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25ème VENTE AUX ENCHÈRES À CHEVERNY

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Lot 16
Maurice de VLAMINCK (Paris, 1876 - Rueil-la-Gadelière, 1958)
Route tournante au bord d'une rivière.

Huile sur toile signée en bas à gauche,
datée sur le châssis à l'encre "311.8" et au tampon "1958".

22 x 35 cm.

Provenance :
- Ancienne collection Paul Kolodkine.
- Collection particulière, Val-de-Loire.
Cette oeuvre a fait l’objet d’une attestation du Wildenstein Institute et sera incluse au catalogue
critique du peintre Maurice de Vlaminck.

"J’ai aujourd’hui quatre-vingts ans. Je suis surpris d’avoir pu résister, jusqu’à présent à la barbarie scientifique de l’espèce humaine civilisée et de ne pas être depuis longtemps à six pieds sous la terre. La vie se présente palpable aux doigts. Elle apparaît aux yeux, elle s’offre aux sens. Je donne gratuitement à tous et à toutes, les émotions profondes, dont le souvenir est encore frais et vivace en mon vieux coeur, que m’ont procuré les Ruysdael, les Brueghel, les Courbet, les Cézanne, et Van Gogh…et je fais don, sans regret, sans envie, de ce que je n’aime pas et de ce que je refuse : le lait pasteurisé, les produits pharmaceutiques, les ersatz, les rébus décoratifs de l’Art abstrait. Car, malgré mon grand âge, je continue à goûter la cuisine française et à déguster le poulet aux champignons, le bifteck aux pommes et le perdreau aux choux, sans confondre cuisine et pharmacie, campagne et sanatorium, travail et productivité, vice et amour [...] Je lègue aux jeunes peintres toutes les fleurs des champs, le bord des ruisseaux, les nuages blancs et noirs qui passent au-dessus des
plaines, les rivières, les bois et les grands arbres, les coteaux, la route, les petits villages que l’hiver couvre de neige, toutes les prairies avec leur magnifique floraison et aussi les oiseaux et les papillons.
Je n’ai jamais rien demandé, la vie m’a tout donné. J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai peint ce que j’ai vu."

Maurice de Vlaminck, « Ceci est mon testament ».
Adjugé : 11 000 €
Maurice de VLAMINCK (Paris, 1876 - Rueil-la-Gadelière, 1958)Route tournante au...
Lot 16
Lot 57
NÉCESSAIRE DE TOILETTE de la Baronne de Cassin.

MIROIR de TOILETTE biseauté, le cadre à canaux en argent richement ciselé, orné d'un cartouche à enroulement de cuirs, fleurs et noeuds.

NÉCESSAIRE de VOYAGE pour dame, dans une valise en cuir fauve gainée de maroquin noir. Il comprend : 11 pièces en cristal et argent (deux grands et deux petits flacons à parfum, deux grandes boîtes et deux petites à poudre, deux boîtes à brosses à dents et une boîte à coton), un pique-aiguilles et un face à main en argent, une brosse à chapeau, une brosse à habits, une brosse à cheveux, un coupe-papier et un chausse-pied en ivoire, un peigne à l'imitation de l'écaille dans son étui en maroquin, un miroir, une trousse de manucure, une lampe à pétrole et un encrier gainés de maroquin, un fer à friser les cheveux et un coussin de présentation en soie jaune. Monogramme "RC" pour Reille-Cassin timbré d'un tortil de baron.

Poinçon Minerve. Fin du XIXe - début du XXe siècle.
Maîtres-orfèvres : Victor Lauer, fabricant orfèvre au 4, rue des Fontaines à Paris (insculpation le 30 janvier 1902) et Jules Marie, fabricant-orfèvre au 5, rue Froissart à Paris (insculpation le 1er février 1899) pour le miroir et le face à main.

Miroir : Haut. 54, Larg. 35 cm.
Valise : Haut. 30, Larg. 38, Prof. 26 cm. (usures, petits manques et accidents).

Provenance :
- Offert à Françoise Reille à l'occasion de son mariage avec Pierre Baron de Cassin, 1911.
- Donné par Françoise Reille à sa femme de chambre, Marcelle Miet, épouse Rousseau à son décès, 1941.
- Par descendance, Touraine.
Estimation : 1 000 €
NÉCESSAIRE DE TOILETTE de la Baronne de Cassin.MIROIR de TOILETTE...
Lot 57
Lot 67
MÉNAGÈRE en argent de 137 pièces, modèle filets contour comprenant : 22 couverts de table, cuillères et fourchettes ; 12 couteaux, lame acier, manche ivoire ; 12 couverts à desserts, cuillères et fourchettes ; 12 petits couteaux, lame acier, manche ivoire ; 12 couteaux à fruit, lame argent, manche ivoire ; 12 cuillères à café ; quatre pelles à sel ; un passe-thé ; une pince à sucre ; une saupoudreuse;
une pelle à glace ; une louche, un couvert à salade, le cuilleron et la fourche en ivoire ; une fourchette à gigot, fourche acier, manche ivoire ; un couteau à trancher, lame acier, manche ivoire ; une fourchette et un couteau de service à poisson ; un service à hors d'oeuvre comprenant une fourchette à trois dents, une pelle à thon, une cuillère à olives et une pelle à beurre ; une paire de salières, les salerons en cristal taillé, la prise à décor d'agrafes en métal argenté.
Monogramme "CT". Légères variantes dans le modèle des pièces.

Poinçon Minerve. Style Louis XV, seconde moitié du XIXe siècle.

Maîtres-orfèvres :
- P.Q. à la halebarde (?) pour les couverts de table, à entremets et la louche,
- Marmuse Jeune pour les lame des couteaux à fruit,
- Philippe Berthier pour la fourchette et le couteau à poisson, le service à hors d'oeuvre et la pince à sucre,
- Émile Puiforcat pour les couverts à salade et deux cuillères à sel,
- L.H. pour deux cuillères à sel, JD pour le passe-thé,
- Poinçon illisible sur la saupoudreuse.

Poids brut : 8 530 g. Poids des pièces en argent : 6 160 g.

Dans trois coffrets accidentés. (usures, lames en acier oxydées, l'une brisée et certains manches en ivoire fendus)
Estimation : 5 000 € ~ 8 000 €
MÉNAGÈRE en argent de 137 pièces, modèle filets contour comprenant...
Lot 67
Lot 80

Important COFFRE en cèdre du Japon à décor de laque or sur fond noir du Dit du Genji, des Huit vues d’Ômi, et du Dit des Frères Soga.


Le décor de laque manifeste, sur près de 9 m², la perfection des principales techniques combinées du maki-e (art de la laque), notamment : roiro-urushi (fond de laque noir), fun dame (fond d'or), hiramaki-e (dessin à la poudre d'or), takamaki-e (dessin en relief saupoudré d'or), harigari et tsukegaki (lignes de dessins à l'or en creux ou en relief), kanagai (feuille d'or en haut-relief), kirikane (carré de feuilles d'or en mosaïque), hanagai (incrustations de nacre), ginbyo (clous d'argent), incrustations d'argent en cascades, nashiji (fond de poire, dit aventurine). Chaque panneau extérieur du coffre est entouré d'une frise géométrique à trois bandes au centre de laquelle se répètent trois môns (symboles héraldiques japonais), alternant fleur de Magnolias, fleur à six pétales et roue du Dharma et fleur de lotus à huit branches, symbole de la doctrine bouddhiste. Les bords du couvercle et du fond sont décorés à l’imitation du bois.
  • LE DIT DU GENJI. Le panneau frontal est orné de 36 personnages et de nombreux animaux (canards, poules, chien) illustrant une scène du chapitre 28, dit Nowaki : la Tempête. Après l’orage, les femmes et les jeunes servantes ramassent les fleurs coupées et des insectes qu’ils recueillent dans des boîtes rondes. Scènes de palais et de jardins alternent dans une architecture merveilleuse pêche à la ligne autour d’un bassin, basse-cour, cerfs-volants, rencontres... Premier roman de la littérature mondiale, au XIe siècle, le Dit du Genji narre en 54 livres la vie de cour à travers les aventures et les amours de Genji, un prince impérial d’une incroyable beauté.
  • LES HUIT VUES D’ÔMI : le temple d’Ishiyama. Le dessus du couvercle est orné de 21 personnages et d’animaux de basse-cour évoluant dans le temple montagneux d’Ishiyama Dera. Ce temple est celui où la poétesse Murasaki Shikibu, au XIe siècle, a entamé la rédaction du Dit du Genji. Une cascade spectaculaire, avec incrustations de métal sur 14 cm, coule sur les bords du lac Biwa. Deux barques, sous un pont au pied d’une pagode, évoluent au milieu des vagues. La scène prend place dans un cartouche formé de quatre paires de phénix sur fond noir.
  • LE DIT DES FRÈRES SOGA. L'intérieur du couvercle est orné de 29 personnages illustrant la scène de chasse du Dit des Frères Soga. C’est au cours de cette chasse que les Frères Soga tuent le meurtrier de leur père, s’attirant l’admiration de l’Empereur mais les foudres de la justice. Cette scène saisit de nombreux moments instantanés d’une chasse, avec un sens du majestueux et de l’anecdotique. L'Empereur à cheval, sous un dais, est entouré de huit soldats. Huit cavaliers chassent le cochon sauvage et le cerf au pieu ou à l'arc. Ils sont aidés par une douzaine de chasseurs à pied, dont un enfourche un cochon sauvage. Une multitude d'animaux sauvages - cerfs et biches, sangliers, lapins, belettes et même un singe domestiqué, évolue dans un paysage dominé par le Mont Fuji. La scène prend place dans un cartouche formé par quatre paires de dragons sur un fond de laque aventurine.
  • OISEAUX ET MAGNOLIAS. Le panneau arrière illustre le style japonais de Kano, ou Sanraku. La frise de môns est simplifiée. Il laisse une grande place au fond de laque noir, en réserve. Il figure trois oiseaux voletant à proximité de deux branches de magnolias. Cette fleur, qui fleurit en mai et juin au Japon, symbolise la saison estivale à laquelle se réfèrent les moments choisis pour illustrer ce coffre.
  • SCÈNE DE PALAIS. Le panneau latéral gauche est orné de deux personnages dans une scène de jardin et de palais surplombant la mer, une cascade à gauche.
  • SCÈNE DE JARDIN. Le panneau latéral droit est orné d’un paysage au pont sur un fond vallonné.
  • FOND DE POIRE. Le fond du coffre est recouvert d'une splendide laque aventurine, dite fond de poire.
SERRURE en métal richement ciselée de fleurs de magnolias, gardées par deux tigres et un dragon doré sur fond noir.

COINS, charnières et partie centrale du bâti antérieur en cuivre finement ciselé de fleurs de magnolias, anciennement damasquiné. Poignées en acier travaillé et doré sur chaque petit côté sur deux morceaux de cuivre damasquinés.

Probablement atelier de Kôami Nagashige (1599-1651), à Kyoto pour la laque.
Couvercle attribué au laqueur Goto Kenjo (1588-1663), pour les incrustations de métal.

Japon, début de l'ère Édo, vers 1640.

Haut. 63,5 Long. 144,5 Prof, 73 cm.

Soit environ 8,7 m² de décor laqué, dont 4,87 m² de laque or sur fond noir et environ 3,82 m² de laque aventurine.
(Couvercle fendu, restaurations anciennes et repeints d'or, laque ensoleillée et petits manques par endroit).

CLEF en acier et bronze à motifs de feuillage. Long. 11,5 cm.

SOCLE en bois mouluré, stuqué et doré. Poignée en acier travaillé sur chaque petit côté. Traces anciennes de huit pieds, remplacés par quatre patins modernes. Étiquette de William Murray, sculpteur, doreur et transporteur du Duc de Hamilton. Haut. 16, Long. 153, Prof. 82 cm. (Petits accidents et manques).

Certificat de sortie du territoire français.


POUR ALLER PLUS LOIN


Adjugé : 5 900 000 €
Important COFFRE en cèdre du Japon à décor de laque...
Lot 80
Lot 84
PLAQUE ovale en métal laqué or et noir figurant l'Empereur BÉRENGER Ier, drapé et lauré. Titré en lettres dorées capitales à l'avers : IMP. CAESAR. BERENGARIUS. P.F. AVC". Légendé en lettres minuscules dorées au revers : "BERENGARIUS Roma oriundus, estirpc Longobardoni Regu Impera itau XIX part in solus part impost acclamationé Conradi. sedentib Ioan IX étalys usque ad Ioan X aquonctus dicituroccis. an Chr. DCCCXXIII".

D'après Heinrich Christian Henning, dit de Hennin, "Historia augusta imperatorum romanorum..." Amsterdam, 1710.
Iconographie d'après Guillaume Rouillé, "Promptuaire des médailles des plus renommées personnes", Lyon, 1577.

Japon, XVIIIe siècle.

Haut. 12,7 cm. (éclats, usure, bélière accidentée).

"Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, un nouveau type d'objet est commandé et fabriqué (par les laqueurs japonais). Les plus connus sont les petits portraits plaques copiés de livres européens." Le Victoria & Albert Museum à Londres conserve une plaque laquée similaire, représentant John Locke d'après Dreux du Radier, "L'Europe illustrée", Paris, 1777".
In : Joe Earl "Lacquer for Export" , in "Japanese Art and Design", V&A Publishing, Londres, 2009, p.158.

Arrière-petit-fils de Charlemagne, Bérenger Ier, marquis de Frioul, est élu roi des Lombards en 888 et
est sacré Empereur à Rome par le pape Jean X le jour de Pâques 916. Assassiné en 924, il est le dernier empereur carolingien d'Occident. L'iconographie de ce portrait est celle proposée par le tourangeau Guillaume Rouillé (c. 1518-1589) dans son "Promptuaire des médailles des plus renommées personnes" (Lyon, 1577, p. 136). Corneille de Lyon (c. 1500-1574) et Georges Reverdy sont les deux principaux auteurs de cette fabuleuse galerie de portraits.

Madame Genevieve Lacambre nous a précisé que Kaori Hidaka a proposé il y a quelques années de dire que tous ces empereurs romains et romains germaniques venaient de l'ouvrage de Hennin. L'inscription en latin et le texte au verso de ce médaillon sont copiés de ceux se trouvant en bas de la gravure de Hennin.
Adjugé : 1 000 €
PLAQUE ovale en métal laqué or et noir figurant l'Empereur...
Lot 84
Lot 89
ANCIENNES COLLECTIONS du CHÂTEAU de MESLAY

Le château de Meslay en Vendômois, est édifié en 1732 sur les plans du propre neveu d'Hardouin-Mansart. Important monument, derrière une belle grille de fer forgé au milieu d'un jardin à la française, ce haut château de pierre à étages, éclatant de blancheur - entièrement bâti en pierre
de Rochambeau - est surmonté d'une toiture à la Mansart percée de lucarnes. Sobre et puissante, cette architecture correspond, sous la Régence, au courant classique illustré par Jules Hardouin-Mansart et Jacques Gabriel.

Il a été construit pour Jean-François de La Porte (1675-1743), puissant fermier général pendant près d'un demi-siècle : « un homme d’un profond savoir, et de plus, grand courtisan, bon travailleur, capable d’être à la tête des finances, il fut très longtemps chargé du portefeuille des fermes en qualité de Doyen de la Compagnie, emploi qu’il a dignement rempli jusqu’à sa mort (...) Il était avec cela magnifique et tenait une des meilleures tables de Paris. » in Mémoires pour servir à l’histoire du publicanisme moderne, contenant l’origine, les noms, les qualités, le portrait et l’histoire de Nosseigneurs les Fermiers généraux du Roy, qui se sont succédés depuis l’année 1720 jusqu’à la présente année 1750 (BNF, manuscrits français).

« Il passait, aux environs de 1730, pour l'une des meilleures fourchettes de France, et comme sa bourse, également l'une des mieux remplies de Paris, lui fournissait les moyens de satisfaire entièrement ses goûts, il avait pris l'habitude de réunir constamment chez lui de nombreux convives,
savants, artistes, gens de lettres et gens d'esprit, auxquels il offrait les créations nouvelles de son maître d'hôtel, d'Ossigny, un génie en son métier que tout Paris connaissait et que l'on prétendait avoir reculé, d'une façon singulière, les limites de l'art de bien manger. Le propriétaire de cette
perle avait d'autres talents que de choisir heureusement ses maîtres d'hôtel. On le considérait à juste titre, de son temps, comme un homme d'affaires d'un mérite transcendant, le seul véritablement propre à recueillir la succession de Du Verney, de Bernard ou des contrôleurs généraux." in La vie privée des financiers au XVIIIe siècle, Henri Thirion, 1895.

Son fils, Pierre-Jean-François de La Porte, marquis de Presles (1710-1793), fut conseiller d'Etat et successivement intendant du Bourbonnais et du Dauphiné et s'allia avantageusement aux Le Fèvre de Caumartin, dynastie de grands commis de l'Etat parents des d'Argenson, Breteuil, Ségur...

Le fils de celui-ci, Jean-Baptiste-François de La Porte de Meslay (1743-1818), maître des requêtes et intendant du Roussillon puis de Lorraine et du Barrois, était le père d'Hippolyte de La Porte (1770-1852), homme de lettres et bibliophile, ami de Rivarol et de madame de Staël, et de la comtesse d'Irumberry de Salaberry, épouse du député de Loir-et-Cher sous la Restauration.

C'est la fille de cette dernière, épouse de Guy de Lavau (1787-1874), préfet de police de Paris et conseiller d'Etat sous la Restauration, qui hérita du château de Meslay et des importantes collections réunies par la famille de La Porte, heureusement préservées de la tourmente révolutionnaire. Les lots présentés sont demeurés dans la descendance jusqu'à nos jours.

Pour les numéros : 90, 91, 94, 96, 98 à 101, 103, 105, 366 et 367.
ANCIENNES COLLECTIONS du CHÂTEAU de MESLAYLe château de Meslay en...
Lot 89
Lot 92
CARTEL D'APPLIQUE en bronze ciselé et doré. Modèle de Robert OSMOND. La caisse reçoit un riche décor néoclassique jouant avec or bruni et or mat tels que rubans, guirlandes de laurier, fleurons, feuilles d'acanthe stylisées et se termine par un culot à graine. Le cadran est sommé d'un masque féminin tandis qu'un pot à feu trône à l'amortissement. Le cadran émaillé blanc indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes. Signé " L. Joly / 4, rue de Sèvres / à Paris ".

Style Louis XVI, XIXe.

Robert OSMOND (1711-1789), reçu maître à Paris en 1746, compte parmi les plus importants bronziers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Haut. 72, Larg. 35, Prof. 13 cm. (Petits accidents et manques).

Provenance : grande collection versaillaise.

Trois exemplaires identiques signés Osmond nous sont connus :
- Le premier est "Livré le 12 mai 1770 pour l'appartement du Dauphin à Versailles (...) Louis XVI le fait placer dans les cabinets de son appartement haut de Versailles. En 1792 il se trouve dans le "cabinet
du passage à la petite bibliothèque". Ce cartel est aujourd'hui conservé au Palais de l'Élysée (Pierre Verlet, Les Bronzes Dorés Français du XVIIIe siècle, page 219). Verlet note : "Osmond exploita certainement ce modèle de cartel, car il en existe des répliques".
- Le deuxième est conservé au Musée Nissim de Camondo. Il est accroché dans le vestibule de l'hôtel (reproduit pages 37 et 56 de l'ouvrage de Nadine Gasc et Gérard Mabille, Le Musée Nissim de Camondo) .
- Le troisième est reproduit page 194 de l'Encyclopédie de la Pendule Française par Pierre Kjellberg.
Estimation : 2 000 €
CARTEL D'APPLIQUE en bronze ciselé et doré. Modèle de Robert...
Lot 92
Lot 95
BUFFET À HAUTEUR D'APPUI. En placage d'ébène, il ouvre en façade par deux vantaux marquetés de volutes et rinceaux feuillagés en partie de laiton et d'étain sur fond d'écaille brune. Très riche ornementation de bronzes ciselés et dorés : masque de femme en chute, tête de faune, coquilles, feuilles d'acanthe, feuillages stylisés, rubans, frises d'oves et figure d'Hercule ceinte de la dépouille du lion de Némée pour les côtés. Les pieds antérieurs constitués d'une importante pièce de bronze ornée de volutes. L'intérieur en acajou et placage d'acajou. Plateau de marbre noir.

Estampillé à deux reprises : MONBRO AINÉ, pour Georges-Alphonse-Bonifacio MONBRO.

Style Louis XIV, Napoléon III.

Haut. 115, Long. 157, Prof. 66 cm. (accidents et restaurations)

Provenance :
- Vente aux enchères : Me Charles Pillet, 12 décembre 1859, Paris, n° 52.
- Vente aux enchères, Dunkerque, 1936.
- Depuis, collection particulière, Amboise.

Georges-Alphonse-Bonifacio MONBRO (1807-1884) est le fils aîné de Georges-Bonifacio Monbro (1774-1841), établit à Paris comme "ébéniste-antiquaire", au tout début du XIXe siècle. La direction de l'atelier et de la boutique de la rue Basse du Rempart lui revient en 1838. Sous son impulsion, l'entreprise devient l'une des plus importantes de Paris. Tout en conservant les mêmes spécialités que son père : " ameublements anciens, ateliers de réparations, pendules, bronzes, candélabres, meubles sculptés, bois dorés Louis XIV, Louis XV... ", il développe l'activité ébénisterie de la maison.

Louis-Philippe se porte acquéreur de deux guéridons en bois noir et d'ébène ornés de cuivres dorés lors de l'Exposition des Produits de l'Industrie Française en 1844. Sous la Monarchie de
Juillet, Monbro fournit le Garde-Meuble de la Couronne et du Palais de Saint-Cloud. Il compte parmi ses fidèles commanditaires la duchesse d'Aumale. Le bas d'armoire en bois d'ébène, qu'il présente à l'exposition Universelle de 1855 est conservé au Musée d'Orsay. Deux ventes de son atelier sont organisées à Londres (1850) et à Paris (1859). Par ses dimensions et son iconographie, ce meuble correspond à la description précise du n° 52 de la vente parisienne.
Adjugé : 11 000 €
BUFFET À HAUTEUR D'APPUI. En placage d'ébène, il ouvre en...
Lot 95
Lot 97
Grande PAIRE d'APPLIQUES AUX CORS DE CHASSE ET CHIMÈRES en bronze doré. Trois bras de lumière aux cors de chasse réunis par un ruban surmonté de deux bras de lumière aux chimères à
corps de libellule et tête de dromadaire. Le fût coiffé d'un ruban noué, terminé par deux glands de passementerie, feuilles de chêne et pied de biche à l'amortissement des trompes. Le pavillon des trompes est orné d'une couronne de pampres et feuilles de vigne.

D'après le modèle de Claude Gallé pour le Petit Trianon en 1809, XIXe siècle.

Haut. 107, Larg. 48, Prof. 27 cm.

Provenance : Collection particulière, La Rochelle.

Bibliographie :
- Denise Ledoux-Lebard, "Versailles, Le petit Trianon, le mobilier des Inventaires de 1807, 1810 et 1839", p. 98, modèle de Gallé reproduit en noir page 91.

Le modèle d'appliques aux cors de chasse est très en vogue à la fin du XVIIIe siècle. On le trouve sous diverses variantes dans les plus grandes collections, comme celles de la reine Marie-Antoinette, à Bagatelle, ou encore au Palais Pavlosk à Saint-Pétersbourg. Son succès ne se dément pas sous l'Empire. En témoignent ces quatre "bras à cors de chasse" livrés par Claude Gallé le 23 décembre 1809 pour le Salon de Petite Compagnie au Petit Trianon, pour la somme de 2.960 francs. Notre modèle est la réplique de ces appliques de Trianon, à ceci près que le putto, dans la partie supérieure du fût, est remplacé par des feuilles de chêne. Notre paire a probablement été réalisée au milieu du XIXe, par la maison Beurdeley, une des plus importantes dynasties de fabricants de meubles active à Paris entre 1818 et 1895.
Adjugé : 5 000 €
Grande PAIRE d'APPLIQUES AUX CORS DE CHASSE ET CHIMÈRES en...
Lot 97
Lot 98
BAS d'ARMOIRE en bois noirci à filets de cuivre. Il ouvre à trois portes dont deux latérales vitrées. La porte centrale à ressaut est ornée d'un médaillon en bronze doré figurant une scène mythologique
: l'Enlèvement d'Hélène. Riche ornementation de bronzes. Il repose sur six pieds boule aplaties. Dessus de marbre noir.

Style Louis XVI, XIXe siècle.

Haut. 120,5, Long. 197, Larg. 47 cm. (manques au placage)

Provenance :
- Anciennes collections du château de Meslay en Vendômois.

Mentionné dans l'inventaire des collections de Guy de Lavau, ancien préfet de police de Paris et conseiller d'Etat, et de son épouse née d'Irumberry de Salaberry, au château de Meslay en Vendômois en 1868 : "Dans le grand salon. (...) Un buffet console avec ses bronzes."

Références :
Le bas-relief en bronze doré représente "L'Enlèvement d'Hélène" - ceint de la même bordure de laurier - il apparaît sur :
- Une armoire Louis XIV de la collection royale anglaise (G. Fr. Laking, «The furniture of Windsor Castle», Londres, 1905, p.111, pl. 29)
- Comme sur le vantail central de deux bibliothèques Boulle de la Collection Wallace à Londres (Fr. J.B. Watson, «Wallace Collection Catalogues». Furniture, Londres, 1956 ; nos F388-398, p.203-204,
pl. 12).
- Et enfin sur la paire de bas d'armoire d'Étienne Levasseur conservée au Musée du Louvre («Cinq années de l'enrichissement du patrimoine», 1980-1981, catalogue, n°83, p104-105, reproduit)

Georges MONBRO au XIXe siècle est connu pour employer des bas-reliefs
semblables. Est-ce un réemploi ?
Estimation : 8 000 €
BAS d'ARMOIRE en bois noirci à filets de cuivre. Il...
Lot 98
Lot 99
Important mobilier de SALON de neuf pièces comprenant : six fauteuils, une paire de marquises bi-place, un canapé trois places. Modèle en bois noirci, mouluré et sculpté de cannelures et pointes d'asperges. Dossier à la Reine.

Estampillé LABRY.

Louis XVI.

Canapé : Haut. 96, Larg. 170, Prof. 76 cm. Marquises : Haut. 93, Larg. 100, Prof. 75 cm.
Fauteuils : Haut. 94, Larg. 65, Prof. 65 cm.

François Labry reçu maître le 21 mai 1777.
Réferencé par Kjellberg comme " menuisier de sièges de bonne fabrication classique, dont la carrière ne semble avoir duré que quelques années ".

Provenance : anciennes collections du château de Meslay en Vendômois.

Mentionné dans l'inventaire des collections de Pierre Jean-François de La Porte, conseiller d'Etat et intendant du Bourbonnais puis du Dauphiné, et de son épouse née Le Fèvre de Caumartin, au château de Meslay en Vendômois en 1785 : "Dans le salon. (...) Un canapé, deux bergères, six fauteuils à la Reine garnis de damas."

Traditionnellement ces ensembles de salon ont été peints en noir après la mort de Louis XVI le 21 janvier 1793, en hommage et signe de deuil dans les familles proches de la Couronne. Ce qui est le cas de cette famille de grands commis de l'Etat.

La garniture de damas, usagée, est très probablement d'origine, provenant de la manufacture textile de Meslay, fondée en 1734 par Jean-François de La Porte, fermier général, et en activité jusqu'au Second Empire. En l’état.
Adjugé : 30 000 €
Important mobilier de SALON de neuf pièces comprenant : six...
Lot 99
Lot 102
Important BRÛLE-PARFUM en bronze finement ciselé et doré. Sur une base cubique ornée de lyres et de mascaron figurant Diane s'élance un vase Médicis. La panse ornée d'une frise représente neuf jeunes femmes dansant retenant une guirlande de fleurs. Anses au masque de satyre. Couvercle ajouré de palmettes, se terminant par des feuillages et fretel en pomme de pin.

Empire-Restauration.

Haut. 60, Long. 21, Larg. 21 cm.

Provenance :
- Avant 1930, Rouen, collection Paul P.... (1885-1955), ingénieur et amateur d'art, puis par descendance collection particulière, Neuilly-sur-Seine.

Référence :
À rapprocher pour la danse en rond des jeunes femmes, Muses, Bacchantes :
- de la fontaine à thé en argent, aux neuf Muses, livrée par Odiot vers 1801 et conservée au Musée des Arts décoratifs. « L'aigle et le papillon, symbole des pouvoirs sous Napoléon », Nouvel-Kammerer, éd. Les arts décoratifs, 2007, n°115, p.206-207, reproduit.
- des quatre lustres du Salon Murat du Palais de l'Élysée, exécutés vers 1805 : danses sur le pourtour du cercle. « L'heure le feu la lumière », Dupuy-Baylet, éd. Faton, 2010, n°5, p.36-37, reproduit.
- de la table à thé livrée au Garde-Meuble de la couronne en 1816, conservée à Versailles - elle comporte une frise qui recouvre toute la ceinture d'une ronde de soixante-dix danseuses, de douze modèles différents. « Le mobilier de Versailles, chefs d'oeuvre du XIXe siècle », Arizzoli-Clément et Samoyault, éd. Faton, 2009, p.140-141, reproduit.
Adjugé : 6 300 €
Important BRÛLE-PARFUM en bronze finement ciselé et doré. Sur une...
Lot 102
Lot 108
Grande ARMOIRE ARCHITECTURÉE, dite ”du MARIAGE de LOUIS XV”.
en chêne massif mouluré et sculpté ouvrant à deux portes encadrées par deux colonnes torses baroques, surmontées de chapiteaux corinthiens. Large corniche à chapeau de gendarme. Le linteau supérieur de forme arrondie reçoit, de part et d'autre, les armes couronnées du Royaume de France et celles du roi de Pologne Stanislas Leszczynski. La façade des portes est richement compartimentée, avec des feuilles d'acanthe en écoinçons dans la partie basse. Elle repose sur six pieds, en forme de boules aplaties en partie antérieure. Intérieur composé de panneaux à glaces.
Marquée en bleu sous le plancher : "n°13".

Alsace, Wissembourg, c. 1725.

Haut. 263, Larg. 208, Prof. 80 cm. (restaurations d'usage, manque la serrure à trois points de la porte gauche).

Provenance : commande honorant le roi de Pologne, Stanislas Leszczynski, à l'occasion du mariage de sa fille avec le roi de France Louis XV, 1725.

Lorsqu'en septembre 1725, le roi de France, Louis XV âgé de tout juste quinze ans, épouse la fille du roi déchu de Pologne, Stanislas Leszczynski, la stupeur s'abat sur toute l'Europe. L'arrière-petit-fils du Roi Soleil ne commet-il pas une mésalliance en choisissant Marie Leszczynska, son aînée de sept ans ? La rente de 1.000 livres par semaine, que le régent Philippe d'Orléans verse à son père, ne lui permettrait même pas d'entretenir la douzaine de gentilshommes qui l'ont accompagné dans son exil alsacien. S'il prête à controverse, ce choix s'avère, in fine, judicieux : le coeur du roi est comblé par cette reine, qui donne 10 enfants en 10 ans à la France.

Les premières années de la reine en France sont mal connues. Réfugié en Alsace à partir de 1718, le roi Stanislas, son père, est accueilli sur les terres de Léopold Ier le Bon, Duc de Lorraine et de Bar, dans la ville de Wissembourg. Il occupe le Palais Jaeger, du nom du Chevalier de l'ordre Teutonique qui l'a mis à sa disposition. L'édifice à trois ailes, ouvert sur une cour d'honneur, est achevé en 1722. Son portail monumental est digne d'un arc de triomphe. Le roi et sa famille y vivent alors "bourgeoisement", dans un décor qui fait la part belle au bois naturel sculpté. Lorsqu'il quitte Wissembourg à l'été 1725, " Stanislas Roy " écrit à son hôte son contentement et le témoignage de sa reconnaissance pour l'accueil qui lui a été réservé, malgré le peu de distraction qui lui étaient offertes.

Habitué des cours fastueuses, Stanislas fait contre mauvaise fortune bon coeur, et prend plaisir à recevoir en cadeaux des oeuvres d'art, en particulier celles offertes par le Duc de Lorraine. Il n'est donc pas inconcevable que ce meuble ait été offert par ce prince, au père de la nouvelle reine. À moins que ce ne soit un présent du préteur royal de Wissembourg, ou d'un autre notable ?

En chêne mouluré et sculpté de la forêt d'Haguenau, cette armoire est haute et très large. De style et de facture typiquement alsacien, deux colonnes torsadées, non porteuses, élancent sa silhouette. La ferronnerie fleurie ferme chaque porte par trois points. Elle indique le caractère précieux des objets qu'elle pouvait protéger. La corniche monumentale accueille les écus réunis des rois de France et des rois de Pologne, dans la tradition des alliances matrimoniales. Elles achèvent de donner à ce
meuble de grande qualité une importance historique digne des plus beaux meubles alsacien. Le maître ébéniste Nicolas Cammus, connu aussi sous le nom de " Gammus " ou " Camus ", étant actif à Wissembourg au milieu du XVIIIe siècle, il est probable que cette armoire soit de son oeuvre. Camus est en effet référencé pour la fabrication d'autels religieux, d'armoires et de bureaux.

Nulle trace de cette armoire n'a été retrouvée dans les archives du Bas-Rhin, ni de son numéro d'inventaire " 13 " marqué sous le plancher. Soit parce que Stanislas l'avait emporté avec lui comme souvenir de cette Alsace " si agréable ", soit parce que cette armoire n'a été ni confisquée ni vendue à la Révolution. La famille Herzog qui était propriétaire du Palais Jaeger à cette époque ne le cèdent en effet à la ville qu'en 1864. L'apparition de ce très beau meuble régional alsacien est donc renforcée par le mystère de sa double provenance royale.

Nous remercions Chantal Humbert (" Les arts décoratifs en Lorraine : de la fin du XVIIe siècle à l'ère industrielle ", L'Amateur, 1996), Anthony Videgrain, étudiant à l'Université de Tours, et Anne Fellinger, aux archives du Bas-Rhin pour leurs recherches et précisions.
Adjugé : 12 000 €
Grande ARMOIRE ARCHITECTURÉE, dite ”du MARIAGE de LOUIS XV”.en chêne...
Lot 108
Lot 109
Exceptionnel CABINET en bois naturel richement sculpté et doré, à façade chantournée. Décor de frises florales, moulures, consoles agrémentées de masques de faune, de têtes inspirées des personnages de la "comedia dell'arte" : Pulcinella, et Arlequin.
Surmonté d'une demi-coupole sculptée d'arabesques de fleurs, d'acanthes et sommée d'un masque d'Arlequin. Il présente de nombreux tiroirs à façades mouvementées - dont certains en trompe-l'oeil-alternés de 24 masques à visages. Deux colonnes torsadées surmontées de têtes d'anges encadrent un miroir central.
Riche piètement à terrasse, composé de généreuses volutes, à trois têtes en façade.

Venise, époque Baroque italien.

Haut. 105, Long. 110, Prof. 57 cm. (restaurations d'entretien, recouvert à l'arrière de tissus contemporain).

Provenance :
- Collection particulière d'un ancien directeur des affaires culturelles de Versailles.

Conçu comme un théâtre vénitien, avec effet de perspective et d'illusion, image à l'infini - notre cabinet rappelle les liens étroits entre l'architecture et le mobilier. Il pourrait être rapproché du théâtre olympique de Vicence de l'architecte Palladio. Primitivement notre meuble devait être encastré dans une niche murale. Le masque d'Arlequin dans la partie supérieure n'est pas sans évoquer la "bouche
de lion", boîte aux lettres anonyme pour les dénonciations au Palais des Doges : pommettes et expression du visage semblables.

Michel Klein, expert.
Estimation : 20 000 € ~ 40 000 €
Exceptionnel CABINET en bois naturel richement sculpté et doré, à...
Lot 109
Lot 114
LE CHAR DE TÉLÉMAQUE.

PENDULE MUSICALE dite " AU CHAR " en bronze doré représentant Télémaque conduisant son char - les chevaux se cabrant - sous la protection d'Athéna. Base ornée d'une frise de personnages figurant les amours de Télémaque, de couronnes de laurier et de glaives, portés par quatre faisceaux de licteur. Le cadran en émail blanc.

Empire-Restauration.

Haut. 44,5, Long. 49, Larg. 12 cm.

SOCLE quadrangulaire à pans coupés en bois verni vert et doré figurant mufle de lion et palmes, contenant une BOÎTE À MUSIQUE de 12 airs (?), sonnant alternativement à chaque heure. Sous un GLOBE en verre.

France pour le socle, Jura pour la boîte à musique, XIXe siècle.

Long. rouleau : 26,5 cm.
Haut. 10, Long. 60, Larg. 24 cm.
Haut. totale 65 cm.

Provenance :
- Collection particulière d'André Vaugelade, créateur des tissus Haute-Couture de Rodier, puis antiquaire, avenue Foch, Paris.
- Par descendance, collection particulière, Perpignan.

Bibliographie :
- Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française", éd. de l'Amateur, 1997, ill. p. 417.

Dessinée en 1807 par le bronzier Reiche (dessin conservé à la Bibliothèque nationale), cette pendule ornée d'une aigle impériale sur la base aurait été livrée à chacun des 12 maréchaux de l'Empire. Parmi les exemplaires connus, par le bronzier Galle, les horlogers Bausse ou Le Roy, l'un est conservé au château de la Malmaison et un autre dans les collections royales espagnoles. Sous la Restauration, l'aigle impériale est remplacée par un bas-relief figurant les amours de Télémaque.

"Les aventures de Télémaque", par Fénelon, s'inspirent du texte d'Homère et illustrent les aventures du jeune fils d'Ulysse dans un roman didactique publié en 1699. Arrivant sur l'île de Crète, alors que les Crétois se cherchent un roi, Télémaque remporte la victoire à la course de char, protégé par Minerve/Athéna. Le jeune héros suscite la passion de nombreuses femmes, à commencer par la nymphe rustique Calypso, mais aussi celle de la jeune princesse Nausicaa, qu'il épousera.
Adjugé : 22 000 €
LE CHAR DE TÉLÉMAQUE.PENDULE MUSICALE dite " AU CHAR "...
Lot 114
Lot 115
ENCYCLOPÉDIE, OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS.

33 volumes in-folio. Reliures uniformes en plein veau raciné du temps. (Quelques coiffes, coins et nerfs légèrement frottés.)

Considéré comme le monument de la pensée et de l'édition française du Siècle des Lumières, l'Encyclopédie, publiée sous la direction de Diderot et d'Alembert, se compose de 33 volumes in-folio, dont 17 volumes de texte publiés de 1751 à 1765, 12 volumes de planches gravées sur cuivre, dont un volume de supplément (1762-1772), 4 volumes de supplément de texte (1776-1777). Deux volumes de Table furent ajoutés par Mouchon en 1780 : ils ne sont pas présents dans cette collection.

L'exemplaire est complet de son frontispice, de ses 3125 planches, dont une grande partie dépliantes, de son frontispice d'après Cochin et des 3 planches supplémentaires de l'Hermaphrodite, qui manquent souvent -soit en tout 3129 planches.

Tous les volumes sont de premier tirage. Les tomes I à VII sont publiés à Paris de 1751 à 1757 à l'adresse de Le Breton, Briasson, David l'Aîné et Durand. Les tomes VIII à XV sont imprimés à Paris par Le Breton, mais de manière clandestine, et portent la fausse adresse de Samuel Faulche à Neuchâtel ; ils portent la date de 1765.

Les douze volumes de planches sont publiés de 1762 à 1772 chez les libraires associés.

Les quatre volumes de supplément du texte ont été édités par Rey, d'Amsterdam, et Panckoucke, Stoupe et Brunet, de Paris, sous la direction de J.B. Robinet.

Le succès de cet ouvrage -malgré son prix considérable en souscription- fut retentissant, et entraîna des réimpressions et contrefaçons à Genève (1770-1776), Lucques (1758-1776) et Livourne (1770-1779), ainsi que des rééditions de plus petit format à Genève, Berne, Yverdun, Leghorn, Lausanne…

Diderot et d'Alembert s'étaient entourés de plus de cent cinquante collaborateurs, français et étrangers, recrutant les écrivains, les philosophes, les artistes et artisans, les médecins et les scientifiques les plus célèbres de leur temps, parmi lesquels Voltaire, Rousseau, Montesquieu, d'Holbach, Condorcet, Melchior Grimm, Buffon, Turgot, Necker, Tronchin, l'horloger Berthoud etc…

Cette première édition est la plus rare et de loin la plus importante historiquement. Il est difficile de la trouver bien conservée, en reliures uniformes, complète de toutes ses planches, et aux bonnes dates et adresses d'édition.

Certaines collections sont composites : les 7 premiers volumes de texte, auxquels participèrent Voltaire, Rousseau, Montesquieu aux côtés de Diderot et d'Alembert furent en effet interdits par le censeur royal et mis à l'Index par Rome…

" A monument in the history of European thought ; the acme of the age of reason ; a prime motive force in undermining the Ancien Régime, and in heralding the French Revolution ; a permanent source for all aspects of eighteen-century civilization …Each volume as it appeared caused a sensation throughout Europe. The court, the church, the judiciary were outraged ; the number of subscribers, originally one thousand, rose to four thousand. In 1759, the seven volumes so far published were banned by the French Attorney General and condemned by the Pope. Frederic II of Prussia and Catherine II of Russia offered to have the work published in Berlin and St Petersburg. Le Breton, however, carried on clandestinely and in 1765 completed the tenth volume, the last according to the Prospectus…" (Printing and the Mind of Man, edited by J. Carter and Percy H. Muir. N°200).

Provenance :
- bibliothèque du Professeur Fernand Bezancon, Président de l'Académie de Médecine, Paris,
- par descendance, collection particulière, Berry.
Estimation : 30 000 € ~ 40 000 €
ENCYCLOPÉDIE, OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES...
Lot 115
Lot 116
François RUDE (Dijon,1784 - Paris,1855)
Louis XIII adolescent.

Esquisse modelée. Statuette en argent, base en bronze.

Vers 1843.

Haut. 33, Long. 9, Prof. 9 cm.

Montée sur une pendule néo-Renaissance en marbre blanc, d'après un dessin de Félix Duban.
Haut. 31, Long. 40, Prof. 18 cm.
Mécanisme en laiton, échappement à ancre, signé "Desmaret, élève de Claude Mobin".

Historique :
Tirage en argent de la maquette de Louis XIII, offerte par le duc de Luynes à l'architecte Félix Duban (1798-1870).

Le duc de Luynes et Duban aménagent au rez-de-chaussée du château de Dampierre, dans l'ancien Cabinet de la Reine, un véritable sanctuaire dédié à la Renaissance, La pièce reçoit une statue de Louis XIII par Rude, commandée en 1840, fondue en argent par Richard, Eck et Durand, posée sur un piedestal sculpté par l'artiste lui-même - et exécuté en bronze " de la meilleure qualité " par les mêmes fondeurs.

Cette statue (haut. 260 cm) ayant disparue, notre réduction de Louis XIII est l'unique statue de Rude, d'époque - et en argent conservée à ce jour.
Le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve depuis 2007 une réplique en bronze de 1878.

Rude s'inspire des gravures d'un ouvrage équestre du XVIIe siècle, auquel il emprunte la physionomie, le costume et la badine dont le cavalier se sert pour dresser sa monture. L'attitude fière et désinvolte du jeune roi de seize ans mêle une grâce encore enfantine et un port altier : cambré sur le côté droit, la jambe gauche un peu avancée, la main droite tenant une badine. Rude insiste sur les détails - comme pour sa statue du maréchal Ney (Paris, place de l'Observatoire) ou encore la Marseillaise (Paris, Arc de triomphe) - avec une extrême précision.

Il est maître de l'élégance du costume de Louis XIII, dont les détails sont rendus avec virtuosité : cuir souple des grandes bottes aux plis élégants, cordonnet du chapeau en feutre à large bords, jusqu'à la ciselure de la collerette de dentelle en éventail.

Provenance :
- Conservée depuis l'origine dans la famille de l'architecte Duban.
- Transmise à son neveu Alexandre Flacheron, étiquette manuscrite ancienne : "Statuette en argent, d'une maquette en cire perdue, par Rude, de Louis XIII qui est au château de Dampierre. Donné à mon oncle Félix Duban qui fit la restauration du château de Dampierre, par le duc de Luynes".
- Ses descendants, collection familiale orléanaise.
Adjugé : 24 000 €
François RUDE (Dijon,1784 - Paris,1855)Louis XIII adolescent.Esquisse modelée. Statuette en...
Lot 116
Lot 119
TABLEAU DE MOSAÏQUE EN PLUMES
figurant La Sainte Trinité et La Sainte Famille.
Sur une plaque de cuivre obtenue par martelage est déposée une feuille de papier amate sur laquelle est fixée une feuille de coton supportant la mosaïque de plumes.
Plumes multicolores provenant du tzanal (étourneau), du martin-pêcheur, de l'aztatl (aigrette blanche), et des différents perroquets des forêts tropicales du Chiapas au Mexique et au Guatemala (le cochohuitl et l'ara macao).
Les plumes sont fixées par une colle d'origine animale.
Les éléments dorés sont constitués par du papier doré.
XVIIe siècle, Mexique.
Haut. 33, Larg. 26 cm
(Dégradations visibles des plumes liées à l'usage, sans restaurations particulières).

Provenance :
- Collection Eugène de PENARANDA de FRANCHIMONT (1839-1907), Flandres.
- Par descendance, collection particulière, Tours.

L'identification des plumes a été permises grâce à Monsieur Jacques Cuisin, spécialiste des oiseaux au Museum d'Histoire Naturelle de Paris.

Bibliographie :
- Adrien Avalrez-Vanhard, Anne Dehais et Claire Moura, "Un tableau de plumes inédit en Val de Loire", Université de Tours, Tours, 2013.
- Bertrand Dubosc, "Rapport préliminaire d'analyse scientifique", M.S.M.A.P., Bordeaux, 2013.
- Pascal Mongne, "La Sainte Trinité et la sainte Famille : Un tableau de plumes colonial de la Nouvelle-Espagne (XVIIe siècle)", Responsable du cours Art des Amériques à l'école du Louvre, Paris, 2013.

C'est au XVIIe siècle que l'art plumassier mexicain connaît son apogée, probablement Favorisé par le succès que ces oeuvres connaissaient en Europe. La fragilité de ces pièces fait qu'un grand nombre a disparu aujourd'hui et que dans le monde 27 oeuvres sont recensées. La France en possède une de cette période qui se trouve au château-musée de Saumur : Notre Dame à l'enfant (triptyque).

dossier complet sur www.rouillac.com/plumas
Adjugé : 220 000 €
TABLEAU DE MOSAÏQUE EN PLUMESfigurant La Sainte Trinité et La...
Lot 119
Lot 120
William Welles BOSWORTH (1868-1966)

Architecte américain, Welles Bostworth étudie au Massachussets Institute ofTechnology à Boston, puis, en 1896, à l'École des Beaux-Arts à Paris. De retour auxÉtats-Unis, il se voit confié par la famille Rockefeller l'élaboration des jardins,pavillons et statuaire extérieure pour la maison familiale de Kykuit, dans la Valléede l'Hudson. Il est également l'architecte de l'AT&T building à Wall Street et dunouveau campus du M.I.T., son ancienne école. Le bâtiment, structuré autour d'undôme, s'inspire du Panthéon parisien. Le style monumental et épuré est la marque de Welles Bosworth.

En 1922, John D. Rockfeller envoie Bostworth en France pour superviser ses actionsde mécénat de restauration des châteaux de Versailles, de Fontainebleau et de lacathédrale de Reims. Bosworth construit en France, à Vaucresson, sa demeureidéale: la Villa Marietta. Il y vivra jusqu'à la fin de sa vie, comblé par les honneurstant nord-américains que français. Marietta est un écrin pour les nombreux objetsd'art et de collection que cet esthète aime à placer et accorder dans son intérieur,mélangeant style, objets et époques.

Ainsi, nous étions accueillis dans le grand hall de Marietta par le "Lion de mer" deGaston Lachaise, premier témoignage du modernisme américain, dialoguant avec laChatte égyptienne de bronze, Bastet. Sur la cheminée du salon reposait une paire de chiens en porcelaine de Chine du XVIIIe.Dans la salle de jeu, un portrait en pied inédit de Gaston d'Orléans rappelait le goût de ce prince qui vécut au château de Blois.Dans la bibliothèque, la collection des porcelaines de Rockefeller voisinait avec des ouvrages d'architectures anciens. Un torsede Vénus romain en marbre et un autre en bronze, tout comme des toiles de Boilly ou d'après Rubens complètent l'intérieurde cet homme d'exception, à propos duquel John D. Rockefeller disait qu'il était "l'homme avec le plus de goût qu'il connaissait" !

Numéros : 120 à 122, 129, 360, 370 et 381.
William Welles BOSWORTH (1868-1966)Architecte américain, Welles Bostworth étudie au Massachussets...
Lot 120
Lot 149
JANNIOT A LA THEBAÏDE

Sculpteur prolifique, " héritier" de Bourdelle, Alfred Janniot (1889-1969) est l'enfant chéri des grands décors publics et privés des
années 1930. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1942-1945), il crée sur les bords de l'Oise, à la Thébaïde, un décor unique et
exceptionnel reprenant les grands succès de son œuvre passée et annonçant ses créations à venir.

Premier prix de Rome en 1919, il revient de la villa Médicis avec des amitiés solides, qui lui seront fidèles toute sa vie durant.
Jacques Émile Ruhlmann lui met le pied à l'étrier, en lui confiant la statuaire du Pavillon du collectionneur, lors de l'exposition de
l'Union des arts décoratifs (1925). Les amateurs sont accueillis par un "Hommage à Jean Goujon", qui marque le début du style Art Déco. Puis, Janniot est chargé du décor en bas-relief de la façade principale du Palais de la Porte Dorée, à l'occasion de l'exposition coloniale (1931). Les 1.200 m2 de murs sculptés sont admirés par huit millions de visiteurs. En 1937, il s' attaque à la façade du Palais de Tokyo, côté Seine, à l'occasion de l'Exposition internationale des arts et techniques. Il y réalise une synthèse magistrale de la mythologie antique : un livre ouvert face à la Tour Eiffel.

La loi du "1%culturel", réservant dans tout chantier publique la réalisation d'une œuvre d'art, lui fait parcourir la France des Trente glorieuses : de l'hôtel de Ville de Puteaux à la place Masséna de Nice, en passant par l'École nationale supérieure de Cachan ou la Bourse du travail de Bordeaux. Janniot est aussi homme de commandes privées, comme celles de la Compagnie générale transatlantique pour son fleuron qu'est le paquebot "l'Île de France", de la porte de l a Maison de la France au Rockefeller Center de New Yor k, du musée de Calouste Gulbenkian à Lisbonne. Pour la Villa Greystone, de son ami l'architecte Roux-Spitz à Dinard, citadelle face à la mer, Janniot réalise d'importants éléments de décors.

Lorsqu'en 1942, une bombe souffle son atelier parisien, c'est un artiste universellement reconnu, dans la force de l'âge, qui est touché de plein fouet. Il trouve refuge chez le fils d'un ami du régiment, Gérard Ducos, dans sa propriété de Butry-sur-Oise : la Thébaïde. Durant la guerre, Janniot installe son atelier dans le parc, et imagine, seul, la décoration de la maison et du jardin. De visites à Anet et à Versailles, de longues conversations avec l'esthète Ducos, naît cet ensemble Art Déco incomparable. Une quarantaine de sculptures sont créées, réinterprétant les succès du passé et jetant les bases des créations futures, comme avec le très beau plâtre d'"Héraclès domptant le taureau crétois". Glorifiant les corps nus, Janniot réussit la synthèse de l'inspiration Antique pour les thèmes, de l'exemple de la Renaissance pour la plastique, et de l'ordre Classique pour la vue générale. Ainsi, huit "Marmousets", divinités antiques, sont créés de part et d' autre du bassin, rappelant ceux dessinés par Lebrun à Versailles. Si l'allégorie de "l'Aurore et du Crépuscule" est la reprise en ronde bosse du haut-relief du Palais de Tokyo, les quatre grandes Cariatides annoncent des sculptures à venir. Le chef-d'œuvre absolu est sans hésitation le groupe en bronze des "TroisGrâces" : le seul groupe de femmes par Janniot qui nous soit parvenu intact...

Cet ensemble unique, le plus important en mains privées, a été miraculeusement protégé de la dispersion après l'abandon de la Thébaïde, à la fin des années 1990. Il est aujourd'hui proposé aux enchères, et permettra peut être à un nouveau mécène de préserver le décor le plus grandiose qu'on puisse rêver, par l'un des maîtres de l'Art Déco.

Nous renvoyons aux excellents ouvrages d'Anne Demeurisse (Janniot, Somogy, Paris, 2003) et de Michel Giraud (Janniot, Galerie Michel Giraud, Paris, 2006), ainsi qu'au site internet des amis de Janniot (
www.janniot.com), pour prolonger les précisions apportées dans ce catalogue.

Les œuvres présentées aux enchères étant toutes originales, et le plus souvent inédites, nous rappelons que la législation française conditionne l' édition d' une œuvre originale à l' accord des ayant de droits de l' artiste, en la personne de Madame Anne Demeurisse.

Les œuvres sont vendues en l’état. Faculté de réunions pour les ensembles.

Dossier complet et film d'archive présentant les oeuvres de Janniot in situ à la Théaïde sur  www.rouillac.com/janniot
JANNIOT A LA THEBAÏDESculpteur prolifique, " héritier" de Bourdelle, Alfred...
Lot 149
Lot 152
Alfred Auguste JANNIOT (Paris, 1889 - Neuilly-sur-Seine, 1969)
Les Trois Grâces.

Bronze patiné signé "A. JANNIOT" et "Alexis Rudier Fondeur Paris".
Sur un SOCLE de pierre en haut-relief sculpté sur les quatre faces d'allégories de l'eau.

Dimensions totales : Haut. 252, Larg. 144, Prof. 78 cm.
Trois Grâces : Haut. 170, Larg. 123, Prof. 57 cm.
Socle : Haut. 82, Larg. 144, Prof. 78 cm.

Provenance :
- Ancienne collection Ducos à la Thébaïde (Val-d'Oise), pièce maîtresse de l'ensemble créé par Janniot et posée devant la pièce d'eau.

Bibliographie :
- Michel Giraud (dir.), "Alfred Janniot", éd. Galerie Michel Giraud, Paris, 2006, ill. p. 114.

Cette œoeuvre est munie d'un certificat d'authenticité délivré par Madame Anne Demeurisse, légataire universelle de l'artiste Alfred Auguste Janniot.

Euphrosine, la sereine, Thalie, la florissante, et Aglaé, la brillante, sont les filles de Zeus, qui apportent la joie sur Terre, incarnant grâce et beauté. Leur iconographie, trois jeunes filles nues se tenant par les épaules, est fixée sous l'Antiquité. Chaque époque y voit une dimension du don ou de l'amour : Beauté, Désir et Accomplissement... Janniot s'intéresse à ce thème dès 1923, dans un bas-relief aujourd'hui disparu. Il le magnifie en 1937, plaçant Les Trois Grâces au sommet de "La Légende de la Mer" sur la façade du Palais de Tokyo.

Dans ce groupe créé pour la Thébaïde, Janniot retient la leçon de Canova, en disposant un personnage de face et les autres de profil. Le sculpteur explore tous les charmes de l'anatomie féminine, entraînant ses Grâces dans une ronde légère et sereine. Ce grand groupe, unique, fondu dans le bronze par Alexis Rudier pour le jardin de la Thébaïde, est la pièce maîtresse de la villa des Ducos. Il repose sur un socle quadrangulaire de pierre, orné d'allégories maritimes en relief sur chacune de ses quatre faces. Disposés dans l'axe de la maison, au bout du bassin, le bronze et la pierre se reflètent avec le ciel dans l'eau.

Au cours de son oeuvre, Janniot n'a sculpté que quatre groupes de jeunes femmes comparables
à celui-ci. " L'Hommage à Jean Goujon ", en pierre, commandé par Ruhlmann pour le pavillon du collectionneur à l'exposition des Arts décoratifs, en 1925, a malheureusement disparu. Tout comme "La Nymphe de Fontainebleau", autre hommage de Janniot à la Renaissance, en pierre, en 1926, qui a coulé avec le paquebot "Île de France". "Les Quatre Saisons", en bronze, fondues pour l'École normale supérieure de Cachan en 1953 existent toujours, dans le domaine publique. Monumentales par leurs dimensions et par leur ambition, " les Trois Grâces " de la Thébaïde sont la plus importante oeuvre de Janniot en main privée, jamais offerte sur le marché.
Adjugé : 370 000 €
Alfred Auguste JANNIOT (Paris, 1889 - Neuilly-sur-Seine, 1969)Les Trois Grâces.Bronze...
Lot 152
Lot 155
Alfred Auguste JANNIOT (Paris, 1889 - Neuilly-sur-Seine, 1969)
Gaïa, la Terre Nourricière, "Caea, Hélios, Sélène, Dionysos, Éros".

Pierre, haut-relief, signée en bas à droite et légendée sur le philactère. Étoiles polychromes.

Haut. 162, Larg. 107, Prof. 12 cm. (Manque à une oreille d'un cheval, un doigt de Danaé, éclats sur le pourtour).

Provenance :
- Ancienne collection Ducos à la Thébaïde (Val-d'Oise), en guise de trumeau de cheminée.

Cette œoeuvre est munie d'un certificat d'authenticité délivré par Madame Anne Demeurisse, légataire universelle de l'artiste Alfred Auguste Janniot.

Lorsque Janniot reçoit la commande de la décoration de la façade du Palais de Tokyo, en 1937, il choisit d'illustrer une "Allégorie à la Gloire des Arts" en haut-relief. Les parties gauche et droite de la façade sont respectivement consacrées au monde chthonien (Centaure et chevaux) et au monde aquatique (Triton et Néréide). Les divinités présentes sur ce hautrelief correspondent à celles de la partie gauche de la façade, consacrée à la " Légende de la Terre ". Elles sont, ici, organisées autour du groupe central figurant la Terre Nourricière allaitant un enfant. Le plâtre patiné de cette composition est conservé dans une collection particulière (Giraud, 2006, p. 122). À la Thébaïde, Janniot choisit de placer ce relief de pierre en guise de trumeau de cheminée, exactement comme il l'a fait avec l'architecte Roux Spitz pour le salon des frères Orban à Bruxelles (1938).
Adjugé : 110 000 €
Alfred Auguste JANNIOT (Paris, 1889 - Neuilly-sur-Seine, 1969)Gaïa, la Terre...
Lot 155
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