève de l'école des Beaux-Arts de la Ville Rose, le décor de la salle des Pas Perdus au Capitole de Toulouse réunit treize toiles par Henri Martin, alternant les quatre saisons à différentes heures du jour et de la nuit, qui sont exposées depuis 1914 dans la Galerie Henri Martin. Elles illustrent, au Sud, les travaux des champs et la campagne et, au Nord, la promenade du soir au bord de la Garonne, figurant des citadins qui ont fait œuvre de pensée, peinture, littérature, politique. La scène est située sur les quais de la Daurade au soleil d’août, que le peintre représente depuis le square Viguerie. Lors de l’exposition de l’œuvre au Salon des Artistes Français en 1906, en compagnie d’une centaine d’ébauches et de travaux préparatoires, « La chronique des arts et de la curiosité» relève avec justesse : « la vision de la cité, avec ses quais, avec sa rivière et son talus où les passants essaimés cheminent le long de l’eau moirée ; le soleil, à son déclin, frappe de ses rayons les monuments en pierre, les maisons en briques qui prennent des tons d’or et de sang ; et le luxe des couleurs, l’épanouissement de la lumière n’empêchent point une impression de calme presque grandiose de se dégager de cette évocation.»
Estimation : 30 000 € ~ 40 000 €
Henri Martin (Français, 1860-1943) 
Les bords de la Garonne, c....
Lot 81
Lot 82
Maurice Utrillo (Français, 1883-1955)
La flèche de Notre Dame de Paris vue de son chevet, 1919

Carton.
Signé en bas à gauche.
Contresigné et daté au crayon au dos. Marque rouge Ll.

Haut. 30 Larg. 40 cm.

Provenance : collection particulière, Lille.

Maurice Utrillo. A 1919 painting featuring the Notre Dame de Paris cathedral. Oil on cardboard. Signed and dated.

Le comité Utrillo a confirmé l'authenticité de cette oeuvre par un avis du 11 mai 2021 et se tient à la disposition de l'acquéreur pour établir un certificat.

A partir de 1910, Maurice Utrillo décide de se tourner vers des compositions de plus grande ampleur. Il reproduit ainsi de nombreuses églises de région parisienne, comme l’église de Clignancourt ou la Cathédrale de Rouen. L’influence de Claude Monet est particulièrement prégnante sur l’un des plus fameux tableaux de cette série, « Notre Dame », peint dès 1909 et aujourd’hui conservé au musée de l’Orangerie à Paris (n°1963 103). Réalisée en 1919, cette vue de Notre Dame de Paris est totalement inédite. La flèche et les tours de la cathédrale avec le transept nord sont saisis entre les feuilles des floraisons printanières depuis le jardin de l’archevêché. Le monument émerge, presque comme par miracle, au milieu d'un camaïeu de vert. A mi-chemin entre sa période blanche et sa période colorée, comme en atteste la place accordée à la végétation et la teinte gris-beige des pierres, cette toile s'inscrit à un moment particulièrement difficile pour Utrillo, qui enchaîne les internements dans la clinique du docteur d'Allone, rue de Picpus, et triomphe dans le même temps aux enchères et dans les galeries, notamment en décembre 1919, célébré par sa deuxième exposition personnelle, chez Lepoutre, rue de La Boétie.
Estimation : 20 000 € ~ 30 000 €
Maurice Utrillo (Français, 1883-1955) 
La flèche de Notre Dame de...
Lot 82
Lot 100
Ecole romaine de la seconde moitié du XVIIe siècle
anciennement attribués à Pierre Puget (Français, 1620-1694)
Philosophe
Philosophe âgé

Paire de bustes en bronze à patine brune.

Haut. 42,5 cm. et 41 cm.
Sur des piédouches en marbre gris veiné. Haut. 14,5 cm.
(petits éclats au piédouche du Philosophe)

Provenance : collection privée française.

A pair of bronze busts of philosophers. Grey marble bases. Roman School, 17th century.

Autres exemplaires répertoriés :
- anciennement attribué à Pierre Puget, Mars ou Buste d’Homme, bronze, Haut. 43,5 Larg. 38,5 Prof. 28 cm, Vienne, Liechtenstein Museum, inv. SK1473
- anciennement attribué à Pierre Puget, Vulcain ou Buste d’Homme âgé, bronze, Haut. 42 Larg. 37 Prof. 26 cm, Vienne, Liechtenstein Museum, inv. SK1474
- anciennement attribué à Pierre Puget, Prométhée ou Mars, Haut. 42 Larg. 38 cm, bronze, Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage, n° inv. H.ck233
- anciennement attribué à Pierre Puget, Vulcain ou Buste d’homme âgé, bronze, Haut. 47 Larg. 27 cm, Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage, n°inv. H.ck237.

Littérature en rapport :
- Antonio Giuliano (dir.), E. Ghisellini, L. de Lachenal, L. Nistza, "Museo nazional romano, Le sculture I", Parte I, Rome, de Luca Editore, 1987-1988
- Jennifer Montagu, Roman Baroque Sculpture, the industry of Art, Yale University Press, 1992
-Bertrand Jestaz, "Copies d'antiques au Palais Farnèse. Les fontes de Guglielmo Della Porta", in Mélange de l’Ecole française de Rome, 105-1, 1993, p.7- 48
- Bertrand Jestaz (dir.), Michel Hochmann et Philippe Sénéchal, "L’inventaire du palais et des propriétés Farnèse à Rome en 1644" in "Le Palais Farnèse", t. III-3, Rome, Ecole française de Rome, 1994
- Jennifer Montagu, "Gold, silver and Bronze, metal sculpture of Roman Sculpture", Yale University Press, 1996
- Daniel Katz, "45 years of European Sculpture", London, Daniel Katz Ltd, 2013, notice 34, p.102-105
- Alexis Kugel, "Les bronzes du prince du Liechtenstein, chefs d’œuvre de la Renaissance et du Baroque", Paris, J. Kugel, 2008, notices 39 et 40, p.113
- Annie Larivée, "Sage vieillard et jeune associé. Réflexions sur la valeur du couple intergénérationnel à partir des Lois de Platon", Cahiers des études anciennes, LV, 2018, p. 161-179
- Emmanuel Lamouche, "Les fondeurs de bronze dans la Rome des Papes (1585-1630)", Collection de l’Ecole française de Rome, 2022
- Thomas Kirchner, "12. Physiognomonie et portrait", in "Heurs et malheurs du portrait dans la France du XVIIe siècle", trad. par Aude Virey-Wallon, Editions de la Maison des sciences de l’homme, 2022, [consulté en ligne] https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.54492
- Klaus Herding, "Pierre Puget (1620-1694), catalogue raisonné", Dijon, Faton, 2023, autres exemplaires répertoriés sous les n° SC-rj67 A, SC-rj67 B et SC-rj68 B, p.102-103.
Estimation : 200 000 € ~ 300 000 €
Ecole romaine de la seconde moitié du XVIIe siècle 
anciennement...
Lot 100
Lot 101
D'après un modèle de Simon Vouet (Français, 1590-1649)
Reims ou Paris, première moitié du XVIIe siècle
Vertumne et Pomone

Tapisserie à la chaîne en laine et à la trame en laine et soie.
Signée dans le galon latéral droit PD. La signature PD est vraisemblablement celle de Pierre Damour, lissier actif à Reims et à Paris durant la première moitié du XVIIe siècle. On peut aussi penser à Daniel Pepersack. Les deux lissiers ont collaboré ensemble entre 1638 et 1650.

Haut. 340 Long. 335 cm.
(quelques anciennes restaurations d’entretien et retissages)

Provenance : vente à Calais, Eric Pillon, mai 1998 ; galerie Chevalier, Paris.

A wool and silk tapestry depicting Roman god Vertumnus and nymph Pomona. After a design by Simon Vouet. Reims or Paris, early 17th century.

Bibliographie :
- Nicole de Reyniès, 2002 "Les Lissiers flamands en France au XVIIe siècle et considérations sur leur marques" dans Actes du colloque tenu à Malines 2-3 octobre 2002, pour les marques françaises
- Manufacture de Wit, "Flemish tapestry weavers abroad, Emigration and the founding of manufactories in Europe", Guy Delmarcel, Université de Louvain, 2002.

Dans Les Métamorphoses, Ovide chante les amours de Vertumne et Pomone, divinités romaines de la nature, protecteurs des jardins, des vergers et de la bonne maturité des fruits. Vertumne, dont le nom vient du verbe "vertere", changer, tente à plusieurs reprises de séduire Pomone en changeant d’aspect (c’est l’allégorie des saisons). Il lui apparaît tour à tour en laboureur, moissonneur, vigneron et jardinier, mais sans succès. Finalement, il prend l’apparence d’une vieille femme, lui conte une histoire et plaide sa propre cause. Puis il se révèle dans sa vraie nature, jeune dieu resplendissant. Pomone n'y résiste pas, s'éprend de lui et accepte son amour.
Estimation : 3 000 € ~ 5 000 €
D'après un modèle de Simon Vouet (Français, 1590-1649) 
Reims ou...
Lot 101
Lot 107
Cabinet à théâtre

Placage d’ébène, écaille, os, bronze, bois doré et miroirs au mercure.
ll ouvre en façade par 12 tiroirs encadrant deux vantaux dissimulés derrière trois colonnes torsadées. L'intérieur se compose d'un théâtre aux colonnes et balustrades sur fond de miroirs et pavages de cubes. Deux tirettes sur les côtés dévoilent des scènes de chasse peintes et cachent six tiroirs à secrets. Une tirette en partie basse pour former écritoire. L'ensemble est surmonté d'une corniche à doucine à décor d'une balustrade et de pinacles entourant un fronton en arc de cercle.
Ornementation en bronze doré.

Flandres, XVIIe siècle.

Haut. 123 Long. 119 Prof. 47,5 cm.
(accidents, restaurations et manques)

Sur un socle en bois tourné et noirci et plateau de plexiglas. Haut. 85 Larg. 130 Prof. 50 cm.

An ormolu-mounted ebony, tortoiseshell, bone, bronze, and giltwood display cabinet with mercury mirrors. On a modern base. Flanders, 17th century.

Si le cabinet est à l'origine un meuble utilitaire accompagnant son propriétaire au gré de ses voyages, il devient au XVIIe siècle un objet de prestige. Les Flandres se présentent comme l'une des régions les plus prolifiques dans sa création à base d'ébène et d'écaille. Les matériaux employés sont le reflet des interactions commerciales de la première mondialisation qui se met en place. Les formes baroques sont quant à elles insufflées par les voyages des artistes, à commencer par Pierre-Paul Rubens. Revenu s'installer à Anvers en 1608, Rubens rapporte avec lui des croquis de formes nouvelles esquissés lors de ses séjours d'études et diplomatiques en Italie et en Espagne. "De fait, il introduisit dès lors les formes et idéals baroques dans le nord de l'Europe et eut une influence indirecte sur le cabinet, dont les proportions devinrent plus généreuses, le décor plus audacieux et l'exécution plus homogène" explique Monique Riccardi-Cubitt ("Un art européen. Le cabinet de la Renaissance à l'époque moderne", Paris, Les éditions de l'Amateur, 1993, p. 79).
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Cabinet à théâtre 

Placage d’ébène, écaille, os, bronze, bois doré...
Lot 107
Lot 108
Nord-Est de la France, première moitié du XVIe siècle
Trousse d'écuyer tranchant en l'honneur d'Henri de Valois, Dauphin de France et duc de Bretagne
dite aussi Trousse de chasse

Cuir estampé sur une âme en bois orné d'un délicat travail de reliure aux petits fers. Marquée deux fois "Marin Landri" dans un cartouche.
Elle comporte cinq outils à découper, sur huit au total (certains reconstitués), en fer forgé, gravés et dorés, avec des manches en os et en bois : une hachette articulée, un burin lime, un poinçon à sétons, un petit couteau à défaire, une scie à main. La hachette est gravée de part et d'autre de trois croissants de Lune, de fleurs de lys, du monogramme « HH » et de la couronne Delphinale. Poinçon à l'hermine en l'honneur du Duc de Bretagne sur la lame du couteau.

Long. 35 cm.
(restaurations et manques)

France, early 16th century. A rare squire leather bag holding a set of kitchen tools embossed with the cypher of Henri de Valois, future King Henri II of France.

Trois rares trousses comportant le nécessaire à découper la viande sont identifiées dans les musées français et américains. Une trousse de chasse allemande du XVIe siècle se trouve dans les collections du musée du Louvre, en dépôt au musée de la Renaissance à Ecouen (OA 8948), tandis que deux trousses allemandes, l’une vers 1570 (04.3.153a, b .157), l’autre vers 1650 (68.141.247a g), sont conservées au Metropolitan Museum of Art à New York. Les principaux musées spécialisés sont quant à eux dépourvus de tels objets, ce qui souligne leur rareté. On n’en retrouve ainsi ni au musée de la chasse et de la nature à Paris, ni au musée de la chasse et de la pêche à Munich.

Toutefois, les outils de ces trousses montrent de grandes similitudes avec les couteaux des écuyers tranchants conservés dans d’autres institutions : musée d’Ecouen (OA 8949), musée du Louvre (OA 170), musée des arts de la table à l’abbaye de Belleperche (Inv. 2010.20.1), couteaux de Philippe Le Bon du musée Rolin à Autun (CA 1468)... Il est donc possible qu’une confusion soit survenue avec le temps entre les trousses de chasse et les trousses d’écuyer tranchant, qui avaient en réalité une seule et même mission : découper le gibier afin de le servir à table. "Le Viandier de Taillevent" au XIVe siècle, en usage jusqu’au XVIe, tout comme les manuels de civilité d’Erasme, les descriptions de banquets princiers et le registre de la maison du Roi évoquent avec précision la fonction d'Ecuyer tranchant.

Comme l’explique l’Association des Amis du patrimoine Européen : « La découpe à la table des grands personnages, exécutée sous leurs yeux, était un exercice difficile qui demandait habileté et maîtrise du geste. L’écuyer tranchant devait connaître l’anatomie des bêtes servies (toujours présentées entières), afin de trouver les jointures du premier coup et de trancher au bon endroit. ( ) On travaillait sur un plat ou, pour les pièces de petite taille, « en suspension », la fourchette levée, action spectaculaire mais délicate. Du Moyen Age au XVIIe siècle, les écuyers tranchants disposaient d’une panoplie d’ustensiles en nombre variable, adaptés aux différentes pièces à découper, depuis le grand couteau à dégrossir jusqu’au petit permettant d’obtenir des tranches fines et régulières. »

Le travail de reliure aux petits fers apposés sur cette trousse correspond à un travail du Nord ou de l’Est de la France du début du XVIe siècle. Les trois croissants de Lune sont le chiffre du Dauphin, futur Henri II (1519-1559). Ils illustrent sa devise « Donec totum impleat orbem », "Jusqu’à ce qu’elle ait empli tout son orbe", amenant parfois à la confusion avec le symbole de sa maîtresse Diane de Poitiers. Devenu Dauphin de France et Duc de Bretagne à la mort de son frère aîné en 1536, Henri de Valois succède à son père sur le trône de France en 1547. Jean Pot (1510-1571), seigneur de Chemault, qui sera ambassadeur à Rome, Vienne et en Angleterre, est alors à la tête des 17 Valets tranchants de la maison du Roi, tandi que celle de la Reine Catherine de Médicis comporte pas moins de 24 Ecuyers tranchants. Le registre des « Officiers des maisons des roys, reynes, enfans de France, et de quelques princes du sang, depuis le règne du roy St Louis jusqu'à Louis XIV » (BNF, Français 7854) permet de retrouver la fine fleur de la noblesse française dans ces fonctions : les familles de Maillé, du Puy du Fou, d’Espinay Saint Luc, Polignac, Montperat Leur dimension est autant pratique que symbolique et hiérarchique, notamment dans cette France où la table reste un lieu de représentation du pouvoir.

Les écuyers tranchants disparaissent du royaume de France après la Renaissance, remplacés par des maîtres d’hôtel, mais perdurent en Allemagne jusqu’au XIXe siècle, d’où nous proviennent certaines des rares trousses conservées de nos jours.
Estimation : 3 000 € ~ 5 000 €
Nord-Est de la France, première moitié du XVIe siècle 
Trousse...
Lot 108
Lot 109
Commode de La Naissance de Vénus

Marqueterie dite "Boulle" en première partie de laiton sur fond d'écaille.
Elle ouvre par quatre tiroirs en façade de forme mouvementée, au décor de cartouches, grotesques papillons et oiseaux ; le plateau est orné d'une scène de la Naissance de Vénus sous un dais et de lambrequins associés à un riche décor de singes, animaux fantastiques, grotesques et rinceaux. Les côtés reprennent des personnages de la Commedia dell'arte d'après Jean Bérain.
Riche ornementation en bronze doré, notamment poignées de tirage et sabots.
Roulettes.

Attribuée à Nicolas Sageot (Français, 1666-1731).

Haut. 91,5 Larg. 130,5 prof. 70,5 cm.
(restauration complète par l'atelier Marie Hélène Poisson, château de Frétay, Loir-et-Cher, 2023-2024)

Provenance : collection Ernest Pariset (1826-1912), Lyon ; par descendance familiale.

Fils d'André-Aimé Pariset, gouverneur de la Guyane à l'origine du projet de loi sur l'abolition de l'esclavage, Ernest Pariset est l'un des soyeux et historiens lyonnais les plus en vue de son temps. Cette commode est transmise à son décès à l'un de ses quatre enfants et est depuis restée dans sa descendance.

Bibliographie : Gérald Dubois, "Le château de Frétay et l'atelier Marie-Hélène Poisson", Frétay, 2024. Commode reproduite en pleine page p. 110.

Œuvre en rapport :
- décor comparable sur une commode réalisée vers 1710, Wallace Collection (n°F39)
- même décor sur les côtés et en façade sur une commode dans la vente Rouillac, château d'Artigny, 4 juin 2023, n°70
- même décor de Commedia dell'arte sur les côtés (en première partie) et en façade, avec des tiroirs à deux compartiments, attribuée à Nicolas Sageot sur une commode dans la vente Caen enchères, Caen, 8 mai 2021, n°45
- une commode comparable à la précédente, avec le même décor de Commedia dell'arte estampillée Nicolas Sageot dans la vente Tajan, Paris, 20 décembre 1994, n°35.
Estimation : 50 000 € ~ 70 000 €
Commode de La Naissance de Vénus 

Marqueterie dite "Boulle" en...
Lot 109
Lot 132
Deux consoles pouvant former paire

Bois peint en vert amande.
Décor rechampi blanc de tores de laurier, médaillons et rinceaux feuillagés. Les pieds cambrés réunis par une entretoise surmontée d'un pot à feu.
Dessus de marbre turquin de Caunes-Minervois.

Epoque Louis XV.

Haut. 84 Long. 135 Larg. 63 cm.

Provenance :
- Madame Eugène de Machaut d'Arnouville, née Marie-Marguerite-Ernestine de Vasselot, château de Thoiry ? ;
- Comte Médéric de Vasselot de Régné (1844-1919) ;
- Comte Médéric de Vasselot de Régné (1919-1954) ;
- Vicomtesse de Vasselot de Régné de 1954 à 1967 ;
- Maître et Madame D., château de Sologne, depuis 1967.

A couple of carved oak console tables. Blue marble top. Louis XV Period.

Nos deux consoles formant fausse paire s'inscrivent dans la production du règne de Louis XV et notamment des dessins de l'architecte Pierre Contant d'Ivry. Les enroulements de guirlande sont à rapprocher d’un dessin pour une console de la Salle de Jeu du Palais Royal (in Bill Pallot, "L'art du siège au XVIIIe siècle en France", Paris, Gismondi, 1987, p. 156). Ce type de console à montants ajouré se retrouve parmi les plus importantes collections, à l’instar de celle du financier Jean Pâris de Montmartel comme en témoigne son portrait dessiné par Cochin fils (ibid., reproduit p. 256). Nicolas Heurtault livre quant à lui une console de lambris à Charles-Jean-Baptiste du Tillet vers 1758 pour le château de Villarceaux, où l’on observe « une puissante symétrie ».

Les nôtres proviennent de la collection d’Eugène de Machault, petit-fils de Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville, contrôleur général des finances et Garde des Sceaux de France sous Louis XV. Leur fille Henriette (1808-1864) épouse en 1826 Léonce-Louis-Melchior, comte de Vogüe. Le contrat de mariage d'Eugène et Marguerite de Machault en date du 25 avril 1807 est conservé aux Archives Nationales (M.C.ET/LV/238) tout comme l'inventaire après décès de Madame de Machault, née de Vasselot, en date du 22 avril 1844 (M.C.ET/LXXXIX/1271).
Estimation : 6 000 € ~ 7 000 €
Deux consoles pouvant former paire 

Bois peint en vert amande.
Décor...
Lot 132
Lot 150
Pendule au vase antique à cadrans tournants

Spath-fluor et bronze doré.
Un vase couvert à piédouche godronné orné de têtes de mascarons à anses feuillagées et de cuir héraldique repose sur une colonne cannelée ceinte d’un tore de laurier, elle-même posée sur une base rectangulaire soutenue par quatre petits pieds boules. Un serpent enroulé autour du couvercle marque les heures et les demi-heures sur deux cadrans annulaires émaillés de chiffres arabes et romains.

Fin du XVIIIe siècle.

Haut. 40 cm.

Provenance : acquis auprès de la galerie Pentcheff à Villefranche ; château du Gard.

An ormolu-mounted Blue John clock shaped as an antique vase, with rotating dials. Late 18th century.

Bibliographie : Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française", Les éditons de l’Amateur, 1997, la même pendule, entièrement en bronze doré, signalée au palais de Pavlovsk près de Saint-Pétersbourg, une autre signée de Robert en bronze doré et bronze laqué bleu (ancienne collection P. Izarn) reproduite p.285, figure F.

Le spath fluor, également appelé Derbyshire ou Blue John, est une pierre calcaire à laquelle la cristallisation a donné de merveilleuses couleurs chatoyantes allant de la violine au vert pâle. Extrait des carrières de Tray Cliff et de Castleton dans le Derbyshire dès l'époque romaine, il est redécouvert en 1743 puis exploité aux environs de 1760. Les marchands merciers français tels que Poirier, Daguerre ou Darnault les importent et les ornent de bronze doré fondu et ciselé par les plus grands maîtres. Ce matériau fort rare ne se retrouve qu'exceptionnellement dans les collections privées et dans les ventes publiques. Ainsi une coupe, un gobelet et un sceau sont signalés dans la collection de la reine de France Marie-Antoinette, un vase est acheté en 1814 par le roi d’Angleterre George IV au bronzier Thomire, un autre vase est conservé au J. P. Getty Museum (Inv. 70.DE.115). Le mécanisme des cadrans tournants mis au point à la fin du XVIIIe siècle fascine par son apparente simplicité. Le musée du Louvre conserve un autre spectaculaire exemplaire tout en bronze doré (Louvre, OA 10543).
Estimation : 25 000 € ~ 35 000 €
Pendule au vase antique à cadrans tournants 

Spath-fluor et bronze...
Lot 150
Lot 159
Suite de quatre appliques à têtes de béliers

Bronze ciselé et doré.
Trois lumières et menues variantes. Le fût cannelé à décor d'une tête de bélier retient les bras en volutes reliés par des tores de laurier ; le sommet est terminé par un pot à feu reposant sur une base à degré.

Style Louis XVI, d'après un modèle de Jean-Charles Delafosse (1734-1789).

Haut. 50 cm.

Provenance : collection de la Vallée du Rhône.
(accidents)

A set of four chiseled ormolu wall sconces decorated with ram heads, after a model from Jean-Charles Delafosse. Louis XVI Period.

Oeuvres en rapport :
- paire d'appliques à trois bras de lumières vers 1765, à rapprocher du travail de Quentin-Claude Pitoin, conservées au Louvre (n°OA 5190 1 et 2)
- paire d'appliques à trois bras de lumières, d'après un modèle inspiré de Jean-Charles Delafosse, Villa Ephrussi de Rothschild, EdR 717-718.

Bibliographie : Hans Ottomeyer, Peter Pröschel, "Vergoldete Bronzen, Klinkhardt & Biermann", Munich, 1986, tome 1, reproduit page 186, fig 3.9.2.


Important théoricien du début du néo-classicisme à travers son ouvrage "Nouvelle iconologie historique", Jean-Charles Delafosse reprend ici la figure du bélier qu'il associe à une iconographie antique de laurier et cannelures. Animal associé au feu, le bélier reste un élément caractéristique du style Louis XVI. On le retrouve chez des ornemanistes comme Delafosse mais aussi des bronziers comme Pierre Gouthière, avec des têtes de béliers sur des cheminées ou des cassolettes, telles celles conservées au château royal de Varsovie (n°ZKW/2037/1-2, reproduit in "Pierre Gouthière, ciseleur-doreur du roi", ed. Mare & Martin, Paris, 2016 pp. 158 et 250-253).
Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €
Suite de quatre appliques à têtes de béliers 

Bronze ciselé...
Lot 159
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